La critique n’a jamais tué personne de Nathalie Petrowski

«La critique n’a jamais tué personne» dit le titre du livre que la journaliste Nathalie Petrowski vient de publier aux Éditions La Presse. En tout cas, toutes les critiques qu’elle a écrites durant sa carrière n’ont pas eu sa peau à elle; la Petrowski is alive and well!



Alors que ça ne fait même pas un an qu’elle a quitté son poste à La Presse +, elle nous revient avec ses mémoires. Le style virevoltant, la verve et le mordant qu’on lui connaît sont toujours au rendez-vous. On ne change pas un branding vaillamment entretenu de 1975 à 2018 dans des journaux aussi différents que le Journal de MontréalLe Devoir et La Presse.

Le livre est autant un florilège des bons et mauvais coups de la journaliste que le portrait de 40 ans de presse écrite au Québec. Moi qui ai commencé en 1976, mais dans les médias électroniques, j’ai eu beaucoup de plaisir à reconnaître plusieurs traits de ce milieu sans cesse en proie aux changements. Elle nous parle de cette époque où il était permis d’apprendre sur le tas, de ces années où Le Devoir vivait crise sur crise, du machisme bien enraciné dans les salles de rédaction, des perpétuelles mutations technologiques qui ont été jusqu’à convaincre La Presse de donner ses contenus.

Ceux qui cherchent du croustillant en trouveront. Elle passe quelques-uns de ses anciens boss au cash, et elle ressort quelques critiques vitrioliques (Diane Dufresne, Diane Juster, Nicole Martin, Annie Girardot, entre autres) qui lui ont valu des inimitiés persistantes.

Dans son récit, Nathalie Petrowski règle quelques comptes, mais ne se donne pas toujours le beau rôle. Elle sait souvent faire preuve d’autodérision. Voilà un livre qui se lit d’un trait, comme une chronique. Cela a malheureusement le défaut de laisser l’impression qu’on a affaire à un projet d’écriture vite fait. Il n’y a pas de mal à le dire, après tout, la critique n’a jamais tué personne!

La critique n'a jamais tué personne, Nathalie Petrowski. Éditions La Presse, 2019. 296 pages.