10 juin 2021Auteure : Anne Pélouas

Camping, vélo et kayak au pied du mont Orford

Juin est un temps merveilleux pour le plein air. Récit d’une expérience de prêt-à-camper au parc national du Mont-Orford, assortie d’une sortie en vélo de montagne et d’une autre en kayak de mer.



Juin fait souvent fuir même les irréductibles du camping qui craignent les maringouins comme la peste. Pourtant, j’ai toujours eu des expériences mémorables en plein air au mois de juin, des Laurentides à la Côte-Nord, en passant par Lanaudière, et tout récemment dans les Cantons-de-l’Est. Le temps est doux, voire chaud. C’est aussi le temps des premières baignades rafraichissantes en lac ou en rivière, des premières sorties en vélo, en canot ou en kayak. Je m’arme de protecteur à la citronnelle, d’une casquette et de vêtements légers mais longs, surtout pour l’heure du «5 à 7» des moustiques!

Me voilà donc partie au parc national du Mont-Orford, que je n’ai pas visité depuis bien longtemps en été. Un rapide coup d’œil au site web de la SÉPAQ – premier de mes conseils – indiquait des offres de dernière minute en prêt-à-camper au lac Stukely. On plie bagage et on réserve!

Photo: Facebook Parc national du Mont-Orford

En vélo de montagne

Ponctué par les massifs du mont Orford (qui a échappé à l’aménagement de son versant nord en pistes de ski alpin) au sud et du mont Chauve au nord, le parc abrite une succession de vallées, de lacs et d’étangs magiques pour l’amateur d’activités nautiques. Passé le golf, on atteint rapidement le Centre de découverte et de services Le Cerisier, près d’un vaste étang du même nom. Après un bon pique-nique au bord de l’eau, j’enfourche mon vélo de montagne pour une balade dans les bois.

Le parc du Mont-Orford a pris la tangente vélo de montagne en 2019, avec un projet-pilote de 12 km de sentiers singletrack, mais qui s’est vite retrouvé projet tout court. Ce printemps, des sentiers de ski de fond ont été ouverts à la pratique du vélo de montagne (et fatbikes) et deux sentiers plus difficiles et plus techniques (La Sanguinaire et La Chaga) complètent l’offre. On dispose donc désormais d’un réseau conséquent, avec 13 sentiers de 25 km au total, répartis en deux grands secteurs, accessibles en voiture ou via des pistes cyclables existantes. Et il y en a pour tous les goûts, avec des degrés de difficulté allant de facile à difficile, et des distances variant de 0,4 à 4,2 km chacun.

Nous nous sommes concentrées sur le secteur le plus proche du Centre de découvertes. La piste L’Amiral court gentiment sur 3 km en forêt mixte, nous procurant une ombre végétale bien appréciée par temps chaud. La forêt est une vraie volière et même si l’on voit rarement les oiseaux, on les entend beaucoup.

S’ensuivit le sentier de la Vice-Roi (1,9 km, facile), puis le court Monarque, pour faire monter un peu les palpitations cardiaques, avant de les faire redescendre sur L’Asclépiade, piste en petites montagnes russes faciles.

Pour opérer une boucle sans revenir sur ses pas (ou plutôt ses roues), La Médéole est une bonne option (niveau intermédiaire), mais on peut toujours emprunter les pistes de ski de fond aux allures de chemins forestiers un brin cahoteux, mais sans grande difficulté et toujours sous un beau couvert forestier. 

Glamping au parc national

C’est presque l’heure de l’apéro! On utilise la toute nouvelle station de lavage de vélos avant de les remettre sur le rack de l’auto. Direction: le camping du lac Stukely. À voir le nombre d’emplacements en diverses boucles, j’ai quelques frayeurs, mais le camping n’est qu’à moitié plein, et les sites, bien isolés les uns des autres. Nous avons rendez-vous avec notre prêt-à-camper dans la boucle du Mélèze. Il est assez loin du lac, mais quand on réserve en dernière minute, il faut s’y attendre.

Les prêt-à-camper Étoile de la SÉPAQ, dont je fais pour la première fois l’expérience, sont vraiment bien faits, à l’extérieur comme à l’intérieur. À six par temps de pluie, je ne suis pas sûre que j’adorerais, mais à deux, c’est très spacieux. Sur la terrasse abritée d’un auvent, la zone cuisine est parfaite, avec poêle à deux ronds, et l’équipement intérieur au top niveau: des lits confortables, des rideaux autour des lits et aux fenêtres bien garnies de moustiquaires, de l’électricité, un frigo (qui ne fait pas de bruit), une table avec six chaises, la vaisselle et tout ce qu’il faut pour cuisiner sans souci.

On prend l’apéro dans des chaises de style Adirondack et le souper, à la table à pique-nique, avant de filer à la plage admirer le coucher du soleil. Il est temps: il se couche déjà derrière une colline, à l’ouest du lac. Et nous, nous ne ferons pas de vieux os! À 22 h, ce sera l’extinction des feux dans le prêt-à-camper, signe que la journée de plein air a été bonne.

Photo: Anne Pélouas

Kayak de lac

Au matin, il pleut. C’était prévu, mais on espérait bien que les météorologues se soient trompés. Nenni. On en profite pour prendre son temps dans le confort du prêt-à-camper. Après le petit déjeuner et le deuxième café, voilà qu’on n’entend plus la pluie tambouriner sur la toile. L’application météo indique toujours 80% de pluie sur Orford… Nos regards se croisent par-dessus la table. «On y va?»

Il est 9h30. Le prêt-à-camper est à libérer à midi. Nous laissons tout en l’état pour filer en auto à la plage du lac Stukely, débarquer les kayaks et sortir sur l’eau. Pas un chat sur la plage comme sur le lac, hormis quelques canards. Le temps est nuageux et le vent, léger. La petite île face à la plage dépassée, nous longeons le lac par la gauche. Le centre de services Le Bonnallie a fière allure vu du lac, avec en avant-plan sa kyrielle de planches à pagaie, canots, kayaks et pédalos au repos.

Dans le couvert forestier, on distingue à peine les chalets EXP, les prêts-à-camper et les chalets Nature. La verdure reprend ses droits et les quenouilles de bord de lac aussi. Le ciel gris souris semble lui aussi au repos. Nous virons plein nord au sortir de la baie pour traverser le lac, contourner une grosse île avec l’ambition de rejoindre la baie au fond de laquelle se trouve la base de plein air Jouvence, mais une pluie fine vient de nous rattraper et le temps file. Demi-tour vers le sud, puis vers l’est. L’ondée est passée. Elle a à peine mouillé nos chemises quand nous touchons la plage, à temps pour remonter les kayaks sur le toit de l’auto, puis rejoindre la boucle Le Mélèze, ramasser nos petites affaires et laisser le prêt-à-camper en ordre pour le prochain. La pluie tombe de nouveau quand nous reprenons la route de Montréal.

Morale de l’histoire: en plein air, il faut être prêt à tout et faire preuve de souplesse pour saisir les occasions qui se présentent, y compris les cadeaux du ciel, comme cette fenêtre matinale sans pluie qui nous a été offerte contre toute attente météorologique.

Bon à savoir:

  • L’accès au réseau de vélo de montagne est payant (en plus de l’accès général au parc).
  • Le parc compte de nombreux et magnifiques sentiers pédestres, pour grimper à l’assaut du mont Chauve ou des crêtes du mont Orford, à moins qu’on ne préfère emprunter la Boucle des Trois Étangs (5 km, de niveau facile).
  • On peut louer des vélos fatbikes et des embarcations au Centre de découverte et de services Le Cerisier, des pédalos, canots et planches à pagaie au Centre de services Le Bonnallie, au lac Stukely.
  • Les campeurs de la SÉPAQ ont droit à 15% de réduction au golf du Mont-Orford, du lundi au jeudi, et 10% du vendredi au dimanche.
  • Les chiens en laisse sont autorisés à certains emplacements de camping du lac Fraser et du lac Stukely, sur certains sentiers de randonnée et secteurs limités de bords de l’eau.

Dernières nouvelles de Magog:

  • L’Auberge jeunesse Magog-Orford a rouvert ses portes le 4 juin et son café Les Estries est ouvert à tous, même sans hébergement sur place, avec pâtisseries maison et bagels frais.
  • La lavanderaie de Bleu Lavande a déménagé ses pénates de Stanstead à Magog; le site est ouvert depuis le 7 juin.