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29 avril 2024Auteure : Louise Poirier, spécialiste en activité physique

Un entraîneur personnel, pourquoi pas?

Avoir son entraîneur personnel de mise en forme est devenu très tendance auprès des 50 ans et plus. Ce n’est pas surprenant. Après avoir essayé, sans succès, bien des méthodes, celle-ci a plus de chances de fonctionner si vous avez en tête un objectif précis, que vous êtes motivé ou que vous vivez avec un problème de santé nécessitant les conseils d’un expert. En vieillissant, on a compris que notre santé est primordiale, donc, on est plus enclin à payer pour des services qui permettront de la conserver. Voici comment procéder pour bien faire les choses.


Trouver le bon entraîneur

L’essentiel est de trouver le bon entraîneur. Pour Evelyne Blouin, de Kinexia, à Québec, «cela passe par un kinésiologue. Il est capable d’aller en profondeur dans l’analyse de votre situation, de mieux comprendre vos limites, de prendre les bons moyens pour vous aider à atteindre vos objectifs et il vous soutiendra tout au long de votre démarche».

Le kinésiologue est le spécialiste par excellence de l’activité physique, qui possède au minimum un baccalauréat universitaire. Il est sans contredit le «coach» le plus qualifié pour vous guider. Il se définit comme un «professionnel de la santé, expert du mouvement humain, qui utilise l’activité physique et motrice à des fins de prévention, de traitement et de performance». Vous pouvez en trouver un dans votre région sur le site web de la Fédération des kinésiologues du Québec.

Bien sûr, il existe aussi des entraîneurs personnels qui travaillent dans des centres d’activité physique ou que l’on trouve sur le web qui sont eux-mêmes des sportifs ayant parfois suivi des formations diverses. Vérifiez leurs compétences. Ce choix vous appartient. Votre médecin et le bouche-à-oreille pourront aussi vous guider.

Le kinésiologue est le spécialiste par excellence de l’activité physique, qui possède au minimum un baccalauréat universitaire. Il est sans contredit le «coach» le plus qualifié pour vous guider. Photo: Depositphotos

Des étapes à suivre

Votre entraîneur personnel devrait vous faire passer par des étapes semblables à celles-ci.

Étape 1: Évaluation

Lors d’une première rencontre, qui se déroulera dans une salle d’entraînement ou chez vous, votre entraîneur personnel vous demandera de répondre à une panoplie de questions, notamment sur vos antécédents médicaux et de pratique sportive, vos objectifs, vos préférences, etc. «J’aime aussi faire bouger la personne devant moi, ajoute Olivier Babineau, kinésiologue pour Fitness for Freedom, à Ottawa. Je veux voir si elle a des limitations, quel est son équilibre des deux côtés, les mouvements moins bien faits et comment bougent ses articulations. J’utilise aussi une approche qui teste le système visuel, pour évaluer la communication entre les yeux et le cerveau. Il y a un lien entre la vision, le système vestibulaire et la proprioception. Cela a un impact sur l’équilibre.»

Cette première étape est cruciale pour que l’entraîneur puisse élaborer un plan d’entraînement réaliste calqué sur qui vous êtes et en fonction d’où vous voulez aller. «Beaucoup de personnes veulent s’assurer que les exercices ne vont pas aggraver des problèmes de dos, de hanches ou de genoux, ajoute Evelyne Blouin, qui fait ce travail depuis 12 ans. Je dois aussi tenir compte du niveau d’engagement du client, de son degré de motivation.» Il faut préciser de combien de temps la personne dispose pour faire son programme et combien de fois par semaine elle est prête à s’y investir.

Étape 2: Plan d’entraînement

Ensuite, le coach vous présentera le plan d’entraînement qu’il a élaboré pour vous et vous le ferez ensemble. Cela comprend généralement une partie aérobique, musculaire, des exercices d’équilibre et d’autres conseils reliés à votre santé (alimentation, sommeil). Il vous corrigera, ajustera le programme en fonction de vos capacités et vous encouragera. Si c’est votre choix, il pourra vous recommander certains cours à suivre, des endroits où aller pratiquer certaines activités, vous recommander des équipements simples à acheter (élastiques, poids, ballon, etc.). Mais aucun équipement n’est vraiment nécessaire, le mobilier de la maison ou celui du parc près de chez vous suffisent. (Voir nos vidéos sur ces thèmes dans la section Bouger.)

Le coach vous présentera le plan d’entraînement qu’il a élaboré pour vous et vous le ferez ensemble. Photo: Depositphotos

 

Étape 3: Suivis et progression

Avec votre entraîneur, vous déterminerez la fréquence de vos rencontres en personne ou par vidéoconférence. Au début, il est recommandé de se voir une fois par semaine. Ensuite, cela dépend de vous. Certaines personnes préfèrent rester autonomes. Le service est vraiment «à la carte». Dans tous les cas, le coach suivra votre progression, ajustera la charge de travail, répondra à vos questions et vous encouragera à continuer dans la bonne direction. «Les gens veulent souvent aller trop vite et mon rôle est de les ralentir pour éviter qu’ils ne se blessent», précise Olivier Babineau.

Prévoyez au minimum six semaines pour voir de réels progrès. Moins on est en forme, plus les progrès seront rapides. «Si un client annule une séance de suivi parce qu’il ne réussit pas à faire son programme, ajoute Evelyne Blouin, je lui explique que c’est une raison de plus pour se revoir. La marche était peut-être trop haute et il faut se remettre dans une situation de succès.» La supervision d’un coach peut durer quelques mois ou des années.

On veut se sentir mieux et avoir de meilleures habitudes de vie. Devenir plus actif se fait un jour à la fois, avec des succès et des échecs. Il faut parfois repartir à zéro, car il n’y a malheureusement pas de méthode ni d’exercice «miracle». Même pour les plus sportifs, il n’est pas facile de rester constant. Ce qu’il y a de fantastique avec un coach, c’est que vous serez deux pour faire face à toutes vos difficultés. C’est ce qui plaît dans cette approche.

Des directives à suivre!

Avez-vous entendu parler des Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les adultes et les 65 ans et plus? Trois choses à faire: bouger plus, être moins sédentaire et bien dormir. Cela se traduit en des objectifs hebdomadaires plus précis:

  1. Faire 150 minutes par semaine d’activités physiques aérobiques d’intensité moyenne ou élevée.
  2. Faire des activités pour renforcer les muscles au moins deux fois par semaine.
  3. Faire plusieurs heures d’activités physiques d’intensité légère incluant des périodes en position debout.
  4. Et pour les 65 ans et plus, faire des activités physiques qui font appel à l’équilibre.

On ne devrait pas dépasser huit heures de sédentarité par jour, dont un maximum de trois heures de temps de loisir devant un écran, avec des interruptions fréquentes pour éviter de longues périodes en position assise. Prévoir de sept à neuf heures de sommeil, avec un horaire régulier de coucher et de lever. Beau programme. Mais combien gratifiant quand on y arrive, un jour à la fois!