Sur la piste Roger Lapébie. Photo: Facebook Entre-deux-Mers Tourisme
27 septembre 2018Auteure : Anne Pélouas

Cyclotourisme d’automne en Nouvelle-Aquitaine

L’automne s’étire tout en douceur dans le sud-ouest de la France. Quelle belle saison, moins chaude que l’été, pour s’en aller par les chemins de traverse découvrir quelques coins de Gironde, Charente et Charente-Maritime à bicyclette ou, pourquoi pas, en vélo électrique!



L’avantage du vélo à assistance électrique, c’est qu’on peut couvrir de grandes distances sans trop se fatiguer. Encore que chacun peut faire à sa guise, en choisissant entre plusieurs modes de propulsion, pour se reposer dans les montées ou au contraire en profiter pour faire un bon exercice cardio. Dans tous les cas, la batterie ne produit son effet que si l’on pédale. De plus, pour être sûr d’arriver à destination en conservant un peu de son «jus», mieux vaut utiliser chaque fois que possible un mode économique.

Le but du voyage de deux jours et demi était d’emprunter quelques sections de la toute nouvelle Scandibérique. Inaugurée en juin dernier, elle constitue la partie française de l’EuroVélo3, véloroute européenne qui relie Trondheim, en Norvège, à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. Des 1700 km de parcours en France, nous en ferons à peine 150 dans trois départements de Nouvelle-Aquitaine… il faut bien prendre le temps de s’arrêter pour gouter aux plaisirs de la vie!

Photo: Instagram France Vélo
L’avantage du vélo à assistance électrique, c’est qu’on peut couvrir de grandes distances sans trop se fatiguer. Photo: Instagram France Vélo

Bordeaux–Saint-Émilion–Libourne : 61 km

Rendez-vous à l’extérieur de la gare de Bordeaux où France Vélo nous livre deux belles «montures». Sacoches installées, selle ajustée, essai routier réalisé et c’est parti en direction du bord de la Garonne. Une piste cyclable court vers le centre-ville, puis emprunte le joli pont de pierre. Direction sud vers Floirac. Très vite, on quitte la ville en roulant le long de la Garonne, profitant de la vue sur les carrelets, petites maisons de pêcheurs sur pilotis typiques de la région. Après une montée sur les coteaux, nous voici à la campagne sur une ancienne voie ferrée. La piste Roger Lapébie est bien ombragée et longe les premiers vignobles de l’Entre-deux-Mers. Les 13 derniers kilomètres avant Saint-Émilion se font sur des routes de campagne, agrémentées ici d’un joli village, là d’un moulin à vent.

Sur la piste Roger Lapébie. Photo: Facebook Entre-deux-Mers Tourisme
Sur la piste Roger Lapébie. Photo: Facebook Entre-deux-Mers Tourisme

La visite de Saint-Émilion est un incontournable. La cité médiévale inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO trône sur les hauteurs. Les vélos attachés, on se promène dans les vieilles ruelles, le cloître et même sous terre dans l’église monolithe qui se cache sous le clocher!

La visite de Saint-Émilion est un classique. Photo: Z4nclr4, Flickr
La visite de Saint-Émilion est un incontournable. Photo: Z4nclr4, Flickr

Il est temps de repartir vers Libourne en redescendant de la colline en vélo. Sur la route, nouvel arrêt, cette fois dans un «château». Celui de Tailhas accueille le public pour des visites-dégustations. L’entreprise familiale produit de délicieux vins de Pomerol et de Saint-Émilion. Après la dégustation, il reste quelques kilomètres à parcourir en vélo (sans alcotest) pour atteindre Libourne, notre port d’attache pour une bonne nuit à l’Hôtel de France.

Arrivée à Libourne pour une bonne nuit de sommeil. Photo: Dominique Garcin-Geoffroy, Flickr
Arrivée à Libourne pour une bonne nuit de sommeil. Photo: Dominique Garcin-Geoffroy, Flickr

Cercoux–Le Tâtre: 46,2 km

Nous voici au cœur de la Charente-Maritime. Notre trajet du jour commence à Cercoux sur une route étroite qui nous mènera jusqu’à la Voie Verte de Haute-Saintonge, une magnifique piste cyclable qui se faufile au creux de la forêt. Un peu à l’écart, nous grimpons via un chemin de gravier pour rejoindre Orignolles. La colline fait partie des premiers plissements du Massif central. Nous mettons pied à terre à la GAEC Les Barbins pour rencontrer Jean-Claude Deveau, fermier-viticulteur spécialiste de pineau des Charentes et de foie gras. Il reste un peu de place dans une sacoche: devinez ce qu’on y met!

Quelques kilomètres de plus suffisent pour rejoindre la Maison de la Forêt, qui préserve et met en valeur un site forestier précieux. Et qui est un lieu idéal pour la pause «pique-nique». On ne traîne pas cependant. De retour sur la Scandibérique, plus de 23 km nous séparent d’un autre site naturel à découvrir en Charentes. On attache les vélos; on cache les sacoches dans le bois et on file à pied.

La Maison de la Forêt est l'endroit idéal pour un pique-nique. Photo: Facebook Maison de la Forêt de Haute-Saintonge
La Maison de la Forêt est l'endroit idéal pour une pause pique-nique. Photo: Facebook Maison de la Forêt de Haute-Saintonge

Les carrières de Touvérac offrent un paysage insolite de grands bassins aux eaux turquoise encadrés de hautes falaises d’argile surmontées de landes sèches. Du 18e siècle aux années 1980, on extrayait ici l’argile blanche kaolin, très réputée pour la fabrication de la faïence. La journée se termine aux Camélias, un établissement de chambres d’hôtes des plus sympathiques au hameau Les Chaussades.

Carrière de Touverac. Photo: Facebook Office de tourisme du Sud Charente
Les eaux turquoise des carrières de Touvérac. Photo: Facebook Office de tourisme du Sud Charente

Viville–Angoulême: 33,8 km

Il est possible de continuer sur la piste cyclable à partir de là. Pour nous, un petit transfert en voiture est nécessaire, car le train nous attend à Angoulême. On ne boude pas son plaisir pour autant. À Viville, nous enfourchons de nouveau nos vélos avec bonheur pour un parcours sur des coteaux champêtres, entre vignes et champs de tournesols. À l’approche de Châteauneuf-sur-Charente, nous quittons la route pour un nouveau tronçon de piste cyclable longeant une voie ferrée. Un pont sur la Charente et nous voici sur l’autre rive pour quelques kilomètres. Tout à coup, on plonge dans la verdure et l’univers aquatique. La dernière section de la Scandibérique emprunte en effet le chemin de halage en bordure de la Charente. Nous ne le quitterons pas jusqu’à Angoulême, non sans avoir admiré au passage l’écluse ancienne de Thouérat, sur cette «coulée verte», aux portes de la ville.

Infos pratiques:

  • Les loueurs de vélos électriques peuvent vous procurer des sacoches pour transporter vos bagages. Ils peuvent aussi généralement organiser leur transport vers vos lieux d’hébergement.
  • La Scandibérique aura son «topoguide» l’an prochain, avec cartes détaillées et points d’intérêt. En attendant, on trouve des cartes vélos sur GéoVélo.