Longue randonnée: quelques parcours mythiques
La longue randonnée pédestre, c’est le projet d’une vie, d’un été au complet ou d’au moins une semaine de vacances. Tout dépend du parcours choisi. Dans tous les cas, l’aspiration est de rejoindre la «grande nature», souvent inaccessible en une seule journée. Du Québec à la Nouvelle-Zélande, en passant par la Géorgie, apprenez-en plus sur quelques parcours mythiques parmi des centaines à travers le monde.
Il y a plusieurs façons de pratiquer la longue randonnée: à la dure, en complète autonomie (avec gros sac à dos, tente, sac de couchage, nourriture spartiate pour plusieurs jours) ou en douceur, en profitant des services disponibles en route (refuges pour se restaurer et passer la nuit en dortoir ou chambre). Qu’on parte en solitaire ou en groupe, on vit alors les mêmes défis physiques, mais aussi la même quête des grands espaces vierges et d’un accès privilégié à des sommets, forêts et plages en zones reculées. On peut vouloir passer simplement du temps hors du temps ou carrément réaliser un exploit sportif. À chacun son ambition!
L’Appalachian Trail (États-Unis)
Avec plus de 3500 km de la Géorgie au Maine, dans l’Est américain et jusqu’à la frontière québécoise, l’Appalachian Trail constitue un défi de taille pour ceux qui veulent la parcourir à pied et en entier. Un périple de cinq mois environ à dos de chaîne des Appalaches les attend. Le parcours – dont le tracé existe depuis 1937 – se fait dans les deux sens, mais la plupart préfèrent débuter par la Géorgie, au mont Springer (1153 m d’altitude), et remonter vers le nord jusqu’au sommet du mont Katahdin (1605 m), montagne du Maine dont l’ascension est en soi un exploit.
Au programme: 14 États américains à traverser. Quelque 5000 randonneurs tentent le coup chaque année, mais à peine le quart d’entre eux finit le parcours au complet, obtenant alors le titre de «thru-hikers». On peut bien sûr n’en faire que de «petites» sections sur deux jours, une semaine, un mois… Les plus valeureux dorment sous la tente ou dans un abri de bois à trois murs et un toit (il y a plus de 250 de ces «shelters» en route); les plus «riches» se paient gîte et couvert dans un refuge confortable de l’Appalachian Mountain Club, notamment dans le Maine et le New Hampshire.
Le SIA-GR-A1 (Québec)
Derrière ces sigles se cache un petit bijou québécois. Le Sentier international des Appalaches, ouvert du 24 juin jusqu’à l’Action de grâce, court sur 650 km, de Matapédia jusqu’à Cap Gaspé, en Gaspésie. L’itinéraire est presque entièrement «sauvage». De 35 à 40 jours sont nécessaires pour le faire en entier. Il traverse notamment la vallée de la Matapédia, la Réserve faunique de Matane et la chaîne des Chic-Chocs pour finir dans le parc national de Forillon. Certaines de ses six sections sont purement grandioses, avec des vues splendides sur les montagnes, le fleuve et le golfe du Saint-Laurent.
Le SIA est tellement beau qu’il a reçu en 2015 la première homologation de GR (Grande Randonnée) en Amérique du Nord, sous le nom de GR-A1, délivrée par la Fédération française de la randonnée pédestre. On a de quoi être fier.
Le Tour du Mont-Blanc (France-Italie-Suisse)
Trois pays pour le «prix» d’un massif! Grand classique des Alpes, le Tour du Mont-Blanc (TMB) permet d’aller à pied de la Haute-Savoie française au Valais suisse en passant par la Vallée d’Aoste italienne. Ce circuit de «moyenne montagne» autour du massif du Mont-Blanc se réalise en 6 à 12 jours, selon les goûts. Dans tous les cas, le parcours de 150 km – à faire entre la fin de juin et la fin d’août – est époustouflant de beauté, avec des fleurs à profusion dans les alpages verdoyants, des vues sur des sommets enneigés aux noms prestigieux (Mont-Blanc, Aiguille du Midi, Grandes Jorasses), de longues traînées glacières, des petits villages de charme nichés au fond de vallées encaissées.
Les dénivelés quotidiens dépassent parfois les 1500 m (de montée et de descente) pour un parcours oscillant entre 1000 à 2500 m d’altitude. Bucolique à souhait, avec de longues sections sur de vrais «balcons» fleuris, le trajet est agrémenté de passages par des refuges d’altitude où l’on peut manger et dormir, limitant ainsi le poids des sacs à dos!
À lire: le guide Autour du Mont-Blanc, Éditions Rother (en vente dans les librairies Ulysse).
Le Grand Sentier (Canada)
C’était un «rêve» de 18 000 km, visant à relier les trois océans qui bordent le Canada, de Saint-Jean de Terre-Neuve à l’est jusqu’à Victoria à l’ouest, puis Inuvik, au nord. L’idée du Sentier transcanadien (nom de l’époque) – qui était de créer ce mégaparcours «récréatif» (le plus long au monde) – a germé en 1962 dans la tête des organisateurs du 125e anniversaire de la Confédération canadienne. Née deux ans plus tard, la Fondation du Sentier transcanadien a porté le projet de ce corridor à usages multiples, à l’image par exemple du P’tit train du Nord au Québec.
Aujourd’hui, la réalité a dépassé les attentes: le Grand Sentier compte 24 000 km de sentiers connectés d’un bout à l’autre du Canada! Inauguré en 2000, il privilégie des activités comme la marche, le vélo, l’équitation, le canot-kayak pour l’été; le ski de fond, la raquette et la motoneige pour l’hiver. Le canot «emprunte» une longue portion originale du sentier, en l’absence de route, entre l’Alberta et le Nunavut, en passant par les Territoires du Nord-Ouest, un «chemin d’eau» qui suit le cours de la rivière Mackenzie.
Pour le tracé, on a profité au maximum d’infrastructures existantes: d’anciennes voies ferrées, des sentiers de parcs, des chemins forestiers en terres privées, des pistes cyclables... Sur de grands territoires comme les Prairies, des routes secondaires font, faute de mieux, partie intégrante du trajet. Au Québec, ce parcours au long cours compte plus de 3000 km, dont une bonne part sur notre propre «Sentier national».
À lire: Le Sentier Transcanadien, le rêve de 18 000 km, Guides de voyage Ulysse.
Te Araroa Trail (Nouvelle-Zélande)
Avec ses 3000 km, ce sentier de longue randonnée se classe au rang des plus grands treks d’endurance. Environ 150 personnes le complètent chaque année, en l’espace de 100 à 160 jours. La plupart partent de l’île du Nord entre la mi-octobre et le début de décembre et poursuivent sur l’île du Sud. La première est plus habitée que la seconde, et donc relativement moins sauvage.
La marche sur une longue plage est au programme du départ tandis que l’arrivée se fait au Cap Bluff, sur l’île du Sud. Les paysages marins et montagneux alternent avec des zones rurales, des forêts denses, des régions volcaniques et des sommets impressionnants. Un condensé néo-zélandais.
Rendez-Vous Avenues.ca: pleins feux sur la grande rando
Le 19 septembre, venez en apprendre plus sur «les grandes randonnées ici et ailleurs» lors du Rendez-vous Avenues.ca de la rentrée, avec Valérie Deltour et Jad Haddad, de Terres d’Aventure, et la comédienne Sophie Faucher. L’évènement marquera la sortie du Guide Ulysse Randonnées de rêve - 50 itinéraires autour du monde (que tous les participants au Rendez-vous Avenues.ca recevront gratuitement en version électronique)