Canot-glamping en Outaouais
Le printemps est ma saison préférée pour faire du canot, alors que les rivières sont à leur niveau le plus haut. Et pour clore une belle journée sur l’eau, quoi de mieux qu’un micro-chalet confortable? Récit d'un séjour canot-glamping en Outaouais.
De la tempête du 21 mai au paradis du canot
Quelques jours après la violente tempête qui, le 21 mai, a frappé le Québec et l’Ontario, je prenais la route de l’Outaouais pour trois jours de reportage en plein air et constatais en chemin les ravages de ce derecho, phénomène météo qui se traduit par de fortes rafales de vent descendantes et un déplacement en ligne droite qui, cette fois-ci, a parcouru 1000 km, coupé l’électricité de milliers d’habitants et fait de nombreux dommages. J’ai vu bien des camions d’Hydro et songé à ceux qui avaient peut-être passé ce long week-end férié en camping, se sentant à l’abri sous la canopée d’une forêt profonde.
En remontant dans la vallée de la Gatineau, pas un signe de cette tempête, mais plutôt celui d’un niveau d’eau élevé de la rivière Gatineau que je longeais, avec menace sérieuse d’inondations.
Au nord, Gracefield est le point de rencontre de nombreux villégiateurs attirés par la kyrielle de lacs et rivières de la région. Au cœur du village, Vicky et Michael, propriétaires de CarpeDiem Aventures, louent des canots et des planches à pagaie pour passer deux à quatre heures sur la rivière Picanoc ou plusieurs jours de canot-camping sur la rivière de l’Aigle. On organise sur place des navettes pour venir vous porter et vous rechercher avec les embarcations. Depuis mai, ceux qui viennent avec leurs propres équipements nautiques peuvent aussi bénéficier d’une navette le samedi matin.
Je suis partie pour ma part avec Vicky explorer les méandres de la rivière Picanoc, qui prend sa source au sud du lac Usborne et dévale ensuite 95 km avant de se jeter dans la rivière Gatineau. Picanoc serait un dérivé de Picanock, signifiant «noyer» en langue algonquine. Ces arbres auraient été nombreux autrefois aux abords de la rivière et les Algonquins se servaient de son bois pour fabriquer des arcs.
La sainte paix
La paix, je l’ai trouvée en 18 km de descente tranquille, avec un bon courant et en prenant le temps de regarder et d’écouter la nature.
Plutôt étroite, la rivière est très facile à naviguer en amont du chemin Ruisseau des cerises, sauf un petit passage sous un pont. Même plus tard en saison, le cours d’eau est assez profond pour être toujours navigable, selon Vicky. La qualité du milieu est au mieux: eaux limpides et propres, avec très peu d’habitations proches. On s’y baignerait avec bonheur si le temps était un peu plus chaud, surtout que certains méandres font poindre des plages de sable bien invitantes!
Tout au long du parcours, nous entendrons sans les voir deux castors plongeant pour échapper à notre regard, une petite famille d’outardes avec deux outardeaux sur la berge, des vols de buses et de nombreux oiseaux aux chants inconnus.
Nous passerons sous trois ponts, dont celui de l’ancienne voie ferrée sur lequel passe désormais la Véloroute des Draveurs, et le pont Rouge, joli pont couvert qui reflétait sa couleur dans l’eau.
Quand la forêt n’envahit pas les rives de la Picanoc, celles-ci prennent de la hauteur et deviennent très escarpées, avec de hauts plateaux herbeux qui donnent l’impression de canoter dans une gorge profonde.
De retour sur la terre ferme, il nous faut faire notre propre navette de voitures avant de rejoindre Gracefield.
CarpeDiem Aventures a aussi un charmant bistro avec terrasse donnant sur la piste cyclable.
La Véloroute des Draveurs court sur 72 km entre Low et Messines, alternant entre poussière de roche, asphalte et garnotte. De quoi se dérouiller les jambettes après le canot!
Micro-chalet, maxi-plaisir
Je prends la route du lac Edja, à quelques kilomètres de Gracefield, pour rejoindre le site d’hébergements insolites de CarpeDiem Aventures, membre d’Aventure Écotourisme Québec. Entre lac Castor et Blue Sea, celui-ci a 10 km de berges quasi sauvages.
Ouvert depuis deux ans seulement, le site occupe les flancs d’une petite montagne boisée au-dessus du joli plan d’eau. Pas de voiture pour se rendre à votre «logement», seulement une carriole où mettre vos bagages à tirer, pousser ou retenir dans les pentes de la sapinière, de l’érablière ou de la grande côte.
Dix sites de camping sont proposés, mais également quatre micro-chalets, dont trois donnent directement sur le lac, et une panoplie de tentes suspendues entre deux arbres dans lesquelles on s’installe en rentrant par le dessous pour dormir comme dans un hamac. Elles sont bien disséminées en forêt pour préserver l’intimité.
Les micro-chalets sont pour leur part joliment colorés et plutôt bien aménagés avec l’essentiel pour dormir et manger, mais sans électricité. Parfait pour lutter contre la pollution lumineuse et profiter d’un coucher de soleil sur le lac, puis d’une belle nuit étoilée après un souper aux chandelles ou à la lampe frontale.
Au matin, on pourra descendre au quai et filer sur le lac Edja en canot, en kayak récréatif ou en planche à pagaie mis à disposition des clients. Les amateurs de randonnée apprécieront la proximité relative du mont Morissette, qu’on voit au loin. Le parc régional du mont Morissette propose 13 km de sentiers balisés avec vue du sommet sur une douzaine de lacs, dont le lac Blue Sea et le lac Edja.
Bon à savoir
Les destinations 2022 de l'Hôtel UNIQ
L’Hôtel UNIQ (Unités Nomades Insolites Québécoises) annonce installer son village de prêts-à-camper alliant service, design et confort du 30 juin au 11 juillet sur l’île Saint-Quentin, tout près de Trois-Rivières, en Mauricie. On offre pour l’occasion un forfait FestiVoix, incluant l’accès à ce festival unique de Trois-Rivières.
L’Hôtel UNIQ est également présent jusqu’au 1er aout au parc de la Gorge de Coaticook (Cantons-de-l’Est) et, du 4 aout au 16 octobre, au Domaine Saint-Bernard (Laurentides), deux hauts lieux pour pratiquer des activités de plein air.
Un festival pour célébrer la forêt
Le 5 juin, l’Association forestière des deux rives organise FestiForêt au centre de plein air Le Saisonnier à Lac-Beauport (région de Québec), un festival pour célébrer la forêt, le bois et l’environnement avec «bains de forêt» guidés, conférences et ateliers.