Photo: Pablo Vallejo, Unsplash
25 mai 2023Auteure : Louise Poirier, cycliste et spécialiste en activité physique

Vélo: apprendre à rouler en groupe

Pour progresser à vélo, rien de mieux que de pédaler avec des amis cyclistes plus expérimentés. Vous pourriez par exemple joindre un des nombreux clubs cyclistes du Québec qui offrent des ateliers et des sorties de groupe pour différents niveaux.



On roule en groupe parce que c’est vraiment plus agréable. On peut socialiser et on va plus vite avec moins de fatigue. Selon Laurent Martel, cycliste de longue date et blogueur, «derrière un autre cycliste, on peut réduire de 15 à 30% l’effort requis pour avancer. Les oies blanches l’ont bien compris lorsqu’elles volent en voilier!»

De 3 à 15 cyclistes composent un groupe, l’idéal étant de ne pas dépasser 7 ou 8 personnes, sinon il est préférable de former deux groupes. Au Québec, on ne peut être plus de 15 cyclistes par groupe et on doit rouler en file indienne.

Pour Sylvain Lemay, un cyclo-sportif expérimenté, «apprendre à bien rouler en peloton demande du temps et de la pratique. Il faut garder un esprit ouvert et accepter les critiques constructives des membres plus expérimentés du groupe. Il ne faut pas hésiter à mentionner au chef de groupe qu’on a peu d’expérience et lui demander de réviser les principales règles que ce groupe applique, car elles varient légèrement d’un groupe à l’autre.»

Apprendre à bien rouler en peloton demande du temps et de la pratique. Photo: Martin Magnemyr, Unsplash

Voici quelques-unes des règles les plus communes:

  • Il doit y avoir un «chef de groupe» qui détermine la vitesse. Elle peut varier sur le parcours et selon les forces de chacun. Il détermine aussi la durée des relais. Les relais en avant du groupe constituent l’élément clef.
  • Le cycliste qui est le «chef de file», le premier en avant, travaille plus fort que les autres afin de «couper» le vent. Il faut donc le relayer régulièrement, toutes les 30 secondes si le temps est venteux et maussade, et jusqu’à toutes les 2 minutes s’il fait beau. Les cyclistes plus faibles peuvent rester moins longtemps à l’avant et les plus forts plus longtemps.
  • Le «chef de file» devient les yeux du groupe. En plus de maintenir la vitesse constante, il indique les obstacles à 4-5 mètres devant lui qui sont à moins d’un demi-bras de chaque côté du vélo. Il pointe les trous, les fissures, le sable sur la chaussée, les objets dangereux. Il signale les voies ferrées, les ponts de bois, les marcheurs, les autos stationnées. Il prévient des ralentissements et arrêts.
  • Le «serre file», qui est à l’arrière du groupe, en devient les oreilles. Il indique si une auto ou un autre groupe de cyclistes va dépasser le groupe. Il s’assure que le groupe ne s’étire pas trop. C’est aussi la position idéale pour prendre le temps de boire ou de manger.
  • Quand on arrive en tête du groupe, il faut absolument éviter d’accélérer. C’est au cycliste qui vient de donner son tour à ralentir, pas à vous d’accélérer.

Voici comment les autres cyclistes doivent se comporter dans le groupe:

  • Relayer tous les signes des deux chefs.
  • Rouler en ligne directe derrière le cycliste devant lui (de quelques centimètres à maximum un mètre).
  • Maintenir une vitesse constante en n’arrêtant jamais de pédaler.
  • Être vigilant et surtout prévisible pour les autres, car rouler en groupe, c’est une question de confiance mutuelle.

Quand les autres cyclistes ont confiance en vous et que vous avez confiance en eux et en votre vélo, la vie sur les routes du Québec est bien plus belle. Bon vélo!

Plusieurs des conseils sont tirés des ateliers offerts par Vélo-plaisirs en Outaouais.