Un thé littéraire aux Jardins de Métis… une parenthèse de beauté

Je l’écrivais récemment, j’ai une profonde admiration pour les petits organismes culturels qui, bien souvent à bout de bras, portent la culture, font une place aux artistes établis ou émergents et les font rayonner sur les scènes locales et régionales. C’est ce que fait notamment le Carrefour de la littérature, des arts et de la culture (CLAC) dans la MRC de Métis et ailleurs dans le Bas-Saint-Laurent. Et cet été, ils m’ont fait vivre un moment magique, un moment de pure beauté aux Jardins de Métis. Le 5 septembre aura lieu le dernier thé littéraire de leur 22e saison (chapeau!), à laquelle différents auteurs, notamment Anaïs Barbeau-Lavalette, ont pris part. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il y aura une édition 2022 à mettre à votre agenda si vous sillonnez le Bas-Saint-Laurent.



C’est le 15 août dernier, au beau milieu de mes vacances, que j’ai découvert le CLAC et ses thés littéraires. Moi qui adore me promener aux Jardins de Métis, l’idée que je pouvais y écouter des textes littéraires ou de la poésie m’a tout de suite séduite. Et pour cause, cette journée-là, c’est la poétesse et écrivaine Élise Turcotte, lauréate du Prix des libraires 2020 avec son roman L’apparition du chevreuil (Alto), qui était invitée à nous lire des extraits de certaines de ses œuvres.

Je ne connaissais pas bien l’œuvre d’Élise Turcotte, mais depuis ce délicieux après-midi, je me suis plongée dans son univers avec un vif plaisir! J’ai particulièrement apprécié son recueil de poèmes la forme du jour (Noroit). Et je compte bien lire Le parfum de la tubéreuse, paru en 2015 chez Alto, dont elle nous a lu de très beaux extraits, qui prenaient un sens particulier dans le cadre des Jardins et de ses fleurs.

Élise Turcotte en pleine lecture

Pour ajouter à l’expérience et au plaisir, les organisatrices du CLAC avaient également convié la violoniste Anne Bilodeau… vous voyez un peu la scène, des mélopées de violon entre les taches de soleil qui caressaient arbres et fleurs, concluaient chacune des lectures qui avaient lieu dans différents endroits du jardin. Un pur bonheur! Sans compter qu’Anne Bilodeau prend un tel plaisir à jouer, qu’elle est si communicative et sympathique, que les spectateurs n’ont pas hésité à fredonner les vers les plus connus de L’amour est enfant de Bohème. La rumeur veut qu’elle s’installe à Matane et qu’elle pourrait y offrir des spectacles; à suivre et à ne pas rater!

La violoniste Anne Bilodeau a ravi l’assistance avec ses mélodies le 15 août

Les musiciens invités varient au gré des thés littéraires. La plupart viennent de la région, parfois des noms connus. Ainsi, au thé littéraire avec Anaïs Barbeau-Lavalette, les spectateurs ont eu la chance d’entendre le comédien et chanteur Émile Proulx-Cloutier. Côté littérature, on varie aussi les genres littéraires – poésie, roman, slam, même la BD – et les auteurs viennent de partout.

Anaïs Barbeau-Lavalette s’est prêtée au jeu des lectures avec un texte inédit lors du thé littéraire du 7 août.

Ces thés littéraires ne sont pas de gros événements mainstream, mais ce sont de purs instants de bonheur, une ode à la beauté, tant celle de la nature que celle de la littérature et de la musique. Par les temps qui courent, s’offrir deux heures de beauté, c’est salutaire.

Émile Proulx-Cloutier a livré une performance musicale le 7 août

Mais revenons au CLAC. Fondé en 1979 par des enseignantes du primaire qui souhaitaient contrer le décrochage scolaire, l’organisme, aujourd’hui installé dans la Maison de la culture du Château Landry à Mont-Joli, a depuis élargi sa mission et vise à sensibiliser le grand public, jeune et moins jeune, à l’importance de la littérature et des autres formes d’art. L’organisme offre également des résidences de création pour des auteurs et des artistes et des activités de médiation culturelle. Et depuis 2021, le Festival international des Jardins de Métis met la très belle Maison d’Ariane, à Métis, à la disposition du CLAC pour y recevoir des créateurs en résidence pour l’été. Et c’est Anaïs Barbeau-Lavalette qui a été la première auteure à y élire résidence et à y écrire. Avec ses activités, le CLAC rejoindrait ainsi par une forme ou l’autre d’art près de 10 000 personnes chaque année, dont une majorité de jeunes. Encore une fois, chapeau!

Un thé littéraire pour le long week-end!

Pour votre long week-end, si vous êtes dans la région, le 5 septembre à 16 h aura donc lieu le dernier thé littéraire de la saison aux Jardins de Métis. Le prix d’entrée est de 25$ et inclut le thé et une pâtisserie. Ce dimanche, l’accès aux Jardins est gratuit, mais pour les autres thés littéraires de la saison, le prix du billet inclut l’entrée pour les jardins. Pour ceux qui séjournent à plus long terme dans la région, on peut, comme me le mentionnait la directrice générale, Julie Boivin, adhérer au CLAC et obtenir des rabais sur ces tarifs. On peut également faire un don à l’organisme, qui détient un numéro de charité.

Je termine en faisant un clin d’œil aux Jardins de Métis, cette oasis de beauté, et à son directeur général, Alexander Reford, qui a l’ouverture d’esprit de faire des partenariats avec des organismes culturels – il est d’ailleurs aujourd’hui le président du Conseil d’administration du CLAC – et d’offrir ce cadre magique aux arts. Quelle belle façon de faire connaître les Jardins!

Pour informations supplémentaires: www.clac-mitis.org ou 418 775-2764