Photo: Anne Pélouas

4 sorties plein air, de Gatineau aux collines de l’Outaouais

La région centrale de l’Outaouais, entre la ville de Gatineau et les collines du nord, offre un condensé d’activités: vélo de route ou de montagne, randonnées en forêt, kayak... Récit d'une virée plein air! 


Échappée belle en vélo à Gatineau

J’ai entamé ma dernière virée en Outaouais en plein cœur de Gatineau par une journée passablement chaude. Objectif: faire une partie du sentier des Voyageurs, géré par la Commission de la capitale nationale. Il s’étire sur 30 km sur la berge nord de la rivière des Outaouais. Ancienne voie de passage des Amérindiens et des premiers explorateurs du pays, la piste est ouverte autant aux cyclistes qu’aux piétons. Un parcours plus court (17 km aller, deux heures maximum pour l’aller-retour) permet de relier la Maison du tourisme (au 103, rue Laurier, près du pont Alexandra) à la marina d’Aylmer, en offrant au passage de superbes vues sur la colline du Parlement et le Musée canadien de l’histoire. La piste traverse plusieurs beaux parcs en bordure de la rivière.

Pour tout vous dire, je suis partie moi-même un peu à l’aveuglette, le jour de mon arrivée, avec pour seule idée de trouver un peu d’ombre et de vent à bicyclette. Je me suis donc plutôt retrouvée au parc Jacques-Cartier, au nord du pont Alexandra, et au lieu de partir à droite, je suis partie à gauche.

Sans plus me soucier du fameux «sentier des Voyageurs», j’ai suivi la piste cyclable du bord de l’eau, puis traversé un pont. Photo: Anne Pélouas

Sans plus me soucier du fameux «sentier des Voyageurs», j’ai suivi la piste cyclable du bord de l’eau, puis traversé un pont. À gauche, la civilisation, à droite, un autre parc invitant. J’ai viré sur tous les petits chemins pouvant me rapprocher de la rivière des Outaouais, humant les odeurs de la nature, plongeant dans la forêt, me gorgeant des points de vue sur la rivière. Au bout d’un de ces chemins de traverse, un groupe de bernaches se séchaient les ailes. Les jeunes, au plumage doré, étaient particulièrement mignons, avançant sans grande assurance sur leurs pattes.

Un groupe de bernaches se séchaient les ailes. Les jeunes, au plumage doré, étaient particulièrement mignons. Photo: Anne Pélouas

De là, toujours un peu au hasard, j’ai poursuivi vers l’est, en retrouvant une piste cyclable qui m’a menée au lac Leamy, grand plan d’eau de Gatineau. À la plage publique, il y avait du monde à l’eau, mais je n’avais pas mon maillot de bain. Je me suis contentée de regarder les baigneurs, avant d’aller faire le tour du lac. Après 10 minutes, je suis tombée sur une barrière. Demi-tour pour aller faire le tour de l’autre côté, jusqu’à une autre barrière. Dommage que ce beau lac n’ait pas été mis à profit pour faire une belle boucle cycliste!

Au retour, par le même trajet, j’ai continué mon périple sur la piste cyclable que j’aurais dû prendre au départ. Elle file au ras de l’eau, en bordure du Musée canadien de l’histoire, avec un beau panorama sur le Parlement, et m’aurais conduite à Aylmer si j’avais eu assez de temps et d’énergie.

La piste cyclable offre un beau panorama sur le parlement. Photo: Anne Pélouas

Randonnée magique à Denholm

Le nord de Gatineau est rapidement forestier, parc de la Gatineau oblige. À une quarantaine de kilomètres de la ville, à la limite des secteurs des Collines-de-l’Outaouais et de la Vallée-de-la-Gatineau, on découvre le parc des chutes de Denholm, un petit paradis pour randonneurs. Ses sentiers font partie du réseau créé et entretenu par un organisme à but non lucratif du nom de PERO (Pôle d’excellence en récréotourisme en Outaouais). Une douzaine de sentiers disséminés dans différentes municipalités de la vallée de la Gatineau composent ce réseau de plus d’une centaine de kilomètres, accessible gratuitement.

Même par temps très chaud, le couvert forestier du parc des chutes de Denholm nous gardait à l’abri du soleil (même à son zénith) pendant notre randonnée sur deux des sept sentiers du parc.

Même par temps très chaud, le couvert forestier du parc des chutes de Denholm gardet à l’abri du soleil. Photo: Anne Pélouas

Le sentier des Arts (600 m de long) débute au stationnement et présente plusieurs intérêts. D’abord, on peut très rapidement le quitter pour aller voir les chutes qui ont donné leur nom au parc. Ensuite, en revenant sur ses pas, puis en poursuivant en montée, le sentier est aussi agrémenté de plusieurs œuvres artistiques, principalement des sculptures sur différents supports (fer forgé, pierre, etc.), et grimpe rapidement à flanc de montagne. Suit la boucle du sentier des Belvédères (4,4 km) pour une marche de 1h30 environ. Ce sentier a l’avantage de passer par plusieurs sommets du parc, avec deux beaux belvédères.

Le sentier des Arts est agrémenté de plusieurs œuvres artistiques, principalement des sculptures sur différents supports. Photo: Anne Pélouas

Après avoir avalé près de 100 m de dénivelé en peu de temps, le parcours se fait plutôt sur un terrain accidenté, mais nécessitant moins d’efforts, ce qui laisse le temps d’admirer la forêt environnante. Celle-ci est surtout composée de feuillus matures, avec de beaux spécimens de chênes.

On progresse par monts et par vaux sur un sentier assez large et bien dégagé dont j’apprendrai qu’il est nettoyé régulièrement au souffleur à feuilles. C’est visiblement la nouvelle mode en sentiers pédestres et de montagne. Avantage? Des sentiers bien dégagés et présentant beaucoup moins de risques de chutes. Inconvénient: on perd un peu le côté «nature non domestiquée par l’humain». Je n’ai toutefois pas boudé mon plaisir de marcher sans trop me soucier de regarder où je mettais les pieds.

Deux belles trouées dans la forêt font office de belvédères avec vue sur la canopée et les collines de l’Outaouais, avant de compléter la boucle. Ils sont bienvenus à l’heure du lunch.

Deux belles trouées dans la forêt font office de belvédères avec vue sur la canopée et les collines de l’Outaouais. Photo: Anne Pélouas

On peut facilement augmenter le kilométrage de la randonnée en empruntant de courtes boucles ou de courts trajets linéaires qui se rejoignent en chemin, toujours bien signalé

Bon à savoir:

Pour le pique-nique, faites arrêt à Wakefield à la Maison Melda, où les sandwichs sont divins, et ne manquez pas de les accompagner de bouteilles d’eau pétillante botanique de la marque locale Harrington (à l’épinette douce ou au mélilot).

Vélo de montagne à Wakefield

Wakefield a tout pour plaire. Le village est charmant, avec une offre impressionnante de petits cafés et bons restaurants, mais il donne aussi accès à plusieurs activités de plein air comme la randonnée, le vélo de montagne, le kayak ou le canot.

La tendance de l’heure en vélo de montagne est d’inclure ce sport dans les activités d’été et d’automne de nos stations de ski. Quand Alexandre Gaboury et ses amis investisseurs ont racheté la station de Wakefield, devenue le Centre Vorlage, il était clair que le vélo de montagne devait s’ajouter à l’offre. Ils ont ainsi développé une dizaine de sentiers pour pratiquer ce sport (ouverts il y a un an, et ce n’est pas fini!).

Au Centre Vorlage, on monte les cyclistes et leurs montures en télésiège puis, du haut des pistes de ski alpin, après avoir admiré la vue qui s’étend sur les collines de l’Outaouais, on s’élance sur une piste bleue ou noire. Il faut être un peu expérimenté pour emprunter ces pistes de descente au cœur de la forêt, mais elles sont vraiment bien conçues, assez larges, sans racines et avec de beaux virages en épingle, des sauts et des options plus faciles quand des obstacles sont proposés aux plus experts. On peut aussi bien sûr grimper au sommet en vélo, mais dans ce cas, mieux vaut avoir un très bon cardio ou un vélo de montagne électrique!

Une dizaine de sentiers est offert aux amateurs de vélo de montagne. Photo: Anne Pélouas

Ne connaissant pas les pistes, j’ai opté moi-même pour une piste bleue à vitesse plus réduite que mes accompagnateurs, ce qui ne m’a pas empêchée d’avoir plusieurs bonnes montées d’adrénaline et quelques sueurs froides dans des pentes assez fortes et des virages un brin serrés.

Le Centre Vorlage dispose déjà de plusieurs sentiers intermédiaires et experts de styles «descente» et «enduro» (avec montées). Il prévoit ouvrir le 1er juillet une nouvelle piste facile au pied de la montagne, puis fin août, une zone d’apprentissage et une zone d’habiletés pour faire progresser petits et grands dans ce sport.

Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir:

  • Le centre de vélo de montagne est ouvert sept jours sur sept, mais la remontée mécanique fonctionne seulement du jeudi au dimanche l’été, puis juste les week-ends. On peut louer sur place des vélos de marque Commensal à prix abordable, y compris pour les enfants.
  • Ne manquez pas la belle terrasse, pour le réconfort après l’effort, du bistro-bar du Centre Vorlage.
  • La station peut aussi servir de point de départ pour une randonnée pédestre sur les Sentiers Wakefield, réseau qui s’étend juste à côté, sur les hauteurs de la rivière Gatineau.

Canot ou kayak à Wakefield

Rendez-vous pris ensuite chez Expéditions Wakefield pour louer un kayak simple ou double ou un canot. La rivière Gatineau est à deux pas du chemin Riverside, au cœur du village, pour mettre à l’eau. Vers l’amont, on peut partir explorer, à gauche, une rivière, puis faire demi-tour en arrivant à de petits rapides.

À Wakefield, la rivière a l’allure d’un lac, dont on peut faire le tour aisément à la pagaie. Près du magasin général se trouve une petite plage publique pour se baigner (ou mettre sa propre embarcation à l’eau). En poursuivant vers l’amont, il y a un magnifique pont couvert, tout de rouge vêtu, mais pour l’approcher vraiment, il faut remonter quelques rapides. Il fut le premier pont couvert à relier les deux rives de la rivière Gatineau, en 1915.

Le premier pont couvert à relier les deux rives de la rivière Gatineau, en 1915. Photo: Anne Pélouas

J’ai dû pour ma part rebrousser chemin sans parvenir sous le pont, à cause des rapides à contre-courant, puis longer le bord de la rivière pour filer vers l’aval.

Passé Wakefield, la rivière fait un grand coude, puis un second, avant de pointer vers le sud. Selon le temps dont on dispose, on peut poursuivre ainsi à la pagaie ou à la rame sur plusieurs kilomètres, mais il ne faut pas sous-estimer le courant qu’il faudra remonter jusqu’au village!

Bon à savoir:

Expéditions Wakefield loue aussi des vélos et des planches à pagaie.