Archives du mot-clé nature

Photographier la nature avec un iPhone

Les plus belles scènes arrivent souvent à l’improviste, c'est pourquoi la photographe Annie Rossano capte la plupart de ses clichés avec son iPhone.

Passionnée de portraits humains, j’ai réalisé en regardant mes photos que je transposais cette passion à la faune. Je suis une photographe passionnée, mais paresseuse, qui n’a pas trop envie de s’embarrasser de son appareil photo plein capteur, parce que, de toute façon, les plus belles scènes arrivent à l’improviste.

Comme le disais Normand, un de mes profs de photo, ce qui fait une bonne photo, ce n’est pas l’appareil, c’est le choix du sujet, de la lumière, du cadrage, et d’être en mesure d’utiliser l’appareil au meilleur de ses possibilités. Je travaille généralement avec mon téléphone (iPhone 8, puis 11) pour faire de la photo de nature et d’insectes, puis, ensuite, je fais généralement mes retouches dans Snapseed, une application gratuite.

La famille des appareils mobiles (téléphones portables ou tablettes) constituent de puissant outils: lentilles de qualité avec beau piqué dans les images, possibilité de réduire la profondeur de champ, images Raw, histogramme très performant grâce aux modes HDR ou faible lumière. Puis en postproduction, les tablettes permettent de traiter les images grâce à des applications de plus en plus complètes.

À part quelques exceptions prises à Montréal, la majorité des photos de cette galerie ont été prises à Rawdon, où j’ai la chance d’avoir accès à un plan d’eau très vivant et à ses environs.

1- Joli bourdon

J’ai toujours adoré les bourdons, ils ont l’air de gros toutous volants. Pour réaliser cette photo, j’ai zoomé légèrement à 1.5x, puisqu’au-delà de ce facteur, la photo se détériore rapidement. En postproduction, j’ai légèrement saturé les jaunes, oranges et roses.

© Annie Rossano

2- Une abeille au Jardin

Pour cette image prise au Jardin botanique de Montréal, j’ai zoomé légèrement, toujours en prenant soin de ne pas dépasser 1.5x, ce qui m’a permis de créer un effet de faible profondeur de champ.

© Annie Rossano

3- Une tortue sur la route

Je rentrais à Rawdon avec mes amis Karine et Pablo quand on a vu cette immense tortue serpentine qui traversait lentement la route. Comme ces tortues ont la réputation de croquer les doigts, je ne pouvais pas trop m’approcher, mais sa grosseur a joué en ma faveur, et même si je n’ai pas pu prendre une photo en hyper grand-angle (du téléphone, on s’entend), j’ai tout de même réussi à prendre l’image à 0.8x afin d’avoir la texture qui l’entoure. J’ai eu de la chance pour la lumière, même si je suis un peu allée réduire le contraste entre la tortue et sa carapace. Si vous croisez une tortue, sachez que vous pouvez la signaler sur le site carapace.ca.

© Annie Rossano

4- Araignée pêcheuse

Les Dolomèdes Tenebrosus, aussi appelées araignées pêcheuses, sont parmi les plus grandes araignées du Québec. J’essaie toujours de m’en approcher au maximum, mais souvent, je dois zoomer légèrement parce qu’elles sont farouches.

© Annie Rossano

5- Nouveau lieu de chasse

Tetragnatha en train de visiter son nouveau lieu de chasse, où elle tissera sa toile. Pour cette image, je n’ai pas joué avec le zoom, cependant, pour l’éclairage, j’ai utilisé le mode «spot mètre» de l’appareil, en cliquant sur les fleurs, afin d’éviter de perdre du détail dans les blancs. En postproduction, je suis allée chercher un peu plus de lumière dans les zones d’ombre.

© Annie Rossano

6- Vieux corps nouveau

Je me trouvais vraiment très chanceuse de tomber sur cette scène, juste après la mue, dans ce qui me paraissait être un adieu à son ancien corps avant de repartir pour de nouveaux projets. Pour éviter de déranger la libellule, j’ai fait plusieurs images à plusieurs «focales» de ma caméra de téléphone, puis celle-ci fut la dernière et la meilleure du lot. J’ai zoomé à 1.5x et, pour la lumière et la mise au point, j’ai appuyé sur l’écran pour être en mode «spot mètre». En postproduction, j’ai ajouté un vignettage.

© Annie Rossano

7- Nymphe de libellule

Pour cette magnifique nymphe de libellule, j’ai zoomé à 1.5x pour m’assurer d’avoir une petite profondeur de champ. J’avais pris une photo la veille, mais je n’aimais pas la lumière. J’étais très heureuse de la retrouver le lendemain matin, parce que la lumière met bien en valeur la carcasse vide.

© Annie Rossano

8- Sauvée de la noyade

Cette grosse libellule sauvée de la noyade se sèche les ailes avant de repartir, pendant que je la surveille pour m’assurer qu’elle ne se fasse pas attraper par une dolomède. J’ai profité de son état léthargique pour approcher mon appareil le plus près possible avec un zoom de 1.5x pour réduire la profondeur de champ.

© Annie Rossano

9- Déjeuner sur l'eau

Une des choses que j’adore est d’aller prendre mon déjeuner sur l’eau avec mon chat. Le matin, les nymphéas, fleurs de nénuphars, sont magnifiques et remplis de vie et, surtout, la lumière du matin est magnifique.

© Annie Rossano

10- Araignée d'eau

J’ai suivi quelques instants la vie de cette petite araignée d’eau. Elle avait l’air de bonne humeur et bien occupée. J’ai zoomé à 1.5x pour éviter de lui faire peur, et avec le «spot mètre» de la caméra, j’ai appuyé sur le sujet (sur l’écran) afin d’être certaine d’avoir la petite araignée au point et bien éclairée. Le système HDR de la caméra est très efficace, parce que malgré le contre-jour, j’arrive à avoir un arrière-plan équilibré et du détail dans mes hautes lumières.

© Annie Rossano

11- Champignons architecturaux

Cette photo prise à Montréal détonne un peu comparée aux autres, mais j’adorais l’angle qui donnait des airs architecturaux de grands musées d’art contemporain. Pour obtenir cet effet, j’ai utilisé le grand-angle de la caméra, 0.5x, puis j’ai renversé ma caméra pour qu’elle soit le plus près du sol possible, afin de donner de l’ampleur aux champignons. Ensuite, j’ai mis la photo en noir et blanc dans un logiciel de postproduction.

© Annie Rossano

12- Magnifique chenille

En sortant les sacs de la voiture, mon œil a été attiré par cette magnifique chenille du papillon du céleri en train de se prélasser dans le feuillage de mon fenouil. Je l’ai déplacée sur le balcon parce que j’adorais le contraste, puis, en utilisant la focale normale de la caméra iPhone, je me suis approchée d’elle.

© Annie Rossano

13- Une sacrée frousse!

Une des dolomèdes qui m’aura sans doute le plus fait crier au cours des dernières années. Évidemment, j’ai utilisé le zoom 1.5x pour faire cette photo. Même si elle ne m’aurait pas sauté dessus, je préférais me tenir à distance.

© Annie Rossano

14- Docile grenouille

J’adore photographier les grenouilles, ce sont de petits modèles étonnamment dociles, ce qui m’a permis de calmement mettre ma caméra très près de son visage et de la photographier à grand-angle.

© Annie Rossano

15- Grenouille x 3

Pour ces trois images, j’ai pris la photo sans utiliser le zoom, simplement en me rapprochant le plus d’elle. En postproduction, j’ai augmenté le détail afin d’avoir plus de définition dans l’image.

© Annie Rossano
© Annie Rossano
© Annie Rossano

18- Sauterelle et brins d'herbe

Ici, j’ai fait un zoom de 1.5x, puis j’ai utilisé le «spot mètre» de l’écran pour être certaine que la caméra ne fasse pas le focus sur les brins d’herbe autour d’elle.

© Annie Rossano

19- Plante carnivore

Pour cette photo de Drosera Rotundifolia, je n’ai pas utilisé de zoom. J’ai fait un peu de travail en postproduction pour aller éclairer les ombres sans trop les déboucher, mais juste assez pour avoir un peu de détail, ce qui donne un peu l’effet d’une peinture.

© Annie Rossano

20- Araignée en serre

En visitant la serre de la pépinière DS, j’ai vu cette magnifique araignée dans sa toile. J’ai zoomé à 1.5x pour avoir un arrière-plan flou et la mettre en valeur.

© Annie Rossano

21- Manne poilue

Ce beau spécimen a été photographié avec le zoom 1.5x pour réduire la profondeur de champ.

© Annie Rossano

Techno en plein air, oui ou non?

Techno et plein air font-ils bon ménage?

Qui n’a jamais couru après une prise de courant pour recharger la batterie de son cellulaire, mort au combat après une bonne randonnée ou une nuit en camping? Personnellement, cela m’est arrivé plusieurs fois et je ne peux pas toujours prétexter que j’ai «absolument» besoin de mon iPhone pour travailler à distance…

En plus de l’accès à nos indispensables courriels et à la non moins indispensable caméra destinée à immortaliser nos vacances, les cellulaires et tablettes se garnissent de plus en plus d’applications toutes plus intéressantes les unes que les autres. Même chose pour les montres et bracelets connectés qui fournissent aux coureurs une panoplie d’informations via GPS, cardiomètre, accéléromètre, baromètre…

Un débat commence tout de même à agiter bien des esprits dans le monde du plein air: avec tous les outils techno de communication et d’information maintenant à notre disposition pour nous faciliter la vie en randonnée, en vélo, en canot ou en skis, comment va-t-on pouvoir se déconnecter vraiment du quotidien, ce à quoi aspire a priori l’amateur de plein air? C’est la question à laquelle chacun, en enfourchant son vélo de montagne ou en enfilant ses bottes de randonnée, doit répondre pour soi (et éventuellement ses enfants)… en son âme et conscience!

Photo: Jordan McQueen, Unsplash
Photo: Jordan McQueen, Unsplash

Des applications... indispensables?

Le principal «problème», c’est – comme pour Google Map ou Waze, dont on finit par ne plus pouvoir se passer au volant d’une auto – que les applications sont bien utiles pour se faciliter la vie, voire pour notre sécurité en plein air.

Dernièrement, par exemple, j’étais en sortie de vélo de montagne dans les nouvelles (et superbes) pistes de Plein Air Sutton. À une intersection, je me questionnais sur la signalisation de certaines directions. J’étais prête à sortir la carte du réseau que j’avais en poche quand le guide qui m’accompagnait me répondit: «Pas de problème. En plus des poteaux indicateurs aux croisements, le réseau au complet se trouve dans l’application de sentiers de vélo de montagne Trailforks. Tu t’arrêtes. Tu regardes la carte sur ton téléphone et elle t’indique où tu es.» Évidemment, à condition que la batterie de ton cellulaire soit chargée et que tu aies du réseau. Bien qu’on puisse aussi télécharger les cartes avant de partir de la maison, ce qui est toujours une bonne idée.

Comment donc résister à l’irrésistible? Et pourquoi d’ailleurs faudrait-il y résister si c’est justement pour se tranquilliser l’esprit et profiter du dehors? Face au déferlement actuel d’applications mobiles spécialisées en plein air, il conviendrait plutôt de faire un gros tri personnel dans ce magma en dosant leur intérêt réel en regard de nos propres aspirations. Est-il vraiment utile d’avoir un InsectsAtlas dans votre cellulaire à moins d’être un vrai passionné d’insectes?

Photo: Antonio Grosz, Unsplash
Photo: Antonio Grosz, Unsplash

Des cartes interactives

Pour aller camper, randonner, faire du vélo, les applications ont l’immense avantage de simplifier la planification. Ensuite, elles permettent de vous accompagner sur le terrain. Les cartes de sentiers sont généralement bien reproduites. De plus, elles sont pleines d’informations utiles, par exemple pour se dépanner, se loger, trouver un stationnement ou se restaurer.

AllTrails, Topo Maps, Hikster, Ondago sont parmi les applications spécialisées en plein air (surtout pour la randonnée pédestre et la raquette) en Amérique du Nord. J’ai un faible pour les deux dernières, développées au Québec, et qui sont gratuites.

Hikster est né d’un projet de sociofinancement avec l’objectif de recenser tous les sentiers pédestres de la province. Depuis sa création, il a élargi ses horizons au vélo comme au ski de fond. Sur son site, on trouve non seulement les cartes, mais aussi les fiches techniques très précises des sentiers.

Même chose pour Ondago. Créé par une petite entreprise québécoise, les cartes de sentiers de randonnée sont téléchargeables via le site avant de partir. Elles sont interactives ensuite via l’application mobile, ce qui facilite la localisation en cours de route, même sans internet. Signe de sérieux: elle est l’application officielle de Rando Québec (Fédération québécoise de la marche) depuis 2016. Plus de 200 cartes de randonnées sont déjà disponibles, dont 88 pour les sentiers hivernaux et 67 pour le vélo.

Photo: Barrons-nous, Facebook Hikster
Photo: Barrons-nous, Facebook Hikster

Secourisme

Pour le plein air aussi (et la sécurité), l’application de secourisme créée par la Croix-Rouge canadienne n’est pas un luxe. Elle permet de faire face aux petits bobos et à plusieurs situations d’urgence médicale quand on est loin des premiers secours, comme une fracture, une crise cardiaque ou une hémorragie. Des jeux-questionnaires testent (si possible avant un accident) vos connaissances en la matière.

Photo: croixrouge.ca
Photo: croixrouge.ca

Dans les parcs nationaux

Les parcs nationaux du Canada comme du Québec n’ont pas voulu rater le coche et rivalisent d’ingéniosité techno. Parcs Canada a lancé sa propre application mobile, gratuite. Tout pour planifier une visite, découvrir des trésors cachés ou activités dans les parcs et lieux historiques du pays. En plus de cartes interactives, bien sûr.

La Sépaq n’est pas en reste. Sur son site, on suggère de partager «votre expérience plein air grâce au wifi» dans les parcs de son réseau provincial. On offre aussi aux visiteurs de pouvoir rester «connecté tout en profitant des plaisirs d’un périple en pleine nature».

Au fil de l’eau: 10 photos inspirantes du photographe Bruno Larue

Amoureux de la nature depuis son plus jeune âge, l'artiste photographe laurentien Bruno Larue décide un jour de la capturer avec un regard plus personnel, plus artistique. Les heures passées en forêt sont pour lui une forme de délivrance, une occasion de faire voyager son esprit. Voici une série intitulée Au fil de l'eau.

Bruno Larue utilise deux logiciels pour le traitement de ses photos: CaptureOne et Photoshop. «J'ouvre d’abord mes fichiers RAW avec CaptureOne, le logiciel de retouche photo développé par Phase One. Je fais aussi toutes mes retouches photo de base avec ce logiciel. J’utilise ensuite Photoshop pour combiner certaines de mes photos et obtenir des images avec plus de profondeur.»

Pour ce photographe, prendre une photo artistique commence par identifier son intention. «Cela peut paraître compliqué, mais il s’agit tout simplement de me poser la question suivante: "quel genre d’image veux-je faire?" Plus je suis en mesure de mettre des mots précis sur mon intention, plus j’ai de chances d’obtenir un résultat satisfaisant. Je vous encourage fortement à expérimenter cette méthode de prise de vue, vous pourriez être enchanté par vos résultats!»

Lucioles sur le lac. Surimpression. Laurentides

Pour obtenir cette image, j’ai combiné deux photos dans le logiciel Photoshop. Je cherchais à produire une sensation à la fois intrigante, et familière.

@Bruno Larue

Eau colorée. Rivière. Laurentides

La vitesse d’obturation est de 30 secondes. Pour obtenir ce jaune, la couleur de l’eau a été modifiée dans le logiciel CaptureOne.

@Bruno Larue

Water Lili. Reflets sur l’eau. Laurentides.

J’ai utilisé une vitesse d’obturation de 1/8 seconde et un trépied. J’ai fait aussi d’autres essais, avec d’autres vitesses d’obturation, et les résultats n’étaient pas intéressants. J’aime prendre le temps d’explorer toutes les possibilités!

@Bruno Larue

Sans titre. Bord de lac. Laurentides

Pour faire cette image, j’ai placé mon trépied dans l’eau (à un pied de profond) de façon à avoir les herbes tout près de ma caméra.

@Bruno Larue

Octobre jaune. Bord de lac. Laurentides

Je cherchais une façon différente de photographier les mélèzes jaunes du Québec. J’ai trouvé mon bonheur en plaçant ces arbres en avant-plan.

@Bruno Larue

Sans titre. Surface d’une rivière. Laurentides

Une vitesse d’obturation de 6 secondes a été utilisée pour obtenir cet effet de nuage.

@Bruno Larue

Eaux profondes. Reflets sur l’eau. Laurentides

Reflet sur l’eau dans une rivière, à l’automne. Les couleurs représentent la réalité, mais la saturation a été augmentée de 10% aux retouches.

@Bruno Larue

Lac brumeux. Bord de lac. Laurentides

Cette image a été faite par temps brumeux. En temps normal, on voit des chalets au bord du lac.

@Bruno Larue

Légèreté. Reflets sur l’eau. Laurentides

ISO 800, V 1/160, F5,6. En apparence simple, obtenir ce genre d’image me demande plusieurs jours de recherches.

@Bruno Larue

Chaude lumière. Reflets sur l’eau. Laurentides

Cette image a été réalisée vers 16h, un jour d’été. J’ai utilisé un objectif macro Nikon de 105 mm que j’adore!

@Bruno Larue

Cliquez ici pour recevoir plus de photos de Bruno Larue dans votre boîte courriel et obtenir son eBook gratuitement!

Sur la piste des traces d’animaux dans la neige

L’hiver est la saison idéale pour suivre la piste des animaux. On les voit rarement, mais leurs traces dans la neige fraîche sont la preuve de leur discrète présence. Encore faut-il savoir minimalement les distinguer. Voici des trucs pour vous aider!

Qui n’a jamais été mis en présence de belles traces animales au cours de ses randonnées d’hiver au Québec? De la minuscule empreinte du campagnol aux trous profonds des pattes d’un orignal, l’observation des pistes animales dans les champs comme dans les forêts permet de mesurer à quel point les animaux se déplacent!

«Nul besoin d’être un expert pour identifier les animaux d’après leurs empreintes et la disposition de leurs pistes», précise l’organisme Conservation de la nature Canada dans un dépliant bien utile à avoir dans son sac. Les indices ne manquent pas pour les pisteurs! La loutre a, par exemple, des pattes palmées; le renard, des pattes rondes avec des poils, qui laissent une empreinte un peu floue; le vison, des mini-pattes avec cinq orteils formant un C; tandis que le coyote en a quatre, avec un X entre eux et le coussinet.

La démarche particulière à chacun, la ligne qu’il trace, l’écart entre les empreintes (qui révèle la taille de l’animal) permettent une évaluation sommaire, suggère la Fédération canadienne de la faune. Vient ensuite l’empreinte elle-même, dont on peut mesurer la longueur et la largeur, compter le nombre de doigts et vérifier la présence de griffes.

Le b.a-ba de l’empreinte animale

  • L’empreinte est-elle ronde comme celle d’un raton laveur et d’un renard ou allongée comme celle d’un porc-épic?
  • L’espace entre les doigts et les coussinets des empreintes des pattes avant forme-t-il un C ou un X?, aide précieuse pour distinguer la piste d’un félin de celle d’un canidé. Aux félins, la forme arrondie en C de l’empreinte; aux canidés, comme le renard roux ou le coyote, la forme en X.
  • Combien compte-t-on d’orteils-doigts? Les musaraignes et les ratons laveurs en ont cinq, tandis que les lièvres tentent de nous induire en erreur avec leurs cinq doigts à l’avant et quatre à l’arrière.
  • Comment sont les coussinets métacarpiens (paume)? Petits chez les félins, les visons et belettes, ils sont au contraire larges et arrondis chez les martres.
  • L’empreinte montre-t-elle des griffes ou non? Les ratons laveurs et les coyotes ont des griffes minces et acérées, contrairement aux chiens, aux grosses griffes aux pointes arrondies. Petits malins, plusieurs félins ne laissent pas de traces de griffes dans la neige, vu que les leurs sont rétractables.
  • De quelle grosseur est l’empreinte? De la minuscule de la souris à la grosse du porc-épic, l’indice est majeur! Tout comme il l’est pour distinguer les traces semblables d’un écureuil roux de celles d’un écureuil gris, deux fois plus grosses.
Traces de renard dans la neige. Photo: Parc national Forillon, Parcs Canada

Deux par deux ou quatre par quatre?

Même à quatre pattes, certains animaux (comme la belette, la moufette rayée ou la souris) se déplacent en laissant des empreintes par paires, tandis que d’autres mettent une patte devant l’autre, laissant plutôt des traces étroites et droites dans la neige, comme le coyote et le renard.

Un indice pour ne pas confondre un coyote d’un chien en liberté? Selon David Bree, chargé des programmes éducatifs au parc provincial ontarien Presqu’île, le chien marche avec les pattes plus écartées et rarement en ligne droite, sauf s’il est tenu en laisse.

Les traces sautillantes du lièvre d’Amérique sont aussi faites de groupes de quatre empreintes formant un triangle dans la neige et, s’il va vite, la distance entre ces groupes peut atteindre 1,30 m!

La souris sylvestre, on s’en doute, laisse en sautillant seulement deux empreintes légères (et très rapprochées l’une de l’autre), tandis que la moufette s’enfoncera plus dans la neige (et avec une empreinte un peu plus en avant que l’autre).

Si vous observez des groupes de quatre empreintes, misez plutôt sur un lièvre d’Amérique ou un écureuil gris, le premier laissant des traces plus longues que larges, alors que celles des pattes avant du second sont souvent côte à côte.

Comme ils font au contraire des bonds rapides, les lapins et les lièvres atterrissent sur leurs deux pattes postérieures en laissant traîner les pattes antérieures l’une derrière l’autre. Les écureuils sautent aussi avec leurs pattes postérieures, mais c’est l’une à côté de l’autre que leurs pattes antérieures touchent le sol. Autre indice distinctif: si la piste aboutit au pied d’un arbre et qu’il y a des bouts d’écorce ou des égratignures visibles, c’est celle d’un écureuil ou d’un porc-épic et non celle d’un lièvre (non grimpeur).

Les pistes à empreintes alternées sont par ailleurs typiques de la façon de marcher du cerf de Virginie, dont l’empreinte à deux doigts en forme de cœur fendu est facile à repérer, et de celle du raton laveur, dont les doigts forment un éventail, avec empreintes de pattes arrière plus longues.

Photo: Depositphotos.com

La trace, signe de comportement animal

Un bon observateur pourra déduire des pistes de cerfs de Virginie combien fréquentent tel parc, les trajets qu’ils empruntent pour aller boire l’eau d’un lac, leur «chambre à coucher» ou encore la présence de jeunes dans la harde. David Bree explique qu’il peut aussi voir «où des petits oiseaux, juncos ou moineaux, ont sauté sur la neige pour s’approcher de bouts d’herbes qui dépassaient et manger les graines qui s’y trouvaient». On peut suivre aussi à la trace une souris ou un campagnol se dirigeant vers son prochain tunnel. Plus fréquemment encore, des traces de lièvres dans tous les sens suggèrent un «rassemblement» nocturne un peu agité d’au moins deux individus.

Les trois commandements du pisteur

  • Sortir après une petite chute de neige plutôt qu’après une grosse tempête. Selon David Bree, les meilleures empreintes se trouvent dans une couche de neige de 5 à 20 millimètres sur une base dure.
  • Privilégier les «enquêtes de terrain» du matin, la plupart des animaux étant nocturnes.
  • Éviter si possible de marcher dans les traces d’animaux, pour laisser aux autres le plaisir de les voir!

Pour aller plus loin

Profiter de la nature… en ville!

On le dit souvent, l’aventure peut se trouver au coin de la rue. La pandémie nous a souvent permis de découvrir des trésors de nature à proximité de chez nous qui, même s’ils n’étaient pas toujours cachés, avaient été délaissés au profit de grands espaces plus lointains. Ainsi en est-il pour moi, en tout cas… Voici mes trois plus récentes découvertes sur l’île de Montréal, à explorer à pied ou en vélo.

Parc-nature de l'Île-de-la-Visitation: entre l’eau et l’histoire

Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation couvre une partie des quartiers Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord et, malgré qu’il soit coincé entre deux ponts-autoroutes (19 et 25), on s’y sent comme dans une oasis urbaine.

Aménagé sur 34 hectares, à la fois en bordure de la rivière des Prairies et sur l’île de la Visitation, il offre 8,8 kilomètres de sentiers pédestres et 3,6 kilomètres de pistes cyclables, mais qu’on peut facilement rallonger en allant se balader dans Ahuntsic. Et quel cadre, vu qu’on est presque toujours au bord de l’eau!

On se sent comme dans une oasis urbaine au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. Photo: Anne Pélouas

L’entrée par le boulevard Gouin permet de sillonner la partie nord-est en direction du barrage, au son des flots rugissants, puis la partie ouest avec vue sur l’île du Cheval de Terre. Après le bassin du Pêcheur, une passerelle donne accès à l’île de la Visitation. À droite, un belvédère permet de voir l’autre côté du barrage hydroélectrique.

Après une balade sur l’île, on peut ressortir par la rue du Pont et accéder ainsi au site des Moulins du Sault-au-Récollet, à l’histoire ancestrale. Les berges de la rivière des Prairies ont en effet accueilli à cet endroit le premier site industriel du Canada. Le moulin, l’ancien pressoir à pommes et les vestiges de ce lieu patrimonial, datant du régime français, sont à voir.

Le moulin, l’ancien pressoir à pommes et les vestiges de ce lieu patrimonial sont à voir. Photo: nuria mpascual, Flickr

Pour clore le tout de belle façon, ne manquez pas de faire à deux pas de là le tour de la superbe église d’Ahuntsic, celle de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie, qu’on nomme plus simplement église de la Visitation. C’est la seule église de style traditionnel québécois sur l’île de Montréal et la plus ancienne encore debout. Construite en pierres des champs entre 1749 et 1751, elle dresse ses deux clochers vers le ciel, mais son arrière est encore plus beau que l’avant, avec sa magnifique toiture en tôle et son joli parc en bordure de l’eau. 

Pour clore votre visite de belle façon, ne manquez pas de faire le tour de la superbe église de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie. Photo: Anne Pélouas

Parc Frédéic-Back: entre déchets et capture de méthane

Pas très loin du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, du moins en vélo, le parc Frédéric-Back est un espace unique à découvrir autant pour la marche, la course ou le vélo que pour son projet, toujours en cours, de réhabilitation environnementale d’une ancienne carrière de calcaire devenue site d’enfouissement de déchets. La métamorphose a été entamée en 1995 et je n’y étais jamais allée… Le parc a des allures lunaires, surtout en novembre, alors que les beaux herbages et fleurs ont complètement disparu.

Avec ses sphères recouvrant des puits de captage de biogaz, le parc a des allures lunaires. Photo: Anne Pélouas

Encadré par le boulevard Crémazie et la rue Champdoré, les rues Papineau et d’Iberville, il est ceinturé d’une boucle pour la marche, le vélo, puis le ski de fond et la raquette l’hiver venu. Plusieurs belvédères ont été aménagés et l’on peut voir, par exemple du haut du Boisé-Est, un panorama à 360 degrés sur la ville, incluant le mont Royal et le Stade olympique. Sur le relief du parc, comme dans les creux du terrain, les sphères recouvrant les puits de captage du biogaz émanant des déchets sous terre sont une véritable attraction. Leur design particulier attire l’œil de jour comme à la tombée de la nuit, quand elles deviennent phosphorescentes. 

Parc du Mont-Royal: du mont Royal au bois Summit 

Le parc du Mont-Royal, chouchou des Montréalais (et des touristes), est sillonné de sentiers pédestres et de pistes cyclables bien connues, notamment le chemin Olmsted menant au belvédère Kondiaronk, à la croix du mont Royal et non loin du lac aux Castors. On connait moins les magnifiques parcs du cimetière du Mont-Royal et du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Autrefois, on pouvait s’y promener à bicyclette, mais en raison de certains cyclistes prenant leurs allées pour des pistes de course, c’est seulement à pied qu’on peut maintenant s’y balader.

Plusieurs n’aiment guère les cimetières. Moi, je trouve toujours plaisir à leur décor bucolique, à leurs aménagements paysagers et à leur invitation à la sérénité.

Sur le versant nord de la «montagne», le cimetière du Mont-Royal dévoile un paysage de collines et de vallées envahi par des tombes, mais abritant aussi de superbes spécimens d’arbres et arbustes anciens. Une carte indiquant l’endroit de plus de 100 espèces d’arbres est disponible au bureau du cimetière.

Son voisin, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, occupe 343 acres du quartier Côte-des-Neiges et s’étage sur le flanc du mont Royal jusqu’au sommet. Il compte cinq boisés sur son territoire et près de 13 500 arbres, dont plusieurs centenaires, et une bonne centaine d’arbres remarquables, comme un peuplier deltoïde de 1,86 mètre de diamètre, un érable argenté de 254 ans, un chêne rouge de 220 ans et de rarissimes noyers cendrés et érables noirs.

Le Cimetière Notre-Dame-des-Neiges compte cinq boisés et près de 13 500 arbres, dont plusieurs centenaires. Photo: Facebook Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

En vélo, on peut tout de même se promener autour du cimetière, mais mieux vaut un vélo de montagne (ou ses pieds) pour accéder, comme moi, au superbe belvédère Outremont, en lisière du cimetière, d’où l’on pouvait autrefois descendre une piste de ski alpin. L’endroit est un magnifique spot pour admirer le coucher du soleil.

Vue du belvédère Outremont. Photo: Anne Pélouas

J’ai découvert un autre belvédère en partant en vélo à la découverte du bois Summit (aussi accessible à pied). Le petit boisé qui se trouve au sommet de Westmount (le troisième de la montagne) domine un quartier de belles demeures. Cette réserve naturelle abrite de beaux chênes rouges, érables et frênes. Au sud de Summit Circle, qui en fait le tour, le belvédère Westmount offre une originale vue de Montréal, du côté de l’île des Sœurs et du pont Samuel-De Champlain. De quoi bien boucler la boucle d’un nouveau regard sur l’île de Montréal!

Les belles demeures du quartier valent le détour! Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir

Croyez-le ou non, en plein été des Indiens, il faut déjà songer à vos vacances de l’été 2021! Du moins si vous pensez aller camper ou réserver un prêt-à-camper dans les parcs nationaux du Québec. Avec la vente au rabais du printemps dernier sur les cartes annuelles du réseau de la SÉPAQ, qui a connu un franc succès, n’attendez pas trop pour réserver. La SÉPAQ ouvre en effet ce samedi 14 novembre son service de réservation en ligne ou par téléphone (1 800 665-6527) et nul doute que les 7000 emplacements de camping et 670 unités de prêt-à-camper du réseau des parcs nationaux, établissements touristiques et réserves fauniques vont s’envoler comme de petits pains chauds. La réservation sera ouverte entre 8h du matin et 15h samedi, selon les parcs visés.