5 spécialités d’ailleurs pour voyager par les papilles
Besoin d’exotisme? Il suffit parfois de quelques saveurs liées à des souvenirs de voyage pour être téléporté dans les lieux qui nous ont marqués ou pour avoir un avant-goût des destinations qu’on rêve d’explorer.
Fondue suisse
Y a-t-il quelque chose de plus réconfortant qu’une bonne fondue au fromage? Comme bien des plats qui se sont frayé un chemin dans les traditions, la fondue a été créée au 18e siècle pour des raisons économiques. Les paysans des Alpes fribourgeoises utilisaient les restes de fromage et de pain rassis des repas précédents pour en créer un nouveau. La recette a rapidement été adoptée partout au pays.
Suisse Tourisme recommande cette recette du chef Daniel Humm, publiée sur le site du Guide Michelin, et rappelle quelques-unes des règles essentielles d’une bonne fondue: «crémeuse, ni trop épaisse, ni trop fine, pour que le morceau de pain que l’on trempe dans le caquelon de fromage chaud ne glisse pas de la fourchette…»
«La date qui marque un tournant dans l’histoire de la fondue est 1940, à l’Exposition universelle de New York, résume le site de Val Thorens, station de ski de Savoie, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, où la fondue au fromage est aussi très prisée. La Suisse expose son nouveau modèle de caquelon et fait goûter la fameuse fondue aux visiteurs. Elle crée ainsi son nouvel emblème de fierté suisse à travers le monde entier.»
Plusieurs déclinaisons sont possibles, mais la Fribourgeoise reste la grande favorite de la majorité des adeptes. Surnommée la «moitié-moitié», elle est composée de gruyère épicé et de vacherin fondu.
Basée en Outaouais, l’entreprise SOS Fondue propose des mélanges de fromages suisses prêts à faire fondre. On peut aussi bien sûr adapter les recettes avec des fromages québécois! L’entreprise familiale 1001 Fondues propose des options avec le Mont Saint-Benoît, le Fontina Saint-Benoît-du-Lac, Le Moine et le St-Augustin. On trouve notamment ces produits sur Maturin.ca. Ne reste plus qu’à dénicher un bon petit Fendant pour accompagner le tout!
Tacos mexicains
Bien avant la conquête du pays par les Espagnols, les Mexicains avaient fait du maïs leur aliment de base. Tortillas de maïs garnis, les tacos peuvent se décliner à l’infini. Qu’on préfère la version carnitas, chicharones (porc frit) ou végé, les options de garnitures sont si nombreuses qu’elles causeront autant de maux de tête aux indécis que la téquila. Épices, oignon, coriandre, salsa, piment, ail… un peu plus de piquant?
«La gastronomie mexicaine, aussi riche que variée, se taille une part importante dans la culture du pays, écrit Rodolphe Lasne dans le guide Ulysse Escale à Mexico. Elle est même classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Chaque région a ses spécialités, et les Mexicains, à juste titre, sont très fiers de leur cuisine.»
Dans la série 99 envies d’Évasion à Mexico, Alexandra Diaz a abondamment parlé de gastronomie, mais aussi… de téquila! Manon, alias La petite bette, propose pour sa part une quinzaine de recettes mexicaines sur son blogue et sa chaîne YouTube. Nancy, de Cinq Fourchettes, s’est quant à elle amusée à réinventer ses tacos.
Couscous marocain
Dans les ludiques Carnets de Julie, on apprend que le couscous aurait vu le jour dans le nord de l’actuelle Algérie, deux siècles avant Jésus-Christ. On le mange alors avec les mains. «Il y a autant de couscous que de régions au Maghreb», dit-elle. Au poulet, à l’agneau ou au bœuf, avec des tripes, des oignons confits, de la cannelle, des raisins secs ou de la fleur d’oranger, le plat à base de semoule marque suffisamment Rabelais et Pierre Loti pour traverser la Méditerranée grâce à leurs écrits. «En 1929, dans le Grand livre de la cuisine, et en 1940, dans le Manuel du cuisinier militaire, dans lequel il est expliqué que, même mangé en grande quantité, ce plat laisse le soldat frais et dispo», explique-t-elle.
Aujourd’hui, le couscous est l’un des plats préférés des Français. Au Maroc, on le déguste autant chez l’habitant que dans les grands restaurants.
À découvrir: les recettes de couscous sur Cuisinez et celles de Ricardo, versions royal ou végé. À Montréal, l’une des adresses incontournables pour manger un bon couscous reste Au Tarot, qui propose un service de livraison.
Pour vous mettre dans l’atmosphère, replongez dans nos récits de voyage à Marrakech, dans le désert et dans la vallée du Drâa.
Ceviche péruvien
La gastronomie péruvienne a le vent dans les voiles depuis quelques années. Plat emblématique du Pérou, le ceviche, «un poisson cru mariné dans le citron vert, surmonté d’oignon rouge en lamelles, servi avec de la patate douce glacée et du maïs péruvien», comme le résume Lauriane Brulebeaux dans ses chroniques péruviennes publiées dans Courrier international, est aussi l’un des grands favoris.
Difficile de savoir à quand remontre sa création tant il a toujours fait partie de la vie des Péruviens. Depuis plus de 2000 ans, il a évolué au fil des influences et reste bien présent dans l’assiette. Même s’il est difficile à reproduire fidèlement hors du pays, rien ne nous empêche de nous en inspirer pour apporter une dose de soleil dans nos journées tristounettes.
Sur Facebook, le chef Pedro Miguel Schiaffino nous explique dans une vidéo comment réussir son ceviche, qu’on déguste généralement le midi, mais aussi comment concocter le cocktail classique, le Pisco Sour. Ricardo propose sa propre version, à la diablo, tout comme Saveurs du monde, ainsi que la nutritionniste Catherine Lefebvre sur Cuisinez de Télé-Québec.
Envie de tester un autre cocktail? Rendez-vous sur le blogue d’Ayngelina Brogan de Bacon is magic pour apprendre à préparer un Chilcano Pisco. À siroter en visitant l’exposition Les Incas… c’est le Pérou, qui connaît une deuxième vie en photos et en vidéos sur le web.
Tartelettes portugaises
Pouvons-nous vraiment passer à côté des pasteis de nata, qui ont fait saliver le Québec entier à la suite de son évocation par le Dr Horacio Arruda? Selon le Jornal de Noticias, «ce gâteau raconte de nombreuses histoires», écho des invasions et des grandes explorations des siècles passés, rapporte Courrier international: «De la pâte feuilletée, introduite dans la péninsule ibérique par les Maures, à la cannelle, venue de Ceylan, en passant par la canne à sucre, qui a voyagé d’Afrique à l’Amérique du Sud, au prix de la "très grande souffrance des Africains", avant de revenir enchanter le palais des Européens: "Tout le passé du Portugal se trouve distillé dans une bouchée."»
Ricardo propose sa version de la tartelette. Groupe Voyage Québec, qui a lancé le joli microsite Rêver le monde, pour permettre aux globe-trotters confinés de continuer à s’évader, a pour sa part préparé une section sur le Portugal remplie de photos. En plus des pasteis de Belem, l’équipe suggère le francesinha, qui signifie «petite française», en référence au croque-monsieur français, un sandwich «garni de linguiça, saucisses, viande de bœuf et de jambon gratiné, le tout nappé d’une sauce à base de tomate, porto, bière et piment».
Bon appétit!