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Le secteur de la Place des Arts avant sa démolition

Projet d’envergure lancé par le maire Jean Drapeau dès 1955, la Place des Arts est inaugurée en septembre 1963. À partir de 1956, la Corporation Sir George-Étienne-Cartier, chargée de réaliser le projet, fait l’acquisition de la majorité des propriétés du secteur, dont 23 bâtiments qui devront être démolis. Voici quelques photos de ce secteur aujourd’hui disparu, tirées de la collection des Archives de la Ville de Montréal.

1- Vue vers l’est, au coin des rues Jeanne-Mance et du Plateau, 1961

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

2- Vue vers l’est du coin des rues Saint-Urbain et de Montigny, 1958.

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

3- Vue vers le nord-est de la rue Saint-Urbain, 1958

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

4- Vue vers le sud-ouest de la rue Jeanne-Mance, 1958. On aperçoit, au centre-gauche de l’image, une église anglicane et, en haut à droite, l’édifice Wilder, sis sur la rue Balmoral.

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

5- Vue vers le sud-est de la rue du Plateau, 1958. On aperçoit la base d’un château d’eau au haut de la photo

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

6- Vue vers le nord-ouest, au coin des rues Ontario Ouest et Saint-Urbain, 1958. On aperçoit le mont Royal en arrière-plan

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

7- Église protestante située sur le côté ouest de la rue Jeanne-Mance, 1958

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

8- Vue vers le sud de la rue Jeanne-Mance, qui à l’époque devient Saint-Georges au sud de Sainte-Catherine, 1958

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

9- Vue vers l’est de commerces situés sur le côté sud de la rue Sainte-Catherine, 1958

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

10- Vue vers l’est de commerces situés sur le côté sud de la rue Sainte-Catherine, 1958

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

11- Édifice du Woodhouse Department Store, situé sur le coin nord-ouest des rues Sainte-Catherine et Saint-Urbain, 1958

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

12- Vue vers le nord de la rue Saint-Urbain, 1960. Du côté est de la rue, on aperçoit les entrées des rues de Montigny et Joséphine, de même que l’édifice de la Bell Telephone Company au coin de la rue Ontario Ouest

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

13- Début des travaux de démolition de l’Académie commerciale catholique de Montréal, aussi appelée l’Académie du Plateau, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

14- Immeubles en cours de démolition sur les rues du Plateau et Winning, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

15- Travaux de démolition de bâtiments sur les rues du Plateau et Winning, 1960. On aperçoit l’édifice Caron en arrière-plan, situé sur la rue de Bleury

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

16- Travaux de démolition de bâtiments sur les rues du Plateau et Winning, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

17- Vue vers le nord-ouest de la rue Saint-Urbain, entre Sainte-Catherine et Ontario Ouest, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

18- Enseignes de commerces situés au coin des rues de Bleury et Sainte-Catherine, dont celles du cinéma Alouette, du restaurant Place des Arts et du Beaver Cafe, 1961

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

19- Travaux de démolition du toit d’un immeuble situé au coin des rues Winning et du Plateau, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

20- Travaux de démolition d’un immeuble situé au coin des rues Winning et du Plateau, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

21- Façade de la chapelle Dominique-Savio, située sur le côté nord de la rue Sainte-Catherine, entre les rues Jeanne-Mance et Saint-Urbain, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

22- Façades de résidences et du garage Steve’s Auto Repair situés sur le côté ouest de la rue Saint-Urbain, entre les rues Ontario ouest et Saint-Catherine, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

23- Étape de démolition d’un bâtiment au coin des rues Winning et du Plateau, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

24- Vue aérienne oblique, vers le sud, du site de la future Place des Arts, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

25- Chœur de la chapelle Dominique-Savio, aussi appelée oratoire Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, en cours de démolition, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

26- Hommes qui travaillent à la démolition du bâtiment situé sur le côté est de la rue Jeanne-Mance, au coin de la ruelle Alcide, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

27- Vue vers le nord. Au premier plan, la rue Sainte-Catherine et l’édifice du Woodhouse Department Store, situé sur le coin nord-ouest de la rue Saint-Urbain, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

28- Côté nord de la rue Sainte-Catherine, après la démolition de la chapelle Dominique-Savio, 1960

Photo: Florent Charbonneau, Archives de la Ville de Montréal

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Che Malambo : la danse argentine qui conquiert le monde

Quand le chorégraphe Gilles Brinas a découvert le malambo, il est immédiatement tombé en amour. C’est ainsi qu’il a créé Che Malambo contre vents et marées, une troupe qui fait depuis 2007 le tour du monde afin de faire découvrir cette danse traditionnelle d’Amérique du Sud rythmée et sensuelle.

On dit que le malambo a été créé par des esclaves péruviens au 17e siècle avant d’être adopté par les cowboys argentins. Cette danse folklorique traditionnelle qui jumèle claquette et ballet est issue de la tradition des gauchos, soit des gardiens de troupeaux. Voilà pourquoi le malambo est depuis toujours une danse exclusivement masculine où les hommes s’affrontent et se défient en battant la mesure avec de gros tambours, des lassos munis de boules en bois et le bruit de leurs pieds qui frappent sur le sol. Et ce n’est pas tout: pour le rythme, on s’inspire du galop des chevaux, ce qui rappelle le travail de ces paysans d’Amérique du Sud. À cette danse brute, les hommes ajoutent parfois aussi leurs voix dans un chant primitif et senti.

Au fil du temps, le malambo est devenu une danse qui, à travers le combat raffiné des corps masculins qui se mesurent l’un à l’autre, la tête haute et le regard fier, est une célébration du corps en quête de dépassement.

De l’Argentine, le tango est bien connu, mais on dit souvent du malambo qu’elle est la deuxième danse du pays. Et même si elles sont bien différentes, les deux danses sont certainement aussi sensuelles l’une que l’autre. D’ailleurs, de par ce côté sensuel qu’il dégage, le malambo a longtemps été interdit, et ce, encore jusqu’à récemment. En effet, plusieurs qualifiaient d’indécente cette danse qui laisse parler le corps.

Le malambo a aussi longtemps été critiqué parce qu’il était associé aux paysans et jugé comme étant folklorique par les milieux culturels privilégiés de la capitale de l’Argentine, Buenos Aires.

Tomber en amour avec le malambo

Et pourtant, en 1972, quand il a vu un spectacle de malambo pour la première fois, le danseur et chorégraphe français Gilles Brinas est tombé en amour. Des années plus tard, en 2004, il s’est mis en tête de faire découvrir cette danse méconnue et puissante. L’idée était folle et plusieurs ont tenté de le décourager, justement parce que cette danse de paysans était mal vue et était jugée comme inintéressante, mais le chorégraphe a persévéré. À l’époque, étant donné que les danseurs de malambo n’étaient pas nécessairement fiers de leur art trop souvent dénigré, Gilles Brinas a dû travailler fort pour monter sa troupe. Certains des danseurs qu’il a engagés étaient vendeurs ambulants dans la rue et n’auraient pu alors rêver de faire carrière grâce à leur danse.

Pourtant, des années plus tard, le pari est remporté et le spectacle de Che Malambo a réussi à donner à cette danse paysanne un souffle contemporain en célébrant de façon moderne une tradition d’Amérique du Sud. Ainsi, les 14 danseurs de la troupe récoltent aujourd’hui et depuis des années les applaudissements des foules du monde entier. De Paris à New York, de Londres à Berlin, le public peut maintenant découvrir cette danse intense, mystérieuse, précise et sensuelle qu’est le malambo.

Et désormais, cet art autrefois sévèrement jugé séduit même les Argentins, jusque dans la capitale. Comme si ces derniers avaient finalement redécouvert une partie de leur folklore. On pourrait même penser que le malambo suit le même mouvement que le tango, passé des bas-fonds argentins à la reconnaissance de l’UNESCO.

Bonne nouvelle : le 7 février, la troupe argentine est de passage à la Place des Arts de Montréal avec ses tambours, ses lassos et toute son énergie afin de faire découvrir au public québécois toute la puissance du malambo.

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Che Malambo, au milieu de sa tournée mondiale, s’arrêtera à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal le 7 février 2020.

Lagrime di San Pietro : une œuvre qui traverse les siècles

On raconte que l’apôtre saint Pierre, après avoir désavoué Jésus-Christ, a été accablé de remords. Mais de toute noirceur peut jaillir la lumière et, de passage à Montréal le 30 janvier, le spectacle de chant choral Lagrime di San Pietro par le Los Angeles Master Chorale en est la preuve. Au fil des siècles, la peine de saint Pierre s’est transformée en inspiration et en performance émouvante.

Les quatre évangiles rapportent qu’après l’arrestation de Jésus, qui le mènera à la crucifixion, l’apôtre Pierre, par crainte d’être lui aussi mené à la mort, nia trois fois plutôt qu’une avoir eu une relation avec ce dernier. Mais aussitôt, on dit qu’il pleura amèrement devant sa propre trahison.

Plus de 1500 ans plus tard, la douleur et la peine de l’apôtre ont inspiré Luigi Tansillo, un poète italien qui a vécu de 1510 à 1568 et qui a composé un texte décrivant les émotions de saint Pierre à la suite de son désaveu. De son côté, en 1594, Roland de Lassus, un compositeur italien prolifique, a greffé sa musique à ces mots poignants. Ainsi, l’œuvre est constituée de 21 pièces, des madrigaux spirituels, qui décrivent les sentiments de saint Pierre. À l’époque, le compositeur était souffrant et savait que cette œuvre était sa dernière. L’imminence de sa mort a probablement contribué à charger sa composition d’émotions. Résultat : une œuvre qui a transcendé les époques, connue sous le nom de Lagrime di San Pietro, ou Les larmes de saint Pierre.

Photo: The Los Angeles Master Chorale/Tao Ruspoli.

De saint Pierre jusqu’à aujourd’hui

Plus de 400 ans plus tard, c’est au tour du metteur en scène américain Peter Sellars d’être inspiré par l’œuvre. Réputé dans le monde de l’opéra, ce dernier s’amuse donc avec le Lagrime à travers un regard contemporain et propose une allégorie qui suggère qu’en acceptant nos responsabilités, il est possible de construire un avenir meilleur.

Pour interpréter ce message : le Los Angeles Master Chorale, fondé en 1964 et composé de 21 chanteurs qui bougent au rythme de leur musique et qui sont appuyés d’effets de lumière. Ainsi, dans une interprétation a capella, ils reprennent à leur façon pendant 75 minutes ce qui est considéré comme un chef-d’œuvre de la Renaissance.

Le spectacle, qui rend hommage à un art ancien et spirituel, est acclamé à travers le monde et le journal The Guardian, à Londres, a décrit la performance comme étant « immaculée ».

Aujourd’hui, grâce à des artistes contemporains et aux voix de ce chœur, des sentiments négatifs que sont la douleur, la peine et la culpabilité jaillit une lumière. « Le spectacle que nous donnons sous la direction de Peter Sellars me passionne parce qu’il réussit à sublimer un sentiment profondément laid. Explorer nos zones d’ombre et nos plus noires pulsions, ça a toujours été un rôle des grandes œuvres, et celle-ci y arrive de façon magistrale », explique Anna Schubert, soprano pour Lagrime di San Pietro.

La trahison de saint Pierre au début de notre ère, les poèmes de Luigi Tansillo et la musique de Roland de Lassus créés au 16e siècle, puis la mise en scène actuelle imaginée par Peter Sellars… Nul doute : le Lagrime di San Pietro, qui sera bientôt de passage à Montréal, est une véritable œuvre d’art créée à plusieurs mains qui a su traverser les époques. Et c’est certainement un moment d’arrêt et de recueillement hors du temps que propose grâce à ce spectacle la Maison symphonique le 30 janvier prochain.

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Lagrime de San Pietro, au milieu de sa tournée mondiale, s’arrêtera à la Maison symphonique de la Place des Arts de Montréal le 30 janvier 2020.

We Shall Overcome: hommage à Martin Luther King

Le fameux «I Have a Dream» de Martin Luther King est connu à travers le monde, mais qui connait vraiment l’histoire, les batailles et les victoires de l’homme et de ceux qu’il défendait? En pleine tournée nord-américaine, le spectacle We Shall Overcome s’arrête à la Place des Arts de Montréal le 16 janvier et présente, en musique, la vie de celui qui s’est battu pour la reconnaissance des droits des Noirs.

Le 28 août 1963, avec son discours « I Have a Dream » prononcé à Washington devant 250 000 personnes, Martin Luther King a marqué l’histoire. Mais à l’époque, cela faisait déjà plusieurs années que ce fils de pasteur né à Atlanta en 1929 se battait pacifiquement pour une plus grande justice.

Déjà, jeune adulte, Martin Luther King étudie la sociologie et souhaite une transformation de la société dans laquelle il vit. Mais c’est en 1955 que ses actions publiques débutent alors qu’il se sert de ses talents d’orateur à la suite de l’arrestation de Rosa Parks, qui a refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus de la ville de Montgomery, en Alabama. Ce faisant, elle ne se conforme pas à la politique en vigueur. Dans un discours, Martin Luther King demande la fin du racisme envers les Noirs et prône une désobéissance civile pacifique, en chantant et en marchant, entre autres.

Puis, dans les années 1960, le pasteur Martin Luther King et des organisations de lutte pour les droits des Noirs dénoncent les inégalités et posent différentes actions afin de les contrer, d’éveiller l’opinion publique et d’inciter le président Kennedy à forcer le Congrès à adopter une loi sur les droits civiques.

Enfin, le 28 août 1963, à Washington, son discours «I Have a Dream», où il invite tous les Américains, quelle que soit la couleur de leur peau, à s’unir, marque l’histoire. L’influence et les actions de Martin Luther King sont tellement puissantes qu’il reçoit le prix Nobel de la paix en 1964.

Mais tristement, c’est après son assassinat en avril 1968 que l’homme engagé prend toute sa place dans l’imaginaire américain. Alors qu’il se trouve à Memphis, sur le balcon de son hôtel, il est atteint d’un coup de feu à la tête tiré par un ségrégationniste blanc. Des années plus tard, au début des années 1980, le président Ronald Reagan fera de l’anniversaire de naissance de Martin Luther King un jour férié aux États-Unis, le troisième lundi de chaque mois de janvier.

L’histoire en musique

C’est pour rendre hommage à cette figure mythique des États-Unis qu’a été créé le spectacle We Shall Overcome: A Celebration of Martin Luther King, Jr. qui rassemble des chansons afro-américaines qui ont soutenu et inspiré les activistes des droits civils au fil des ans. Des extraits des discours de Martin Luther King sont aussi intégrés au spectacle. Ainsi, grâce à différents styles musicaux marquants – gospel, classique, jazz, Broadway – et aux chansons d’artistes variés – Aretha Franklin, Wynton Marsalis, Duke Ellington, Stevie Wonder, Nina Simone et Donny Hathaway –, c’est une période marquante de l’histoire des États-Unis qui est racontée.

Le producteur et directeur musical de l’œuvre, Damien Sneed, aussi grand pianiste, a collaboré à divers spectacles et travaillé avec Diana Ross, Aretha Franklin, les Clark Sisters et plusieurs autres. Pour We Shall Overcome, il est accompagné de nombreux chanteurs et musiciens de talent.

Le spectacle est en tournée dans 36 villes nord-américaines depuis plusieurs mois afin de faire rayonner l’histoire de Martin Luther King. «Je suis heureux, à travers ce spectacle, d’honorer la vie et les legs du leader des droits civils Martin Luther King ainsi que de ceux qui ont utilisé leur voix et leur art pour laisser savoir au monde que nous allions vaincre», a dit Damien Sneed en janvier 2019, au début de sa tournée, qui s’arrête à Montréal le 16 janvier.

We Shall Overcome, après une tournée nord-américaine, vient raconter une partie de l’histoire des Noirs sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts le 16 janvier 2020.

Paco de Lucía Project à la Place des Arts: la puissance du flamenco

Qui ne connaît pas le flamenco qui, de son seul nom, nous transporte dans un autre univers, sensuel et expressif? Plusieurs considèrent ce style artistique comme un trésor inestimable. À telle enseigne que le flamenco est inscrit depuis 2010 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Avec Flamenco Fantaisies – The Paco de Lucía Project, c’est une tranche de cet univers unique qui prendra place sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts le 18 octobre prochain. Il s’agit d’un spectacle hommage à Paco de Lucía, figure emblématique du genre. Ce spectacle de Javier Limón, une autre vedette du genre, réunit sur scène les musiciens du légendaire de Lucía. Avis aux amateurs!

Un style unique

C’est à la région espagnole de l’Andalousie que l’on doit le flamenco, un style de musique et de danse né au 18e siècle. Les opinions divergent quant à son origine exacte, mais la version la plus plausible raconte que le flamenco est né du métissage culturel entre musulmans, chrétiens, juifs, gitans et autres habitants qu’accueillait à l’époque cette région du sud de l’Espagne.

Pendant une représentation de cante, l’expression vocale du flamenco, un homme ou une femme peut exprimer le chagrin, la joie, la tragédie, l’allégresse ou la peur, par exemple. Bref, le style peut refléter toute la gamme des émotions par des paroles sincères et senties. De son côté, le baile, une danse de passion et de séduction, peut traduire tout autant d’émotions. Finalement, l’art de jouer de la guitare, dans ce cas appelé le toque, fait aussi partie de l’expression artistique du flamenco.

Encore aujourd’hui, le flamenco est joué lors de fêtes religieuses, de rituels, de cérémonies et de fêtes, ou même, se transforme en berceuses pour endormir les enfants. Tout ça grâce à une transmission qui s’effectue depuis 300 ans.

Pour qu’il traverse le temps ainsi, il y a certainement quelque chose de très puissant dans le flamenco. Tellement que désormais, on trouve des écoles de flamenco partout dans le monde, dont ici, au Québec.

Paco de Lucía figure de proue du flamenco

On dit que ce style est si intime qu’un bon interprète se doit d’imprégner son travail de sa personnalité et de sa sensibilité. Là était peut-être le secret de Paco de Lucía, un maître de la guitare flamenca et ambassadeur de ce style musical. Plusieurs disent de lui qu’il était le meilleur guitariste flamenco au monde et qu’il aurait, grâce à sa carrière d’une cinquantaine d’années et à sa trentaine d’albums, révolutionné le style.

Né en Andalousie en 1947, Francisco Sánchez Gomez, alias Paco de Lucía, a commencé la guitare dès l’âge de cinq ans, a remporté son premier concours de flamenco à 12 ans et a enregistré son premier album à 17 ans. Ce n’est pas pour rien que certains parlaient d’un «jeune prodige».

Dans le milieu, la mort, en 2014, de cet artiste accompli a été un immense choc. Sa vie s’est terminée abruptement sur une plage mexicaine alors qu’il n’avait que 66 ans.

Hommage à Paco de Lucía

Un des plus fervents admirateurs de l’artiste est certainement Javier Limón, qui cherche depuis sa disparition à honorer sa mémoire. En effet, Javier Limón, gagnant à dix reprises d’un Latin Grammy®, a créé The Paco de Lucía Project en réunissant le groupe de musiciens qui accompagnait en tournée Paco de Lucía lors des dix dernières années de sa carrière.

Javier Limón a composé et enregistré quatre albums grâce auxquels il a fait le tour du monde. De plus, à titre de producteur, il a à son actif plus d’une centaine d’albums musicaux, composés et produits pour des artistes variés. Il a aussi composé de nombreuses bandes sonores de films.

Mais c’est pour rendre hommage à son complice de longue date, avec qui il a lancé l’album Cositas buenas, qui a obtenu le prix du meilleur album de flamenco aux Latin Grammy Awards en 2004, avant d’être élu album jazz de l’année aux Billboard Latin Awards en 2005, que Javier Limón sera de retour à la Place des Arts le 18 octobre prochain. Un peu comme si Paco de Lucía avait encore le pouvoir d’émouvoir, même après sa vie…

Place au flamenco !

Flamenco Fantaisies – The Paco de Lucía Project
Le 18 octobre 2019
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts