20 juillet 2016Auteur : Dominique Lamy

Sur le radar économique

Finances personnelles: 3 nouveautés à surveiller!

MRCC2: de kessé?



Une grande réforme est sur le point de bouleverser l’industrie financière. Mon collègue Daniel Germain en parle d’ailleurs, fort habilement, ici. «Le MRCC2 n’est pas un concept tiré d’une théorie d’Einstein. C’est plutôt le caillou qui prend de l’expansion depuis deux ans dans la chaussure de bien des conseillers en épargne collective, des gestionnaires de portefeuille et des courtiers en valeurs mobilières. Et les pauvres, ils ne pourront pas s’en débarrasser, à moins de changer de métier». Et voilà pour le préambule!

Destinée à améliorer la transparence des sociétés financières et la présentation de l’information fournie aux investisseurs, la mesure MRCC2 (pour «Modèle de relation client-conseiller, Phase 2») demeure à ce jour inconnue par 83% des investisseurs canadiens sondés par Tangerine. Pourtant, et vu l’entrée en vigueur des exigences les plus importantes du MRCC2 le 15 juillet dernier, cette donnée a de quoi surprendre. Les investisseurs recevront désormais annuellement un relevé présentant les frais de compte et la rémunération du courtier relativement aux placements détenus chez ce dernier. Un second relevé permettra quant à lui de distinguer clairement le rendement du portefeuille concerné. Vous connaîtrez donc désormais précisément le montant en dollars que vous payez à votre courtier en valeurs mobilières, et vous obtiendrez le rendement réel de votre portefeuille (et non seulement le rendement annualisé du fonds commun sélectionné).

«Trop de Canadiens croient encore qu’ils ne paient aucuns frais pour leurs placements ou pour les services de leur conseiller. Nous accueillons ces changements dans le secteur comme un pas dans la bonne direction. Ils responsabiliseront davantage les investisseurs en leur donnant le type de renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions judicieuses à l’égard de leur argent durement gagné», a ainsi affirmé David McGann, directeur des ventes et des opérations des Fonds d’investissement Tangerine.

Cette grande ruée vers la transparence risque néanmoins d’apporter du brouillard additionnel aux investisseurs, qui eux, constatent une divergence dans la règlementation qui s’applique aux conseillers indépendants comparativement aux exigences attendues des institutions financières. «Bref, il est déploré que les banques, les caisses et les assureurs n’ont pas à dévoiler leurs frais sur leurs produits. Et que peut ressortir la fausse impression qu’il en coûte pour faire affaire avec un conseiller, mais pas avec une institution financière», observe ainsi Gérard Bérubé dans Le Devoir. De concert avec MRCC2, une autre épée de Damoclès est aussi susceptible de faire trembler l’industrie: l’élimination potentielle des controversées commissions de suivi, au profit de la rémunération par honoraires. Une histoire à suivre!

FNB: un dix-septième fournisseur s’installe au Canada

Ian Gascon, gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées à partir de fonds négociés en bourse (FNB), remarque qu’un dix-septième fournisseur de FNB vient de faire son entrée au Canada. La firme WisdomTree Asset Management propose ainsi six FNB d’actions internationales à dividendes. Toujours selon ce spécialiste, l’idée d’inclure des titres mondiaux à dividendes élevés dans un portefeuille doit être évaluée avec soin. «Je n’ai pas l’intention de débattre de la méthodologie utilisée par ces nouveaux FNB mais plutôt de la fiscalité liée aux dividendes étrangers. De façon générale, les dividendes étrangers sont assujettis à une retenue fiscale de 15%, bien qu’il y ait des exceptions pour certains pays et certains types de compte dans lesquels les titres sont détenus, selon les différents accords signés par le Canada», explique-t-il.

Finalement, le Globe Investor propose un survol de ces nouveaux produits et de la stratégie d’investissement associée à ceux-ci.

Technologie: un compte bancaire en un claquement de doigts!

On n’arrête plus le progrès! Il est désormais possible d’ouvrir un compte bancaire en quelques minutes au moyen d’un téléphone intelligent «sans avoir à se rendre en succursale ou à télécharger une application». Cette initiative vient d’être annoncée par BMO, qui souhaite ainsi simplifier la vie du consommateur. Il s’agit d’une première dans l’industrie!

En début d’année, la firme PwC Canada suggérait d’ailleurs que l’avenir des banques canadiennes passait inévitablement par des investissements dans la technologie financière. Excellent texte dans le Journal de Montréal, intitulé «Le moment Uber pour les banques s’en vient», qui fait l’apologie des FinTech, justement, appelées à révolutionner «la Banque conventionnelle» telle que connue depuis toujours.