Archives du mot-clé voyage

Des gens, des lieux, des instants

Lorraine Messier est gestionnaire de carrière. Grande voyageuse, elle a parcouru de nombreux pays. Au cours de ses périples, elle a accumulé des images d’une très grande beauté pour leur sujet, leur composition. Aujourd’hui à la retraite, elle continue de photographier ce qui l’entoure. Nous lui avons demandé de contribuer à cette rubrique photo, car il y a dans ses clichés une sensibilité et un certain regard. Voici sa toute première sélection pour Avenues.ca.

«J’aime capter au gré de mes pas des images qui m’inspirent, m’amusent, me séduisent. Ces images ont été saisies avec mon iPhone ou mon appareil Nikon.»

Pudeur. Gujarat, Inde.

Des écoliers visitent en même temps que nous. J’ai balayé le groupe de mon téléobjectif et me suis arrêtée sur cette jeune fille. Au même moment elle a compris que c’est elle que je fixais et elle a eu ce geste de timidité tout en m’offrant un magnifique sourire caché.

Photo: Lorraine Messier

Surveillance. Rajasthan, Inde.

Tout en discutant avec nous par l’entremise de notre guide-interprète, le berger ne cesse de surveiller son troupeau.

Photo: Lorraine Messier

Attente. Mijas Pueblo, Espagne.

À l’entrée d’une boutique, un homme est là, immobile. Attend-t-il patiemment quelqu’un?

Photo: Lorraine Messier

Tradition. Séoul, Corée du sud.

Il est de coutume pour les jeunes Coréens de porter le costume traditionnel, appelé hanbok, lorsqu’ils visitent les lieux historiques. Au palais de Gyeongbokgung, un couple s’éloigne lentement.

Photo: Lorraine Messier

Silhouettes. Montréal, Canada.

En sortant du Stade olympique en début de soirée, j’ai tourné par hasard mon regard vers l’esplanade qu’on venait de quitter. Ces silhouettes semblaient découpées dans du papier noir.

Photo: Lorraine Messier

Fumée de mer. Laval, Canada.

Souvent, je suis passée devant cette marina en me rendant au boulot tôt le matin ou en rentrant le soir. Je l’ai vue à toutes les saisons. Ce matin d’automne offrait une vue particulièrement jolie.

Photo: Lorraine Messier

Siège vacant. Montréal, Canada.

Une piscine remplie d’eau mais vide de baigneurs et un fauteuil de sauveteur inoccupé. La pandémie prive les gens du quartier d’agréables baignades au crépuscule.

Photo: Lorraine Messier

Pluie. Jaisalmer, Inde.

Lors d’une averse soudaine, ces piments qui prennent l’air dans une lumière de fin de journée ont attiré mon attention.

Photo: Lorraine Messier

Villageois. Village himba près d’Opuwo, Namibie.

À la fin de notre rencontre avec les Himbas, lorsque nous quittions, je me suis retournée pour capter une dernière image de ces gens qui m’avaient touchée par leur gentillesse et leur accueil chaleureux.

Photo: Lorraine Messier

Dame. Brighton, Angleterre.

Le kiosque à musique date de 1884. Alors que je passais devant, j’ai remarqué une photographe et cette dame vêtue comme à l’époque.

Photo: Lorraine Messier

Fragments d’ailleurs, Gary Lawrence

Si vous lisez régulièrement les récits de Gary Lawrence dans les médias québécois depuis une vingtaine d’années, vous reconnaitrez peut-être certaines de ses aventures, racontées notamment dans Le Devoir, L’actualité, Espaces, Géo Plein Air et ELLE Québec. Rien, toutefois, pour nous empêcher de savourer ces textes toujours finement ciselés, parfois grinçants, souvent saupoudrés d’une bonne dose d’humour (et de jeux de mots) et toujours lucides. Au contraire, on se dit en refermant Fragments d’ailleurs qu’il était plus que temps que l’auteur les rassemble pour leur offrir une plus grande pérennité.

C’est après avoir bourlingué en Europe et en Afrique du Nord, en 1994, que Gary Lawrence a troqué une carrière juridique pour celle de journaliste voyage. Une centaine de pays et territoires plus tard, Fragments d’ailleurs témoigne de ce parcours hors du commun en 50 récits qui nous font non seulement faire des bonds géographiques, mais aussi temporels. La date de publication originale de chaque texte n’est d’ailleurs pas mentionnée au début de chaque tranche de route, mais bien à la fin.

On se retrouve ainsi dans la Jamaïque des années 1990, à Tokyo en 2006 et au Cameroun en 2013, où du crocodile servi avec une sauce aux termites est au menu; en solo, avec un ami, en couple, en famille ou flanqué de compagnons de route qu’il n’a pas choisi, comme cette agente de voyage qui avait eu la brillante idée de rapporter un morceau de mosaïque soigneusement choisi et décroché à coups de talon dans les ruines de Carthage, en Tunisie.

Pour ma part, c’est quand sa plume se fait guillerette et un brin insolente que je le préfère, ou alors quand il découvre le monde à travers les yeux de ses enfants. Comme ce jour où, en pleine visite de l’église Saint-Germain-des-Prés, sa fille lui demande quand est prévue la visite d’une pagode, parce que «tu sais bien que je suis bouddhiste!». En cinq jours, celle qu’il surnomme sa «minidouce» s’indigne en levant les yeux («C’est écrit "Baise l’État" sur le mur. C’est dégueulasse!»), s’émerveille en empruntant une ruelle étroite («Regarde comme c’est beau, ce chemin qui rétrécit!») et attire son attention sur une foule de détails, des pâtisseries aussi appétissantes que leur note est salée aux mendiants à qui il faut, chaque fois, remettre quelques deniers.

Deux pouces six pieds sous terre, dans lequel il relate ses péripéties – et surtout ses rencontres – en stop en Oregon et en Californie en 1986, revêt aussi un caractère particulier: l’ami avec qui il a fait ce voyage «s’est bêtement fait avaler par une route alors qu’il était passager dans la voiture d’un ami» neuf ans plus tard.

De l’Isle-au-Grues au Rwanda, en passant par la France et les Marquises, c’est un bien joli voyage que nous offre Gary Lawrence. Si, dans l’introduction, ce «pessimiste qui se soigne» se montre très critique du tourisme et de ses dérives, on sent surtout, en suivant ses pas, sa curiosité et le plaisir évident qu’il prend à raconter ses périples autant qu’à les vivre (quoique certains épisodes sont plus intéressants à mettre en mots qu’à subir – comme se faire rouler à Tétouan, au Maroc). S’il n’hésite pas à relever les dérives des dernières années, il souligne aussi «qu’à chaque noirceur correspond une lumière».

Et puis, même en pleine désillusion, il parvient à nous faire sourire: «Quel espoir reste-t-il pour notre monde, ce monde entertainementeur et supercheriche qui se nourrit d’extrêmes inégalités, d’inégales extrémités, d’égales inimitiés? écrit-il dans Triste Mundo, un texte inédit. […] Acculé à la faillite de propreté, le monde a autant de plomb dans l’aile que dans l’air. Encore et toujours, il se laisse souiller par des environnementeurs dont les vaisseaux incontinents défèquent à la face même des faux sceptiques que nous sommes. Car le monde est fait d’hommes, et les hommes sont deux mains sales, et l’une ne se lave que par l’autre, dit-on chez les Peuhls.»

Ouvrir Fragments d’ailleurs, c’est comme plonger dans un sac de chips en période de pandémie: on se promet de ne pas en avaler tout le contenu d’un coup, mais on résiste difficilement à l’envie de passer à travers. N’empêche, ce livre est parfait pour voyager par procuration, comme l’indique son sous-titre, un café ou un verre de vin à la main, en plusieurs services.

Fragments d'ailleurs, Gary Lawrence. Éditions Somme Toute. 2020. 320 pages.

6 livres pour voyager par procuration

En pleine crise du coronavirus, nous sommes nombreux à nous tourner vers les films, les séries et la lecture pour remplacer les sorties. C’est un bon moment pour encourager la culture, puisque de nombreux événements, spectacles et salons du livre ont dû être annulés. Voici quelques œuvres – récits, romans et poésie – qui vous permettront de vous évader sans quitter votre cocon.

Un couple dans le van, Paul-Marcel Adam et Sonia Sauvette

Nombreux sont les voyageurs à prendre conscience sur la route que la vie ne s’arrête pas aux chiffres qui s’alignent sur leur talon de paye. C’est pendant un séjour de deux semaines au Costa Rica que Sonia et Paul-Marcel, couple de quarantenaires, réalisent qu’il est temps pour eux de vivre autre chose. Une année, 40 000 kilomètres et neuf pays plus tard, ils livrent leurs réflexions dans ce récit joliment cousu à quatre mains. Le genre de voyage qui laisse des traces…

Éditions Château d’encre, 2019, 23, 95$, 224 pages.

Cuba libre!, Gabriel Anctil

Loin des séjours en formule tout compris, Théo, le narrateur, nous entraîne dans la moiteur de La Havane, le temps de deux semaines de vacances en solo. Au fil des pages, nous faisons connaissance avec toute une galerie de personnages avec, comme trame de fond, la mort récente de Fidel Castro et les multiples défis auxquels le pays fait face. Écrit principalement en vers libres, ce roman qui s’apparente à un récit de voyage est rempli d’images fortes, de soirées bien arrosées et de soleil éblouissant. À savourer avec un mojito à la main!

XYZ, collection Quai no 5, 2019, 22, 95$, 296 pages.

Fille de fer, Isabelle Grégoire

Voici une histoire singulière qui nous happe dès les premières pages et nous tient captifs jusqu’à la dernière. Ce deuxième roman de la journaliste Isabelle Grégoire nous entraîne dans l’hiver de la Côte-Nord, où Marie Guilbaud, conductrice de train minier, est recueillie par un mystérieux ermite, après avoir été blessée en cherchant pourquoi son convoi a été immobilisé. Un travail de recherche remarquable et un personnage féminin fort, dont les failles se révèlent au fil des pages, sur fond de conflit entre Blancs et autochtones. Lu d’une traite dans un train entre Jonquière et Montréal!

QUÉBEC/AMÉRIQUE, 2019, 24,95$, 240 pages.

Douze ans en France, Mélikah Abdelmoumen

Après avoir vécu à Lyon avec son conjoint et leur fils, Mélikah Abdelmoumen a senti le besoin de retrouver le Québec. Douze ans en France propose une incursion dans le quotidien de cette expatriée québécoise née au Saguenay, dont le nom ramène aux origines tunisiennes de son père. «En France, moi qui m’étais toujours vue comme une Québécoise, je suis devenue une Arabe.»

Elle n’hésite pas à gratter le (joli) vernis de ce pays où elle se sent aussi chez elle, mais évoque sans détour les raisons qui l’ont amenée à souhaiter retraverser l’océan: inégalités sociales, lourdeurs administratives, inquiétudes à la suite des attentats… Elle nous entraîne aussi dans les bidonvilles où vit une famille de Roms avec qui elle s’est liée d’amitié, nous ouvrant la porte d’un univers dont on entend rarement parler. Un récit lucide sans être amer, à des années-lumière des cartes postales.

VLB, 2018, 24,95$, 256 pages

Les décalages contraires, Mylène Bouchard

«Pour moi, voyager, c’est sentir, observe l’auteure. Écrire, c’est se taire. La poésie est un art composé de silences, où l’on dit beaucoup avec du blanc.» Entre l’écriture de deux romans, la cofondatrice de la maison d’édition La Peuplade dit s’être laissée surprendre par ce livre qu’elle n’aurait pas pu arrêter, «comme si une digue s’était rompue». Il y est bien sûr question de voyage, mais aussi d’amour.

Mémoire d’encrier, 2019, 17$, 160 pages

Je pars en Inde, Véronique Daudelin

Comédienne, Véronique Daudelin décide, à 29 ans, d’aller poursuivre sa crise existentielle en Inde pendant quatre mois. Qui est-elle? Quelle est sa place dans le monde? À travers les multiples réflexions quant à ses choix de vie, elle se retrouve confrontée aux réalités qu’elle a sous les yeux. Ce voyage idéalisé lui apportera-t-il les réponses qu’elle cherche? Un récit empreint de sensibilité, où yoga, vaches sacrées et personnages attachants côtoient une certaine désillusion.

Hamac-Carnets, 2017, 24, 95$, 284 pages.

Vous cherchez de bons films qui font voyager? (Re)plongez dans cette liste!

Voyage dans le temps à Sherbrooke

L'histoire de la ville de Sherbrooke est marqué par l'industrie textile et les chemins de fer... sans oublier ses mémorables inondations. Voici 30 photos historiques qui vous feront voyager dans le temps.

 

1 - Vue de Sherbrooke depuis l'est, vers 1858

Photo: Alexander Henderson © Musée McCord

2- Hôtel de ville et place du marché, 1860-1865

Photo: Don de H. Miles © Musée McCord

3- Magasin de François Codère, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

4- École secondaire Sherbrooke, vers 1905

Photo: BAnQ

5- Parade de chevaux, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

6- Station de pompiers

Photo: BAnQ

7- Vue de la rue King en direction de Sherbrooke Est, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

8- Rue King, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

9- Avenue Dufferin et bureau de poste, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

10- Magog House, vers 1900

Photo: BAnQ

11- Édifice principal, Eastern Townships Automobile Association, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

12- Château Frontenac, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

13- Lake Park Hotel, Lake Park, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

14- Pont sur la rue Wolfe, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

15- Grand Trunk Depot and New Sherbrooke House

Photo: BAnQ

16- Sherbrooke, Qué., rue Wellington

Photo: BAnQ

17- Canadian National Railway Station

Photo: BAnQ

18- Construction de la Banque canadienne de commerce, 1920

Photo: Anglin-Norcross Limited © Musée McCord

19- Imprimerie «Le Pionnier», vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

20- La rue Wellington en direction nord, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

21- New Sherbrooke Hotel

Photo: BAnQ

22- Sherbrooke Protestant Hospital

Photo: BAnQ

23- Résidence du colonel Gustavus Lucke, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

24- Résidence de G. Bryant, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

25- Résidence de l'hon. M. le juge Rioux, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

26- Résidence de William Murray, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs © Musée McCord

27- Vue aérienne de Sherbrooke et la rivière Saint-François

Photo: BAnQ

28- Rivière Saint-François - Sherbrooke inondation, 11 septembre 1924

Photo: BAnQ

29- Rivière Saint-François: inondation à Sherbrooke, 1942

Photo: BAnQ

30- Rivière Saint-François - Inondations - Sherbrooke, 15 juin 1942

Photo: BAnQ