8 février 2018Auteure : Françoise Genest

Travailler n’a plus d’âge…

Travailler, c’est se réaliser, gagner sa vie, se sentir utile, accomplir, atteindre des objectifs, mais c’est aussi une façon de se définir et parfois de se redéfinir. Car elle est bien terminée l’époque où un seul emploi durait toute une vie. Changements technologiques, mutations sociales, accès à l’éducation et à la formation, le marché du travail est en constante évolution.



L’emploi chez les plus de 50 ans en est certes un exemple frappant. Selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec, si en 2009 on comptait 644 700 travailleurs chez les 55 ans et plus, ce chiffre a grimpé à 880 900 en 2016. Même chez 65 ans et plus les chiffres sont à la hausse, de 82 000 en 2009 à 147 000 en 2016.

La «Liberté 55» n’aura été qu’une idée pour la plupart des Québécois. La tendance est si forte que le réseau FADOQ a même lancé le projet Main-d’œuvre 50 + pour aider ceux qui souhaitent rester au travail, ou y revenir, à trouver de l’emploi dans leur région.

Les causes de ce phénomène sont nombreuses. L’augmentation de l’espérance de vie vient en tête de liste. Quand elle était de 70 ou 75 ans, la retraite, que tout le monde prenait à l’époque à 65 ans, ne durait que quelques années. Aujourd’hui, l’espérance de vie, sur papier, des Canadiens est 80,8 ans pour les hommes et de 84,5 ans pour les femmes (2016). Dans les faits, une grande partie d’entre eux franchiront le cap des 85 ans et des 90 ans. Le nombre d’années à la retraite a ainsi doublé, voire triplé, en quelques décennies.

Plus de 20, 25 ou même 35 ans sans revenus de travail, c’est long. Et l’argent n’est pas le seul facteur qui pousse les futurs retraités à retarder le jour J, ou les retraités à revenir au travail. 25 ou 30 ans, c’est beaucoup de temps à occuper. Le travail, c’est bien plus qu’un salaire, c’est une façon de s’accomplir, c’est aussi un réseau social. Pour certains, c’est se sentir utile, pour d’autres, c’est vivre une passion à laquelle ils ne veulent pas renoncer. Sans compter qu'au tournant de la cinquantaine le besoin et le plaisir de transmettre aux plus jeunes donnent dans bien des cas, une nouvelle dimension au travail.

Réorientation, retour aux études, temps partiel, télétravail, contrats à la pige, retraite repoussée, démarrage d’entreprise, les visages du travail à plus de 50 ans sont multiples. Et avec eux, les enjeux de la retraite à venir et également ceux du marché du travail. Car, malgré les pénuries de main-d’œuvre annoncées ou amorcées dans bien des secteurs de l’économie québécoise, nombre d’employeurs n’ont pas encore mis en place les mesures pour faciliter le maintien ou le retour des plus de 55 ans au travail.

Formation, enjeux au sein des entreprises, mobilité, âgisme, relations avec les patrons et collègues plus jeunes ou plus vieux, adaptation aux nouvelles technologies, recherche d’emploi, défis du retour, enjeux administratifs et fiscaux, entrepreneuriat, tendances du marché, deuxième carrière, autant d’aspects et bien d’autres que les journalistes d’avenues.ca aborderont dans cette section que nous souhaitons utile et inspirante.

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Bonne lecture!

Françoise Genest
Rédactrice en chef