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Techno en plein air, oui ou non?

Techno et plein air font-ils bon ménage?

Qui n’a jamais couru après une prise de courant pour recharger la batterie de son cellulaire, mort au combat après une bonne randonnée ou une nuit en camping? Personnellement, cela m’est arrivé plusieurs fois et je ne peux pas toujours prétexter que j’ai «absolument» besoin de mon iPhone pour travailler à distance…

En plus de l’accès à nos indispensables courriels et à la non moins indispensable caméra destinée à immortaliser nos vacances, les cellulaires et tablettes se garnissent de plus en plus d’applications toutes plus intéressantes les unes que les autres. Même chose pour les montres et bracelets connectés qui fournissent aux coureurs une panoplie d’informations via GPS, cardiomètre, accéléromètre, baromètre…

Un débat commence tout de même à agiter bien des esprits dans le monde du plein air: avec tous les outils techno de communication et d’information maintenant à notre disposition pour nous faciliter la vie en randonnée, en vélo, en canot ou en skis, comment va-t-on pouvoir se déconnecter vraiment du quotidien, ce à quoi aspire a priori l’amateur de plein air? C’est la question à laquelle chacun, en enfourchant son vélo de montagne ou en enfilant ses bottes de randonnée, doit répondre pour soi (et éventuellement ses enfants)… en son âme et conscience!

Photo: Jordan McQueen, Unsplash
Photo: Jordan McQueen, Unsplash

Des applications... indispensables?

Le principal «problème», c’est – comme pour Google Map ou Waze, dont on finit par ne plus pouvoir se passer au volant d’une auto – que les applications sont bien utiles pour se faciliter la vie, voire pour notre sécurité en plein air.

Dernièrement, par exemple, j’étais en sortie de vélo de montagne dans les nouvelles (et superbes) pistes de Plein Air Sutton. À une intersection, je me questionnais sur la signalisation de certaines directions. J’étais prête à sortir la carte du réseau que j’avais en poche quand le guide qui m’accompagnait me répondit: «Pas de problème. En plus des poteaux indicateurs aux croisements, le réseau au complet se trouve dans l’application de sentiers de vélo de montagne Trailforks. Tu t’arrêtes. Tu regardes la carte sur ton téléphone et elle t’indique où tu es.» Évidemment, à condition que la batterie de ton cellulaire soit chargée et que tu aies du réseau. Bien qu’on puisse aussi télécharger les cartes avant de partir de la maison, ce qui est toujours une bonne idée.

Comment donc résister à l’irrésistible? Et pourquoi d’ailleurs faudrait-il y résister si c’est justement pour se tranquilliser l’esprit et profiter du dehors? Face au déferlement actuel d’applications mobiles spécialisées en plein air, il conviendrait plutôt de faire un gros tri personnel dans ce magma en dosant leur intérêt réel en regard de nos propres aspirations. Est-il vraiment utile d’avoir un InsectsAtlas dans votre cellulaire à moins d’être un vrai passionné d’insectes?

Photo: Antonio Grosz, Unsplash
Photo: Antonio Grosz, Unsplash

Des cartes interactives

Pour aller camper, randonner, faire du vélo, les applications ont l’immense avantage de simplifier la planification. Ensuite, elles permettent de vous accompagner sur le terrain. Les cartes de sentiers sont généralement bien reproduites. De plus, elles sont pleines d’informations utiles, par exemple pour se dépanner, se loger, trouver un stationnement ou se restaurer.

AllTrails, Topo Maps, Hikster, Ondago sont parmi les applications spécialisées en plein air (surtout pour la randonnée pédestre et la raquette) en Amérique du Nord. J’ai un faible pour les deux dernières, développées au Québec, et qui sont gratuites.

Hikster est né d’un projet de sociofinancement avec l’objectif de recenser tous les sentiers pédestres de la province. Depuis sa création, il a élargi ses horizons au vélo comme au ski de fond. Sur son site, on trouve non seulement les cartes, mais aussi les fiches techniques très précises des sentiers.

Même chose pour Ondago. Créé par une petite entreprise québécoise, les cartes de sentiers de randonnée sont téléchargeables via le site avant de partir. Elles sont interactives ensuite via l’application mobile, ce qui facilite la localisation en cours de route, même sans internet. Signe de sérieux: elle est l’application officielle de Rando Québec (Fédération québécoise de la marche) depuis 2016. Plus de 200 cartes de randonnées sont déjà disponibles, dont 88 pour les sentiers hivernaux et 67 pour le vélo.

Photo: Barrons-nous, Facebook Hikster
Photo: Barrons-nous, Facebook Hikster

Secourisme

Pour le plein air aussi (et la sécurité), l’application de secourisme créée par la Croix-Rouge canadienne n’est pas un luxe. Elle permet de faire face aux petits bobos et à plusieurs situations d’urgence médicale quand on est loin des premiers secours, comme une fracture, une crise cardiaque ou une hémorragie. Des jeux-questionnaires testent (si possible avant un accident) vos connaissances en la matière.

Photo: croixrouge.ca
Photo: croixrouge.ca

Dans les parcs nationaux

Les parcs nationaux du Canada comme du Québec n’ont pas voulu rater le coche et rivalisent d’ingéniosité techno. Parcs Canada a lancé sa propre application mobile, gratuite. Tout pour planifier une visite, découvrir des trésors cachés ou activités dans les parcs et lieux historiques du pays. En plus de cartes interactives, bien sûr.

La Sépaq n’est pas en reste. Sur son site, on suggère de partager «votre expérience plein air grâce au wifi» dans les parcs de son réseau provincial. On offre aussi aux visiteurs de pouvoir rester «connecté tout en profitant des plaisirs d’un périple en pleine nature».

Internet haute vitesse en région: la lumière au bout du tunnel

Les problèmes d’accès à Internet haute vitesse dans certaines régions du Québec tirent à leur fin. D’ici septembre 2022, presque tous les foyers québécois devraient y avoir accès. Voici ce qu’il faut savoir sur ce dossier qui aura pris deux décennies à régler.

Aurez-vous accès à Internet haute vitesse chez vous?

Oui. À travers la province, il reste environ 250 000 foyers qui n’ont toujours pas accès à Internet haute vitesse. En théorie, chaque adresse devrait être dotée d’une telle connexion d’ici le 30 septembre 2022.

Pour que chaque personne puisse avoir des détails sur sa situation particulière, Québec a mis en place une carte interactive sur laquelle l’avancement du branchement peut être visualisé région par région, et où il est possible d’entrer votre adresse personnelle pour savoir qui y offre Internet haute vitesse ou, sinon, quel fournisseur branchera l’adresse d’ici le 30 septembre.

Dans certains cas, les adresses sont considérées comme non admissibles, lorsqu’il s’agit d’une entreprise ou d’une adresse sans électricité, par exemple. Si votre adresse se retrouve par erreur dans cette catégorie, il est possible d’entrer en contact par courriel avec le gouvernement pour demander une révision.

Capture d'écran de la carte interactive mise en place par Québec.

Quelle sera la vitesse offerte?

Les branchements financés par l’Opération haute vitesse devront être d’au moins 50 Mbit/s en téléchargement et 10 Mbit/s en téléversement, avec données illimitées. En pratique, la très grande majorité des branchements ont été faits avec de la fibre optique. Les vitesses qui pourront être obtenues devraient donc être beaucoup plus rapides que celles-ci.

Combien de foyers reste-t-il à brancher?

Québec et Ottawa ont financé au cours des dernières années des projets pour brancher 250 000 foyers qui n’avaient toujours pas accès à Internet haute vitesse. On ignore combien d’entre eux ont déjà accès à Internet, mais la quasi-totalité des branchements devrait être réalisée d’ici le 30 septembre.

Notons que dans certains cas, le financement pour brancher les foyers était assorti de conditions stipulant que des pénalités devraient être payées par les opérateurs si la date butoir n’était pas respectée.

Combien le branchement à Internet haute vitesse a-t-il coûté?

Plus de 1,3 milliard $ ont été investis dans le branchement des régions au cours des dernières années par l’entremise de différents programmes qui se sont succédé, comme Régions branchées, Éclair I, Éclair II, Éclair III et Branchement des municipalités, ce qui équivaut environ à 5200 $ par branchement en moyenne.

Le financement a été accordé aux différentes entreprises de télécommunications, comme Bell, Cogeco, Vidéotron et Telus, à raison d’une seule subvention par territoire.

Combien Internet haute vitesse coûtera-t-il aux utilisateurs?

Selon les ententes avec les opérateurs qui ont obtenu l’argent pour effectuer les connexions, les foyers branchés devraient payer un prix similaire à celui qui est déboursé dans les grands centres.

À Montréal, chez les grands fournisseurs, un forfait d’au moins 50 Mbit/s en téléchargement et 10 Mbit/s en téléversement coûte environ 75$ par mois, sans compter le rabais d’environ 10$ à 15$ par mois qui est accordé aux nouveaux clients pour une période de deux ans.

Notons que d’autres fournisseurs offrent toutefois des prix moins élevés dans les grands centres, soit un peu plus de 50$ par mois pour une vitesse similaire à celle promise par l’Opération haute vitesse.

Comment Québec compte-t-il brancher les foyers où la fibre optique n’est pas une option?

Environ 10 200 foyers ne pourront pas être branchés par fibre optique, estime Québec, puisque le coût pour effectuer le branchement aurait été trop prohibitif.

Ces foyers – qui ne sont pas forcément isolés, puisqu’une centaine d’entre eux sont situés à Montréal, et 400 autres, dans la région de la Capitale-Nationale, notamment – pourront toutefois bénéficier de la haute vitesse grâce à l’Internet satellitaire Starlink, de l’entreprise américaine SpaceX.

Le financement devrait couvrir l’acquisition de l’équipement nécessaire (une valeur d’environ 1000$), et financer une partie du service mensuel (qui est offert pour 140$ par mois en ce moment).

Internet par satellite: la nouvelle course à l’espace

Les chalets sans connexion Internet haute vitesse sont chose du passé grâce aux nouveaux services satellitaires comme Starlink de SpaceX… à condition de payer le prix. Et ce n’est que le début pour cette technologie de plus en plus recherchée.

Internet grâce à des milliers de satellites

Jusqu’à tout récemment, l’Internet satellitaire n’avait pas la cote. Non seulement les services offerts par des entreprises comme Xplornet étaient lents (surtout avec les satellites d’ancienne génération), mais leur latence (le temps qu’il faut pour qu’une information se rende d’un point à un autre) était aussi beaucoup trop élevée, et la consommation mensuelle était généralement limitée.

Résultat: l’Internet par satellite était convenable pour naviguer sur le web ou prendre ses courriels, mais pas pour un usage plus avancé, comme les vidéoconférences.

Pour corriger ce problème, des entreprises comme SpaceX ont opté pour une nouvelle stratégie: au lieu d’envoyer une poignée de satellites loin dans l’espace, elles envoient des milliers de plus petits satellites à basse orbite (entre 550 km et 1200 km), ce qui permet d’augmenter la vitesse et de réduire la latence (puisque l’information ne doit pas se rendre aussi loin pour atteindre le satellite).

Des satellites Starlink en attente d’être déployés dans l’espace. Photo: SpaceX.

Un Internet rapide, accessible dès aujourd’hui

Plusieurs projets d’Internet par constellations de satellites à basse orbite sont en développement, notamment Starlink de SpaceX, le projet Kuiper d’Amazon, la constellation de satellites de l’entreprise anglaise OneWeb et le projet Lightspeed de l’entreprise canadienne Télésat (dans lequel les gouvernements du Canada et du Québec ont investi).

Du lot, Starlink est le plus avancé. En fait, la solution de SpaceX est même offerte dès aujourd’hui aux Québécois qui en font la demande (et utilisée par 250 000 abonnés dans le monde). Attention, cependant, le prix est assez élevé: vous devrez débourser 759$ pour le récepteur satellite, 65$ pour la livraison et 140$ par mois pour le service Internet illimité.

À ce prix-là, vous aurez droit à une connexion d’environ 123 Mbps par mois en moyenne au Québec (ce qui est plus rapide que la vitesse Internet filaire moyenne au Québec), avec une latence de 55 ms en moyenne au Canada, selon une étude de Ookla, un service utilisé pour effectuer des tests de vitesse Internet.

L’offre n’est pas avantageuse si vous avez accès à un service filaire acceptable, mais pour ceux qui ont vraiment besoin d’une bonne connexion et qui sont mal desservis dans leur secteur, c’est à considérer.

L’antenne et le récepteur de Starlink. Photo: Starlink.

Pas seulement pour le chalet

SpaceX offre son service d’Internet satellitaire au grand public, et c’est aussi ce que le géant de l’Internet Amazon compte faire avec son projet Kuiper, mais ce n’est pas le seul usage pour une telle technologie.

L’entreprise canadienne Télésat, par exemple, compte plutôt viser les entreprises avec son service à venir. OneWeb prévoit pour sa part adapter son offre à différents marchés, comme le secteur maritime, les entreprises, l’aviation et les gouvernements.

Récemment, le gouvernement ukrainien avait d’ailleurs demandé à Elon Musk (le fondateur de SpaceX) sur Twitter d’envoyer des récepteurs Starlink pour lui permettre d’accéder à l’Internet malgré l’invasion russe. Des milliers de récepteurs ont été envoyés à ce jour en Ukraine, selon l’entreprise.

Les antennes et récepteurs de l’Internet par satellite OneWeb seront notamment adaptés pour un usage maritime. Photo: OneWeb.

Le cauchemar des observateurs d’étoiles

Malheureusement, la technologie ne fait pas que des heureux, notamment auprès des astronomes amateurs.

Non seulement les satellites de ces services sont sur une orbite basse, ce qui les rend plus visibles, mais ils sont aussi très nombreux (d’où le terme «constellations de satellites»). Et ça ne fait que commencer.

Starlink a en effet 2100 satellites en orbite à l’heure actuelle, mais l’entreprise a obtenu l’approbation pour en déployer jusqu’à 12 000 en tout, et a fait la demande pour 30 000 de plus. Le projet Kuiper d’Amazon doit pour sa part mettre en orbite 3286 satellites. Les premiers lancements ont été annoncés la semaine dernière, et la moitié des satellites devraient être lancés d’ici 2026. Les projets de Télésat (298 satellites) et de OneWeb (648 satellites) sont pour leur part moins ambitieux, mais OneWeb espère pouvoir lancer 6372 satellites en tout pour sa seconde phase.

Des lignes lumineuses créées par les satellites Starlink dans le ciel étoilé. Photo: DELVE Survey, CTIO/AURA/NSF.

Starlink a tenté de réduire son problème de pollution lumineuse en déployant des visières pour réduire la réflexion des satellites, mais ceux-ci sont toujours visibles depuis la terre, surtout dans les endroits moins lumineux. Heureusement, la nuisance ne serait pas grave pour les astronomes professionnels, mais elle embête tout de même les amateurs qui tentent de photographier le ciel.

Et ce n’est pas le seul problème avec ces constellations de satellites. La Chine a annoncé en décembre que deux satellites Starlink s’étaient dangereusement approchés de la station spatiale chinoise. L’accident a été évité, mais avec des dizaines de milliers de satellites qui s’ajouteront dans les prochaines années, la question ne sera peut-être pas de savoir si un accident se produira ou non dans l’espace, mais plutôt quand celui-ci arrivera.

Bouger avec les appareils d’entraînement connectés

Les appareils d’entraînement connectés vous permettent de faire du vélo, de l’elliptique, et même du rameur avec des dizaines d’autres personnes de partout dans le monde, sans sortir de votre maison!

Qu’est-ce qu’un appareil d’entraînement connecté (et à quoi ça sert)?

L’idée derrière l’entraînement connecté est simple: il est plus facile de se motiver à bouger en groupe que seul. Les appareils d’entraînement connectés permettent donc de reproduire l’expérience d’un entraînement collectif dans un gymnase, mais à la maison.

Les appareils d’entraînement connectés, comme les vélos intelligents Peloton, vous permettent de pratiquer du sport tout en suivant une classe en ligne, sur un écran. Ces cours sont donnés par des entraîneurs professionnels, et peuvent être en direct ou préenregistrés. Sur son vélo, l’entraîneur vous motive sur un fond de musique rythmée, indique quand prendre des pauses, et quand augmenter la résistance du vélo. Les meilleurs appareils connectés peuvent même ajuster cette résistance automatiquement, en fonction des leçons à l’écran.

Pendant le cours, un palmarès permet de comparer vos performances à celles des autres personnes qui s’entraînent en même temps que vous. Selon l’appareil utilisé, il est aussi possible de discuter avec vos amis pendant votre entraînement, puisque certaines marques sont dotées d’une caméra web sur l’écran.

Les appareils d’entraînement connectés permettent de reproduire l’expérience d’un entraînement collectif dans un gymnase, mais à la maison. Photo: Echelon

Quels types d’entraînements connectés sont offerts?

Chaque entreprise offrant des entraînements connectés propose différents sports. Le plus populaire est le vélo stationnaire, mais des gymnases virtuels offrent aussi des cours de rameurs, d’elliptiques et de course sur tapis roulant. La plupart offrent aussi des cours qui ne nécessitent pas de gros appareils, comme du Pilates et du yoga.

Chaque entreprise offrant des entraînements connectés propose différents sports. Photo: Nordic Track

Faut-il un équipement particulier?

La plupart des entreprises qui offrent des entraînements connectés vendent des machines compatibles dotées d’un grand écran tactile et de haut-parleurs.

Peloton, par exemple, vend deux vélos et un tapis roulant. Echelon vend pour sa part des vélos connectés, des rameurs et un miroir intelligent, une sorte de grand écran connecté qui permet de voir votre réflexion pendant votre entraînement. NordicTrack vend aussi une série d’appareils connectés reliés à son service IFIT (tapis, vélos, elliptiques, miroirs intelligents et rameurs).

Si vous avez déjà un appareil d’entraînement qui vous convient à la maison, il n’est pas nécessaire de le remplacer. Ces entreprises offrent en effet des applications mobiles pour suivre leurs classes sur votre tablette. Vous n’aurez toutefois pas accès à toutes les fonctionnalités, comme la vitesse de votre vélo et les tableaux pour vous comparer aux autres participants.

D’autres entreprises offrent uniquement des entraînements, sans appareil. C’est le cas d’Apple, avec son service Fitness+. Avec un iPhone ou un iPad, vous pourrez suivre une multitude de classes en ligne, du vélo à la musculature, en passant par la marche. L’expérience est rehaussée avec une montre Apple Watch, puisqu’il est alors possible d’avoir accès à vos statistiques d’entraînement (rythme cardiaque, calories brûlées). Apple offre aussi des listes d’entraînements pour atteindre des objectifs spécifiques, comme courir votre premier cinq kilomètres ou améliorer votre posture.

La plupart des entreprises qui offrent des entraînements connectés vendent des machines compatibles dotées d’un grand écran tactile et de haut-parleurs. Photo: Peloton

Y a-t-il des entraînements en français?

Certains services, comme Apple Fitness+, sont offerts en anglais seulement, avec l’option de sous-titres en français. D’autres, comme Echelon, offrent plusieurs cours dans la langue de Molière. Généralement, la sélection d’entraînements est toutefois plus petite en français qu’en anglais.

Combien ça coûte?

Comme pour un gymnase traditionnel, les services d’entraînements connectés sont offerts par abonnement. Apple offre par exemple son service Fitness+ pour 12,99$ par mois, alors qu’Echelon fait payer 44,99$ par mois pour accéder à tous ses entraînements. Peloton coûte pour sa part 49$ par mois, mais un abonnement partiel est aussi offert avec l’application seulement, pour 16,99$ par mois.

Le prix des appareils d’entraînement varie d’environ 1000$ à 3000$, selon la marque et le modèle choisi. Certains fabricants offrent parfois des rabais à l’achat d’un appareil et d’un abonnement d’un an, mais c’est plutôt rare.

Si s’entraîner à la maison est très pratique, ce n’est cependant pas moins cher!

Le métavers, c’est quoi?

Quand Facebook est devenu Meta le mois dernier, son PDG, Mark Zuckerberg, était sans équivoque: désormais, le métavers sera au cœur des ambitions du réseau social. Et il n’est pas le seul à penser ainsi. Après le web et les applications mobiles, plusieurs géants d’Internet se préparent pour ce qui est annoncé comme la prochaine grande révolution technologique. Mais est-ce vraiment le cas? Survol d’une technologie qui ne laisse personne indifférent.

Qu’est-ce que c’est?

Le métavers est un concept d’univers virtuel en ligne, où il sera bientôt possible de jouer à des jeux, suivre des cours, travailler, magasiner et beaucoup plus.

Même si on pourra en théorie accéder au métavers sur n’importe quel écran (téléphone, ordinateur, etc.), le concept est surtout imaginé en réalité virtuelle, où un casque que l’on place devant nos yeux donne l’impression de nous transporter dans un univers numérique.

Concrètement, un utilisateur pourrait ainsi enfiler ses lunettes de réalité virtuelle le matin, et participer à une rencontre avec ses collègues dans un bureau virtuel, où chacun est représenté par un avatar, un peu comme s’ils avaient une réunion dans un jeu vidéo. Ces avatars pourraient être réalistes, ou même fantastiques, selon les goûts et les envies de chacun.

Le soir, les mêmes collègues pourraient se rencontrer virtuellement pour aller magasiner et acheter des vêtements virtuels pour habiller leurs personnages, et ensuite aller ensemble dans un cinéma du métavers. Chaque personne serait physiquement chez elle, dans son salon, mais son casque de réalité virtuelle ou sa télé intelligente connectée au métavers lui permettrait de regarder le film dans cet univers virtuel, avec ses amis.

C’est du moins la vision qui est vendue par les défenseurs du concept.

Notons qu’on pourrait aussi accéder au métavers via la réalité augmentée, où des lunettes permettraient de mêler l’univers virtuel au monde physique. Cela pourrait être pratique pour des réunions hybrides, par exemple, où certains participants seront réunis au même endroit, alors que d’autres y accèderont à distance.

Le métavers est un concept d’univers virtuel en ligne, où il sera bientôt possible de jouer à des jeux, suivre des cours, travailler, magasiner et beaucoup plus. Image: Meta

À qui ça profitera?

On ignore encore de quoi exactement aura l’air le métavers, mais on a déjà une petite idée de qui pourra en profiter.

Les grands gagnants seront probablement ceux qui créeront les plateformes technologiques pour accueillir toutes ces expériences. De la même façon que Google a dominé le web pendant les années 2000, et qu’Apple a dominé les téléphones intelligents pendant les années 2010, d’autres entreprises tenteront de dominer le métavers dans les prochaines décennies.

On le sait maintenant, une des entreprises qui déploient le plus d’efforts pour être au cœur du métavers est Facebook, devenu Meta, en l’honneur du concept. Pour le fondateur du réseau social, Mark Zuckerberg, cette vision est la nouvelle raison d’être de son entreprise.

Meta n’est pas la seule à vouloir mettre en place cette technologie. Les studios derrière les jeux vidéo Roblox et Fortnite ont aussi une telle ambition. Microsoft travaille également sur différents outils qui pourraient se retrouver au cœur d’un métavers, notamment pour faciliter les réunions en mode hybride.

Des outils pourraient se retrouver au cœur d’un métavers, notamment pour faciliter les réunions en mode hybride. Image: Meta

Quelles occasions seront créées par le métavers?

À en croire les défenseurs du métavers, la mise en place d’un tel monde virtuel pourrait permettre la création d’une toute nouvelle économie.

Des outils collaboratifs pourraient être créés (et vendus) pour travailler à distance dans le métavers, des chaînes de cinéma virtuelles pourraient voir le jour, des jeux vidéo pourraient être conçus pour permettre aux joueurs de visiter la Grèce antique avec le même avatar qu’ils utilisent pour aller travailler.

La boutique de vêtement visitée par les collègues de travail dans l’exemple plus haut ne serait ainsi pas une création de Meta ou de Microsoft, mais plutôt d’une marque de vêtements. Cette marque pourrait être spécialisée uniquement dans les habits virtuels, ou encore avoir aussi pignon sur rue dans le vrai monde. Une chaîne comme H&M pourrait, par exemple, créer des versions numériques de ses vêtements, qu’elle vendrait en ligne seulement, ou qu’elle donnerait à l’achat d’une copie physique.

L’idée est loin d’être farfelue. On le voit depuis quelques mois avec les NFT, ces œuvres d’art numériques qui se vendent à gros prix sur Internet, de nombreux consommateurs sont prêts à payer pour des objets purement virtuels.

Au printemps, la marque Gucci a d’ailleurs créé une installation virtuelle temporaire dans le jeu vidéo Roblox. Un sac Gucci virtuel s’y est même vendu plus de 5000$. Quel prix l’accessoire de mode aurait-il atteint si l’acheteur avait été en mesure d’en profiter non pas seulement dans Roblox, mais aussi dans toutes les autres facettes virtuelles de sa vie, comme ce serait le cas avec un véritable métavers? Probablement plus.

Des galeries d’art virtuelles pourraient ainsi exister, et permettre à des artistes de créer et de vendre de nouveaux genres d’œuvres en 3D qui seront achetées pour meubler sa demeure dans le métavers, par exemple.

Chacun de ces concepts pourrait être mis de l’avant par des entreprises de toutes tailles, qui existent déjà ou qui verront le jour au cours des prochaines années.

À en croire les défenseurs du métavers, la mise en place d’un tel monde virtuel pourrait permettre la création d’une toute nouvelle économie. Image: Meta

Quelle place pour le Québec dans le métavers?

Le Québec serait en bonne position pour se démarquer dans un tel métavers. Les clés du royaume risquent d’appartenir à des géants internationaux, mais la province jouit d’une forte expertise dans les jeux vidéo, notamment, qui pourrait être bénéfique pour participer activement à l’économie du métavers, que ce soit par créations de jeux, d’événements artistiques, de services ou d’objets virtuels.

Plusieurs compagnies locales s’y intéressent d’ailleurs déjà, comme le collectif de créateurs Les 7 doigts, dont une équipe se consacre déjà au métavers. Le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, s’intéresse aussi au concept, via son entreprise Hanai World.

À mesure que le concept évoluera, on peut aussi imaginer que d’autres entreprises existantes s’adapteront au métavers. Rien n’empêcherait Ubisoft d’y créer des jeux, et Moment Factory d’y produire des environnements immersifs.

Faut-il croire tout ce qu’on raconte?

Le métavers est un véritable mot à la mode en ce moment. Les entreprises technos tentent toutes de monter à bord du train et plusieurs financiers espèrent profiter de la manne pendant qu’elle passe.

Comme avec beaucoup d’autres visions technologiques qui ont été un peu trop vantées par le passé, il faudra être vigilant au cours des prochaines années et apprendre à séparer le bon grain de l’ivraie.

À en croire certains, pratiquement chaque jeu vidéo multijoueur et chaque événement en ligne est un métavers à l’heure actuelle. Une recherche pour «metaverse» dans la boutique App Store renvoie d’ailleurs des dizaines de résultats, même si le métavers ne sera pas lancé avant plusieurs années.

Le métavers est un véritable mot à la mode en ce moment. Les entreprises technos tentent toutes de monter à bord du train et plusieurs financiers espèrent profiter de la manne pendant qu’elle passe. Image: Meta

Suis-je normal si le métavers ne m’intéresse pas?

À lire les commentaires sur les réseaux sociaux et dans les médias spécialisés après le changement de nom de Facebook pour Meta, il semble y avoir une dichotomie entre la vision de Mark Zuckerberg et des autres barons technologiques d’un côté, et entre l’intérêt d’une bonne partie de la population de l’autre. En général, ceux qui ne passent pas déjà leurs journées en ligne dans des mondes virtuels ne se sentent absolument pas concernés par le métavers. Et d’autres y voient carrément un cauchemar dystopique, qui force les gens à être constamment connectés.

Un récent sondage en ligne indiquait d’ailleurs que seulement 36% des Américains étaient intéressés par le métavers. Chez les 65 ans et plus, cette proportion fondait à 19%. Voilà qui explique surement la popularité de l’« Icelandverse », une campagne publicitaire pour promouvoir l’Islande lancée à la mi-novembre. Cette campagne qui se moque de la conférence de Mark Zuckerberg résume bien le questionnement de plusieurs: pourquoi s’intéresser au virtuel quand on a accès au monde réel?

Les défenseurs du métavers imaginent un univers omniprésent dans nos vies. En réalité, il faut plutôt s’attendre à un univers omniprésent dans la vie d’une partie de la population, tandis qu’une autre, elle, n’aura aucun intérêt pour cette vision qui semble souvent plus mercantile qu’humaniste. Reste à voir quel groupe sera le plus nombreux.