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3 sites de choix dans le Bas-Saint-Laurent

La région du Bas-Saint-Laurent est à son apothéose en fin d’été, quand la foule des vacanciers est rentrée au bercail et que la nature est à son apogée de verdure. Entre Kamouraska et Rimouski, la bucolique route 132, dite Route des navigateurs, garde presque toujours un œil sur le fleuve Saint-Laurent. Entre terre et mer, partez à la découverte de trois sites de choix pour une aventure plein air.

Perché sur un monadnock

Kamouraska, porte d’entrée ouest du Bas-Saint-Laurent, a pour trait naturel distinctif la présence de plusieurs «monadnocks» dominant l’estuaire fluvial. Ces «montagnes isolées», en langue abénakise, sont aussi localement appelées «cabourons». Ces collines se succèdent, présentant un relief où affleure le roc couleur blanchâtre, à haute teneur en quartzite. Rescapés de l’érosion glaciaire au retrait de la mer de Champlain, les monadnocks font le bonheur des marcheurs et grimpeurs, notamment à Saint-André-de-Kamouraska et Saint-Germain-de-Kamouraska.

Sur le territoire de cette dernière commune, j’ai fait un arrêt dernièrement aux Perchoirs du Cirque, juste après l’entrée du Cirque de la Pointe-Sèche, lequel poursuit jusqu’au 1er septembre la présentation en plein air de son spectacle L’étranger. Haut en couleur, il met en vedette des acteurs-acrobates sur une scène bien particulière: une paroi rocheuse.

À deux pas, on pénètre sur le site des Perchoirs du Cirque, projet d’hébergements insolites qui s’inspirent des prouesses acrobatiques des artistes circassiens. Leurs sept «perchoirs» portent très bien leur nom. Ils sont quasiment suspendus au roc, bien intégrés dans leur milieu naturel et suffisamment éloignés les uns des autres pour préserver l’intimité. La créativité architecturale est à l’honneur pour chacun. Bienvenue dans ces nids aériens aux formes vraiment originales, avec vue sur le Saint-Laurent.

L'Ovum, un des deux derniers-nés des Perchoirs du Cirque, site d’hébergements insolites. Photo: Anne Pélouas

Sac au dos, j’ai moi-même grimpé sous la pluie pendant une quinzaine de minutes de marche en forêt depuis le stationnement avant de déboucher sur l’un des deux derniers-nés de ces hébergements: l’Ovum.

Quelques marches d’escalier en bois conduisent à une terrasse dominant le fleuve et les îles du Kamouraska, d’un côté, les  collines où roches et arbres se disputent la vedette, de l’autre. Entièrement plastifiée de tous côtés, la «chambre» de l’Ovum sera pour moi comme un phare dans la nuit, la pleine lune de ce soir-là (même voilée) créant une luminosité sans pareil côté fleuve. À chaque réveil, on se serait cru dormant à la belle étoile, mais c’est bien à l’abri de la pluie battante (et des moustiques) dans un lit tout confort qu’on rejoint les bras de Morphée.

À chaque réveil, on se serait cru dormant à la belle étoile, mais c’est bien à l’abri de la pluie battante (et des moustiques) dans un lit tout confort qu’on rejoint les bras de Morphée. Photo: Anne Pélouas

Pour ces séjours minimalistes côté luxe (sans douche, ni eau courante, ni appareil de cuisson), on vous reçoit néanmoins avec tout ce qu’il faut pour un bon apéro (vin, bière locale, produits alimentaires locaux) et le petit déjeuner pour deux.

La terrasse dominant le fleuve et les îles du Kamouraska. Photo: Anne Pélouas

Pour agrémenter le séjour, rien de tel qu’un petit tour sur le tout nouveau Sentier du Monadnock (2,5 km environ) aménagé depuis le site dans l’arrière-pays. Il permet de bien profiter du relief des monadnocks et de leur ambiance particulière. Aménagé au minimum, le sentier débute sur le chemin menant aux perchoirs et grimpe vers le nord en forêt. Il redescend pour traverser le chemin Rankin, puis joue de nouveau les montagnes russes pour s’élever à 190 m de haut en opérant une jolie boucle de 1 km. Elle permet de s’en mettre plein la vue à 360 degrés avant de revenir sur le sentier de départ, en pleine forêt.

En prime, on peut traverser la route face au stationnement du Cirque de la Pointe-Sèche, pour se rendre au bord du fleuve via le marais littoral qu’affectionnent les oiseaux. À vous l’air marin!

À noter: les Perchoirs du Cirque sont en location jusqu’au 15 octobre inclus.

Vue qu'offre l'Ovum. Photo: Anne Pélouas

À la recherche du béluga

Tout nouveau, tout beau à Cacouna, le Site d’observation des bélugas Putep ’t-awt entame la dernière ligne droite de sa première saison (avec fermeture le 2 septembre), mais on espère bien que l’année 2025 verra ce formidable projet, à la fois scientifique et récréotouristique, jouer les prolongations avec ouverture élargie au printemps comme en automne.

Tout nouveau, tout beau à Cacouna: le Site d’observation des bélugas Putep ’t-awt. Photo: Anne Pélouas

Le lieu donne un accès privilégié à la partie ouest de la montagne de Gros-Cacouna, qui domine le port de Gros-Cacouna et une baie réputée être l’un des meilleurs sites d’observation des bélugas. On le rejoint en bus-navette depuis la boutique de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, maître d’œuvre du projet, ou à pied depuis le stationnement du Site ornithologique du marais de Gros-Cacouna. Belle occasion d’observer des oiseaux avant de poursuivre sur le chemin de gravier menant au pied de la colline. De là, on peut emprunter le Sentier de la falaise, qui file sur 2 km vers les hauteurs, ou se contenter d’un plus court chemin de gravier.

Le lieu donne un accès privilégié à la partie ouest de la montagne de Gros-Cacouna, qui domine le port de Gros-Cacouna et une baie réputée être l’un des meilleurs sites d’observation des bélugas. Photo: Anne Pélouas

Agrémentés de panneaux d’interprétation sur la culture Wolastoqey et la nature environnante, tous deux conduisent à des belvédères dominant le Saint-Laurent. Au terme de la promenade, on atteint l’observatoire terrestre des bélugas, bâtiment en deux espaces distincts, l’un dédié à la recherche sur les bélugas et l’autre réservé aux visiteurs. En compagnie d’un guide-interprète, l’activité «Fenêtre sur les bélugas» est bien conçue, avec beaucoup de vidéos, et permet d’en apprendre plus sur ce mammifère marin qui fréquente assidument les eaux du Saint-Laurent.

En compagnie d’un guide-interprète, l’activité «Fenêtre sur les bélugas» est bien conçue, avec beaucoup de vidéos, et permet d’en apprendre plus sur ce mammifère. Photo: Anne Pélouas

Fruit d’un partenariat étroit avec le GREMM (Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, basé à Tadoussac) et le ROMM (Réseau d’observation des mammifères marins), l’observatoire permet – avec un peu de chance – d’observer des bélugas avec des jumelles, mais aussi de profiter du travail des chercheurs. Nouveauté des dernières années: ceux-ci utilisent des drones pour parfaire leurs connaissances des bélugas et les images rapportées sont retransmises à l’écran dans la salle de l’observatoire. Le drone est bien utile pour observer les bélugas de haut, en transparence dans leur habitat marin, alors qu’ils ne sont pas dérangés par les moteurs de bateaux. La photo-identification, avec traits distinctifs, en est facilitée, de même que l’étude de leurs comportements. Lors de notre participation à l’activité «Fenêtre sur les bélugas», la guide-interprète nous a même fait entendre un surprenant enregistrement de sons et vocalises de bélugas intercepté cet été depuis un voilier à l’aide d’un hydrophone.

À Cacouna, on peut aussi explorer la partie est de la montagne de Gros-Cacouna à partir du Parc côtier Kiskotuk, via la boucle du Sentier de la Montagne (4,6 km), accessible par la Route de l’île.

Les deux pieds dans le fleuve

De la marina de Rimouski, quelques minutes suffisent pour se rendre en navette maritime à l’île Saint-Barnabé, à moins de 2 km à vol d’oiseau. L’île est un véritable joyau, un havre de paix qu’on découvre à la journée ou en camping rustique. Longue de 6 km, elle n’a jamais plus de 300 m de large. Elle présente un certain relief au centre, mais on y marche largement sur le plat, en sentier ou sur la grève, en respirant l’air marin, rempli d’effluves d’algues à marée descendante, mais aussi de doux parfums de rosiers sauvages.

De la marina de Rimouski, quelques minutes suffisent pour se rendre en navette maritime à l’île Saint-Barnabé. Photo: Anne Pélouas

Du lieu de débarquement sur l’île à sa pointe est, une première boucle de 3 km permet de de découvrir le nord de l’île – le plus sauvage, face au grand large de l’estuaire du Saint-Laurent – et de rentrer par la rive sud, où les milieux humides sont plus nombreux et avec la ville de Rimouski en arrière-plan.

Au choix: on peut suivre un sentier, en lisière de littoral, ou marcher sur la grève. Photo: Anne Pélouas

Au choix: on peut suivre un sentier, en lisière de littoral, ou marcher sur la grève. Le sol y est bien particulier, tout en strates rocheuses nées de la collision des plaques tectoniques qui ont créé la chaîne des Appalaches. Résistante aux conditions maritimes, l’épinette blanche est reine du couvert forestier côté nord, tandis que le littoral s’avère un vrai jardin floral qu’embaument les rosiers sauvages, les gesses maritimes, iris et séneçon faux-arnica, entre autres.

Le sol de la grève, tout en strates rocheuses nées de la collision des plaques tectoniques qui ont créé la chaîne des Appalaches. Photo: Anne Pélouas

Une deuxième boucle de 4,5 km englobe le secteur des campings rustiques tandis que la troisième ouvre à l’exploration complète de l’île (en 12 km), avec sa partie ouest, plus sauvage encore, au programme. Après un long périple par la rive nord de l’île, on vire alors à la pointe ouest pour découvrir le Lac à Canards, site d’observation ornithologique de renom, notamment pour plusieurs espèces de canards nicheurs.

L’île en entier est un repère d’oiseaux, tant terrestres qu’aquatiques. Photo: Anne Pélouas

L’île en entier est un repère d’oiseaux, tant terrestres qu’aquatiques. Plus de 180 espèces y ont été observées. Leur abondance et leur diversité s’expliqueraient à la fois par sa situation unique dans l’estuaire du Saint-Laurent, où transitent les oiseaux migrateurs, et par la présence d’habitats bien diversifiés sur une île isolée, relativement à l’abri de prédateurs terrestres.

Le Lac à Canards, site d’observation ornithologique de renom, notamment pour plusieurs espèces de canards nicheurs. Photo: Anne Pélouas

Les sentiers sont dotés de nombreux panneaux d’interprétation sur la faune et la flore de l’île, mais aussi sur son occupation humaine, retracée également dans deux espaces muséaux. Lieu de contrebande, site de nombreux naufrages, refuge pour un ermite du nom de Toussaint Cartier, terre de cultures, d’exploitation forestière ou de pêche à la fascine: l’aventure humaine a aussi marqué cette île si bien préservée.

L’aventure humaine a aussi marqué cette île si bien préservée.Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir: traversées à bord du Rimouskois jusqu’au 29 septembre, mais seulement du jeudi au dimanche à partir du 2 septembre. Camping sur plateformes, à 1,5 km à pied de l’accueil, avec chariots à disposition.

Bon à savoir: traversées à bord du Rimouskois jusqu’au 29 septembre, mais seulement du jeudi au dimanche à partir du 2 septembre. Photo: Anne Pélouas

Une bonne adresse

Domaine Floravie: ce site écotouristique occupe une bonne partie de la presqu’île située à l'embouchure de la Rivière-Hâtée, à Rimouski. Dans ce lieu enchanteur, face au fleuve, de jolis «chalets sur roues» sont offerts à la location, de même que deux chalets et six cabines (chambres pour une personne avec toilettes).

En plus de profiter du terrain donnant accès à pied à la Pointe à Santerre, on peut aussi emprunter le Sentier de la montagne (4,5 km) qui court en forêt sur les hauteurs du Domaine Floravie. Il aboutit sur le chemin de la Pointe, dans l’archipel du Bic. Un belvédère côté fleuve se trouve à 1 km du départ.

Vient de paraître

Randonnée pédestre au Québec est en quelque sorte la «bible» du marcheur québécois. Les Guides Ulysse publient la dixième édition de cet ouvrage recensant l’ensemble des sentiers accessibles dans les 20 régions du Québec, de Montréal aux Îles-de-la-Madeleine, en passant par l’Outaouais et Eeyou Istchee Baie-James, avec force détails pratiques sur les sites de plein air ou sentiers visés.

Les randonnées, classées faciles, difficiles ou très difficiles, vont de la courte balade à la longue randonnée sur plusieurs jours. Créé par l’auteur Yves Séguin, le guide a été entièrement revu et bonifié par Simon Deschênes, et «dynamisé par une présentation en couleurs agrémentée de splendides photographies», précise l’éditeur.

Il est assorti d’une bonne dose de trucs et conseils pratiques sur la randonnée, l’alimentation, l’équipement, l’entraînement, le rythme de marche à adopter, les blessures, l’hypothermie… On y trouve également une liste de «coups de cœur Ulysse» et d’autres sur les randonnées accessibles avec un chien, celles propices à l’observation de la faune et de la flore, les randonnées à caractère historique, les balades pour les familles, celles qu’on peut faire proche de l’eau ou qui offrent les meilleurs points de vue, les sites propices à la course en sentier, sans oublier les randonnées hivernales.

Le Pérou, paradis de la randonnée

Le Pérou est un vrai paradis pour la randonnée, notamment pour les amateurs de haute montagne. Aperçu de trois circuits d’exception: Canyon de Colca, Palcoyo, Salkantay.

Je rentre tout juste de cinq semaines au Pérou, pays attachant à bien des égards, mais, pour les amateurs de plein air, c’est carrément le paradis! À tel point qu’il est difficile de choisir entre les propositions, car le Pérou est grand et recèle de nombreux trésors pour la randonnée partout dans cette «cordillère andine» qui se déploie du nord au sud, d’ouest en est, en changeant de nom.

Je me suis concentrée sur une partie des Andes méridionales pour ces trois randonnées vedettes, entrecoupées de beaucoup de voyages en bus (parfait pour admirer le paysage quand on ne prend pas un bus de nuit), de visites culturelles et de découvertes culinaires.

Canyon de Colca: la démesure verticale

La région d’Arequipa a pour attraits majeurs trois beaux volcans qui cernent littéralement la ville: Misti (5822 m), Chachani (6075 m) et Pichu Pichu (5571 m). Tous trois font partie du Géoparc Colca y volcanes de Andagua, labellisé par l’UNESCO, avec le fameux Canyon de Colca, deux fois plus profond que le Grand Canyon du Colorado! On le crédite de 3200 mètres de dénivelé.

Le Canyon de Colca est deux fois plus profond que le Grand Canyon du Colorado! Photo: Anne Pélouas

De Chivay, sur la route venant d’Arequipa, la vallée du Rio Colca est déjà une pure merveille à observer. L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa lui a d’ailleurs donné le surnom de «vallée des merveilles».

Sur fond de sierras aux hauts pics enneigés, le sol y est couvert de cultures en terrasses, construites et irriguées depuis l’époque des Incas. Par moments, la vallée s’encaisse, puis s’élargit de nouveau. Le canyon proprement dit couvre plus de 100 kilomètres de long.

Près du village de Cabanaconde (3287 m d’altitude), les falaises sont à leur apogée vertical, et c’est là que débute notre randonnée au cœur du canyon… Au programme, une vertigineuse descente de 1090 mètres, suivie d’autant de dénivelé à remonter le lendemain.

Nous dormons au plus près de l’entrée sur sentier, à la sympathique Casa de Santiago. Tôt le matin, on quitte le village par les champs d’altitude. Un chemin coupe court sur ce plateau encore un brin bucolique au point de contrôle du géoparc: un «mirador» en abyme sur ce qui nous attend, soit des dizaines et des dizaines de lacets sur un petit chemin muletier. Face à nous, de belles montagnes râpées et plissées, qui foncent elles aussi vers le fond du canyon, encore invisible. Dans ce décor très minéral, on avancera pas à pas, bâtons aidant, sur la piste caillouteuse à souhait, prenant virage après virage, éprouvant l’état de ses genoux et de ses cuisses, faisant arrêt pour profiter du paysage sans faire de faux pas.

Le gardien du Géoparc au sommet du canyon. Photo: Anne Pélouas

Au fil de la descente qui durera plus de 3 heures (certains la font en 2 heures), le Rio Colca finira par se laisser apercevoir, tout filiforme au fond d’un précipice de pierre. Au détour d’une épaule rocheuse, après une heure de marche environ, on apercevra aussi notre objectif du jour: un petit ensemble de bâtiments et piscine composant Sangalle, seul village pour randonneurs au fond du canyon, surnommé l’«Oasis».

Un petit ensemble de bâtiments et piscine composant Sangalle, seul village pour randonneurs au fond du canyon, surnommé l’«Oasis». Photo: Anne Pélouas

En contrebas du sentier, où la chaleur ambiante se fait de plus en plus sentir, il nous apparaîtra plusieurs fois comme un mirage dans le désert, «pas si loin, finalement», puis «encore loin», et enfin «on n’en finit pas de le voir». Après un ultime détour sur piste, nous entrons finalement dans notre «Oasis Paraiso», un écolodge de cabines avec restaurant et piscine. Seule déception: aucune vue sur le fond du canyon. Un sentier nous mènera en après-midi à un pont sur le Rio Colca, mais pas question de l’approcher davantage pour aller y tremper les pieds.

Un pont sur le Rio Colca. Photo: Anne Pélouas

Le lendemain, lever à 5 heures pour un départ hâtif en direction de Cabanaconde afin de profiter des premières heures de montée sans soleil. Le dénivelé est aussi imposant que la veille, mais le sentier en zigzags souvent serrés facilite la remontée. À petits pas, lents mais constants, on parviendra à se hisser de nouveau sur les hauteurs, non sans profiter de plusieurs pauses, autant pour se réhydrater que pour profiter encore de la vue sur le fond du canyon et les montagnes environnantes. Surprise dans les airs: deux condors des Andes nous survoleront quelques secondes. L’oiseau sacré des Incas, avec plus de trois mètres d’envergure d’ailes, en impose dans le décor!

Le soleil darde déjà ses forts rayons quand, 4 ½ heures après notre départ, nous atteignons la sortie du géoparc où un sympathique gardien attend à l’ombre la centaine de randonneurs qui empruntent chaque jour le sentier, en descente ou montée.

À faire en plus:

  • Admirer les condors depuis le mirador de Cruz del Condor, près de Maca (entre Chivay et Cabanaconde). Le belvédère se déploie à flanc de versant de vallée, sur un sentier offrant de superbes vues plongeantes sur le Rio. Les condors qui nichent dans les falaises alentour sortent le matin pour chercher de la nourriture et sont alors plus faciles à observer.
  • Se délier les muscles dans les hot springs de Chimpa, près de Chivay, après la randonnée au canyon. Le site est superbe, en bordure du Rio Colca, avec une série de bassins chauds, voire presque brûlants pour certains, en alternance avec un bassin froid, pour une expérience rappelant nos spas nordiques.

Palcoyo, l’autre montagne «arc-en-ciel»

Le Vinicunca est surnommé «montagne aux sept couleurs» ou Rainbow Mountain. C’est l’une des principales attractions de la région de Cuzco, tellement que bien des randonneurs se plaignent de la foule qu’on y rencontre chaque matin. Fort de cette expérience et de conseils judicieux, nous avons opté pour monter plutôt au sommet de Palcoyo, qui frise aussi les 5000 mètres d’altitude, et embrasser un paysage de montagnes tout aussi coloré que le Vinicunca, mais sans la foule.

Palcoyo frise les 5000 mètres d’altitude. Photo: Anne Pélouas

À 3 ½ heures de route au sud-est de Cuzco, le massif se mérite. Le périple en minibus bringuebalant débute à mi-chemin par un arrêt obligatoire à Checacupe pour expérimenter la traversée d’un vrai pont suspendu inca datant du 15e siècle, mais dont les lianes tressées à partir de l’ichu, herbe sèche typique des Andes, sont remplacées chaque année.

À expérimenter: la traversée d'un vrai pont suspendu inca datant du 15e siècle. Photo: Anne Pélouas

Après la route, suit à partir de Combapata un long chemin de caillasse qui grimpe en montagne pour la deuxième moitié du trajet, traversant plusieurs villages et torrents. Plus on monte en altitude et plus le décor se plante: des terrasses cultivées par centaines, héritage des Incas; des plateaux et vallées d’altitude qui se succèdent à chaque «cap» rocheux franchi; des paysages rocheux qui rougissent à vue d’œil… De taches parsemées à pans entiers, les versants de montagnes arborent du rouge ferreux, contrastant fortement avec le vert des cultures et le blond des herbages. Le spectacle s’agrémente de dizaines d’alpagas et de lamas dont on fait ici l’élevage.

Gare au mal des montagnes pour ceux qui ne se sont pas acclimatés avant! Photo: Anne Pélouas

Au stationnement du site de Palcoyo, on met pied à terre à 4750 mètres d’altitude. Gare au mal des montagnes pour ceux qui ne se sont pas acclimatés avant! Une première bonne volée de marches (de type inca) donne la mesure du souffle que l’on a et de l’importance de ralentir son rythme, ou pas. Plusieurs points de vue ont été aménagés sur le parcours. Ce n’est pas une montagne, mais bien une «mer» de montagnes, toutes plus colorées les unes que les autres (du jaune au violet, en passant par différentes teintes de rouge), qui s’offre au regard.

Une «mer» de montagnes, toutes plus colorées les unes que les autres (du jaune au violet, en passant par différentes teintes de rouge), s’offre au regard. Photo: Anne Pélouas

En une heure, on peut simplement faire un demi-tour de Palcoyo par un sentier en balcon. Mais comment résister à un guide qui vous promet monts et merveilles en couleurs si vous grimpez au sommet? Drôle de sommet, hérissé de pics noirs qu’on aperçoit et que le guide décrira comme un «bosquet de pierres».

Drôle de sommet, hérissé de pics noirs qu’on aperçoit et que le guide décrira comme un «bosquet de pierres». Photo: Anne Pélouas

Une trentaine de minutes suffisent pour compléter cette portion du sentier, mais ce n’est pas la moins ardue! La récompense est la mesure de l’effort. Malgré un vent froid à 10 heures du matin, l’euphorie gagne le groupe au sommet (4971 m). La vue à 360 degrés dévoile des cimes enneigées, comme celle de l’Ausangate (6380 m), et plusieurs sommets de la cordillère Vilcanota, quelques glaciers et une panoplie de montagnes colorées. Comme pour Vinicunca, ces coloris sont dus à une accumulation de sédiments vieux de millions d’années et dont les couches minérales varient selon les mélanges d’oxyde de fer, de sulfate de cuivre ou de soufre qui s’y sont déposés.

La vue à 360 degrés dévoile des cimes enneigées et plusieurs sommets de la cordillère Vilcanota, quelques glaciers et une panoplie de montagnes colorées. Photo: Anne Pélouas

En prime, on se balade dans un petit labyrinthe de pics rocheux rassemblés au sommet et qu’on contourne les uns après les autres, découvrant de nouveaux points de vue chaque fois.

De nouveaux points de vue s'offrent tout au long du parcours. Photo: Anne Pélouas

Le sentier de descente sera plutôt «glissant sur petites roches» au début, puis très facile quand on retrouvera celui qui contourne le sommet pour ensuite revenir au stationnement. Restera le trajet tortueux en minibus sur une piste de montagne, mais qui permet encore de profiter du paysage des versants bardés de couleurs arc-en-ciel.

Sur le chemin du Salkantay

Le trek du Salkantay est une solution de rechange de choix au fameux Chemin de l’Inca, menant aussi au Machu Pichu (l’un des sites archéologiques les plus renommés au monde) en 3 à 7 jours selon votre forme physique et les compagnies qui le proposent, comme Alpaca Expeditions.

Pour ceux que la longue randonnée ou la haute altitude à fortes doses rebutent, il est possible de se rendre au lac Humantay, puis au col du Salkantay, en un ou deux jours. Accessible depuis la Vallée sacrée par une longue piste de gravelle, Soraypampa est en quelque sorte le camp de base du Salkantay, où plusieurs compagnies de trekking ont leurs propres installations, comme Alpaca Expeditions, mais d’autres proposent aussi de vous emmener très tôt le matin de Cuzco pour la journée.

En route pour le lac Humantay. Photo: Anne Pélouas

À l’ouest de Cuzco, dans la chaîne de Vilcabamba, le lac Humantay est perché à 4200 mètres d’altitude au pied de l’imposante montagne du même nom. On atteint à pied en 1 ½ heure (300 m de dénivelé) cette superbe lagune turquoise à pied à partir de Soraypampa. Mieux vaut partir tôt le matin, car le lac est une attraction touristique majeure de la région de la Vallée sacrée. Un chemin caillouteux et poussiéreux monte tranquillement dans la vallée avant de bifurquer vers le lac Humantay. De nombreux chevaux attendent là les clients qui veulent monter au lac sans se fatiguer.

Montée au col du Salkantay. Photo: Anne Pélouas

La montée à pied se fait ensuite beaucoup plus soutenue à flanc de montagne. On se hisse finalement au-dessus d’une épaule rocheuse après avoir viré à gauche. Le sentier plus étroit épouse un dernier repli de terrain, et c’est alors que le lac couleur émeraude se dévoile dans un quasi-cirque glaciaire, encadré qu’il est par une crête étroite de chaque côté, et surplombé par une cime enneigée et un glacier. Image de carte postale qu’il faut cependant partager avec plusieurs centaines de personnes si l’on n’a pas pris soin de partir tôt.

Chemin du Salkantay. Photo: Anne Pélouas

La descente par le même sentier ramène à l’enclos des chevaux, puis à Soraypampa, à moins de décider de grimper au col du Salkantay le jour même. La montée s’accomplit alors en 4 heures pour plus de 700 mètres de dénivelé, presque toujours avec le Salkantay sous les yeux. Le premier tiers, en larges lacets, est le plus facile. Le deuxième, plus pentu, est difficile. Passé Soyrococha, sorte de plateau d’altitude légèrement à l’abri du vent où la pause lunch est bienvenue, la dernière heure de marche se passe sans encombre, avec une longue coulée de pierres typiques d’un ancien glacier et un magnifique haut sommet enneigé pour compagnons de route.

Le col si convoité, à 4600 mètres, mais passablement perdu dans les nuages. Photo: Anne Pélouas

Voici enfin le col si convoité, à 4600 mètres, mais passablement perdu dans les nuages. On devine à travers eux le géant Salkantay, qui domine la Cordillère de Vilcabamba du haut de ses 6264 mètres. Merveille de la nature! Le temps est frais. On ne peut trop s’attarder à la contemplation. Certains poursuivront alors leur trek longue distance vers le Machu Pichu, tandis que d’autres prendront le chemin du retour vers Soraypampa, en descente constante, tout en profitant d’un décor tout aussi majestueux qu’à l’aller.

Ce reportage a été rendu possible grâce à l’aide de PROMPERU et de Copa Airlines

4 activités pour profiter de l’été

De Charlevoix à la Montérégie, de Montréal à Lanaudière, on vous emmène sur l’eau et sur deux roues profiter de l’été.

Un peu d’adrénaline sur la rivière du Gouffre (Charlevoix)

L’entreprise Katabatik est la spécialiste des sorties en kayak de mer sur le Saint-Laurent au départ de La Malbaie, Baie-Saint-Paul ou Saint-Irénée. La rivière du Gouffre est aussi l’un de ses terrains de jeu de prédilection. À cet égard, on peut choisir entre une descente de rivière de 8 km, de type familiale, ou la descente de la même rivière sur 20 km. Les deux sont ponctuées de quelques passages en eau vive (rapides), plus faciles dans le premier cas, mais sans danger dans le deuxième.

L’activité débute par un transport en bus jusqu’au point de départ, d’où l’on met les embarcations à l’eau. La descente courte se fait (jusqu’à fin septembre) sans guide, en kayak récréatif ou planche à pagaie. La descente plus longue (d’une durée de quatre heures), nommée L’Aventure, plaira à ceux qui cherchent un peu plus d’adrénaline. Elle se fait aussi sans guide et jusqu’à fin août, mais elle est sécurisée par un kayakiste patrouilleur qui peut vous aider en cas de difficulté.

Photo: Anne Pélouas

Au programme: des paysages forestiers qui défilent dans une vallée plutôt encaissée aux «murailles» d’argile ou de sable, avant de terminer au cœur de Baie-Saint-Paul, quasiment les deux pieds dans le fleuve Saint-Laurent. En route sur ce chemin d’eau, il est facile de s’arrêter sur une berge ou sur une plage de sable pour se baigner ou pour pique-niquer.

À noter: la rivière du Gouffre garde de sérieuses traces des inondations survenues le 1er mai 2023. Le cours de la rivière s’est modifié, certains méandres ont disparu, d’autres se sont agrandis au passage des eaux tumultueuses. De nombreux débris (du camping dévasté, notamment) demeurent au fond de l’eau, mais les Charlevoisiens ont été nombreux à fournir leur part d’efforts pour redonner à cette magnifique rivière sa beauté naturelle et les équipes de Katabatik ont notamment travaillé sans relâche pendant des mois pour sortir de l’eau ou des berges ces vestiges de la catastrophe. Une raison de plus de les féliciter en les choisissant pour une sortie d’agrément cet été!

Photo: Anne Pélouas

En douceur sur la rivière Saint-François (Centre-du-Québec)

Pas besoin d’aller bien loin de Montréal pour entendre les petits oiseaux sur l’eau. Direction Saint-François-du-Lac, via la route 132.

Sur la petite route de l’île Saint-Jean qui longe la majestueuse rivière Saint-François se trouve le Centre nautique À Bâbord, qui loue pour deux heures ou davantage planches à pagaie et kayaks (ou pédalos) pour aller se balader sur l’eau. On peut même y louer de quoi aller taquiner le poisson si l’on est patient. On offre aussi sur place des cours de yoga sur planche à pagaie.

Le Centre nautique À Bâbord loue planches à pagaie, kayaks et pédalos pour aller se balader sur l’eau. Photo: Anne Pélouas

Marie-Claude Parenteau a créé avec Pascal Pelletier cette entreprise qui opère de fin mai jusqu’à l’automne tous les jours de la semaine.

La rivière Saint-François est très tranquille, parfaite pour pagayer ou améliorer son style en planche à pagaie, mais il y a tout de même un certain courant. Mieux vaut donc remonter la rivière à l’aller pour se laisser aider par ce courant au retour. Le cours d’eau compte 41 îles dans le secteur, non loin de l’embouchure sur le lac Saint-Pierre. La plus grande est l’île Saint-Joseph, dont on peut faire le tour en trois heures environ. Pour une balade autour de l’île Ronde, comptez plutôt deux heures, sans les arrêts.

Du centre nautique, les deux parcours se prennent à tribord (à droite). Très vite, mieux vaut traverser la rivière pour entamer le tour de la bucolique île Saint-Joseph par bâbord (gauche). À mi-parcours, on retrouvera la grande rivière. Virez alors à gauche pour revenir au point de départ.

Pour faire le tour de l’île Ronde, restez plutôt sur la rivière principale jusqu’au premier bras, à droite, face à une petite maison dominant la pointe de l’île. Faites-en ensuite le tour avant de rejoindre la rivière principale. Dans les deux cas, on peut encore remonter le courant jusqu’à d’autres îles plus petites ou encore plus en amont.

S’il peut y avoir des bateaux à moteur sur la rivière le week-end, les passes secondaires autour des îles Saint-Joseph et Ronde sont très tranquilles. C’est le temps de prêter l’oreille, car on entend bien des espèces d’oiseaux dans ces milieux humides! Vous aurez toutes les chances de voir un grand héron s’envoler sous vos yeux et, en rasant la rive, d’admirer de gros arbres et de passer sous de grandes branches basses semblant elles aussi chercher l’eau.

La rivière Saint-François est très tranquille, parfaite pour pagayer ou améliorer son style en planche à pagaie, mais il y a tout de même un certain courant. Photo: Anne Pélouas

Les murales de Montréal en vélo électrique

J’ai beau habiter Montréal depuis des lustres, il n’y a que quelques-unes de ses murales que j’avais déjà vues avant de prendre part à un tour guidé de Fitz Montréal en vélo électrique.

L’entreprise, qui a pignon sur roues au rez-de-chaussée de l’immeuble de Vélo Québec, sur la rue Rachel, organise depuis fin juin ce premier tour guidé sur le thème du street art. Ayant pris possession (temporaire) d’un beau vélo à assistance électrique Norco, je me suis jointe à un petit groupe guidé par Thom Seivewright, l’homme derrière les capsules @montrealexpert sur les réseaux sociaux.

Fitz Montréal organise un tour guidé en vélo électrique sur le thème du street art. Photo: Anne Pélouas

Quel bonheur de déambuler ainsi avec lui pendant deux heures sur le Plateau Mont-Royal, dans le Mile End et le centre-ville de Montréal en traquant plusieurs dizaines de murales et fresques sur des façades de bâtiments, mais aussi dans les cours arrières ou sur des murs de stationnements !

J’ai beau habiter Montréal depuis des lustres, il n’y a que quelques-unes de ses murales que j’avais déjà vues. Photo: Anne Pélouas

Le tour guidé permet d’en apprendre plus sur «l’art mural, les artistes, leur histoire et le rapport de leurs œuvres avec l’histoire et la culture de Montréal», précise Fitz Montréal. Plusieurs muralistes renommés furent d’abord de simples tagueurs dont on découvre aujourd’hui le talent.

Le tour guidé permet d’en apprendre plus sur l’art mural, les artistes, leur histoire et le rapport de leurs œuvres avec l’histoire et la culture de Montréal. Photo: Anne Pélouas

Dans ce musée à ciel ouvert, j’ai découvert des trésors (en plus de ma murale préférée de Leonard Cohen), comme la murale d’Ola Volo dans le Mile End et plusieurs autres.

La murale d’Ola Volo dans le Mile End. Photo: Anne Pélouas

Fitz Montréal organise des visites guidées de trois heures à vélo régulier (Incontournables de Montréal, Trésors cachés), des visites à vélo électrique (Murales) et à pied de deux heures (Vieux-Montréal hors des sentiers battus; Murales de Montréal à pied).

Fitz Montréal organise différents types de visites guidées. Photo: Anne Pélouas

Vélo de montagne à la montagne Coupée

Le territoire de l’Abbaye Val Notre-Dame, à Saint-Jean-de-Matha, dans Lanaudière, est bien connu des amateurs de ski de fond, mais le site est aussi très agréable à arpenter l’été. On y trouve huit sentiers pédestres interreliés, comptant de 800 mètres à 1,8 km, et un sympathique réseau de vélo de montagne qui se bonifie année après année.

Ce dernier réseau a été aménagé tout près du pavillon d’accueil des visiteurs nommé la «maison des forestibles» et se déploie sous un superbe couvert forestier entre deux chemins d’accès à la montagne Coupée. On peut y rouler à travers la forêt et en bordure de champs. Les noms des pistes rappellent parfois que nous roulons en territoire monacal, puisque l’abbaye moderne des moines qui ont déménagé d’Oka se trouve à deux pas.

Le territoire de l’Abbaye Val Notre-Dame, à Saint-Jean-de-Matha, possède un sympathique réseau de vélo de montagne. Photo: Facebook Magasin de l'Abbaye

J’ai particulièrement aimé déambuler sur ces pistes en boucle, dont celle (facile) de la Pinède (2,7km), puis sur les pistes de niveau intermédiaire Pente-Côte (500 m) et Eau-bénite (800 m), pour finir par la grande boucle Les Caps (2,9 km), avant de faire demi-tour pour aller faire un tour à la boutique de l’abbaye, qui regorge de produits locaux.

À noter: la location de vélo de montagne est possible sur place.

4 sorties plein air, de Gatineau aux collines de l’Outaouais

La région centrale de l’Outaouais, entre la ville de Gatineau et les collines du nord, offre un condensé d’activités: vélo de route ou de montagne, randonnées en forêt, kayak... Récit d'une virée plein air! 

Échappée belle en vélo à Gatineau

J’ai entamé ma dernière virée en Outaouais en plein cœur de Gatineau par une journée passablement chaude. Objectif: faire une partie du sentier des Voyageurs, géré par la Commission de la capitale nationale. Il s’étire sur 30 km sur la berge nord de la rivière des Outaouais. Ancienne voie de passage des Amérindiens et des premiers explorateurs du pays, la piste est ouverte autant aux cyclistes qu’aux piétons. Un parcours plus court (17 km aller, deux heures maximum pour l’aller-retour) permet de relier la Maison du tourisme (au 103, rue Laurier, près du pont Alexandra) à la marina d’Aylmer, en offrant au passage de superbes vues sur la colline du Parlement et le Musée canadien de l’histoire. La piste traverse plusieurs beaux parcs en bordure de la rivière.

Pour tout vous dire, je suis partie moi-même un peu à l’aveuglette, le jour de mon arrivée, avec pour seule idée de trouver un peu d’ombre et de vent à bicyclette. Je me suis donc plutôt retrouvée au parc Jacques-Cartier, au nord du pont Alexandra, et au lieu de partir à droite, je suis partie à gauche.

Sans plus me soucier du fameux «sentier des Voyageurs», j’ai suivi la piste cyclable du bord de l’eau, puis traversé un pont. Photo: Anne Pélouas

Sans plus me soucier du fameux «sentier des Voyageurs», j’ai suivi la piste cyclable du bord de l’eau, puis traversé un pont. À gauche, la civilisation, à droite, un autre parc invitant. J’ai viré sur tous les petits chemins pouvant me rapprocher de la rivière des Outaouais, humant les odeurs de la nature, plongeant dans la forêt, me gorgeant des points de vue sur la rivière. Au bout d’un de ces chemins de traverse, un groupe de bernaches se séchaient les ailes. Les jeunes, au plumage doré, étaient particulièrement mignons, avançant sans grande assurance sur leurs pattes.

Un groupe de bernaches se séchaient les ailes. Les jeunes, au plumage doré, étaient particulièrement mignons. Photo: Anne Pélouas

De là, toujours un peu au hasard, j’ai poursuivi vers l’est, en retrouvant une piste cyclable qui m’a menée au lac Leamy, grand plan d’eau de Gatineau. À la plage publique, il y avait du monde à l’eau, mais je n’avais pas mon maillot de bain. Je me suis contentée de regarder les baigneurs, avant d’aller faire le tour du lac. Après 10 minutes, je suis tombée sur une barrière. Demi-tour pour aller faire le tour de l’autre côté, jusqu’à une autre barrière. Dommage que ce beau lac n’ait pas été mis à profit pour faire une belle boucle cycliste!

Au retour, par le même trajet, j’ai continué mon périple sur la piste cyclable que j’aurais dû prendre au départ. Elle file au ras de l’eau, en bordure du Musée canadien de l’histoire, avec un beau panorama sur le Parlement, et m’aurais conduite à Aylmer si j’avais eu assez de temps et d’énergie.

La piste cyclable offre un beau panorama sur le parlement. Photo: Anne Pélouas

Randonnée magique à Denholm

Le nord de Gatineau est rapidement forestier, parc de la Gatineau oblige. À une quarantaine de kilomètres de la ville, à la limite des secteurs des Collines-de-l’Outaouais et de la Vallée-de-la-Gatineau, on découvre le parc des chutes de Denholm, un petit paradis pour randonneurs. Ses sentiers font partie du réseau créé et entretenu par un organisme à but non lucratif du nom de PERO (Pôle d’excellence en récréotourisme en Outaouais). Une douzaine de sentiers disséminés dans différentes municipalités de la vallée de la Gatineau composent ce réseau de plus d’une centaine de kilomètres, accessible gratuitement.

Même par temps très chaud, le couvert forestier du parc des chutes de Denholm nous gardait à l’abri du soleil (même à son zénith) pendant notre randonnée sur deux des sept sentiers du parc.

Même par temps très chaud, le couvert forestier du parc des chutes de Denholm gardet à l’abri du soleil. Photo: Anne Pélouas

Le sentier des Arts (600 m de long) débute au stationnement et présente plusieurs intérêts. D’abord, on peut très rapidement le quitter pour aller voir les chutes qui ont donné leur nom au parc. Ensuite, en revenant sur ses pas, puis en poursuivant en montée, le sentier est aussi agrémenté de plusieurs œuvres artistiques, principalement des sculptures sur différents supports (fer forgé, pierre, etc.), et grimpe rapidement à flanc de montagne. Suit la boucle du sentier des Belvédères (4,4 km) pour une marche de 1h30 environ. Ce sentier a l’avantage de passer par plusieurs sommets du parc, avec deux beaux belvédères.

Le sentier des Arts est agrémenté de plusieurs œuvres artistiques, principalement des sculptures sur différents supports. Photo: Anne Pélouas

Après avoir avalé près de 100 m de dénivelé en peu de temps, le parcours se fait plutôt sur un terrain accidenté, mais nécessitant moins d’efforts, ce qui laisse le temps d’admirer la forêt environnante. Celle-ci est surtout composée de feuillus matures, avec de beaux spécimens de chênes.

On progresse par monts et par vaux sur un sentier assez large et bien dégagé dont j’apprendrai qu’il est nettoyé régulièrement au souffleur à feuilles. C’est visiblement la nouvelle mode en sentiers pédestres et de montagne. Avantage? Des sentiers bien dégagés et présentant beaucoup moins de risques de chutes. Inconvénient: on perd un peu le côté «nature non domestiquée par l’humain». Je n’ai toutefois pas boudé mon plaisir de marcher sans trop me soucier de regarder où je mettais les pieds.

Deux belles trouées dans la forêt font office de belvédères avec vue sur la canopée et les collines de l’Outaouais, avant de compléter la boucle. Ils sont bienvenus à l’heure du lunch.

Deux belles trouées dans la forêt font office de belvédères avec vue sur la canopée et les collines de l’Outaouais. Photo: Anne Pélouas

On peut facilement augmenter le kilométrage de la randonnée en empruntant de courtes boucles ou de courts trajets linéaires qui se rejoignent en chemin, toujours bien signalé

Bon à savoir:

Pour le pique-nique, faites arrêt à Wakefield à la Maison Melda, où les sandwichs sont divins, et ne manquez pas de les accompagner de bouteilles d’eau pétillante botanique de la marque locale Harrington (à l’épinette douce ou au mélilot).

Vélo de montagne à Wakefield

Wakefield a tout pour plaire. Le village est charmant, avec une offre impressionnante de petits cafés et bons restaurants, mais il donne aussi accès à plusieurs activités de plein air comme la randonnée, le vélo de montagne, le kayak ou le canot.

La tendance de l’heure en vélo de montagne est d’inclure ce sport dans les activités d’été et d’automne de nos stations de ski. Quand Alexandre Gaboury et ses amis investisseurs ont racheté la station de Wakefield, devenue le Centre Vorlage, il était clair que le vélo de montagne devait s’ajouter à l’offre. Ils ont ainsi développé une dizaine de sentiers pour pratiquer ce sport (ouverts il y a un an, et ce n’est pas fini!).

Au Centre Vorlage, on monte les cyclistes et leurs montures en télésiège puis, du haut des pistes de ski alpin, après avoir admiré la vue qui s’étend sur les collines de l’Outaouais, on s’élance sur une piste bleue ou noire. Il faut être un peu expérimenté pour emprunter ces pistes de descente au cœur de la forêt, mais elles sont vraiment bien conçues, assez larges, sans racines et avec de beaux virages en épingle, des sauts et des options plus faciles quand des obstacles sont proposés aux plus experts. On peut aussi bien sûr grimper au sommet en vélo, mais dans ce cas, mieux vaut avoir un très bon cardio ou un vélo de montagne électrique!

Une dizaine de sentiers est offert aux amateurs de vélo de montagne. Photo: Anne Pélouas

Ne connaissant pas les pistes, j’ai opté moi-même pour une piste bleue à vitesse plus réduite que mes accompagnateurs, ce qui ne m’a pas empêchée d’avoir plusieurs bonnes montées d’adrénaline et quelques sueurs froides dans des pentes assez fortes et des virages un brin serrés.

Le Centre Vorlage dispose déjà de plusieurs sentiers intermédiaires et experts de styles «descente» et «enduro» (avec montées). Il prévoit ouvrir le 1er juillet une nouvelle piste facile au pied de la montagne, puis fin août, une zone d’apprentissage et une zone d’habiletés pour faire progresser petits et grands dans ce sport.

Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir:

  • Le centre de vélo de montagne est ouvert sept jours sur sept, mais la remontée mécanique fonctionne seulement du jeudi au dimanche l’été, puis juste les week-ends. On peut louer sur place des vélos de marque Commensal à prix abordable, y compris pour les enfants.
  • Ne manquez pas la belle terrasse, pour le réconfort après l’effort, du bistro-bar du Centre Vorlage.
  • La station peut aussi servir de point de départ pour une randonnée pédestre sur les Sentiers Wakefield, réseau qui s’étend juste à côté, sur les hauteurs de la rivière Gatineau.

Canot ou kayak à Wakefield

Rendez-vous pris ensuite chez Expéditions Wakefield pour louer un kayak simple ou double ou un canot. La rivière Gatineau est à deux pas du chemin Riverside, au cœur du village, pour mettre à l’eau. Vers l’amont, on peut partir explorer, à gauche, une rivière, puis faire demi-tour en arrivant à de petits rapides.

À Wakefield, la rivière a l’allure d’un lac, dont on peut faire le tour aisément à la pagaie. Près du magasin général se trouve une petite plage publique pour se baigner (ou mettre sa propre embarcation à l’eau). En poursuivant vers l’amont, il y a un magnifique pont couvert, tout de rouge vêtu, mais pour l’approcher vraiment, il faut remonter quelques rapides. Il fut le premier pont couvert à relier les deux rives de la rivière Gatineau, en 1915.

Le premier pont couvert à relier les deux rives de la rivière Gatineau, en 1915. Photo: Anne Pélouas

J’ai dû pour ma part rebrousser chemin sans parvenir sous le pont, à cause des rapides à contre-courant, puis longer le bord de la rivière pour filer vers l’aval.

Passé Wakefield, la rivière fait un grand coude, puis un second, avant de pointer vers le sud. Selon le temps dont on dispose, on peut poursuivre ainsi à la pagaie ou à la rame sur plusieurs kilomètres, mais il ne faut pas sous-estimer le courant qu’il faudra remonter jusqu’au village!

Bon à savoir:

Expéditions Wakefield loue aussi des vélos et des planches à pagaie.

Camping «sur l’eau» au parc régional Kiamika

Canot-camping, kayak-camping: le printemps est une saison formidable pour partir sur un plan d’eau comme celui du parc régional Kiamika dans les Hautes-Laurentides.

J’ai connu le réservoir Kiamika il y a près de 30 ans. Ce magnifique plan d’eau des Hautes-Laurentides était le paradis du camping sauvage sur des îles de rêve. Au fil du temps, cependant, la nature s’y dégradait fortement et des ordures abandonnées par des campeurs ou des pêcheurs nous attendaient bien souvent.

Aujourd’hui, la presque totalité du réservoir, îles comprises, est préservée par l’existence d’un parc régional. Il est quasiment impossible d’y partir à l’improviste, car les sites de camping sont rapidement réservés. Ceux-ci sont clairement identifiés et on ne peut plus camper n’importe où, ni installer sa tente sur un banc de sable qui nous plaît; il faut payer pour planter une tente, deux tentes ou plus selon les sites, mais ceux-ci sont désormais très propres, avec une ou plusieurs tables de pique-nique. La nature a repris ses droits et seule la présence d’un panonceau sur la rive ou une île indique qu’on peut y camper, car les sites sont toujours en retrait des rives pour ne pas dénaturer la vue sur ce grand réservoir redevenu «sauvage».

Quoi de mieux pour le découvrir ou le redécouvrir qu’une première sortie printanière qu’on espérait «avant les mouches noires», mais qui s’est révélée «avec les mouches noires» en raison d’un temps exceptionnellement chaud lors du dernier congé férié de mai?

Cette année, le réservoir manque d’eau, ce qui n’est pas bon signe, mais pour les canoteurs et kayakistes, quel bonheur de voir tant de rives en sable où l’on peut s’arrêter le temps d’un pique-nique ou d’un plongeon dans l’eau fraîche!

Quel bonheur de voir tant de rives où l’on peut s’arrêter le temps d’un pique-nique ou d’un plongeon dans l’eau fraîche! Photo: Anne Pélouas

Pas question, en un long week-end, de pouvoir faire le tour du parc régional de 183 km2. J’ai opté pour embarquer dans mon kayak «de mer» à hauteur du milieu du réservoir, dans le secteur Kilby, pour aller camper dans le secteur des Cornes, plus à l’ouest, et pouvoir explorer les rives de la grande «île de la Perdrix Blanche» et marcher sur quelques sentiers de randonnée.

À l’accueil du secteur Kilby, sur une grande plage de sable fin, on peut récupérer canots ou kayaks si l’on a pris soin de les réserver à l’avance. Il y a aussi des planches à pagaie en location. Une fois les embarcations chargées (ce qui prend passablement de temps dans un kayak pour maximiser l’espace restreint des caissons étanches, et beaucoup moins en canot), c’est sur l’eau qu’on revit!

Le printemps est une saison formidable pour partir sur un plan d’eau comme celui du parc régional Kiamika. Photo: Anne Pélouas

Le bonheur sur l’eau

En s’éloignant du bord, on découvre l’immensité du plan d’eau, qui s’étire vers le nord et le sud. Il faut être un peu habitué à distinguer, dans la configuration géographique, une île de la côte et savoir manier minimalement une carte et une boussole pour ne pas se perdre dans un réservoir. Celui-ci est tout de même facile à «comprendre» et la carte fournie à l’accueil suffisamment détaillée pour s’en sortir. Dans le doute, demandez à l’accueil le plus court chemin pour vous rendre à votre site de camping, à moins d’avoir opté pour celui qui se trouve précisément à l’accueil Kilby.

Pour notre part, pas d’inquiétudes: l’extrémité nord de l’île de la Perdrix Blanche nous sert de premier cap, plein ouest. Nous pagayons dans le vent pour cette traversée d’un peu plus d’un kilomètre avant de suivre le contour hachuré de l’île. Deux kilomètres de plus et nous voici accostant à une belle plage de sable bordant un site de camping de groupe. Personne à l’horizon: nous faisons halte pour le pique-nique-salade composée (préparée à la maison) et une première baignade. L’eau est un peu fraîche, mais comme il fait près de 30 degrés dehors, elle est bonne!

Ragaillardies, nous longerons ensuite la rive sur près de quatre kilomètres tout en admirant le couvert forestier et le relief de l’île de la Perdrix Blanche. Dans le chenal que nous empruntons, une jolie petite île nous rappelle un ancien campement d’avant le parc régional. On ne peut plus y camper, mais elle sert de halte journalière pour tous les «navigateurs». Débute à cet endroit une zone d’eau d’où émergent de vieux troncs d’arbres. Certains sont coupés au ras de l’eau, d’autres se dressent encore comme des totems anciens, plissés de rides sèches.

Une zone d’eau d’où émergent de vieux troncs d’arbres.Photo: Anne Pélouas

Des totems pour un barrage

Le réservoir regorge de ces vestiges du passé, d’une forêt engloutie. À l’origine, il y avait ici deux lacs: les lacs Kiamika supérieur et inférieur. En 1952, on chercha à contrôler les crues des rivières du Lièvre et des Outaouais pour la production d’électricité en érigeant le barrage Kiamika et en créant le réservoir tel qu’on le connaît aujourd’hui. Des terres immergées demeurent une quarantaine d’îles et d’ilots et ces fameux totems, qui disparaissent peu à peu. En kayak ou en canot, on traverse prudemment ces zones de troncs pour repartir ensuite en eau libre.

Camping semi-sauvage

Quand le kayak ou le canot glisse sur le sable, face à notre site de camping, débute le rituel de l’installation. Le déchargement d’un kayak est lui aussi plus long que celui d’un canot. De grands sacs solides et légers nous permettent de porter tout notre stock jusqu’au site de camping, blotti dans la forêt.

Monter la tente, souffler les matelas, aérer les sacs de couchage, installer le hamac entre deux arbres, porter le matériel de cuisine à la table de pique-nique, mettre les glacières et l’eau potable à l’ombre constituent les travaux de base en camping. On retrouve les gestes qui n’ont pas été faits depuis 9 ou 10 mois. C’est à ce stade qu’on constate parfois les oublis… Le pain pour trois jours resté au congélateur, le couscous pour le souper… Mieux vaut prévoir toujours un peu plus. Rien de tel, cette fois-ci!

Invitées surprises

Après tout ce branle-bas de combat, les mouches noires font leur apparition au moment où nous allions prendre un bain et nous reposer. On court à l’eau, puis on se sèche rapidement. L’heure est au pantalon et chemise à manches longues, bas longs, casquette et filet anti-moustiques à proximité. Plus quelques gouttes de chasse-moustiques-mouches aux endroits stratégiques: poignets, arrière des oreilles, cou, tempes, histoire d’éviter le plus possible d’avoir à mettre le filet sur la tête. Son heure arrivera bien assez tôt… quand viendra le temps de la préparation du souper!

En allumant un feu de camp, on s’assure que les mouches seront tenues minimalement à distance pendant que nous dégusterons notre repas. Au soleil couchant, direction la plage pour profiter de la lumière mordorée sur l’eau et le rivage, et de l’horizon dégagé vers le sud du plan d’eau. Les mouches noires sont allées se coucher, tandis que les grenouilles se réveillent, entamant un chant choral qui durera presque toute la nuit. Des huards nous offriront aussi un concert exceptionnel durant nos deux nuits en camping, alors qu’un pic-bois nous servira de réveille-matin.

Nous passerons les deux jours suivants à profiter du paysage, des oiseaux virevoltant dans le ciel, des canards amerrissant comme un hydravion sous nos yeux. Nous pagayerons gentiment; nous nous baignerons à répétition; nous préparerons de succulents repas, un verre de bon vin en main; nous ferons quelques séances de lecture en hamac ou sur une roche au bord de l’eau… Magique!

Séance de lecture sur une roche au bord de l’eau… Magique! Photo: Anne Pélouas

Randonnée sur les hauteurs du réservoir

Pas question cependant d’abandonner notre activité de prédilection: la marche. Notre site de camping est à un site stratégique pour ce faire. Même si le parc régional est surtout le paradis des canoteurs, kayakistes et planchistes à pagaie, il compte aussi 25 km de sentiers pédestres en forêt, accessibles sur les rives ou sur l’île de la Perdrix Blanche.

Un matin, nous voilà parties de notre camping vers l’ouest en longeant la rive. Après avoir exploré une baie profonde se clôturant par une rivière sinueuse, nous abordons sur la berge. Un panonceau discret indique un sentier de randonnée. On troque les sandales pour les bottes de marche, le short pour le pantalon long, la camisole pour la chemise à manches longues et grand bien nous fasse, car les mouches noires nous attendent au tournant du sentier des Falaises, une boucle de 4,2 km grimpant dans une forêt aux allures de sauna. La casquette servira d’éventail et de repousse-mouches, mais pas question de faire de grandes pauses. À un rythme soutenu, nous avalerons la centaine de mètres de dénivelé qui mène à un joli point de vue sur le réservoir. On redescendra à flanc de colline, toujours au pas de course, passant entre de grosses roches, au pied de falaises, avant de rejoindre un large sentier, puis nos kayaks… et nos maillots de bain.

Du haut du sentier des Falaises. Photo: Anne Pélouas

Le lendemain, après avoir démonté le campement et rempli nos kayaks, nous ferons une nouvelle pause sur l’île de la Perdrix Blanche, pour explorer une partie de son sentier linéaire. Il court sur 8,2 km, presque du nord au sud de l’île, dans une série de forêts anciennes de cèdres et de feuillus. Nous nous contenterons de la partie nord. Le sentier y grimpe passablement dans une forêt à la canopée haute jusqu’à redescendre en fin de parcours avec une vue sur l’eau, à l’est de l’île. Tout au long du parcours aller et retour, on se surprendra à attendre l’arrivée des mouches noires. Même heure que la veille, même température, mêmes vêtements, pas l’ombre de ces insectes piqueurs… Miracle!

Il ne se transformera en mirage qu’à notre retour à l’accueil du secteur Kilby, quand viendra le temps du déchargement des kayaks, du transport à l’auto et du chargement des embarcations sur son toit. Tiens, tiens, les voilà de retour… ce qui nous poussera toutes affaires cessantes à une dernière baignade avant de reprendre la route.

Photo: Anne Pélouas

Préparation au camping, canot-camping, kayak-camping

Une première sortie en camping impose toujours une période de rodage. Il faut retrouver ses repères dans le rangement du matériel de plein air et c’est ainsi qu’on constate les erreurs faites en fin d’automne: le sac de couchage d’un côté, la tente de l’autre; les casseroles de camping d’un côté, le brûleur de l’autre, sans compter les vêtements qui servent souvent en toutes saisons comme le polar chaud (lequel restera toutefois cette fois-ci au fond d’un sac). Le casse-tête s’accentue quand on n’a pas bien rangé non plus son matériel pour aller sur l’eau en canot ou kayak: les sacs étanches, la veste de sauvetage, le matériel de sécurité, les lunettes de natation, la serviette de bain…

Après un long temps de préparation à la maison la veille du départ en camping, on se promet de mieux s’organiser au retour pour que la sortie suivante soit plus facile à orchestrer.

Cette fois-ci, rien de grave n’aura été oublié, ni pour naviguer, ni pour camper, ni pour manger et boire, mais tout de même quelques essentiels comme ma casquette préférée et mes gants de vélo, qui m’évitent des ampoules aux mains à force de manier la pagaie. Nul n’est parfait, même si l’on aimerait l’être!