29 juin 2016Auteur : Dominique Lamy

Sur le radar économique

Deux sujets dont vous n’avez pas fini d’entendre parler!

Le Brexit coule les marchés



Onde de choc sur les marchés financiers mondiaux à la suite du référendum du 23 juin dernier portant sur la volonté du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Alors que la réaction des politiciens demeure plutôt mitigée face au résultat, la réaction des investisseurs en est une dictée par la peur. Le risque de voir cet événement fragiliser davantage l’économie mondiale — qui peine déjà à se remettre de la fameuse crise financière de 2008-2009 — et entraîner ensuite un effet domino sur les autres continents inquiète. C’est ainsi que les séances du vendredi 24 juin et du lundi 27 juin furent le théâtre d’une sévère correction des marchés boursiers internationaux.

Les titres bancaires, en Europe surtout, ont bu la tasse. Les actionnaires de Lloyds Banking Group (LYG-N) ont ainsi vu l’action fondre de 4,34 $US à 2,78 $US (-35,94%) lors de cette période, pendant que Barclays Bank (BCS-N) et The Royal Bank of Scotland Group (RBS-N) s’allégeaient respectivement de 37,12% et de 37,38% de leur valeur. Dans le cadre d’une panique quasi généralisée, les détenteurs d’actions ont soldé plusieurs de leurs positions, tous secteurs confondus. Seules les aurifères semblent vouloir résister, et soutenir, quelque peu, l’indice canadien. L’or est, en temps d’incertitude, considéré comme le refuge par excellence, et cette semaine ne fut guère une exception à la règle.

Ce violent recul pourrait-il s’avérer une opportunité d’achat? Personne ne le sait avec certitude! Par contre, certains titres de qualité s’échangent désormais à meilleurs prix. Les soldes sont arrivés! Qui n’aime pas magasiner au rabais? «Pour ceux qui par chance, détiendraient encore des liquidités à investir, une belle opportunité d’acquérir des titres déprimés se présente», expliquent ainsi les investigateurs financiers, sur Les Affaires. L’autre conseil que je vous propose de suivre — et je vous promets de faire de même — provient de Philippe Le Blanc, gestionnaire de portefeuille chez Cote 100. «Cet été, débranchez-vous!», écrit-il ainsi sans détour. Amen! 

À lire sur le même sujet: L’actualité de la semaine vue par mon collègue Bernard Faucher.

Régime de retraite: Québec fait bande à part

Plusieurs exigeaient depuis quelques années une bonification significative du Régime de pensions du Canada (RPC). L’objectif? Améliorer la sécurité de la retraite pour tous les cotisants! Les ministres concernés du pays se sont récemment rencontrés à Vancouver, décrochant une entente de principe pour améliorer ledit régime à compter de l’année 2019. Le principal changement prévoit donc une hausse des cotisations pour les contribuables qui cotisent au RPC. Les Canadiens cotiseront donc à celui-ci sur leurs revenus se situant entre 3500$ et 82 700$ en 2024 (la fourchette oscille actuellement entre 3500$ et 54 900$). Le tout, en échange d’une rente bonifiée! Actuellement, la rente est équivalente à 25% des revenus d’emploi admissibles, et elle passera à terme à une proportion de 33%. «Comment fonctionne le système de retraite public canadien» est probablement le billet à lire en ce moment pour bien comprendre l’impact des changements annoncés.

Québec, par contre, s’est opposé à la proposition fédérale, jugeant que ces modifications auront un effet pervers pour les personnes à faibles revenus qui devront cotiser davantage désormais, pour une rente éventuelle bonifiée… qui viendra diminuer le montant du Supplément de revenu garanti (SRG) auquel elles auraient normalement droit. Et, dans ce texte, Gérald Fillion rappelle les autres raisons soulevées par le premier ministre Philippe Couillard pour refuser les modifications en question.

La firme Mercer, elle, suggère plusieurs mesures pour optimiser ce genre de bonifications. Quoi qu’il en soit, les avis divergent à la suite de cette annonce. Cette dernière est loin de faire l’unanimité!

«La dissidence du Québec est très gênante. Est-ce qu’on doit comprendre que le gouvernement pro-austérité de M. Couillard refuse les bonifications minimales et nécessaires qui font consensus dans le reste du Canada?», demande quant à lui le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, par voie de communiqué.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) accepte la décision de Québec et demande plutôt «aux gouvernements de se concentrer sur des solutions plus souples, comme les régimes de pensions agréés collectifs (RPAC) ou les régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER) du Québec, qui permettraient à plus de PME d’offrir des options d’épargne-retraite à leurs employés».

Dans le Devoir figurent d’autres réactions et quelques pistes sur les intentions du gouvernement du Québec. Ce dernier risque de proposer à son tour une réforme du Régime des rentes du Québec (RRQ) dans l’objectif de calquer, quelque peu, le rehaussement réalisé au sein du RPC.