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Trois carrières dans une vie professionnelle marquée par la générosité

Nicole Bellocq a été adjointe administrative et massothérapeute avant de devenir animatrice communautaire, à 58 ans. Aujourd’hui retraitée, elle nous offre un retour sur les différentes étapes de sa vie professionnelle, marquée par la résilience, l’indépendance et la générosité.


Avenues.ca: Quelles sont les grandes lignes de votre parcours scolaire et professionnel?

Nicole Bellocq: J’ai suivi une formation générale. J’ai fait ma 10e année en commerce et, au début de ma 11e année, j’ai commencé un stage et je ne suis pas retournée à l’école par la suite. J’ai fini mon secondaire 5 plus tard, par correspondance. J’ai occupé différents emplois, mais toujours dans le domaine du secrétariat et de l’administration.

De 1974 à 1976, j’ai travaillé pour le service de la paye du Comité organisateur des Jeux olympiques (COJO). Après, j’ai travaillé à l’Agence spatiale canadienne comme adjointe administrative au directeur du projet de construction. Je retire une grande fierté de ces deux emplois. Dans mon livre à moi, je considère que j’ai travaillé pour l’histoire.

Avenues.ca: Pourquoi avoir voulu changer de carrière?

N.B.: Mon contrat de travail auprès de l’Agence spatiale canadienne n’a pas été renouvelé. J’avais alors 43 ans. Après m’être fait dire que je serais bonne dans un travail où j’aiderais le monde, j’ai fait des recherches et suis tombée sur la massothérapie. En assistant à une démonstration sur ce métier, j’ai complètement capoté! Je me suis dit que c’était ce que je voulais faire. J’ai donc commencé une formation de trois ans pour devenir massothérapeute professionnelle.

Avenues.ca: Avez-vous aimé cette nouvelle carrière?

N.B.: Oh, oui! J’adorais ça, je me sentais tellement à ma place. J’ai exercé ce métier pendant 13 ans et j’ai fait une foule de formations pour me perfectionner; drainage lymphatique, massage aux pierres chaudes, relation d’aide, thérapie neuromusculaire, massage sur chaise… Ça a été la plus belle expérience de ma vie.

Avenues.ca: Pourquoi avoir arrêté?

N.B.: Quand on est massothérapeute, on est travailleur autonome. J’aimais tellement ce que je faisais que je travaillais sept jours par semaine, souvent jusqu’à 22 heures le soir. Je me suis rendue malade parce que je travaillais trop. À ce moment-là, j’ai senti que j’avais comblé mon besoin de donner et j’ai décidé d’arrêter. J’avais 58 ans.

Avenues.ca: Qu’avez-vous fait par la suite?

N.B.: Grâce à un programme d’aide pour les personnes sans emploi, j’ai appris à reprendre confiance en moi et à transposer mes connaissances et mon expérience dans le monde actuel du travail, en plus de faire une mise à jour de mes connaissances sur certains logiciels. Cela m’a permis de décrocher un poste d’animatrice sociocommunautaire dans un organisme.

Avenues.ca: Quelles étaient vos tâches en tant qu’animatrice sociocommunautaire?

N.B.: Je travaillais auprès des aînés qui venaient au centre pour les dîners amicaux, deux fois par semaine. Je les accueillais, on dînait ensemble, puis on faisait des jeux que j’avais organisés. On pouvait jouer aux poches, au volleyball sur chaise avec des ballons gonflables, au bingo, etc. Je devais organiser des jeux pour les faire bouger et les stimuler intellectuellement. Ça a été tellement des belles années!

Avenues.ca: C’était un travail à temps partiel?

N.B.: Je travaillais trois jours par semaine, mais j’ai ensuite eu un poste pour accompagner des aînés dans leurs démarches auprès des différents paliers du gouvernement; par exemple pourquoi ils n’ont pas reçu leur Supplément de revenu garanti, etc. Ces deux postes combinés me donnaient un horaire régulier de cinq jours par semaine. C’était très valorisant de pouvoir aider ces personnes.

Avenues.ca: Est-ce que ces différents changements de carrière vous ont occasionné du stress financier?

N.B.: Oui, beaucoup. J’ai fait une faillite en 2008 et j’ai été bénéficiaire de l’aide sociale. C’était vraiment une honte pour moi, mais j’ai réussi à surmonter ces épreuves et j’en suis sortie grandie.

Avenues.ca: Travaillez-vous encore aujourd’hui?

N.B.: Je suis à la retraite, mais je fais beaucoup de bénévolat pour différents organismes communautaires. Ça m’occupe et j’aime vraiment ça.

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