Escapade hivernale à Sutton
Raquette ou ski alpin? Les deux! Le village de Sutton, dans les Cantons-de-l’Est, est béni des dieux, avec sa montagne où il fait bon dévaler les pistes en ski alpin et sa discrète rivière en contrebas qu’on longe avec bonheur en raquettes.
Entre l’autoroute 10 et le Vermont, les monts Sutton se détachent d’un paysage de collines nappées de blanc. Il y a longtemps que la région est vouée au plein air hivernal et que le développement s’y est fait avec un souci rare de protection des paysages et des territoires.
La station de ski Mont Sutton a plus de 60 ans d’existence. Le Parc d’environnement naturel de Sutton (PENS) a, lui, pour mission depuis sa création en 1979 de protéger la nature en plein cœur du massif des monts Sutton, tout en y offrant un accès public bien encadré. C’est le paradis de la raquette (ou des crampons quand la neige est trop tapée) sur un réseau de 52 km de sentiers. Le ski de fond (21 km) a, pour sa part, droit de cité sur le territoire montagneux de Plein Air Sutton, avec la marche hivernale, en raquettes ou en crampons (sur 12 km), pour autre activité.
Sentier Village-Montagne
J’ai découvert ce sentier pour le moins original en décembre dernier, alors que la première neige venait de tomber sur Sutton. L’idée du Parc d’environnement naturel de Sutton visant à relier les monts Sutton au village par un sentier pédestre datait de plus de 30 ans, mais il a fallu négocier de nombreux droits de passage pour qu’elle se concrétise.
Avec très peu de points d’accès en cours de route, ce sentier de 6,4 km bordant la rivière Sutton doit se faire en aller et retour (12,8 km), à moins que vous ayez une autre auto à laisser dans le village ou près de la station de ski. Évidemment, on peut aussi faire plus court des deux côtés en revenant sur ses pas.
Au village, il débute près de l’école, sur la rue Highland, puis rejoint le bord de la rivière. Il s’en écarte par moments et file vers l’est dans un décor encore un brin urbain. On quitte néanmoins rapidement la «civilisation» pour traverser une zone très ouverte, puis une belle forêt ancienne sur les hauteurs de la rivière. On peut descendre (prudemment) par des escaliers enneigés pour aller admirer les eaux glacées, mais le parcours se poursuit plutôt en surplomb jusqu’à des marches de pierre qui conduisent à la rue Maple.
La rivière (et le sentier) n’est pas loin de l’autre côté. Cet endroit est aussi un accès facile, car on peut se stationner à quelques mètres sur le bas-côté du chemin Poissant.
Le sentier quitte ensuite rarement le cours d’eau, s’en rapprochant parfois, grimpant souvent sur les flancs de la montagne, mais toujours avec le son de l’eau pour compagnon.
Dans les derniers kilomètres, la «civilisation» nous rattrape. Les immeubles à condos proches de la station de ski alpin émergent de la forêt en hauteur, mais le sentier demeure en contrebas. Il alterne petites montées et descentes, avant d’atteindre un endroit magique nommé la «marmite aux sorcières». Un bassin d’eau limpide s’est formé dans la rivière, au beau milieu d’une vieille prucheraie, et la neige y ajoute une touche féérique, surtout quand le soleil se met de la partie!
Le dernier court tronçon mène en montée à la route qui aboutit à la station de ski. À gauche, on peut poursuivre sur 1,6 km pour aller voir la chute du Pékan avant de rebrousser chemin.
Ski alpin au mont Sutton
La neige a un peu tardé à arriver dans la région, mais la couche de base est maintenant bien suffisante, associée à un système d’enneigement très amélioré cette année, pour offrir de bonnes conditions de ski sur les pentes du mont Sutton. À voir la file s’étirer dès neuf heures du matin dimanche dernier des guichets d’accueil et bornes d’enregistrement jusqu’au premier stationnement, on pouvait apprécier l’impatience des mordus de ski alpin à retrouver leurs pistes favorites.
Une heure plus tard, il fallait encore se serrer les skis une bonne vingtaine de minutes avant d’embarquer sur un télésiège. Ensuite vint le bonheur! Grimper au sommet de la montagne nécessite un peu de pratique pour le néophyte. Ça m’apprendra à ne pas avoir fait appel à un «guide ambassadeur» pour nous accompagner gratuitement dans nos premières descentes en faisant des choix judicieux, service offert au télésiège II à neuf heures trente et treize heures.
On peut commencer gentiment par le télésiège de la zone famille, puis descendre la St-Bernard et rejoindre le télésiège I, qui monte un peu plus haut que précédemment. La piste 60 porte bien son nom de Paisible. Elle court dans le bois avant de couper la 61, qui ramène vers la Coucou. À la deuxième remontée, mieux vaut piquer vers la 5 (Loup de Loup), puis la 14 (Capucine), qui permet de traverser un sous-bois facile. Les pistes en secteur de sous-bois sont une spécialité de Sutton et il ne faut pas s’en priver, d’autant qu’il y en a pour tous les niveaux de skieurs!
Du haut du télésiège II, on atteint le secteur à droite de la station, qui est le plus en altitude, via la piste 21, puis la 26. Le télésiège IV donne accès à plusieurs pistes noires classées de très difficiles à extrêmes, tout comme les trois télésièges suivants. Tous permettent toutefois une descente longue et très agréable sur la piste Alleghanys (1), suivant la ligne de crête de droite à gauche dans un couloir forestier de toute beauté. On peut aussi la quitter pour s’engager sur l’une des pistes bleues ou vertes qui dévalent la pente.
J’ai particulièrement aimé monter à mi-journée par le télésiège IV jusqu’au chalet 840 (altitude du presque sommet) pour prendre 15 minutes de repos et me réchauffer les pieds au coin du feu de bois. Pas de repas servi là (je me souviens encore du chili mangé sur place il y a quelques années), ni d’autorisation de manger à l’intérieur, mais au moins, on est heureux de pouvoir se détendre un peu au chaud avant de repartir à l’assaut des pistes.
J’ai testé la carte L’EST GO
Gratuite et polyvalente, cette carte individuelle permet de skier n’importe quand et en économisant jusqu’à 30% sur les prix journaliers dans les quatre stations de ski des Cantons-de-l’Est, soit Bromont, Mont-Orford, Sutton et Owl’s Head. Idéal pour les skieurs occasionnels et amateurs de nouveautés!
À vous les plus beaux sous-bois du mont Sutton, le plus vaste domaine éclairé d’Amérique du Nord à Bromont, montagne d’expériences, la vue panoramique sur le lac Memphrémagog à Owl’s Head et le plus haut sommet skiable de la région à Mont-Orford.
Offert pour deux à quatre billets pour autant de stations, la carte L’EST GO a un seul inconvénient. Après sa réservation sur internet et son enregistrement à la billetterie de la première station visitée (pour avoir un billet pour la journée), il faut encore passer à chaque billetterie des autres stations de ski pour obtenir une passe de jour. Il faut dire qu’en ces temps de contraintes liées à la COVID, tout le monde doit quand même passer par la billetterie ou une borne afin de présenter une preuve vaccinale.
Bon à savoir
Une navette gratuite au mont Sutton
Pour ne pas avoir à chercher une place de stationnement au mont Sutton, on peut utiliser une navette gratuite qui part chaque matin du village et fait arrêt à plusieurs hôtels avant de rejoindre la station de ski.
Des bonnes adresses pour dormir
Sur le chemin Maple (entre Sutton et la station Mont Sutton), on peut séjourner en tout confort à l’Hôtel Horizon ou se louer un chalet Huttopia. L’Auberge du Notaire offre quant à elle, en plus du gîte, une excellente pizza maison pour souper.
Une piste cyclable accessible cet hiver
Selon La Voix de l’Est, une partie de la piste cyclable L’Estriade est désormais accessible sur près de 13 km aux adeptes de marche hivernale et de fatbike. Des sections déjà déneigées à Granby et Shefford sont maintenant reliées, permettant un parcours linéaire de la vélo-gare au réservoir Lemieux à Granby, puis jusqu’à la rue Paquin, à Shefford.
Agenda
Festival du film de montagne de Banff
En tournée mondiale virtuelle jusqu’au 19 février, le Festival du film de montagne de Banff propose 18 films d’aventures humaines et sportives. Ils nous transportent en suspension dans les Alpes (highlining) et en Norvège (wingsuit), en état d’alerte sur l’eau polaire (Børge Ousland et Mike Horn pour un périple de 1 500 km à ski), ou sur deux roues (et parfois quatre) en Cappadoce, à Moab et au Colorado.
Deux Québécoises sont à l’honneur dans les courts métrages EM et Always Higher de la réalisatrice Alexa Faye, en sélection officielle. Dans le premier, on suit à la trace la grimpeuse québécoise Émilie Pellerin, qui réalise La Zébrée, à Val-David, une spectaculaire fissure surplombante, classée au plus haut sur l’échelle des difficultés en matière d’escalade. Dans le second, on dresse le portrait de la plongeuse de haut vol Lysanne Richard.
Défi nordique
Du 7 au 21 février, relevez le Défi nordique, une initiative de l’organisme ParticipACTION, via une application gratuite.
Salon Aventure et Plein Air
Le Salon Aventure et Plein Air annonce cette semaine les dates de sa tenue dans quatre villes canadiennes, dont Montréal. Ce sera les 26 et 27 mars prochains au Palais des congrès.