Marcher Boston
Que j’aime les villes qu’on peut arpenter à pied! C’est d’ailleurs l’un des critères qui m’importent le plus quand je choisis une destination. En Amérique du Nord, peu d’endroits se prêtent aussi bien au trekking urbain que Boston, où je viens de passer deux journées formidables à user mes souliers.
Bien que j’aie passé les heures précédant mon départ à potasser deux guides made in Québec, Escale à Boston, publié chez Ulysse, et Une Québécoise à Boston, aux éditions Trécarré, j’avais surtout envie de me laisser porter par mes envies du moment. De toute façon, une cinquantaine d’heures sur place, c’est si court! Mieux valait ne pas avoir de programme trop chargé. Et puis, l’objectif premier de cette escapade printanière était surtout de faire connaissance avec cette ville marquée par les attentats d’avril 2013.
Visites guidées et improvisation
Hormis un passage à la douane particulièrement douloureux (quatre heures d’attente, ouch!), l’arrivée dans le lieu de naissance de Ben Affleck et de Matt Damon en autocar, en plein week-end, s’est faite en douceur. À peine descendus du véhicule, nous nous ruons pour déguster un classique au Quincy Market: une chaudrée de palourdes servie dans un pain croûté. De quoi redonner le sourire après un trajet aussi long!
Le lendemain matin, nous prenons part à une visite de ville optionnelle avec Weekend express, compagnie de Lévis avec laquelle nous voyageons. Pendant trois heures, Philippe, notre guide-accompagnateur, nous entraîne de Boston Common à Harvard en passant par Beacon Hill. Parfait pour prendre quelques repères avant de poursuivre l’exploration à notre rythme.
Impossible de ne pas tomber sous le charme british de Beacon Hill, où John Kerry possède l’une de ses résidences. Entouré de maisons de style victorien, on se retrouve propulsé dans les rues de Londres. La plus belle entre toutes? Acorn, bien sûr! «Considérée comme l’une des plus jolies rues de Boston, la minuscule Acorn Street, entièrement revêtue de galets, nous replonge dans le Boston du XIXe siècle», résume Escale à Boston.
Même après neuf ans, Marie-Josée Duquette, auteure d’Une Québécoise à Boston, fréquente toujours ce quartier avec le même bonheur. Son guide, qu’elle a passé une année entière à peaufiner, donne envie de passer beaucoup plus qu’un long week-end dans les parages. En plus de proposer de bons plans, elle «humanise» la ville en présentant certains de ses habitants.
Je l’ai retrouvée dans l’un de ses cafés préférés de la rue Charles, Tatte, pour parler de sa vie dans la capitale du Massachusetts. Quand je lui demande quels ont été ses plus grands coups de cœur à ce jour, elle mentionne spontanément Brookline. «C’est un quartier qui vaut la peine d’être visité et qui se trouve un peu à l’extérieur de Boston. On peut s’y rendre en tramway, c’est un peu vintage.» C’est là qu’est né un certain John F. Kennedy… Il est d’ailleurs possible de visiter sa maison natale.
Passionnée d’art, Marie-Josée fait partie des bénévoles du Museum of Fine Arts, qu’elle recommande chaudement. «C’est aussi un musée vivant, dit-elle, où il y a plusieurs activités, comme de la danse et des cocktails.» En tête de liste pour ma prochaine visite!
La Freedom Trail
Parmi toutes les pages écornées de mes guides de voyage, une est plus abîmée que les autres: celle de la Freedom Trail, cette route qui permet de voir 16 sites qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la ville, l’une des plus anciennes du pays. Il m’apparaissait inconcevable de ne pas suivre cette ligne rouge composée de briques incrustées dans le trottoir. Du parc Boston Common, conçu par l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted, aussi derrière la conception du parc du Mont-Royal et de Central Park, la ligne se rend jusqu’au USS Constitution, le plus ancien vaisseau de guerre américain en mer. Entre les deux, on a de quoi se tenir occupé pendant un bon moment.
N’ayant pas assez de temps pour la parcourir en entier, nous nous concentrons surtout sur le North End. Nous pénétrons notamment dans Old North Church, la plus vieille église de la ville. À quelques pas de la maison de Paul Revere, patriote de la Révolution américaine dont la demeure a été transformée en musée, nous apercevons celle, en décrépitude, où est née Rose Kennedy. J’avoue que si notre guide ne nous l’avait pas pointée, j’aurais eu du mal à imaginer que la mère du président légendaire ait pu naître dans cette modeste bâtisse.
Et la gastronomie?
Tout le monde vous le dira: on mange très bien à Boston. Les traces des immigrants se retrouvent aussi dans l’assiette. La longue file devant Mike’s Pastry démontre l’engouement des touristes pour les célèbres cannolis – délicieuse pâtisserie italienne – de cette adresse qui se trouve dans tous les guides touristiques (privilégiez la succursale près de Harvard plutôt que l’originale du North End, il y a moins de monde).
Impossible de ne pas s’arrêter boire une bière dans un pub, les Irlandais constituant l’une des plus importantes communautés d’immigrants. Nous nous sommes arrêtés dans le très bruyant Ned Devine’s Irish pub, en face du Boston Public Market, très apprécié des touristes.
Si vous souhaitez manger dans un restaurant populaire, pensez faire une réservation, surtout pendant un long congé. Lors de notre passage, tout était notamment complet au Living Room, adresse chouchou de notre guide. Se laisser porter par ses envies du moment, c’est bien, mais c’est moins pratique quand on est aussi curieux que gourmand! Nous nous sommes rabattus sur les guédilles au homard du Quincy Market… Il y a pire, n’est-ce pas?
Pratico-pratique:
- Se loger à Boston peut être cher, surtout pendant les périodes les plus courues. L’une des solutions est d’opter pour un forfait offrant le transport et l’hébergement, si vous ne souhaitez pas conduire. Les hôtels sont toutefois assez loin du feu de l’action.
- Parmi les adresses les plus surprenantes, mentionnons le Liberty Hotel, hôtel de luxe qui se trouve dans une ancienne prison.
- Au Quincy Market, nous avons particulièrement aimé la chaudrée de palourdes de Boston & Maine Fish Company. Par contre, pour la différence de prix, je vous recommande d’opter pour un bol plutôt qu’un pain. Plus joli, mais moins de soupe!
Merci à Weekend express pour la chouette invitation!