Photo: Anne Pélouas
2 juillet 2020Auteure : Anne Pélouas

Rando-canot de rêve dans Lanaudière

Pourquoi choisir entre une randonnée pédestre ou un parcours en canot dans la région de Lanaudière quand on peut faire les deux dans la même journée?



L’entreprise Au Canot Volant propose ce forfait depuis le redémarrage des activités de plein air au Québec. Comme les autres compagnies du secteur, elle a commencé sa saison tardivement. D’habitude, le printemps est une saison très occupée avec toutes sortes de formations pour apprendre à bien manier un canot ou un kayak en eau vive.

L’équipe sur place a fait contre mauvaise fortune bon cœur, serré les rangs et débuté sa saison estivale le 5 juin, avec une ouverture complète le 12, en mettant en application des mesures de protection anti-COVID-19 parfaitement conformes aux normes édictées par Aventure Écotourisme Québec: port du masque dans le minibus, nettoyage des équipements nautiques à chaque location, etc.

Au Canot Volant fait partie d’une poignée de compagnies de plein air québécoises dont j’aime bien suivre l’évolution au fil des ans. C’est toujours un plaisir de revoir Paméla et François, le sourire aux lèvres, même en cette période difficile. Cela ne les a pas empêchés de garder des prix raisonnables pour leurs forfaits. Tel est le cas pour ce «rando-canot» avec transport au lieu de départ de la randonnée en minibus, avec canot ou kayak rendu disponible ensuite pour la portion aquatique: 40 $ par adulte en canot, 44$ par adulte en kayak simple ou double, 26 à 32 $ pour les enfants de 8 à 12 ans.

L’entreprise Au Canot Volant propose un forfait randonnée et canot dans Lanaudière. Photo: Anne Pélouas

Exit les moustiques

Au Canot Volant a pignon sur rue juste après le village de Saint-Côme, avec belle fenêtre sur la rivière L’Assomption, qui s’écoule doucement vers le fleuve Saint-Laurent. Sur place, nous nous habillons pour la randonnée, mettant de côté le maillot de bain, les souliers d’eau et un sac étanche pour la suite en canot. Quelques minutes de minibus suffisent pour rejoindre le point de départ du sentier de randonnée sur le chemin Laporte. Nous voici prêtes, mon amie et moi, pour braver les moustiques!

Qui a dit que Lanaudière figurait parmi les régions du Québec où ils sont les plus présents et voraces en début d’été? Armée jusqu’aux dents, avec pantalons longs, chemise à manches longues, casquette sur la tête et filet dans le sac à dos (avec le lunch), j’ai commencé la randonnée avec mon amie en prenant soin de me mettre un peu de citronnelle aux endroits stratégiques que nos insectes piqueurs affectionnent particulièrement: derrière les oreilles, dans le cou, sur le front et aux poignets…

Bien équipée, notre journaliste Anne Pélouas ne s'est pas fait trop dévorée par les moustiques!

Bienvenue sur le Sentier national

Fin prêtes, nous nous engageons dans la trouée forestière sur cette section du Sentier national qui court sur cinq kilomètres jusqu’au refuge Swaggin. Mieux vaut avoir de bonnes bottes de marche, car le sentier peut être parfois boueux.

La première moitié du parcours traverse une forêt plutôt touffue et alterne entre petites montées et descentes sur un sentier où les racines qui affleurent sur le sol sont nos plus fidèles compagnes. Des zones de hautes fougères et d’autres de mousses succèdent à une forêt mixte ou à une pinède. Les feuilles de feuillus et arbustes des sous-bois ont ce vert si tendre propre au printemps! Les chants d’oiseaux nous accompagnent ainsi bien plus que les moustiques jusqu’à ce qu’on commence à entendre le son d’une rivière. Passé un abri de bois où peuvent dormir ceux qui font la longue randonnée sur le Sentier national, on atteint très vite en descente le bord de la rivière Swaggin, décharge du lac Clair.

Mieux vaut avoir de bonnes bottes de marche pour attaquer ce sentier qui peut être parfois boueux. Photo: Anne Pélouas

La deuxième partie du sentier longe complètement le cours d’eau tout en restant à l’ombre d’une belle forêt mixte. Le sentier donne vue sur un impressionnant barrage de castors, puis file jusqu’aux premières cascades de la rivière, qu’on admire depuis de longues dalles de pierres plates. C’est l’endroit rêvé pour pique-niquer les pieds dans l’eau! Il reste environ 500 mètres de pur bonheur à dévaler le sentier en admirant sur la gauche la série impressionnante des chutes Swaggin. Au refuge Swaggin, près duquel se trouve un petit camping rustique, il reste un autre 500 mètres à faire sur le chemin Simon-Lussier pour arriver à la mise à l’eau.

Photo: Anne Pélouas

Le canot nous y attend, mais l’envie est trop forte de se mettre à l’eau dans la chaleur ambiante. C’est là que nous attendent les moustiques, mais nous déjouerons facilement leur manège en troquant rapidement nos vêtements de rando pour les maillots de bain, souliers d’eau et vestes de sauvetage. Bye bye, les piqures!

Balade au fil de l’eau

La rivière Swaggin a rejoint un peu en amont la bouillonnante rivière L’Assomption. Elle est tout de même assez assagie en ce mois de juin par un bon manque d’eau dû à la sécheresse qui sévit depuis le début du mois. On nous avait prévenues: «il faudra mettre les pieds à l’eau quelques fois» pour pousser le canot et franchir quelques passages où le lit de la rivière est davantage en pierres qu’en eau. Qu’à cela ne tienne, nous sommes parées à toute éventualité à bord de notre esquif!

Photo: Anne Pélouas

Six kilomètres de descente en canot nous attendent dans un décor où alternent chalets et forêts sur les berges. La rivière elle-même coule doucement, mais il faut faire face tout de même à quelques petits rapides de catégorie 1. Qu’il est excitant de chercher le bon passage sans cogner de roches! De méandre en méandre, de manœuvre en manœuvre, on passe en eaux vives ou on stoppe net au milieu de la rivière sans eau suffisante… Il faut alors sortir du canot et le tirer un peu à pied pour repartir un peu plus loin dans le courant.

Pour faire une pause, il y a l’Arrêt du Boisé, avec tables à pique-nique, et la plage à Louise, un maigre banc de sable d’où il est si agréable de plonger pour se baigner avant l’arrivée au Canot Volant. Après une journée en nature qui aura largement dépassé nos attentes, comment ne pas être heureux?

Photo: Anne Pélouas

Infos pratiques:

  • Si vous prenez goût au canot, pourquoi ne pas parfaire vos connaissances en la matière en suivant un cours de canotage en eau calme ou en eau vive? Au Canot Volant en organise plusieurs fois au courant de l’été pour différents niveaux. Des cours de secourisme en milieu sauvage et éloigné sont aussi offerts en novembre et décembre.
  • Sur place, on peut également louer des planches à pagaie.