Archives du mot-clé photographie

Photographier l’eau: entre défi et fascination

L’eau, omniprésente dans notre quotidien, façonne les paysages, accompagne la vie et suscite en nous des émotions profondes. En photographie, elle est un sujet inépuisable, à la fois insaisissable et fascinant.

La lumière

Pour photographier l’eau, l’un des premiers enjeux est la lumière. L’eau capte et transforme les couleurs selon l’heure et l’angle de prise de vue. À l’aube ou au crépuscule, elle se teinte de nuances douces et dorées, tandis qu’en plein jour, elle peut devenir un miroir éclatant ou un élément d’un bleu intense. Jouer avec la lumière permet d’en révéler les textures: les détails nets d’une goutte en suspension ou encore le contraste saisissant d’un contre-jour sur une surface scintillante.

La macrophotographie ouvre un monde fascinant.
Technique: focal 105mm, ISO-1250, 1/500 sec, f/8. © Gino Lagacé

Le mouvement

Un autre aspect essentiel pour photographier l’eau est le mouvement. L’eau n’est jamais figée et la vitesse d’obturation devient un outil clé pour la capturer selon l’effet recherché. Une longue exposition transforme une rivière ou une cascade en un voile soyeux qui incite aux rêves, tandis qu’une vitesse rapide fige l’impact d’une vague contre un rocher, révélant ainsi toute la puissance du moment. Chaque choix technique influence la perception de la scène et permet au photographe d’imposer son regard sur un élément pourtant insaisissable.

Le volume d'eau détermine le temps d'exposition, parfois une grande vitesse peut aussi être un bon choix. Technique: Focal 14mm, ISO-64, 2 sec, f/14 avec filtre ND64. © Gino Lagacé

Un décor

Toutefois, l’eau n’est pas seulement un sujet: elle est aussi un décor, un révélateur d’ambiances et d’émotions, elle est aussi une narration. Elle accompagne la vie humaine et animale et donne du sens à l’image. Un oiseau effleurant la surface d’un étang, une silhouette contemplant l’horizon marin… l’eau met en scène des histoires, amplifie les émotions et enrichit la composition. Un simple reflet dans une flaque peut transformer un paysage banal en une image intrigante, où le réel et l’imaginaire se confondent.

Dans un endroit aussi aride, l'eau apporte une toute autre dimension. Technique: Focal 20mm, ISO-100, 1/50 sec, f/10 avec réflecteur. © Gino Lagacé

L’eau et l’humain: un lien profond

Source de vie, l’eau est un élément essentiel à notre existence. Elle crée tant d’opportunités en photographie: elle devient une route, permet le transport des marchandises ou les jeux d’enfants sur la plage envahie par le brouillard du large. L’eau évoque des sensations, de l’odeur après la pluie à la puissance d’une mer en furie.

Dans les méandres de la mangrove, c'est ici la seule route qui relie plusieurs villages. Technique: Focal 18mm, ISO-100, 1/20 sec, f/4. © Gino Lagacé
New-York qui s'illumine devant la nuit qui s'installe. Technique: Focal 27mm, ISO-100 +0.7, 13 sec, f/8 avec filtre ND8. © Gino Lagacé
Des enfants en quête de trésors alors que la marée vient de se retirer, faisant place au brouillard. Technique: Focal 155mm, ISO-200 +1.0, 1/2000 sec, f/5.6. © Gino Lagacé

L’eau dans la nature: entre calme et tumulte

L’eau sculpte les paysages et se transforme au gré des saisons et des climats. Des rivières serpentant entre les montagnes aux océans infinis, elle reflète la lumière et joue avec les couleurs. La photographie permet d’immortaliser ces variations: la brume dans un sous-bois au matin, l’orage déchaînant les vagues ou la puissance d’une cascade. Chaque cliché révèle les mille et une personnalités de l’eau, tantôt paisible, tantôt sauvage.

Photo utilisée pour la conférence sur le thème des changements climatiques de la 9ᵉ édition de «L'innovation au cœur du maritime» 2024. Technique: Focal 18mm, ISO-100, 1/125sec, f/11 avec filtre Polarisant. © Gino Lagacé
Brouillard matinal dans une jeune forêt. Technique: Focal 70mm, ISO-1100, 1/125sec, f/5.6. © Gino Lagacé

L’eau: un élément graphique et poétique

En photographie, l’eau est un véritable pinceau qui peint la lumière et les formes. Elle peut être utilisée comme un miroir, jouant avec les reflets et les transparences. Les gouttes de pluie sur la végétation, les ondulations d’un lac ou encore les éclats d’une fontaine urbaine deviennent des sujets à part entière, transformant le banal en extraordinaire.

Pas besoin d'aller loin, parfois le sujet est tout près de notre café du matin. Technique: Focal 105mm, ISO-140 +0.5, 1/125sec, f/4. © Gino Lagacé
Photo faite en vacances avec mon cellulaire. La photo, ce n'est pas l'équipement, mais un moyen d'expression. Technique: Focal 23mm, ISO-25, 1/2500sec, f/1.8. © Gino Lagacé

Les animaux et l’eau: une symbiose parfaite

Pour de nombreuses espèces, l’eau est un habitat essentiel. Les oiseaux aquatiques comme les hérons et les aigrettes offrent des instants de grâce en surface, tout comme la sérénité d’un canard sur un lac au coucher du jour. Photographier cette faune aquatique demande patience et technique, mais chaque image témoigne de la richesse et de la beauté du monde vivant.

Le décor aux alentours n'était qu'un fouillis de broussailles, mais avec le bon angle, l'eau m'a offert un fond parfait pour croquer le portrait de cette grande aigrette. Technique: Focal 200mm, ISO-400, 1/2000sec, f/5.6. © Gino Lagacé
Cet oiseau a développé des techniques pour se nourrir et vivre grâce à l'eau. Technique: Focal 400mm, ISO-800, 1/8000sec, f/4. © Gino Lagacé
Ici encore, l'eau m'a offert un arrière-plan parfait pour évoquer le côté marin de cet oiseau. Technique: Focal 400mm, ISO-200 +0.3, 1/2500sec, f/4. © Gino Lagacé
On voit ici toute la magie de l'eau qui opère pour créer un décor et des teintes magnifiques. Technique: Focal 400mm, ISO-3200, 1/1000sec, f/2.8. © Gino Lagacé

Certes, photographier l’eau, c’est accepter l’imprévu. Les ondulations modifient une réflexion d’un instant à l’autre, la lumière change en permanence, une goutte peut surgir là où on ne l’attend pas. C’est un terrain de jeu pour l’expérimentation où patience et observation sont essentielles pour capter l’instant juste.

Que ce soit en tant que sujet, décor ou élément graphique, l’eau en photographie invite à explorer, à tester et à affiner son regard. À travers l’objectif, elle révèle sa beauté insaisissable et son pouvoir émotionnel intemporel. C’est un défi technique et artistique, mais surtout une source inépuisable d’inspiration.

À lire et à voir:

Photo animalière: la passion de Gino Lagacé

Photo animalière: la passion de Gino Lagacé

Gino Lagacé est passionné par la photographie animalière depuis qu'il est petit. Découvrez son histoire et ses magnifiques clichés.

C’est à 12 ans, caméra empruntée à la main, que Gino Lagacé s’initie à la photographie en scrutant les boisés, les berges et la nature qui entourent Trois-Pistoles, sa ville natale. Dès lors naît une passion pour la photographie animalière et de paysage, qui ne fera que croître avec les années et le conduira dans les années 1990 au Cégep de Matane en concentration photographie. «Je suivais avec passion les documentaires animaliers, dont ceux de Jacques-Yves Cousteau, et, bien sûr, je lisais le National Geographic

Bien qu’il ait plutôt choisi une carrière en informatique, il fera de la photographie son loisir, sa passion et son refuge. Couché à plat ventre, abrité dans une cache, à demi plongé dans une rivière, il passera des heures et des heures à observer, débusquer et photographier des animaux, ou à arpenter la campagne pour saisir la beauté de ses paysages. «Le commandant Cousteau avait une très belle phrase: ‘’On aime ce qui nous a émerveillés et on protège ce qu’on aime.’’ Je me dis que, si on montre la beauté, si les gens voient la nature dans toute sa splendeur, alors ils auront peut-être envie de la protéger.»

Le passionné, abrité dans une cache. © Gino Lagacé

La photographie animalière

Au fil des décennies, Gino Lagacé a pu constater avec tristesse la raréfaction de certaines espèces d’animaux et d’oiseaux. «Certaines espèces reviennent, comme les dindes sauvages, mais ce sont des exceptions.»

Le photographe compare sa passion à la chasse. Il faut bien souvent le même type d’équipement de camouflage, la même patience pour s’arrêter et laisser l’animal se manifester. «Mais moi, quand j’appuie sur le bouton, je n’effraie pas les animaux autour et je n’en tue pas. Le plaisir d’observer les oiseaux, comme cette femelle qui enseignait à ses petits à nager, est parfois si intense que j’en oublie presque de photographier…»

Bien sûr, il faut s’adapter au froid, à la pluie, aux longues heures d’attente silencieuse, et parfois accepter de revenir bredouille. «Je me souviens d’une journée à chercher un harfang des neiges, en vain, puis, en rentrant à Québec, en voir sur les poteaux de l’autoroute!»

Pas de saison préférée, chacune a ses avantages et ses inconvénients, mais c’est très tôt le matin et en fin de journée que la lumière est la plus propice et que les animaux, surtout les oiseaux, sont plus actifs.

Pour ceux qui ont envie de faire ce genre de photos, inutile de partir dans les tréfonds des montages et des forêts pour commencer; on peut très bien s’initier à la photo animalière autour de chez soi, même en ville, selon Gino Lagacé. «Il faut juste prendre le temps d’observer. Dans un parc, dans sa cour ou dans un boisé avoisinant, il faut seulement interrompre sa marche, s’asseoir tranquillement et laisser la nature se manifester», conclut le photographe.

Il a donc réuni pour vous dans cette galerie une douzaine de photos d’animaux qui vous épateront ou vous charmeront, mais ne vous laisseront certes pas indifférent.

1- La petite Isa

Blanchon (phoque du Groenland) très curieux, sur la banquise au large des Îles-de-la-Madeleine, juste avant qu’il éternue joyeusement sur mon objectif photo. La photographie au grand angle nous place au premier rang de l’action.

Technique: Focal 13mm, ISO 100, 1/400 sec, f/8. J’ai utilisé des blocs de glace et de neige comme réflecteurs.

© Gino Lagacé

2- Fou 1er

Vêtu d’un pantalon noir et d’un manteau blanc, gris et jaune, j’avais l’air d’un grand fou de Bassan, et ce séducteur l’avait remarqué. Il m’apportait des matériaux pour faire un nid, que je plaçais en petit tas. Cela m’a permis d’avoir le temps de sous-exposer l’arrière-plan et d’utiliser deux flashs pour éclairer le sujet principal.

Aujourd’hui, avec les caméras digitales, la retouche photo sur ordinateur est plus simple alors que, sur diapositive, il fallait souvent le faire directement sur le terrain. Eh oui, j’ai probablement causé une peine d’amour à ce pauvre fou! Cette photo est ancienne, mais elle est importante pour moi puisque c’est à ce moment-là que j’ai eu un coup de foudre... pour la photo animalière!

Technique: Focal 300mm, ISO 50 (diapositive), 1/250 sec, F/5.6. Avec deux flashs.

© Gino Lagacé

3- Paruline orangée

J’aime photographier principalement les oiseaux. J’adore leurs formes variées, leurs chants magnifiques et leurs couleurs extraordinaires. Pour moi, ils incarnent la liberté.

Technique: Focal 400mm, ISO 800, 1/320 sec, f/4.

© Gino Lagacé

4- Harfang

J’avais cette image en tête depuis longtemps, mais, comme je n’utilise pas d’appât, cela a pris des années pour y arriver. Comme le dit le groupe Zébulon dans l’une de ses chansons, «Quand c’est trop facile... y a pas de mérite!»

Technique: Focal 400mm, ISO 200, 1/2000 sec, f/4. Avec utilisation d’un drap blanc en guise de camouflage.

© Gino Lagacé

5- Au loup

Les phoques, quelles créatures extraordinaires! Il faut les entendre vocaliser entre eux. Souvent, sur la côte, des gens inquiets et confondus rapportent avoir entendu plusieurs loups dans les environs. Ce n’est pas pour rien qu’ils étaient autrefois surnommés «loups-marins».

Technique: Focal 400mm plus multiplicateur 2X, ISO 800, 1/500 sec, f/5.6.

© Gino Lagacé

6- Le petit soldat

Ce petit, qui suit ses frères et sœurs, semble marcher au garde-à-vous! Les bébés gélinottes et autres perdrix sont d’un comique incroyable. Il faut les voir se cacher quand la mère lance une alerte. Ils prennent une grande feuille d’arbre au sol avec leurs grosses pattes et se laissent tomber sur le dos pour se couvrir avec la feuille. Comme un enfant qui a peur qu’il y ait un monstre sous son lit et qui se cache sous les couvertures.

Technique: Focal 300mm, ISO 400, 1/2000 sec, f/4.

© Gino Lagacé

7- Abeille et pavot

En macrophotographie, la zone de netteté est tellement mince que de saisir un insecte en vol au bon endroit relève de la patience et de la chance. Il aura fallu 970 images pour y arriver.

Technique: Focal 105mm, ISO 1250, 1/3000 sec, f/10. Utilisation de réflecteurs.

© Gino Lagacé

8- Chouette lapone

Lorsqu’on utilise une cache, il arrive parfois que le sujet vienne s’y poser. C’est embêtant lorsque nous y sommes puisque notre sujet est alors à l’extérieur, au-dessus de notre tête. Cependant, lorsqu’il est en route pour s’y poser, cela donne des occasions intéressantes.

Technique: Focal 400mm, ISO 800, 1/2000 sec, f/4.

© Gino Lagacé

9- Grande Aigrette

En photo de paysage, j’aime bien utiliser des éléments du décor pour encadrer le sujet. J’essaie aussi d’utiliser cette technique en photographie animalière quand c’est possible.

Technique: Focal 70mm, ISO-100, 1/320 sec, f/8.

© Gino Lagacé

10- Curiosité

Alors que les forêts au nord du Québec brûlent et que la fumée vient jusqu’ici, dans le sud, la lumière ressemble à celle d’une fin de journée. Riche un coucher de soleil, mais qui dure tout un après-midi. La forte odeur qui l’accompagne neutralise le principal sens de détection de plusieurs animaux. Ainsi, il peine à me détecter dans mon habit de camouflage.

Technique: Focal 400mm, ISO 6400, 1/2000 sec, f/2.8.

© Gino Lagacé

11- Anhinga

Contrairement à beaucoup d’oiseaux aquatiques, ses plumes ne sont pas imperméables. Ainsi, son corps s’immerge dans l’eau, ne laissant visibles que sa tête et son long cou. Cela lui donne l’apparence d’un serpent qui nage, d’où son surnom de snake bird ou oiseau-serpent.

Technique: Focale 175 mm, ISO 200, 1/125 sec, f/8.

© Gino Lagacé

12- Plongeon huard

J’ai fait peu de photos ce jour-là, j’ai surtout pris le temps d’observer mes petits amis palmés. J’ai eu le privilège de voir une maman huard donner un cours de plongeon à son petit. Parfois, je suis tellement fasciné par ce que je vois que j’en oublie presque de faire des photos. J’ai tout de même pu réaliser celle-ci en plaçant ma caméra à seulement deux ou trois centimètres de l’eau. Ce n’était pas rassurant, mais l’effet est là!

Technique: Focal 600 mm, ISO 1800, 1/1600 sec, f/6.3.

© Gino Lagacé

La vie en daguerréotype

Voici une sélection de daguerréotypes des premières personnes photographiées à travers le pays au milieu du 19e siècle.

Mis au point par Nicéphore Niépce et Louis Daguerre dans les années 1830, le daguerréotype devient le premier procédé photographique exploitable commercialement. Même s’il ne fut employé que quelques années, notamment en raison de sa complexité et de son long temps d’exposition (environ 30 minutes), les images en daguerréotype se conservaient mieux que les photographies sur film, au grand bonheur des historiens.

1- Groupe de 3 hommes et 3 femmes, vers 1850

Le couple de gauche est possiblement Ulric-Joseph Tessier et sa femme Marguerite-Adèle Kelly. BAnQ

2- Foule devant un bâtiment et groupe d'hommes sur une estrade portant des hauts-de-forme, vers 1850

Musée McCord     

3- Daguerréotype de la St-Jean Baptiste, 1855

Bibliothèque et Archives Canada

4- Le charpentier au Canada, vers 1850

Bibliothèque et Archives Canada

5- Daguerréotype d'une mère et son enfant canadien, 1852-1855

Bibliothèque et Archives Canada

6- Maun-gua-daus (ou Maun-gwa-daus) alias George Henry, chef originaire de la nation ojibwée et interprète au service des Affaires indiennes

Bibliothèque et Archives Canada

7- Jeune femme inconnue, 1855-1857

Bibliothèque et Archives Canada

8- Lendemain du Grand incendie de Montréal, 1852

Bibliothèque et Archives Canada

9- Louis-Joseph Papineau (1786-1871), 1852

Bibliothèque et Archives Canada

10- Groupe de marchands de Yarmouth (Nouvelle-Écosse), 1855

Bibliothèque et Archives Canada

11- Les 3 Dames de Saint-Ours (Caroline-Virginie, Josephte-Hermine et Henriette-Amélie) 1850-1860

Bibliothèque et Archives Canada

12- Deux adolescentes, 1858

Bibliothèque et Archives Canada

13- Kate McDougall, 1848

Bibliothèque et Archives Canada

14- Portrait d'un couple non-identifié, 1851

Bibliothèque et Archives Canada

15- Thomas Kirkpatrick et sa famille, 1855

Bibliothèque et Archives Canada

16- Joseph B. Turgeon, premier maire francophone de Bytown en 1853

Bibliothèque et Archives Canada

17- Enfant de la famille Chaplin portant une tunique brodée

Bibliothèque et Archives Canada

18- Portrait of John Sutcliff Biss and his son Robert Latter Biss, 1850-1855

Bibliothèque et Archives Canada

19- Chef Oshawana (John Naudee), 1858

Bibliothèque et Archives Canada

20- Le comte et la comtesse d’Elgin, Lady Alice Lambton et Lord Mark Kerr, 1848

Bibliothèque et Archives Canada

21- John James Arnton et Fred Barlow, vers 1850

Musée McCord

22- Colonel Robert Hamilton, Ontario, vers 1845

Musée McCord

23- La grand-tante Julia Dee et sa soeur de Queenston, Ontario, vers 1845

Musée McCord

24- Julia Fitzgerald née Lovelace et sa sœur Amélia Lovelace

Bibliothèque et Archives Canada

25- Mlle Anne McCord, vers 1855

Musée McCord

26- Benjamin Hart et son petit-fils Gerald Ephraim Hart, 1852-1855

Musée McCord

27- Mme Edward O. Cuthbert, vers 1853

Musée McCord

28- M. Dawson, père de J. William Dawson, vers 1850

Musée McCord

29- Juge William King McCord, vers 1850

Musée McCord

30- Inconnu, vers 1850

Musée McCord

La beauté, le photographe et son œuvre

Qu’est-ce que la beauté, et comment réussir à la capturer en photo? C’est ce que vous explique la photographe Carole Sainte-Marie.

«Nous n’avons après tout que quelques années à passer dans ce mystère qu’est la vie. Autant l’éclairer par un peu de beauté, de passion, d’amusement.» - Jean d’Ormesson 

C’est une disposition à reconnaître le beau dans les formes, les couleurs et les textures qui poussera une personne à choisir la photographie en tant que passe-temps. Cette beauté, appréciée du photographe avant la prise de vue, s’offre ensuite à celui ou celle qui contemple la photographie finale. Nous pouvons donc tous partager une émotion devant une photo réussie, belle à regarder.

Les critères de beauté

L’étude de la beauté remonte à l’Antiquité et a fasciné de nombreux mathématiciens. Une savante formule géométrique la définit, mais retenez simplement qu’il s’agit des proportions qu’un sujet doit posséder. Il en va de la distance spécifique devant séparer divers points, tels les traits du visage, et englobe les réalisations architecturales, dont les pyramides.

Un tel équilibre de beauté se retrouve partout en nature. L’anatomie des fleurs en est un des meilleurs exemples. On reconnaît la beauté dans la répétition d’une forme ou d’un motif: les ailes d’un papillon, les fleurons de la marguerite, l’abondance d’un feuillage.

La magie de la beauté

Peu importe le sujet, la beauté opère en nous de façon magique: elle apaise et éblouit, d’où son importance dans nos vies. Grâce à la photographie, nous pouvons nous approprier, d’un seul déclic, les moments de grâce qui jalonnent notre existence. Une photographie nous permet de renouveler l’émotion ressentie au moment de la prise du cliché autant de fois que nous le désirons, en plus de la partager avec autrui.

Mon chien: Caméra Pentax Optio Z10 – Prise en plongée, c’est le regard de Nicky qui attire l’attention, fait entrer le spectateur dans l’image et l’invite à se demander ce qu’il peut bien regarder, voire penser. Cette photo a été choisie par l’American Humane Society pour l’un de ses calendriers. Photo: Carole Sainte-Marie  

Pour certains photographes occasionnels, une lente maturation s’opère entre l’achat d’un premier appareil et celui d’un autre, plus performant, qui permettra de s’investir davantage dans la pratique de cet art. Entre ces deux moments s’affine la reconnaissance des normes régissant la beauté, qui toujours parle de l’harmonie dégagée par les choses, les lieux, et les êtres. 

Le photographe

L’appareil ne fait pas le photographe et tout amateur, peu importe son niveau de connaissance ou ses limites financières, peut développer une façon de voir qui lui soit personnelle et choisir un style et des sujets qui lui conviennent. Ainsi, même muni d’un appareil bas de gamme ou d’un téléphone cellulaire, l’artiste dans l’âme peut réussir à créer des chefs-d’œuvre visuels en mettant à contribution un des pictogrammes des modes prédéfinis (ombragé, ensoleillé, etc.) offerts par l’appareil. Le succès dépendra cependant de l’utilisation, consciente ou non, des règles de base de cet art visuel.

La règle des tiers

En premier lieu vient le cadrage. À cet effet, il est bon de maîtriser la technique appelée «règle des tiers»; outil de prédilection des dessinateurs, des peintres et des photographes professionnels.

L’application de cette règle, offrant un canevas quasi infaillible sur le plan de l’harmonie, permet d’excellentes compositions. Pour aider le néophyte, les réglages de l’appareil photo offrent la possibilité d’inclure dans l’écran une grille qui le divise en neuf parties égales. Il suffit d’y placer le sujet entre les points forts du centre, ou sur l’intersection des lignes situées à gauche ou à droite, ou encore de le présenter sur une ligne horizontale occupant soit le tiers ou les deux tiers du cadrage. Une telle attention au détail évitera de retrouver tout objet inutile ou dérangeant dans une photo, l’œil du spectateur devant être attiré par ce qu’on veut mettre en valeur.

Je suis fleur, et fière:  Pentax K50, lentille Tamron 90 mm  – On y voit la répétition harmonieuse d’un motif. Son centre se trouve entre les points forts de la règle des tiers. Photo: Carole Sainte-Marie

Le réglage de la lumière

La lumière pose un vrai défi et demande d’établir l’équilibre idéal entre le réglage de la sensibilité (ISO), l’ouverture du diaphragme et la vitesse de l’obturateur. En gros, il s’agit de réguler l’influx de lumière nécessaire au résultat désiré.

Bien réussir cette triangulation demande de la pratique: un ISO élevé, par exemple, permettra de compenser pour un manque de luminosité, tandis que la vitesse déterminera le temps de pénétration de la lumière dans l’appareil et que l’ouverture contrôlera le degré de lumière qui y entrera. Par manque de connaissances, plusieurs se tireront d’affaire en utilisant le mode automatique, qui règlera tous les réglages ou une partie de ceux-ci.

L’inspiration

L’inspiration se présente sous plusieurs formes. Dans notre quotidien, nous sommes envahis par des images accrocheuses ayant pour but de vendre un produit ou d’inviter un lecteur à poursuivre la lecture au-delà du titre. Les sites Pinterest ou Instagram ne sont pas en reste, offrant une manne de photos léchées qui peuvent nous tenir captifs de notre écran durant des heures. Toutes ces images influencent et affûtent le regard. Tout comme le romancier nourrit son talent en lisant les œuvres d’autres auteurs, le photographe intègre, de façon consciente ou inconsciente, les règles de composition en admirant et en étudiant le travail des autres.  

Invitation au large, Saint-Jean, île d’Orléans: Téléphone cellulaire  - Ici, l’image se veut sereine et se divise en trois lignes horizontales. Photo: Carole Sainte-Marie

La beauté est à portée de main. Une simple promenade dans votre quartier se prête à la découverte de la flore et de la faune qui s’y épanouissent, sujets par excellence si vous possédez une lentille macro (sinon, le pictogramme de la fleur, ou le zoom de votre téléphone cellulaire feront l’affaire). En vous aventurant un peu plus loin, ce sont les murales, les sculptures, l’architecture, les étals des marchés ou encore les parcs pourvus d’arbres matures et de plans d’eau qui attireront votre attention. En saison, les feux d’artifice, les festivals, les défilés et leurs costumes multicolores offriront l’occasion de capter ce qui fait vibrer. Quant aux excursions et vacances à l’extérieur de votre coin de pays, elles offrent une occasion supplémentaire de contemplation… et de prises de vue.

L’œuvre

À la pratique de la photographie et aux occasions de socialiser via les groupes dédiés à cette activité, se joint un appel intérieur, plus puissant encore, à exercer votre propre créativité dans une recherche d’esthétisme. Témoigner de la beauté demeure, à mon avis, la véritable motivation à se servir d’un appareil photo. À travers le désir de chercher le meilleur angle, de présenter l’essence même d’un sujet, de se surpasser techniquement et, de ce fait, d’y dévoiler une partie de son âme, une telle démarche ressemble à une quête dont le Graal nous reste accessible. Ses effets, magiques, se dévoilent en ouvrant le cœur, faisant surgir l’émotion, et nourrissant l’intellect.

Nain de jardin: Téléphone cellulaire. Il y a un foisonnement d’éléments dans l’image. Cependant, le visage du gnome, y compris sa barbe, se trouve entre les points forts de la règle des tiers tandis que le trou de la cabane d’oiseau est sur la jonction supérieure gauche. Photo: Carole Sainte-Marie

La beauté englobe l’équilibre des formes, l’harmonie des couleurs, une sérénité ambiante ou même une joie de vivre contagieuse. Inconsciemment, parfois même avant d’avoir empoigné votre appareil photo, l’imagination a fait apparaître le produit fini dans votre esprit, suscitant un enthousiasme qui se renouvelle à chaque occasion. La règle des tiers a probablement été appliquée, la perspective transporte ailleurs, les contrastes plaisent, les couleurs calment ou stimulent, et l’image forme un tout harmonieux. Ce que l’œil a reconnu, la beauté du sujet en tant que source d’inspiration et de plaisir, rend hommage à la vie même.

À propos de l’auteure

Durant les années 1970, Carole Sainte-Marie a suivi un cours au Cégep de Sainte-Foy, a possédé sa chambre noire et a fait partie du club des Photographes artisans de Québec. Quelques photos ont reçu une mention lors d’expositions annuelles du club. Un changement de vie suivi du vol de son équipement l’ont éloignée de cette activité durant une longue période. Son attrait pour la macrophotographie la ramène peu à peu à ses anciennes amours.

Photo: Carole Sainte-Marie

Les rencontres de la photographie en Gaspésie : 12 expos, 12 lieux et 15 artistes d’ici et d’ailleurs

J’aime la photographie, beaucoup même et J’aime aussi beaucoup les parcours et circuits culturels, qui telles des chasses aux trésors, nous entraînent d’un lieu à l’autre avec le plaisir d’y découvrir une autre œuvre, un autre artiste et une autre expérience. C’est donc avec bonheur que j’ai découvert les Rencontres  de la photographie en Gaspésie. Un parcours du promeneur amateur ou passionné qui, pour sa 12e édition, vous entraînera dans 12 municipalités ou parcs de la région gaspésienne à la rencontre de 15 photographes émérites en provenance du Québec, du Canada et d’ailleurs. Sous le thème Conversations, les expositions tiendront place jusqu’au 30 septembre. Une formidable façon de découvrir la Gaspésie. Et c’est gratuit!

Mais ce que j’aime par-dessus tout dans ce genre de projets, j’en parlais d’ailleurs au sujet des Passages insolites dans le Vieux-Québec, c’est la détermination des gens qui sont derrière ces initiatives, à faire rayonner l’art, la culture sous toutes ses formes et à mettre en valeur leur région. Il faut entendre le fondateur et directeur général des Rencontres de la photographie en Gaspésie, Claude Goulet, parler de la programmation et des artistes pour saisir tout cet engagement. Quand il a créé les Rencontres, il tenait à ce que les expositions ne soient pas cantonnées à un seul endroit, mais qu’au contraire, elles deviennent un incitatif à découvrir l’ensemble de la Gaspésie.

Documentaire en dérive, dessin et photographie, 2019.© Nayla Dabaji

Dès le départ, pour ce passionné de photo et de cinéma, le festival devait aussi avoir une envergure internationale, comme les festivals qu’il fréquentait ailleurs dans le monde. Covid obligeant, l’édition de 2021 compte moins de photographes venus d’ailleurs, quatre seulement y participent alors que pour les 10 premières éditions, on comptait près de 50% de photographes d’autres pays. Les Rencontres ont d’ailleurs quelques partenaires internationaux comme Les PUI Pratiques et usages de l’image à Nantes en France ou encore Diaphane, pôle photographique en Picardie, avec lequel les Rencontres ont développé une plateforme internationale d’échanges artistiques.

Des balados qui marient musique et photo

Pour cette 12ème édition, M.Goulet et son équipe ont eu une formidable idée : jumeler dans des balados, les photographes invités et des musiciens de la région. Ainsi 11 des 12 expositions affichent un code QR qui permet d’écouter les balados, qu’on peut aussi trouver sur le site web des Rencontres www.photogaspesie.ca , en cliquant sous  l’onglet Rencontres sur le Web. Chacune des 11 balados, d’une durée de huit minutes, présente le photographe qui parle de son œuvre et de sa démarche et une histoire musicale originale, composée par un musicien gaspésien.  François-Pierre Poirier, Phile (Philippe Patenaude), Gaëtan Essiambre, Justine Fournier, Juan Sebastian Larobina, Collectif Trames (Guillaume Champion et Guillaume Côté), Monsieur Nokturn (Olivier Brien), Éric Dion, Richard Dunn, Spacey Koala (François Clavet) et Alex Pelletier signent les pièces musicales sous la réalisation de Maïté Samuel-Leduc de Gaspé.

On peut évidemment visualiser la carte des Rencontres et la programmation à partir du site Web et fait à noter : à deux exceptions près, les expositions sont présentées à l’extérieur et permettent donc de profiter à la fois des œuvres et des lieux.

Turn around USA, août 2018, image issue de la série As if the day never existed.© Nele Van Canneyt

Je souligne aussi les Éditions Escuminac qui publient des livres en lien avec les Rencontres et la photographie. Leur dernier ouvrage, Empreintes, soulignait le 10e anniversaire des Rencontres dans une très belle édition en noir et blanc.

Conversations ou le rapport à l’humain

Chaque année les Rencontres abordent un thème différent autour duquel se greffent les œuvres soit photographiques ou vidéos. « Cette année, Conversations interroge notre rapport à l’intimité, à nos sentiments, à notre environnement immédiat et à l’importance de s’attarder à l’humanité », explique Claude Goulet. Un exercice d’observation à la fois de l’artiste et de l’observateur qui souligne la résilience humaine. « Cette édition réunit 15 artistes, soit autant d’écritures et de formes, laissant une large place au dialogue. Il y est question de politique, de temps, de vie, d’intime et, bien entendu, de territoires », ajoute t-il.

Miscellaneous, photographie issue de la série A Dialogue with Solitude. Courtoisie de la Stephen Bulger Gallery. © Dave Heath

Bon bref, si vous passez par la Gaspésie ou y vivez, ne ratez pas cela, c’est une occasion de découvrir des photographes et des artistes tout en appréciant la beauté gaspésienne et, qui sait d’entamer des Conversations.

Les Rencontres en tournée trois jours plus immersifs

Cette année encore, les Rencontres proposent trois journées de « tournée » qui se tiennent dans trois lieux différents. Coup d’envoi à Carleton comme à chaque année.

3 septembre Carleton
Lancement officiel des Rencontres en tournée au Quai des arts.
Exposition sur le livre photo à la bibliothèque.
Présentation de la photographe Nayla Dabaji   au rez-de chaussée de la bibliothèque.
Dévoilement d’une œuvre numérique en réalité augmentée,  Parc des Horizons.
Projection des œuvres élargies de cinq photographes en soirée

4 septembre Paspédiac
Visites des expositions et projections
Présentation des artistes au centre culturel de la ville en soirée

5 septembre Gaspé
Exposition d’œuvres numériques au Musée de la Gaspésie en journée
Présentation de photographes et musiciens au Berceau du Canada en soirée

Le débarquement, 2020, image issue de la série Plongeons.© Sven

Tout l’été jusqu’au 30 septembre

 MRC La-Côte-Gaspé
Miroirs acoustiques, Bertrand Carrière (Longueuil) Théâtre de la Vieille-Forge, Petite-Vallée

Plongeons, Sven (Montréal) projet de réalité augmentée. Musée de la Gaspésie, Gaspé.

As if the day never existed (Comme si le jour n’avait jamais existé) Nele Van Canneyt (Belgique), maison Horacio Le Bouthillier (près du Berceau du Canada).

MRC du Rocher-Percé
Étoffe de soi : plis et replis, 2021, Maude Arsenault (Montréal), Percé : sur la promenade de mer (secteur historique Charles-Robin du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé) et près de la rue du Quai.

Isolement du photographe documentaire, Renaud Philippe (Québec) Chandler parc face à la Cantine du Chenail.

MRC de Bonaventure
Time’s out | Temps fluide,  Marie-Claude Gendron (Montréal)  photos et vidéos,: Centre culturel de Paspébiac et la promenade de la plage.

Pourquoi devrais-je m’arrêter ? Installation vidéo, Leila Zelli (Montréal) Centre culturel de Paspébiac.

A sisterhood (Une communauté de religieuses) Valeria Luongo (Italie/Grande-Bretagne). Près du bureau d’information touristique, Bonaventure.

Ces lieux qui nous habitent, Chloé Beaulac (Longueuil) New Richmond, parc de la pointe Taylor

MRC d’Avignon
Maria accueillera Amour, Claudine Doury (France) Près de l’œuvre en acier de l’artiste Yves Gonthier, Le Cadre Naturel.

Trois expositions à  Carleton-sur-Mer.
Vaste et Vague Documentaire en dérive de Nayla Dabaji (Montréal), Centre d’artistes du 6 août au 6 septembre 2021.

A Dialogue with Solitude (Dialogue avec la solitude), Dave Heath (Toronto), parc des Horizons.

L’espace du livre 2021,  bibliothèque Gabrielle-Bernard-Dubé du 30 juillet au 4 septembre 2021. Plus de 25 livres photographiques québécois choisis par le commissaire Serge Allaire et autant de livres français sélectionnés par l’organisme nantais Pratiques et Usages de l’Image, qui abordent l’édition comme l’aboutissement d’une démarche artistique.

Tsiganes, Jacques Léonard (Espagne), Parc national de Miguasha, à Nouvelle, près de l’ancien pavillon d’accueil.

Traces, Yves Arcand (Matane) Lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche, à Pointe-à-la-Croix

Les fins douces, Samuel Graveline (Montréal). Belvédère des Deux-Rivières, Matapédia