Tendances vins 2016
Quelles seront les grandes tendances en matière de vins pour l’année 2016?
Pendant la période des Fêtes, on a pu remarquer un changement du côté des consommateurs de la SAQ. Ils veulent découvrir de nouvelles choses et se préoccupent de plus en plus de l’environnement.
Une curiosité qui pousse aux découvertes
Les vins aux particularités spéciales ou au caractère unique intéressent davantage les clients friands de nouveautés. C’est pour cette raison que les vins de la Loire ont la cote. Ici, on découvre davantage les rouges que les blancs. Ces vins de plaisir constitués de gamay, de pinot noir et de cabernet franc plaisent par leur fraîcheur. Des chinon, entre autres, mais aussi des touraine, des anjou et des saumur. Dans les bars à vins, dont le nombre a explosé au Québec, ils sont souvent proposés au verre, car ils se boivent facilement et accompagnent très bien les plateaux de charcuterie, si typiques dans ces établissements. Cela permet à la clientèle de découvrir ces vins uniques et, ensuite, de se les procurer à la SAQ pour les faire découvrir à leur tour à leur entourage.
Autre curiosité, les vins du Jura. Cette partie de la France est en train de se tailler une place de choix grâce à ses crémants. Si les autres vins restent encore à découvrir, les crémants du Jura profitent de la popularité croissante des mousseux, champagnes et effervescents auprès de la clientèle québécoise pour faire leur chemin. Parmi les beaux et nouveaux produits offerts sur le marché, certains commencent à gagner le cœur des Québécois, dont le Domaine Baud Crémant du Jura Brut Sauvage.
Finalement, les produits aux histoires atypiques ou celles qui mettent en scène un vigneron «made in Québec», sont aussi en grande montée. Par exemple, celle de ce vigneron français qui élabore son vin, le Clos des Fous, au Chili. Cette cuvée est faite de cabernet sauvignon, mais offre une belle fraîcheur et une élégance que l’on trouve souvent dans les vins de cépages moins robustes et provenant de régions plus fraîches comme le nord de la France.
Du côté des trouvailles «made in Québec», une fierté et une volonté d’encourager les compatriotes poussent les consommateurs à découvrir les vins de Bachelder, ce Québécois qui détient des vignobles dans la vallée du Niagara, mais aussi en Bourgogne. Il en va de même pour les vins de Nathalie Bonhomme, fille de Québec expatriée en Espagne, et pour ceux de François Chartier, qui les élabore sur plusieurs terroirs européens, entre autres. Évidemment, il faut que les vins soient bons, car les consommateurs n’achèteraient pas. Et c’est heureusement bien le cas ici.
Un souci pour l’environnement
Signe de l’influence qu’ont les employés de la restauration sur la clientèle: l’intérêt pour les vins en bio, biodynamique ou nature croît systématiquement. Plusieurs bars à vins, mais aussi restaurants, offrent maintenant de plus en plus de vins élaborés de cette façon, et les sommeliers les suggèrent à leur clientèle. Lorsqu’on peut trouver un bon vin qui, en plus, respecte une certaine éthique environnementale, les clients se disent why not? Il en résulte que la SAQ doit suivre le courant et en proposer plus.
Viva España!
L’année 2015, surtout vers sa fin, fut celle de l’Espagne. Le fait que le thème de La Grande Dégustation de Montréal de novembre soit inspiré de la péninsule ibérique, toute en fougue et en passion, a permis à plusieurs amateurs de vins de découvrir ses produits. Le public s’est rué sur les nouveaux arrivages de vins faits dans la Rioja, mais aussi dans le Bierzo et autres régions d’Espagne moins connues.
Mais là où l’explosion s’est littéralement produite, c’est dans les ventes des Cava! Non seulement c’est le vin mousseux qui est sur toutes les lèvres, mais il a aussi damé le pion et pris les parts de marché de certains champagnes, prosecco et blanquettes de ce monde. En plus, certains restaurants populaires comme le Méson et le Tapéo, par exemple, proposent des Cava en importations privées pour leurs brunchs. Une belle façon de boire du mousseux à l’année et de célébrer la gastronomie espagnole!
Le Portugal et la Grèce en montée croissante
Si la fin de l’année a vu l’Espagne gagner une popularité la popularité et amorcé un virage qui promet de grandir encore en 2016, deux autres pays sont à signaler pour leur montée croissante: le Portugal et la Grèce.
Un point commun entre les deux? La découverte de vins élégants, atypiques, multicépages, variés et faits à partir de cépages locaux qu’on ne connaissait pas (et dont a encore peine à prononcer les noms!). La SAQ a fait découvrir les vins de ces deux pays grâce à des arrivages spéciaux et du contenu éditorial dans ses magazines de 2015. Il en a résulté de belles découvertes et un engouement certain pour les vins de ces pays.
Ce qui nous ramène à la curiosité nouvelle des Québécois, dont je vous ai parlé plus haut : il est certain que le Portugal et la Grèce ont étonné la clientèle, qui avait l’impression que ces deux pays producteurs n’offraient que des cuvées lourdes, corsées, boisées et rustres. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir, à la place, des vins souples, digestes, aromatiques, complexes et différents!
Le roi est mort, vive le roi!
Chaque année, des vins montent et d’autres descendent ; ainsi va la tendance! On pourrait facilement affirmer qu’en 2016, la clientèle ira beaucoup moins vers des vins corsés, costauds ou boisés que par le passé. Les vins australiens, super toscans et américains, qui ont passé pas mal de temps en barrique, sont en grande perte de vitesse. À la place, on leur préférera des vins plus digestes, plus frais, plus complexes en saveurs et en arômes. Des vins aussi qui sont davantage prêts à boire que faits pour la conservation en cave. 2016 sera donc sous le signe de l’élégance, de la surprise, de l’équilibre et de l’éveil!