Rhapsodie lavalloise avec Luc De Larochellière et Sur le chemin des incendies avec Paul Piché
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Le pire de la pandémie derrière nous, la vie reprend de plus belle sur la scène musicale québécoise. Après Michel Rivard et son tour du bloc, au tour de Luc De Larochellière et de Paul Piché de partir en tournée.
Destination Laval avec Luc De Larochellière
Le pire de la pandémie derrière nous, la vie reprend de plus belle sur la scène musicale québécoise. Après Michel Rivard et son tour du bloc, au tour de Luc De Larochellière de partir en tournée avec un spectacle concept intitulé Rhapsodie lavalloise. Escapade à Laval dans une salle près de chez vous bientôt!
Qu’est-ce que les artistes ont fait durant les mois de confinement obligé de la pandémie? De l’introspection. Pour Luc De Larochellière, la pandémie a été l’occasion de retourner sur les lieux de son enfance à Laval, près du parc Saint-Claude, et d’y ressasser ses souvenirs. Jusqu’à ce jour, l’auteur-compositeur-interprète n’avait jamais eu l’idée de clamer haut et fort qu’il venait de Laval-des-Rapides, angle 7e rue et 7e avenue, près du pont Viau.
Mais après un tour de char loué dans le coin, alors qu’il n’y avait rien d’autre à faire, voilà qu’il renoue avec les lieux qui ont été sa maison, son école, son voisinage. De ce retour aux sources émergeront des chansons en assez grand nombre pour faire un album concept. Le disque Rhapsodie lavalloise est paru en décembre 2021, en même temps qu’un livre d’une cinquantaine de pages contenant photos-souvenirs et illustrations de son cru (De Larochellière a étudié en arts visuels).
Jeudi dernier, sur la scène du Cabaret-Studio de l’Espace St-Denis, Luc De Larochellière a lancé la version spectacle, accompagné de trois musiciens (Marc Pérusse, Jean-François de Bellefeuille, Paul Picard).
Le tour de chant est constitué des 12 titres de l’album, qu’il met longuement en contexte dans des monologues. Ses chansons racontent différentes histoires de ses 10 ans, l’âge de l’innocence. Il y a le souvenir de sa maternelle, celui de son vélo siège banane, de ses camions Tonka et de ses GI Joe, mais aussi la fois, plus tragique, où il a sauvé un enfant de la noyade dans la piscine familiale. On est dans le très personnel, le très intime, toujours avec cet art de dire les choses de manière très poétique.
Dans le lot, le parolier m’a fait découvrir un lieu que je ne connaissais pas, l’île aux fesses, le nom que les locaux donnent à l’île Perry dans la Rivière-des-Prairies.
Et qui aurait dit qu’un jour le pont Viau, ce lien qui relie l’île Jésus à Montréal depuis 1847, serait matière à chanson? Pourquoi pas, c’est d’ailleurs le ver d’oreille de la soirée.
En cours de route, Luc De Larochellière fait, à l’intention de son public, un guide de lui-même. Avec quelques capsules historiques humoristiques, coécrites avec Pierre Huet et la metteuse en scène Brigitte Saint-Aubin, ces vignettes animées nous permettent de comprendre comment le chapelet de petites municipalités de l’île Jésus s’est mué en cité-dortoir, et ensuite en rien de moins que Ville de l’avenir.
C’est le nouveau jeune maire de Laval, Stéphane Boyer, qui doit être content de voir un artiste de la trempe de Luc De Larochellière, chanter Laval comme ça. Ça nous change des refrains corrompus de Gilles Vaillancourt.
Luc De Larochellière ne compte pas seulement sur les mots de ses chansons pour nous faire imaginer Laval. Il nous montre sa ville comme elle était autrefois grâce à des films d’archives de sa famille, et des images récentes qu’il a tournées lui-même lors de ses allers-retours sur les lieux de son enfance. Les projections occupent beaucoup de place dans la facture de ce spectacle.
On s’imagine que le support visuel a été un poste budgétaire important de cette production, au détriment de l’accompagnement musical peut-être. Il manque manifestement d’un musicien et d’une choriste pour donner de l’ampleur à ce répertoire nouveau comme on l’entend sur le disque.
Il faut aussi savoir qu’on doit attendre jusqu’à la moitié de la deuxième partie pour entendre enfin des chansons familières. Au moins les incontournables sont là: Amère America, Chinatown Blues, Cash City, la toujours poignante Si fragile, rendue avec tout ce qu’il faut d’harmonica pour nous chavirer le cœur.
Mine de rien, ces titres nous ramènent aux années 1980, et ça nous rappelle à quel point Luc De Larochellière compte, à 56 ans, parmi nos plus grands auteurs-compositeurs-interprètes québécois vivants, dans la lignée des Ferland, Dubois, Rivard, Séguin, Piché.
Paul Piché sur le chemin des incendies
Parlant de Paul Piché, lui aussi est en tournée québécoise. Il célèbre sur scène le 35e anniversaire de l’enregistrement de son fabuleux disque Sur le chemin des incendies.
Il avait eu l’idée de cette célébration en 2020, mais la pandémie l’avait contraint à se produire une seule fois, en virtuel, dans un Palais Montcalm vide. J’ai vu cette captation formidable. Tout ce qui manquait à ce moment-là, c’était la réaction du public à ces classiques que sont J’appelle, La haine, Sur ma peau, Un château de sable et les autres.
Voilà que cette rencontre, «en présentiel», entre Paul Piché et ses chansons, est désormais possible. Le chemin des incendies passera par Trois-Rivières, Montréal, Longueuil, Joliette, Drummondville, Brossard, Saint-Eustache, Saint-Hyacinthe, Terrebonne, Saint-Jean-sur-Richelieu, Gatineau, Mont-Laurier, Saint-Jérôme, Sainte-Agathe, Québec, et Sherbrooke. Laissez-vous embraser!
