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20 mars 2025Auteure : Anne Pélouas

Plein air

Top 4 pour l’observation des oiseaux au printemps

Le signe du vrai printemps «s’entend» dans le ciel quand les oies des neiges reprennent la route du nord du Canada en survolant les basses terres du Saint-Laurent. Le retour des oiseaux migrateurs est un spectacle à ne pas manquer, à pied ou sur l’eau.


À pied ou en bateau?

Le lac Saint-Pierre, reconnu Réserve de la Biosphère par l'UNESCO, est un arrêt obligatoire sur le parcours migratoire des oies blanches, puis des canards et bernaches. Chaque année, des milliers d’oies font ainsi halte en bordure de la route 132, attirées par ce qui constitue pour elles un garde-manger à ciel ouvert. Elles adorent en effet les rhizomes de plantes aquatiques et les résidus des récoltes de maïs dans la plaine inondée. Venues de la côte sud-est des États-Unis, elles s’y reposent et s’y engraissent avant d’entamer la longue étape suivante qui les mènera vers leur aire de nidification, au nord de l’île de Baffin.

L’un des meilleurs sites pour les observer se trouve à Baie-du-Febvre (Centre-du-Québec). Aux abords du Centre d’interprétation, il y a plusieurs courts sentiers pédestres et tours d’observation donnant sur le lac Saint-Pierre.

Légèrement au sud-ouest, aussi en bordure du lac Saint-Pierre, Sorel-Tracy offre une autre belle occasion de partir à la rencontre des oiseaux migrateurs (ou résidents). Le Biophare est un musée qui vaut aussi le détour, pour son exposition permanente «L’observatoire du lac Saint-Pierre». Par contre, il faut attendre le mois de juin pour participer à l’une des croisières de Randonnée Nature qu’on vous recommande chaudement. En petit bateau, vous sillonnerez l’archipel du lac Saint-Pierre avec un guide durant trois heures. De quoi vous transporter dans un autre monde, au cœur d’un véritable labyrinthe de chenaux, d’îles et d’herbages. On y trouve la plus grande héronnière d’Amérique du Nord et une diversité incroyable d’oiseaux.

Oies blanches à Baie-du-Fèvre. Photo : Jean-Marie Van der Maren, Flickr
Oies blanches à Baie-du-Febvre. Photo : Jean-Marie Van der Maren, Flickr

À pied

Même si le sol des sentiers est encore enneigé, voire boueux pour quelques semaines, les randonnées printanières (comme automnales) ont un piquant de plus que les autres puisqu’on peut combiner marche et observation ornithologique.

Le parc national de Plaisance, en Outaouais, est l’incontournable printanier pour des milliers de bernaches du Canada mais aussi pour 246 espèces d’oiseaux, dont de nombreux canards, hérons, balbuzards. Ils adorent se balader au-dessus de la rivière des Outaouais et dans les eaux de ce drôle de parc, plus aquatique que terrestre. Des sentiers contournent de vastes baies, empruntent des presqu’îles, longent des étangs et marécages qui fourmillent de vie faunique. Entre champs de graminées et herbiers flottants, on n’en finit pas de marcher le nez en l’air ou de faire arrêt, jumelles aux yeux. Attention: le parc n’ouvre qu’à partir du 24 avril.

Bernaches du Canada. Photo: Jean-Sébastien Guénette, Flickr
Bernaches du Canada. Photo: Jean-Sébastien Guénette, Flickr

En kayak «hivernal» dans Charlevoix

Ce n’est pas tant pour les oiseaux à voir que pour l’expérience nautique que j’aime Katabatik. Au mois de mars, des sorties en «kayak hivernal» sont organisées à partir de Cap-à-l’Aigle. Bien au chaud dans des vêtements isothermiques, on embarque sur l’eau dans un décor de glaces couvrant encore la côte. Sur le fleuve Saint-Laurent, les eaux sont parfois bien ouvertes mais, généralement, on navigue plutôt entre de mini-icebergs du plus bel effet sur l’eau. La sortie de quatre heures, incluant la préparation, l’habillement et l’information sur les règles de sécurité, permet de longer la côte en kayak de mer double entre Cap-à-l’Aigle et La Malbaie, avec de magnifiques falaises gelées et couvertes de colonnes de glace à admirer.

À marée basse, plusieurs espèces d’oiseaux de rivage sont observables depuis les kayaks et, en tout temps, les vols d’oies des neiges qui viennent de partir de leur arrêt à Cap-Tourmente ne sont pas rares, non plus que les passages de vrais «canards des glaces», de beaux «plongeurs» qu’on nomme kakawis ou cacaouis, selon leurs régions de prédilection.

Photo: Facebook Katabatik
Photo: Facebook Katabatik

À pied, en kayak ou en rabaska

Près de Dundee, au sud de la Montérégie, la réserve nationale de faune du lac Saint-François est un autre lieu magique pour l’observation d’oiseaux au printemps. Plus de 10 kilomètres de sentiers pédestres en forêt, mais surtout aux abords de marais, sont disponibles. Celui de «la tour et le marais», long de 2,4 kilomètres, offre un parcours sur pilotis au-dessus d’un marais et donne accès à une tour d’observation, avec vue sur des plateformes aménagées en nichoirs pour les balbuzards.

La boucle de l’érablière à caryers (3,7 kilomètres) est agrémentée de panneaux d’interprétation de la faune et de la flore de la réserve. Côté oiseaux, on peut voir ou au moins entendre souvent dans les parages la paruline jaune, le bruant chanteur ou le cardinal rouge. «La digue aux aigrettes» contourne pour sa part sur 3,7 kilomètres un bassin où batifolent plusieurs espèces de canards, dont la sauvagine. Et quel spectacle vous donneront peut-être les gracieuses grues du Canada et la grande aigrette!

Plus tard au printemps ou en été, on peut aussi s’inscrire pour une randonnée guidée en kayak de mer ou en canot rabaska, une autre façon de voir plein d’oiseaux.

Photo: Facebook Les Amis de la réserve de faune du Lac Saint-François
Photo: Facebook Les Amis de la réserve de faune du Lac Saint-François