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Deux livres électroniques pour découvrir le monde

Pour découvrir le monde sans avoir à prendre l'avion, ces deux livres électroniques sont la solution!

Le vendeur de goyaves, roman, Ugo Monticone

Ce roman interactif est vendu sous forme d’application mobile. Disponible seulement sur iPad, Le vendeur de goyaves est ainsi considéré comme «le premier roman numérique immersif». Concrètement, cela signifie qu’au fil du récit, le lecteur peut cliquer pour visionner des vidéos, voir des photos ou entendre des extraits sonores captés par l’auteur pendant un voyage en Inde.

Lancé au début de 2015, le livre a piqué la curiosité de plusieurs médias, notamment Canoë, La Presse, Le Devoir et ICI Radio-Canada (La Sphère). En tout, 174 éléments multimédias viennent bonifier l’expérience de lecture. «Au fil du récit, est palpable une solide maîtrise des décors, fruit d'un long séjour sur le terrain du globe-trotter Ugo Monticone, écrit le journaliste Sylvain Sarrazin. Jamais on ne se sent berné par une mise en scène pseudo-orientale, écueil typique du genre.»

Très simple d’utilisation, l’application nous donne l’impression d’être sur place. Mais soyons honnêtes: une bonne histoire le serait tout autant sans fioritures technologiques. C’est pourquoi je vous recommande autant la version papier publiée aux éditions Triptyque que la version numérique, somme toute très chouette.

Les impressions de Dominic Tardif rejoignent les miennes: «Si Le vendeur de goyaves n’a rien d’un récit de voyage traditionnel, il a néanmoins été écrit au terme d’un séjour de quatre mois en Inde. Les éléments multimédias qui jalonnent chaque chapitre tracent en une série de gloses photo et vidéo les grandes lignes du carnet de création de l’auteur, qui esquisse, à même le livre, une sorte de making-of du roman.»

Prix de la version numérique: 8$ sur iTunes.

Aventures à vélo solaire, récit, Anick-Marie Bouchard

Celle qui sévit depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux sous le pseudo «Globstoppeuse» et signe des guides pour Lonely Planet a fait du voyage alternatif son cheval de bataille. Dans ce récit, elle relate une aventure qui a débuté bien avant le voyage qui l’a menée de la France au Kazakhstan en vélo solaire à l’été 2013.

«Il me semble que c’était vers la fin mars que tout a commencé, écrit-elle dans le prologue. J’ai reçu un pourriel mal filtré, un type qui envoyait sans doute massivement des mails pour obtenir un peu d’attention J’ai oublié les mots exacts, mais il me semble que ce Florian disait quelque chose comme: Jeu grandeur nature: réalisez une aventure de rêve en vélo solaire de la France au Kazakhstan avec le SunTrip!...»

La trentenaire accepte de jouer le jeu malgré un moral au plus bas après s’être fait larguer par son fiancé trois mois avant le jour du mariage et une troisième bronchite virale asthmatiforme en un an qui l’a laissée avec «le souffle de Darth Vader», comme le lui fait remarquer son frère. Ou peut-être s’est-elle lancée dans l’aventure pour cette raison? «Je n’avais pas envie de jouer, j’avais besoin de jouer», écrit-elle.

Le but? Concevoir un vélo à assistance électrique (VAE) dont les batteries se rechargent grâce à l’énergie solaire et en faire sa monture entre Alpes françaises et les steppes kazakhes. Devant se créer une sorte d’avatar au moment de son inscription, elle imagine un personnage de jeux vidéo qui doit réussir des niveaux pour avancer. «De toute façon, ce n’est pas clair qui perd ou gagne dans cette histoire. Je crois que je n’ai pas besoin d’être la meilleure, seulement de me rendre là-bas, dans la cité d’Astana, et de dénouer toutes mes quêtes.» SunTrotteuse était née.

Pour vous donner une idée du ton: «Il me lance un regard qui, passé dans Google Translate en Québécois, aurait donné à peu près ceci: "Non, mais franchement, veux-tu bien me dire ce que tu fais à essayer de négocier avec cet osti de changeur saoul quand tout ce que tu veux, c’est un peu d’eau"…»

Si le sport n’est pas sa force, l’écriture et les langues (elle se débrouille en anglais, en espagnol et en allemand, en plus d’avoir des bases de turc) lui permettront de faire d’extraordinaires rencontres humaines et de partager ses tranches de route en direct sur le blogue de son personnage.

Aventure à vélo solaire est une version peaufinée de ces émotions brutes jetées sur l’écran au fil de ses pérégrinations. Une plume bien aiguisée, un humour incisif et, surtout, une grande dose d’humanité. Pas étonnant qu’elle ait remporté le prix du meilleur blogue SunTrip!

Prix: comme vous voulez (prix suggéré: 18$ USD) sur Leanpub.

6 livres pour voyager par procuration

En pleine crise du coronavirus, nous sommes nombreux à nous tourner vers les films, les séries et la lecture pour remplacer les sorties. C’est un bon moment pour encourager la culture, puisque de nombreux événements, spectacles et salons du livre ont dû être annulés. Voici quelques œuvres – récits, romans et poésie – qui vous permettront de vous évader sans quitter votre cocon.

Un couple dans le van, Paul-Marcel Adam et Sonia Sauvette

Nombreux sont les voyageurs à prendre conscience sur la route que la vie ne s’arrête pas aux chiffres qui s’alignent sur leur talon de paye. C’est pendant un séjour de deux semaines au Costa Rica que Sonia et Paul-Marcel, couple de quarantenaires, réalisent qu’il est temps pour eux de vivre autre chose. Une année, 40 000 kilomètres et neuf pays plus tard, ils livrent leurs réflexions dans ce récit joliment cousu à quatre mains. Le genre de voyage qui laisse des traces…

Éditions Château d’encre, 2019, 23, 95$, 224 pages.

Cuba libre!, Gabriel Anctil

Loin des séjours en formule tout compris, Théo, le narrateur, nous entraîne dans la moiteur de La Havane, le temps de deux semaines de vacances en solo. Au fil des pages, nous faisons connaissance avec toute une galerie de personnages avec, comme trame de fond, la mort récente de Fidel Castro et les multiples défis auxquels le pays fait face. Écrit principalement en vers libres, ce roman qui s’apparente à un récit de voyage est rempli d’images fortes, de soirées bien arrosées et de soleil éblouissant. À savourer avec un mojito à la main!

XYZ, collection Quai no 5, 2019, 22, 95$, 296 pages.

Fille de fer, Isabelle Grégoire

Voici une histoire singulière qui nous happe dès les premières pages et nous tient captifs jusqu’à la dernière. Ce deuxième roman de la journaliste Isabelle Grégoire nous entraîne dans l’hiver de la Côte-Nord, où Marie Guilbaud, conductrice de train minier, est recueillie par un mystérieux ermite, après avoir été blessée en cherchant pourquoi son convoi a été immobilisé. Un travail de recherche remarquable et un personnage féminin fort, dont les failles se révèlent au fil des pages, sur fond de conflit entre Blancs et autochtones. Lu d’une traite dans un train entre Jonquière et Montréal!

QUÉBEC/AMÉRIQUE, 2019, 24,95$, 240 pages.

Douze ans en France, Mélikah Abdelmoumen

Après avoir vécu à Lyon avec son conjoint et leur fils, Mélikah Abdelmoumen a senti le besoin de retrouver le Québec. Douze ans en France propose une incursion dans le quotidien de cette expatriée québécoise née au Saguenay, dont le nom ramène aux origines tunisiennes de son père. «En France, moi qui m’étais toujours vue comme une Québécoise, je suis devenue une Arabe.»

Elle n’hésite pas à gratter le (joli) vernis de ce pays où elle se sent aussi chez elle, mais évoque sans détour les raisons qui l’ont amenée à souhaiter retraverser l’océan: inégalités sociales, lourdeurs administratives, inquiétudes à la suite des attentats… Elle nous entraîne aussi dans les bidonvilles où vit une famille de Roms avec qui elle s’est liée d’amitié, nous ouvrant la porte d’un univers dont on entend rarement parler. Un récit lucide sans être amer, à des années-lumière des cartes postales.

VLB, 2018, 24,95$, 256 pages

Les décalages contraires, Mylène Bouchard

«Pour moi, voyager, c’est sentir, observe l’auteure. Écrire, c’est se taire. La poésie est un art composé de silences, où l’on dit beaucoup avec du blanc.» Entre l’écriture de deux romans, la cofondatrice de la maison d’édition La Peuplade dit s’être laissée surprendre par ce livre qu’elle n’aurait pas pu arrêter, «comme si une digue s’était rompue». Il y est bien sûr question de voyage, mais aussi d’amour.

Mémoire d’encrier, 2019, 17$, 160 pages

Je pars en Inde, Véronique Daudelin

Comédienne, Véronique Daudelin décide, à 29 ans, d’aller poursuivre sa crise existentielle en Inde pendant quatre mois. Qui est-elle? Quelle est sa place dans le monde? À travers les multiples réflexions quant à ses choix de vie, elle se retrouve confrontée aux réalités qu’elle a sous les yeux. Ce voyage idéalisé lui apportera-t-il les réponses qu’elle cherche? Un récit empreint de sensibilité, où yoga, vaches sacrées et personnages attachants côtoient une certaine désillusion.

Hamac-Carnets, 2017, 24, 95$, 284 pages.

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