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Garder la forme malgré le confinement

La crise que nous vivons tous impose une extrême prudence, mais l’activité physique demeure essentielle à la santé et au bien-être. À la maison, en quarantaine, comme à proximité en extérieur, elle est plus que jamais recommandée et tous les moyens sont bons. Témoignage personnel et pistes à suivre.

En faux solo ce matin

7h55: un verre d’eau sur la table du salon, en habit mou, j’allume mon ordinateur. Je me branche sur le compte Facebook de Cardio Plein Air. Je jette un œil par la fenêtre: le ciel est bleu, la neige tombée hier étincelle au soleil.

8h: Le Facebook Live commence. Deux entraineuses de cette entreprise québécoise qui offre des séances d’entrainement dans les parcs (annulées pour cause de COVID-19) se présentent à la caméra. Elles sont dehors à deux mètres de distance l’une de l’autre, prêtes pour une séance de 45 minutes de «cardio FIT».

Cindy et Michèle débutent par une série d’exercices d’échauffement (car ce n’est pas le temps de se faire mal), prenant bien soin de préciser que «chacun fasse les choses à son propre rythme». Suivent des exercices diversifiés pour tonifier les muscles des jambes, des bras, des abdos et d’autres pour faire monter le rythme cardiaque. Après dix minutes, j’ai chaud! Cindy a semblé m’entendre. «Ouvrez les fenêtres!» Ça tombe bien: on nous conseille de bien aérer nos maisons par ces temps de virus.

C’est reparti en squats, sauts en hauteur, sauts latéraux, entrecoupés de courtes pauses… «À chacun son rythme», rappelle Michèle. J’ambitionne un peu pour ce qui est de l’intensité, le souffle me manque un peu, les muscles brûlent un peu, j’ai un peu chaud… C’est bon! «N’oubliez pas de boire», dit Cindy avant de suggérer à ceux qui n’ont pas d’élastique pour les exercices suivants de prendre deux boites de conserve dans leurs mains. Je cours à la cuisine, attrape une boite de haricots noirs et une de tomates, une boite pour chaque main. Je suis prête pour les exercices de biceps, triceps, quadriceps et autres muscles dont je ne retiens jamais le nom.

Devant la caméra, mes deux coaches du jour papillonnent en haranguant avec humour les «foules» virtuelles, au milieu des bruits d’oiseaux et de circulation automobile diffuse. C’est bon de les voir, de suivre leurs mouvements et d’imaginer que d’autres que moi participent à la séance. Une forme de communion qui fait du bien à l’âme en ces temps d’appel à la distanciation.

«Notre but est que vous ayez du plaisir à bouger au quotidien», lâche Michèle entre deux exercices pour les fessiers. Quand vient le temps béni des étirements, Cindy invite chacun à «faire du bien à son corps et à son esprit» en s’entrainant ou en faisant un peu de marche ou de course à pied à proximité de chez eux, s’ils ne sont pas en quarantaine. «Bravo, la gang»!

8h45: c’est fini pour aujourd’hui. J’entame ma journée de travail à la maison.

Photo: Deposit

Dehors ou dedans?

Prendre l’air chaque jour n’est pas un luxe, que ce soit par la fenêtre, sur le balcon ou dans le jardin si vous en avez un et que vous êtes parmi les personnes dont le confinement est absolument requis. Dans la situation actuelle, les sorties sont toujours possibles et les recommandations claires: ne pas sortir en groupe, garder ses distances avec tout le monde (au magasin comme dans la rue ou un parc), ne pas s’éloigner de chez soi, ni sortir trop longtemps, à moins d’obligation. Le principe de précaution s’applique ici pour soi comme par mesure de protection pour les autres.

Il inclut de ne pas se mettre en danger de blessures à la maison comme à l’extérieur pour ne pas risquer de se retrouver à une urgence d’hôpital. Exit donc les inconscients qui, trop contents de ne pas payer, sont allés braver les fermetures de stations de ski alpin pour monter en randonnée alpine et redescendre sur les pistes désertes! Le principe de précaution devrait inciter les amateurs de plein air à la modération extrême. «Limitez vos déplacements et faites de la rando de proximité», suggère Patrick Auger, de l’entreprise écotouristique lanaudoise Kilomètre. Une bonne marche quotidienne de 30 minutes à une heure ou un petit jogging autour du pâté de maisons, de votre parc de quartier, sur la route d’un lac ou une piste cyclable si vous êtes à la campagne fera l’affaire. 

Photo: Unsplash

Vous ne pouvez pas sortir?

Utilisez les gestes du quotidien pour faire des étirements ou des exercices de souplesse, imprimez une liste d’exercices à faire (vous n’aurez que l’embarras du choix sur Internet) ou participez à une classe virtuelle, à heure fixe chaque jour, nettement plus efficace pour votre motivation.

Vous gardez des enfants? Pourquoi ne pas les entrainer dans votre séance d’exercices virtuels? Plusieurs programmes sont d’ailleurs spécifiquement destinés aux familles. Profitez-en.

La méthode Vadeboncoeur

Dans L’Actualité, l’urgentologue de l’Institut de cardiologie de Montréal Alain Vadeboncoeur racontait en novembre 2018 comment il avait inventé le jogging intérieur, une façon de faire du sport sans sortir de chez soi et en ne faisant pratiquement que des tâches ménagères. Il vide le lave-vaisselle en se tenant sur une jambe, ramasse de la même manière le vomi de son vieux chat ou chaque chaussette sale qui traine à terre, court sur une jambe ou sur deux à travers sa maison, monte et descend des escaliers. En fin de compte, il a calculé faire 7500 pas en une heure, sans compter la force musculaire et la souplesse retrouvées.

5 sites et réseaux sociaux pour vous inspirer

  • Sur le site de la FADOQ, on trouve 15 exercices faciles à faire pour «garder la forme dans le confort de votre foyer».
  • mongymenligne.com, entreprise québécoise, a opéré un «grand débrouillage» de sa plateforme d’entrainement par vidéo offrant différents programmes de 20 à 60 minutes, allant de la détente à la musculation, de niveau débutant, intermédiaire et avancé. C’est simple et bien fait.
  • Cardio Plein Air diffuse ses vidéos d’entrainement tous les jours à partir de 8h sur sa page Facebook, sur Instagram et YouTube. Les séances durent de 30 à 45 minutes.
  • La Presse rapportait il y a quelques jours des initiatives de studios de yoga québécois, comme Modo Yoga Montréal, qui diffuse chaque jour huit de ses classes gratuitement sur Instagram Live. Le Yoga Club du quartier Rosemont, à Montréal, propose pour sa part sur son site un programme de «14 jours de self-care à la maison». Les capsules vidéo de 30 minutes mêlent entrainement et postures de yoga. Plutôt intense!

3 applications gratuites

Pour petits et grands

L’organisme pancanadien ParticipAction, qui a pour mandat d’inciter petits et grands à faire de l’exercice, a développé récemment une application gratuite fort intéressante et ludique pour «faire bouger le monde». Elle s’adresse autant aux habitués de salles d’entrainement qu’aux novices en matière d’activités physiques. On y propose à chacun de faire le suivi de ses minutes d’activité en fonction d’un objectif personnel. Vidéos, conseils et articles motivants sont fournis et on peut même gagner des prix hebdomadaires, mensuels et trimestriels, une autre source de motivation pour tous les âges!

Rapide et efficace

7 (Seven) est une application plutôt sympathique à utiliser. On vous y propose, avec l’aide d’un entraineur virtuel, de prendre sept minutes par jour, à l’heure de votre choix, pour réaliser 13 exercices d’intensité moyenne à forte (abdos, sauts, flexions, extensions…) sans équipement nécessaire, en séances de 30 secondes chacune, entrecoupées de pauses de 10 secondes. Vous choisissez l’intensité voulue et l’application fait (presque) le reste! Attention: l’application est gratuite pour une semaine, mais le renouvellement payant est ensuite automatique, et ce, pour un mois. Pensez à l’annuler le septième jour si vous ne voulez pas payer!

Pour tous les goûts

La compagnie Nike propose une application gratuite facile d’utilisation, offrant de très sérieux entrainements de toutes sortes et de tous niveaux d’intensité, par tranches de 15 à 30 minutes.

Duo ski-spa dans les Cantons-de-l’Est

Pour passer du bon temps dans les Cantons-de-l’Est, rien de tel que de combiner une journée de ski alpin à Owl’s Head avec quelques heures de détente au Spa Bolton.

Owl’s Head, entre tradition et renouveau 

Sur la route qui mène à Mansonville, dans le canton de Potton, la belle montagne en met plein la vue. Elle n’a pas plus changé que la campagne alentour, bucolique à souhait, même dans son manteau blanc. Pourtant, à l’arrivée dans le stationnement de la station de ski alpin, on ne reconnait plus trop le pied de la montagne.

Un groupe d’investisseurs (locaux ou amoureux de la région) a racheté la station de ski, le golf et la marina d’Owl’s Head en 2018, avec l’ambition de donner un petit coup de jeune à l’ensemble. Quelque 25 millions de dollars ont déjà été investis depuis pour rénover les infrastructures du golf et celles de la station de ski. Un plan décennal de 160 millions de dollars prévoit d’aller plus loin avec notamment un projet immobilier d’unités d’hébergement et d’hôtel. L’objectif est de faire d’Owl’s Head un milieu de villégiature ou de vie au quotidien.

Au bas des pistes, le vieux chalet d’accueil a été particulièrement choyé. Rénové avec goût, il conserve quelques éléments de son ancienne structure, mais dans un design contemporain, autant au rez-de-chaussée (où se trouve une cafétéria, un bistro, une boutique, un service de location d’équipements et la billetterie) qu’à l’étage, réservé à l’hébergement. Baptisé MTN HAUS, le nouveau «chalet ski» offre ainsi une formule intéressante d’hébergement en ski in, ski out pour éviter les déplacements avant comme après une bonne journée sportive. Les dix suites pour quatre à six personnes ont un petit air d’hôtel-boutique, avec vue sur la montagne pour plusieurs d’entre elles.

Photo: Facebook Owl's Head Ski & Golf

Du ski à son meilleur 

Côté ski, on n’a pas non plus lésiné sur les moyens. En ces temps de changements climatiques, la qualité de l’enneigement artificiel des pistes est un enjeu de taille. «Plus de 80% du domaine skiable est enneigé à l’aide de canons», me confiait en février dernier François Leduc, directeur des ventes et du marketing pour Destination Owl’s Head, affirmant que la qualité de la neige était au rendez-vous grâce à de nouveaux équipements à la fine pointe de la technologie.

J’ai pu tester la chose in situ, skis aux pieds, il y a quelques semaines, alors que les chutes de neige naturelle se faisaient rares dans la région. Et c’est vrai, la neige artificielle «made in Owl’s Head» est si réussie que je n’aurais même pas remarqué la différence avec de la neige naturelle si on ne me l’avait pas dit!

Pour le reste, la station d’antan garde son ambiance familiale (avec des billets à prix raisonnables) et offre le même terrain de jeu qu’auparavant: 125 acres avec 540 mètres de dénivelé, 50 pistes pour tous niveaux, cinq remontées mécaniques (un télésiège double et quatre quadruples, dont un débrayable et un avec un nouveau tapis d’embarquement), plus un tapis magique pour faciliter les cours d’initiation.

Ce qu’on aime par-dessus tout? Skier du sommet, à 753 mètres d’altitude, en ayant une vue incroyable sur le lac Memphrémagog.

Photo: Facebook Owl's Head Ski & Golf

Les bons plans:

  • Promo 25$, pour les achats en ligne de billets pour certains mardis et mercredis, les derniers étant entre le 16 et le 20 mars; abonnement de saison en semaine pour un groupe de quatre.
  • Nouvelle pour la saison 2019-2020, la carte L’EST GO a connu un engouement certain avec plus de 3000 cartes vendues. Elles offrent deux à huit billets quotidiens pour 55$ à 60$ le billet, utilisable dans les quatre stations des Cantons-de-l’Est: Mont-Orford, Mont Sutton, Bromont et Owl’s Head. Il est encore possible d’en acheter, d’autant que les billets seront aussi valables pour la saison prochaine de ski. Le truc des pros: décider où l’on va en fonction de la météo et de l’état de la neige dans les stations participantes.

Le Spa Bolton s’agrandit

Sur la route du retour d’Owl’s Head, vers le nord de l’Estrie, le Spa Bolton offre une occasion en or de finir un week-end en beauté.

Installé au pied des chutes de la rivière Missisquoi, le spa nordique (avec soins et massages) existe depuis 2001, mais il est en constante évolution. J’ai pu le constater lors de ma deuxième visite en dix ans sur place.

Dès l’entrée, il y a du nouveau, avec une rangée de mini-yourtes aménagées au-dessus de la rivière pour les massages. Pour l’expérience thermale, l’établissement disposait déjà de deux saunas secs, d’un bain vapeur à l’eucalyptus, de bains extérieurs et de lieux de détente dans des yourtes chauffées.

Photo: Facebook Spa Bolton

Sur le terrain, un nouveau bâtiment accueille désormais une superbe salle de relaxation, avec terrasse donnant sur la rivière, tout comme le troisième sauna sec du site et un autre bain thermal extérieur dans lequel on peut vivre une originale expérience de luminothérapie. Aux valeureux, on suggère après une séance en sauna d’aller plonger dans la rivière glaciale ou du moins de s’y asperger d’un peu d’eau, tout en admirant les chutes Missisquoi.

Bons plans:

  • Le mini-massage de 15 minutes à 20$ pour dénouer un nœud ou deux.
  • Les «doux matins parents-enfants»

Ailleurs au Québec

Le Fat Rendez-vous au Massif

Le 21 mars, au Massif de Charlevoix, aura lieu la 4e édition du Fat Rendez-vous en collaboration avec Vélocharlevoix.

Le fatbike sera à l’honneur dans une formule récréative en deux forfaits: La Totale, comprenant quatre circuits différents en activité guidée, et le Fat Luge, pour expérimenter un circuit de fatbike à la base de la montagne, avec cabane à sucre, et accès à la piste de luge de la station. Il faut avoir son propre fatbike ou l’avoir loué ailleurs, car il n’y a pas de location sur place.

De nouvelles pistes à Mont-Tremblant

La Station Mont-Tremblant annonçait cette semaine un investissement de 8,8 millions de dollars visant notamment l’agrandissement de son domaine skiable pour la saison 2021-2022, avec huit nouvelles pistes qui seront ouvertes à partir d’un sommet nommé Timber. Une zone pour débutants sera également aménagée à la base du Versant Soleil pour la saison prochaine.

Trésors d’hiver sur La Pointe de la Gaspésie

La Gaspésie est bien vivante en hiver et c’est l’une des plus belles régions du Québec où pratiquer des activités de plein air durant la saison froide, particulièrement entre Percé et Gaspé. La bonne nouvelle? L’hiver s’étire au moins jusqu’à la fin avril! 

La Pointe de la Gaspésie est souvent qualifiée de «bout du monde». Le golfe du Saint-Laurent et ses baies sont omniprésents dans le paysage. On peut les admirer en montagne lorsqu’on s’adonne au ski de fond, à la raquette, au ski hok, au ski hors-piste ou au fatbike. Bienvenue au paradis hivernal!

Direction Percé

Célèbre à cause de son rocher, Percé, le village qui déborde de touristes en été, est plutôt endormi en hiver. Quant au rocher, il est au moins aussi beau, sinon plus beau l’hiver, au milieu des glaces qui recouvrent le secteur.

Pour l’apprécier davantage, il faut monter sur les hauteurs, découvrir ce fameux Géoparc de Percé, labellisé par l’UNESCO en raison notamment de sa géologie particulière. Ouvert à l’année, il offre plusieurs sentiers hivernaux et est le point de ralliement pour la raquette ou le ski hok (hybride ski-raquette). On peut ainsi se rendre à la célèbre plateforme vitrée suspendue dans les airs via le sentier des Arpenteurs, puis celui des Belvédères. Le panorama s’étend du village au rocher Percé, à l’île Bonaventure, puis au grand golfe à la surface changeante au gré des marées, des vents et de la température.

Ouvert à l’année, le Géoparc de Percé offre plusieurs sentiers hivernaux et est le point de ralliement pour la raquette ou le ski hok (hybride ski-raquette). Photo: Anne Pélouas

Un peu plus au nord, un secteur moins connu du Géoparc est accessible à partir d’un stationnement sur la route 132, face au pic de l’Aurore. Celui-ci plonge littéralement dans la mer. On comprend que les grimpeurs l’aient adopté! C’est aussi l’une des attractions visuelles de la randonnée qui débute de l’autre côté de la route. Le chemin d’accès au sommet du mont Blanc, sur lequel trône une tour de télécommunication, sert de point de départ. On vire ensuite à droite sur le sentier de la Grande Coupe.

Au premier belvédère du sentier de la Grande Coupe, dans le Géoparc de Percé, on est ébloui par la vue sur le pic de l’Aurore et le golfe du Saint-Laurent. Photo: Anne Pélouas

Un joli parcours en forêt vous hisse au-dessus d’impressionnantes falaises aperçues plus tôt depuis la route. Des cascades gelées s’y accrochent, offrant un terrain de jeu de prédilection aux amateurs d’escalade de glace. À pied, on parvient plutôt à un premier belvédère qui surplombe le pic de l’Aurore, avec les trois butons des Demoiselles à droite et le majestueux rocher Percé posé sur les glaces.

Un peu plus loin, on rejoint un autre belvédère – celui du Barachois – offrant un nouveau point de vue plein nord, avec la magnifique anse de Coin-du-Banc à nos pieds, la pointe Saint-Pierre et, en fond de décor, au loin, celle du parc national Forillon. Tout près de nous, une énorme crevasse coupe la montagne en deux, et mieux vaut l’admirer de la passerelle prévue à cet effet pour ne pas avoir le vertige. C’est un des sites majeurs du Géoparc.

Au retour, on peut monter au sommet du mont Blanc pour profiter cette fois d’une vue sur les montagnes de l’arrière-pays, dont le mont Puddingstone, l’un des plus hauts sommets de la Gaspésie. Même la baie des Chaleurs se dévoile au loin!

Direction Coin-du-Banc

Coin-du-Banc, au nord de Percé, est un hameau situé en bordure d’une plage qui s’étire en longueur, avec une immense lagune intérieure, très appréciée des ornithologues en dehors de l’hiver.

Le Camp de base de Coin-du-Banc, une vieille auberge de charme qui appartient à un jeune couple de passionnés de plein air. Photo: Anne Pélouas

Le Camp de base de Coin-du-Banc porte bien son nom. Cette vieille auberge de charme appartient à un jeune couple de passionnés de plein air qui ne demandent qu’à partager leurs connaissances.

Imaginez-vous glisser sur la neige au coucher du soleil! Photo: Anne Pélouas

Vélo de montagne, course en sentier, planche à pagaie font partie de leur quotidien les trois quarts de l’année et l’hiver, ils tracent une piste de ski de fond «éphémère» sur la plage et dans la lagune. Imaginez-vous glisser sur la neige au coucher du soleil! Jean-François accompagne aussi des clients en raquettes et ski hok au Géoparc, ou les initie à l’escalade de glace. Près de l’auberge, une piste cyclable est aussi praticable en fatbike, quand la neige est assez dure.

Le lever du soleil sur la baie à Coin du Banc. Magnifique! Photo: Anne Pélouas

Le plein d’activités à Gaspé 

En remontant vers Gaspé, passez par la route Haldimand, du nom de l’une des plus belles plages de la Gaspésie: cinq kilomètres de long et, la plupart du temps, en hiver, on peut facilement y marcher ou faire de la raquette.

La plage Haldimand, belle en été et en hiver! Photo: Anne Pélouas

Bobby Cotton adore pour sa part s’y balader en fatbike ou en ski de fond. Il a construit en bordure de la baie de la rivière Saint-Jean huit Chalets du bout du monde à partir desquels la marche à pied ou en raquettes au bord de l’eau ou sur les glaces est un vrai bonheur quand le soleil brille. Vélos, kayaks et raquettes sont disponibles gratuitement avec la location.

Vélos, kayaks et raquettes sont disponibles gratuitement avec la location d'un chalet du bout du monde. Photo: Anne Pélouas

Aussi adepte de vélo de montagne, Bobby a créé avec un petit groupe de passionnés les Sentiers du bout du monde, un organisme qui développe des pistes de vélo de montagne également accessibles en raquettes ou en fatbike.

L'endroit est magnifique pour faire de la raquette. Photo: Anne Pélouas

Pour la première fois cet hiver, ils ont ouvert un circuit de 30 km de fatbike à deux pas du centre-ville de Gaspé, au pied de la station de ski alpin locale, celle du Mont-Béchervaise. Le parcours en forêt – baptisé piste «Zen» – n’est pas très difficile, mais apporte son lot d’adrénaline quand il faut «négocier», en dérapages plus ou moins contrôlés, les nombreux virages en lacet!

Photo: Anne Pélouas

Ski hors-piste ou raquette au mont Pesaq 

Un autre site développé par des passionnés de ski hors-piste comme Bobby: le mont Pesaq, situé à quelques kilomètres à peine de Gaspé.

L’OBNL Ski Hors-Piste Gaspé a bien travaillé pour négocier l’utilisation de la montagne avec la municipalité et un propriétaire privé, puis pour aménager minimalement des corridors de descente. L’hiver dernier, quelque 1200 passages y ont été enregistrés. Au programme: un dénivelé de 250 mètres avec 30 à 50 degrés de pente et des «sauts» de roche au sommet pour les experts. Onze couloirs de ski hors-piste en sous-bois comblent les amateurs de sensations fortes.

À défaut d’être un bon skieur, on peut toujours monter au sommet en raquettes, se réchauffer et profiter de la vue depuis un chalet construit récemment, avant de redescendre par un joli sentier aménagé à flanc de montagne.

Le mont Pesaq est un formidable nouveau terrain de jeu pour amateurs de ski hors piste aux portes de Gaspé. Photo: Francis Valiquet.

Direction Forillon 

Du centre-ville de Gaspé, il faut traverser sa baie profonde côté nord pour rejoindre la «vraie» Pointe de la Gaspésie, longer un peu la baie vers l’est, puis couper à travers la péninsule pour aborder sa face nordique. Tout près du village de L’Anse-au-Griffon se trouve l’entrée des sentiers de ski de fond, raquette et fatbike de la vallée de L’Anse-au-Griffon. Nous sommes dans le parc national Forillon, malheureusement fermé en hiver depuis 2012, pour cause de compressions budgétaires à Ottawa.

Ce charmant chalet de bois baptisé Le Répi Nord offre une halte sur la première boucle de 9 km. Photo: Anne Pélouas

En Gaspésie comme ailleurs, on espère bien que le 50e anniversaire du parc, cette année, sera l’occasion d’une réouverture prochaine en hiver. En attendant, c’est un groupe de bénévoles (sous la houlette aujourd’hui du Centre culturel Le Griffon) qui gère ce beau sentier du parc depuis 2013. Sans grande difficulté (sauf pour une boucle de 3 km pour experts), la piste de ski de fond propose un circuit nord-sud de 35 km en trois autres boucles débouchant quasiment sur la baie de Gaspé. En chemin, il longe peu ou prou une rivière joliment gelée, presque toujours en forêt, et un charmant chalet de bois baptisé Le Répi Nord, qui offre une halte sur la première boucle de 9 km. Qu’il fasse froid ou qu’il vente dans la région de Gaspé, ce sentier est quant à lui toujours bien à l’abri, y compris pour la raquette et le fatbike, deux activités proposées pour la première fois cet hiver sur des pistes aménagées à cet effet. Une preuve de plus que ça bouge en Gaspésie l’hiver!

Vincent Malouin profite de sa retraite pour faire œuvre utile: gérer et entretenir 35 km de pistes de ski de fond dans la vallée de l’Anse au Griffon. Le parc de Forillon n’est pas si fermé que ça en hiver! Photo: Anne Pélouas

Mes bonnes adresses sur La Pointe:

  • Camp de base de Coin-du-Banc: une auberge familiale vouée au plein air qui offrira des dortoirs dès cet été, en plus de ses quelques chambres.
  • Auberge sous les arbres: un cocon pour poser ses deux oreilles sur l’oreiller; une oasis de chaleur humaine.
  • Chalets du bout du monde: des hébergements de choix face à la mer.
  • Le Brise-Bise: une institution à Gaspé! Dans ce resto-bar-lieu culturel, on mange le meilleur de la Gaspésie.
  • Microdistillerie O’Dwyer: rien de tel qu’un gin à l’accent gaspésien comme le Radoune pour se réchauffer les entrailles après une bonne journée en plein air.

Via ferrata en raquettes dans Charlevoix

Grimper en raquettes, suivre une via ferrata et redescendre en rappel, puis en glissade au pied des Palissades: c’est le quatuor emballant que propose ce magnifique site de plein air en montagne dans la région de Charlevoix.

Le parc Les Palissades est bien connu des grimpeurs qui escaladent depuis longtemps ses parois de granit de 4 kilomètres de large sur 400 mètres de haut. Cet impressionnant massif qu’on découvre sur la route 170 à 10 kilomètres de Saint-Siméon (en direction du Saguenay–Lac-Saint-Jean) est un vrai petit paradis pour la randonnée, le camping et les amateurs de via ferrata puisqu’il abrite l’une des pionnières du genre au Québec... qui est également accessible en hiver.

Le parcours de via ferrata est aménagé à même une paroi rocheuse, sécurisé par un câble d’acier permanent. On s’y accroche à l’aide d’un harnais muni de deux gros mousquetons, tout en progressant avec ses mains et ses pieds. Voilà une excellente façon de découvrir des paysages autrefois réservés aux adeptes d’escalade tout en fournissant un effort sportif modéré.

Via ferraquette

À partir du chalet d’accueil, au pied de la montagne, on monte en raquettes par le sentier de l’Aigle. Le parcours de 2,5 km en lacet dans la forêt est plus ou moins exigeant selon la quantité de neige tombée dans la région.

La montée en raquettes. Photo: Anne Pélouas

À 250 mètres d’altitude, on n’est pas encore rendu au sommet, mais la vue est déjà splendide sur la vallée glaciaire en contrebas. La rivière Noire s’y écoule en zigzag, encadrée de montagnes et par temps clair, on aperçoit le fleuve Saint-Laurent.

À 250 mètres d'altitude, la vue est déjà splendide. Photo: Anne Pélouas

Il est temps d’enlever ses raquettes pour les fixer sur son sac à dos, de mettre son casque sur la tête et de partir pour une autre aventure, deux mousquetons en mains bien gantées pour s’accrocher au câble du «petit parcours du Faucon», voie écourtée de la via du Faucon «normale».

On progressera de la même manière, pieds sur la roche, sur de mini-marches taillées dans le roc ou d’autres en acier incrustées dans la paroi, mains s’accrochant de même aux aspérités du granit quand elles ne sont pas en train de manier les mousquetons.

La sécurité exige en effet de progresser le long du câble en ayant toujours au moins un des deux mousquetons rattachés à notre harnais de taille qui soit refermé sur ledit câble. Il faut donc sans arrêt ouvrir un mousqueton pour le bloquer plus loin sur le câble, puis faire de même avec le deuxième, ce qui n’est pas chose aisée par temps froid. La beauté de la chose, c’est qu’on peut parfois «s’asseoir» dans son harnais, mains dans les airs, pour profiter du paysage ou se reposer un peu sur une mini-plateforme naturelle.

Certains passages sur roches peuvent être enneigés ou glacés, mais jamais suffisamment pour empêcher d’avancer jusqu’au pont suspendu, dont le passage procure quelques sensations fortes au-dessus du vide, avant d’atteindre la fin du parcours sur les hauteurs.

Notre  courageuse journaliste sur le pont suspendu.

Ceux qui n’ont pas (trop) le vertige choisissent alors la descente en rappel sur corde, assurés par le guide. La technique exige un certain lâcher-prise pour se «jeter» dans le vide, les deux pieds sur la paroi verticale et les mains sur la corde pour contrôler sa descente. Les débuts sont rarement spectaculaires, mais on finit par comprendre qu’avec un peu de souplesse (mentale et physique), on peut s’éloigner de la paroi en poussant sur ses jambes et prendre un peu plus de vitesse pour progresser vers le bas, 70 mètres plus bas.

Une petite frousse avant le début de la descente en rappel.

Les deux pieds dans la neige, on admire alors l’agilité du guide, qui descend à son tour à la vitesse de l’éclair! Il est temps de remettre nos raquettes aux pieds. Un champ de neige s’étend sous nos yeux. L’occasion est trop belle pour ne pas tenter une belle glissade sur les fesses jusqu’à la lisière de la forêt, quitte à avoir un peu de mal pour se remettre ensuite sur ses pattes, dans la neige folle.

Un dernier regard sur la belle paroi et nous voilà remplis de l’allégresse du «devoir» accompli sur le court chemin du retour qui mène par la forêt jusqu’au chalet d’accueil.

Bon à savoir

  • L’activité se décline aussi en via ferraski, avec parcours un peu plus long en skis hors-piste pour grimper plus haut, accrocher ensuite ses skis à son sac à dos, suivre un court parcours de via ferrata, descendre en rappel et finir sur les skis.
  • Les sorties pour la via ferraquette se déroulent tous les samedis jusqu’à fin avril et celles pour la via ferraski, tous les dimanches jusqu’à fin avril.
  • On peut dormir sur place l’hiver, en auberge ou en chalet.

Nouveauté

L’hôtel réputé de La Malbaie, Fairmont Le Manoir Richelieu, vient tout juste d’inaugurer sur son terrain une via ferrata de 500 mètres de long sur la paroi rocheuse faisant face au fleuve Saint-Laurent. L’activité sur la via ferrata «La Charlevoix» est offerte jusqu’au 20 mars, puis à partir du 9 mai. 

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

Agenda

Merci au sympathique alpiniste, grand aventurier et guide émérite François-Guy Thivierge, fondateur d’Aventurex, pour cette expérience hors du commun de via ferraquette.

Raquettes et fondues à Tremblant

Une randonnée en raquettes sur 5 kilomètres, agrémentée d’un bon souper en refuge, c’est possible à Tremblant cet hiver!

Le début de l’aventure n’est pas très sportif, mais combien original… Imaginez-vous avec vos raquettes en main au pied de la télécabine panoramique de la station Tremblant. Il est à peine 16h. Presque tous les skieurs ont dévalé les pentes une dernière fois avant de rentrer au chaud pour la soirée et vous, vous commencez votre activité du «jour» juste avant la tombée de la nuit.

Le groupe de 30 personnes, accompagné de guides de la station Tremblant, monte donc au sommet en télécabine. Chacun profite ainsi de la vue plongeante sur le lac Tremblant et le village piétonnier, qui commence à s’illuminer au pied des pentes de ski alpin.

Photo: Anne Pélouas

Au sommet, c’est le calme presque plat après la tempête humaine qui a déferlé sur les pistes en cette belle journée d’hiver. Les skieurs s’en sont donné à cœur joie, mais seuls ceux qui ferment les pistes sont encore au sommet, à 840 mètres d’altitude. La montagne est à nous!

Il est temps de chausser les raquettes, bien au chaud dans le Grand Manitou, chalet d’accueil du sommet de la station entièrement rénové en 2018. Puis, c’est parti pour une randonnée «apéritive» sur les hauteurs du versant Soleil de la station. Le panorama s’étend jusqu’au lac Supérieur et au parc national du Mont-Tremblant, côté est. Nous descendons gentiment dans la forêt. Le ciel est encore bleu, mais le soleil décline. Il fait froid et les pieds crissent dans la neige.

Nous rejoignons en file indienne la boucle nommée Tour du Timber, non sans avoir traversé plusieurs pistes (désertes) de ski alpin, dont La Franc Sud et L’Algonquin. Notre piste à nous vire alors vers le sud avant de surplomber le beau refuge du Trappeur, tout en bois rond.

Photo: Anne Pélouas

On passe à table

Il est 17h15. De la grande terrasse du refuge qui sert de relais aux skieurs et raquetteurs à midi, avec petit resto, on peut admirer le soleil qui se couche sur le lac Tremblant. Instant magique suivi d’un autre quand on découvre à l’intérieur du refuge les tables dressées pour un souper qui s’annonce mémorable. Le chaleureux feu de foyer, les chandelles et, sur les tables, les plats à fondue au fromage nous attendent. On se croirait en Suisse ou en Savoie française!

On se croirait en Suisse ou en Savoie française! Photo: tremblant.ca

Une soupe bien chaude constitue l’entrée en matière. Le ton monte, joyeux, pendant que les verres se vident et que les estomacs se remplissent. Il est ensuite temps de piquer sa fourchette dans le pain, puis dans le caquelon fumant de gruyère aromatisé, le tout accompagné de saucisses artisanales et d’une bonne salade. Entre deux verres de vin, entre deux séances photos à l’intérieur ou sur la terrasse, on finira le fromage et on passera au dessert: une autre délicieuse fondue, cette fois pleine de bon chocolat, avec des fruits frais à tremper dedans!

Retour en raquettes

20h30: dehors, il fait nuit noire. Ragaillardi par la bonne chère et un brin euphorique après avoir siroté du vin, le groupe se met en branle. Adieu, la chaleur du refuge, bon retour dans la fraîcheur ambiante, mais sous un ciel étoilé.

La lampe frontale allumée, on renfile les raquettes. Les guides sonnent l’heure du départ. Pendant une petite heure, nous descendrons en zigzag dans la forêt. Les arbres résineux sont chargés de neige. À la lampe frontale, leurs ombres font figure de fantômes géants. On se suit en file indienne; on échange à deux, à trois, sur la beauté de la nuit et le plaisir du partage; on éteint un instant sa lampe frontale pour profiter de la noirceur; on se réjouit d’être dehors à l’heure où la majorité des skieurs se préparent à dormir.

21h15: le sentier du Grand Brûlé débouche sur une échappée visuelle. Les lumières du village piéton agressent d’abord un peu avant d’apprivoiser l’œil, à mesure qu’on se rapproche de la place Saint-Bernard, à la base de la station, désertée à cette heure-là. Il faut bien rentrer au bercail, le cœur plein de beaux souvenirs de cette activité vraiment inusitée.

L’activité «souper au refuge» se déroule jusqu’au 27 mars 2020. Certaines dates (à partir du 21 décembre) sont réservées aux participants en raquettes, d’autres à ceux qui veulent expérimenter un transport au refuge à bord d’une dameuse de la station.

Coût de la «randonnée et fondue»: 104$ par adulte (114$ avec location de raquettes). Coût en dameuse: 138$.

Mes bons plans à la station Mont-Tremblant:

  • La Tour des Voyageurs, récemment rénovée: pour l’hébergement au pied des pistes.
  • D-Tours: notamment pour ses tours guidés en fatbike et fatbike électrique.
  • Le Fluide: bar à jus de fruits et légumes, smoothies, toniques vivifiants, soupes et desserts santé… Irrésistible.
  • Le Scandinave Spa: l’un des plus beaux spas nordiques du Québec; passage quasi obligé après une activité de sports d’hiver!
  • L’hébergement à la station, qui donne droit aux premières traces du matin en ski alpin, aux soirées de glisse sur tubes et aux patins gratuits pour aller glisser sur le terrain de la chapelle Saint-Bernard.

Autres activités d’hiver à la station Mont-Tremblant ou à proximité:

  • Ski alpin
  • Ski de fond
  • Raquettes
  • Randonnée alpine
  • Fatbike et fatbike électrique
  • Escalade de glace

Deux événements à venir:

  • La Coupe du monde de ski acrobatique: du 23 au 26 janvier 2020
  • Le Festival Rando Alpine Tremblant: du 7 au 9 février 2020

Merci à la station Tremblant et à la Tour des Voyageurs pour leur aide précieuse à l’organisation de ce séjour en tant que journaliste invitée.