La chronique Culture avec Claude Deschênes

Auteur(e)
Photo: Martine Doucet

Claude Deschênes

Claude Deschênes collabore à Avenues.ca depuis 2016. Journaliste depuis 1976, il a fait la majeure partie de sa carrière (1980-2013) à l’emploi de la Société Radio-Canada, où il a couvert la scène culturelle pour le Téléjournal et le Réseau de l’information (RDI). De 2014 à 2020, il a été le correspondant de l’émission Télématin de la chaîne de télévision publique française France 2.On lui doit également le livre Tous pour un Quartier des spectacles publié en 2018 aux Éditions La Presse.

Illumi: la nouvelle odyssée du créateur de Cavalia

«Faire des spectacles heureux, c’est ma mission!» Ainsi parle Normand Latourelle quand on lui demande pourquoi, après Cavalia et Odysséo, il s’est lancé dans la création d’Illumi, une attraction nouveau genre misant sur la lumière et prenant la forme d’un parcours nocturne extérieur. En cette période de l’année où les journées sont les plus courtes, c’est 10 millions de lumières qu’il veut faire briller dans nos yeux.



Pour Illumi, Normand Latourelle a de nouveau choisi de s’installer en bordure de l’autoroute 15 et du boulevard Saint-Martin à Laval, sur le même site où il avait planté l’immense chapiteau d’Odysséo en 2011. Sur ce terrain, qui fait un kilomètre de long, on retrouve aujourd’hui 20 000 structures illuminées regroupées par thèmes. Le parcours compte huit mondes fantastiques. On passe de la savane africaine, avec ses girafes et ses éléphants, au pôle Nord, avec ses pingouins et ses igloos. D’une grande place européenne à un village du Far West. D’un village québécois aux couleurs d’automne à la Chine impériale, avec ses traditionnelles représentations de dragons et lanternes. On n’est pas surpris d’apprendre que toutes les structures ont été fabriquées en Chine. Le savoir-faire est là!

Dans la savane africaine, avec girafes et zébres. Photo: Claude Deschênes

En cours de route, on tombera aussi sur un cinéma en plein air doté d’un écran de 64 mètres par 15 sur lequel on projette un dessin animé de 10 minutes, dont l’histoire a été imaginée par Normand Latourelle et Raoul Duguay. Deux comédiens et un musicien font la narration en direct.

Les traditionnelles représentations de la Chine. Photo: Claude Deschênes

Temps des fêtes oblige, il y a bien sûr des décorations de Noël, un marché de Noël, un sapin illuminé de 47 mètres de hauteur, le plus haut du monde dit-on, et un père Noël débonnaire prêt à écouter les demandes de tous les enfants sages!

Haut de 47 mètres, le sapin d'Illumi est, dit-on, le plus haut du monde. Photo: Claude Deschênes

Le visiteur qui prend son temps en a pour au moins une heure et demie à se balader. On peut aussi en profiter pour manger sur place, plusieurs camions de bouffe de rue étant installés autour du sapin géant.

Un carrousel fait aussi partie des attractions sur place. Photo: Claude Deschênes

Quand je demande à Normand Latourelle si c’est une nouvelle mode de faire des spectacles axés sur la lumière qui font pratiquement l’impasse sur la présence humaine – on a vu ça à Feux Follets au parc Jean-Drapeau au début de l’automne et à PY1, la pyramide de Guy Laliberté, au Vieux-Port de Montréal cet été –, il me répond qu’aujourd’hui, le spectateur a envie de participer, d’interagir. «La portion humaine, c’est le visiteur qui la fait, qui la façonne au gré de son intérêt pour ce qu’il voit.» Pour Normand Latourelle, cette nouvelle approche offre une occasion de plus en plus recherchée par les parents de faire quelque chose en famille dans le plaisir et l’émerveillement.

«La portion humaine, c’est le visiteur qui la fait, qui la façonne au gré de son intérêt pour ce qu’il voit.» Photo: Claude Deschênes

Il va sans dire que Illumi s’inscrit parfaitement dans le courant des événements «instagramables». Le cadre est idéal pour faire des photos et des égoportraits qui épateront les amis qu’on a sur Facebook, Twitter, et autres Instagram.

Illumi s’inscrit parfaitement dans le courant des événements «instagramables». Photo: Claude Deschênes

Le concepteur d’Illumi a foi en son projet. Il nous dit que le site peut accueillir de 4 000 à 5 000 personnes en même temps. Pour contrôler le flot des visiteurs, les billets sont vendus selon un horaire prédéterminé. Les portes ouvrent à 16h30 et la dernière visite commence à 22h00. Déjà plusieurs plages sont à guichets fermés.

Pour contrôler le flot des visiteurs, les billets sont vendus selon un horaire prédéterminé. Photo: Claude Deschênes

Le lieu plutôt ingrat où Illumi a été érigé, en bordure de l’autoroute 15, est évidemment accessible en auto. Il en coûte 10$ pour y stationner sa voiture. Pour les utilisateurs des transports en commun, une navette de la STL relie gratuitement la station de métro Montmorency au site toutes les 20 minutes.

Illumi est une occasion de plus de faire quelque chose en famille dans le plaisir et l’émerveillement. Photo: Claude Deschênes

Mardi, soir de l’ouverture officielle, nous avons eu droit à une température glaciale record, avec un vent à vous fendre le visage. Cela m’incite à vous recommander «chaudement» de bien vous vêtir pour pouvoir apprécier pleinement votre visite. Oui, il y a des endroits pour se réchauffer, mais le parcours, qui fait 2,5 km, peut être très exposé au grand vent.

Habillez-vous chaudement pour pouvoir apprécier pleinement votre visite. Photo: Claude Deschênes

Disons qu’en plus de cette première frigorifique, la météo a particulièrement éprouvé le projet de Normand Latourelle depuis ses débuts. Le 31 octobre, les 70 millimètres de pluie qui sont tombés sur le site ont rendu le sol boueux et humide. Le lendemain, le 1er novembre, les vents violents ont endommagé 40% des installations. Ces deux événements météorologiques extrêmes ont obligé le report de l’ouverture d’une semaine, le temps de faire les réparations. Comme le dit l’expression, ce qui ne tue pas rend plus fort. Illumi semble maintenant bien parti et entend briller jusqu’au 5 janvier, et revenir chaque année jusqu’en 2024.