À la suite du décès du comédien Michel Côté, plusieurs diffuseurs et événements ont mis à l'horaire des célébrations et hommages en tous genres. En voici un survol.
Une décoration posthume
Le premier ministre François Legault avait prévu décerner l’Ordre national du Québec à Michel Côté dans quelques semaines. C’est donc à titre posthume que le comédien sera fait chevalier de l’Ordre national du Québec le 21 juin prochain.
Les grandes entrevues avec Michel Côté. Une version longue de cette grande entrevue de Michel Côté avec Stéphan Bureau (68 minutes) sera diffusée sur les ondes d’ICI ARTV vendredi à 22 h.
Les enfants de la télé. Cet épisode avec Michel Côté sera également diffusé sur les ondes d’ICI Télé samedi, 3 juin, à 19h.
L’acteur Michel Côté s’est éteint à 72 ans, environ un an après avoir annoncé être atteint d’une maladie grave s’attaquant à sa moelle osseuse. Il s’était retiré de la vie publique pour une durée indéterminée il y a presque un an, espérant en vain pouvoir retrouver la santé.
Brillant autant que profond et drôle, il était capable de passer de la comédie au drame avec grand art, en plus d’avoir incarné une panoplie de personnages marquants sur la scène comme à la télévision ou au cinéma.
Michel Côté (entre 1975 et 1989), BAnQ
Né à Alma en 1950, il avait d’abord découvert le théâtre amateur dans sa jeunesse avant d’en faire une carrière reconnue. C’est à la création de la mythique pièce humoristique Broue en 1979 que Michel Côté s’est surtout fait connaître, aux côtés de Marcel Gauthier et de Marc Messier dans leurs rôles d’hommes de taverne. La dernière de leur aventure avait eu lieu à Sherbrooke, en avril 2017, après 38 ans avec la même distribution complice et délirante.
Rémy Girard et Michel Côté (entre 1975 et 1989), BAnQ
À la télévision, il a été des interprètes de séries comme Du tac au tac, Les Brillant, La petite vie ou Omertà, dans laquelle il se distingua au point de remporter un Gémeaux d’interprétation en 1999.
Marc Messier et Michel Côté (entre 1975 et 1989), BAnQ
Au cinéma, il a incontestablement brillé dans De père en flic, Le dernier tunnel, Piché, entre ciel et terre, Cruising Bar ou Liste noire, pour ne nommer que ces films. «Première leçon, quand tu conduis, tu fermes ta gueule» est une des répliques cultes de son personnage de Gervais dans le film C.R.A.Z.Y de feu Jean-Marc Vallée, immense cinéaste qui l’a précédé dans l’au-delà.
Image tirée du film C.R.A.Z.Y
Il était le conjoint de l’actrice Véronique Le Flaguais, avec qui il avait fait partie de la troupe Voyagements, qui s’était formée en 1975, composée aussi de ses acolytes de Broue, Marcel Gauthier et Marc Messier. Michel Garneau veillait aux textes. En plus de l’actrice d’origine française aux côtés de laquelle il a passé de très nombreuses années jusqu’à la toute fin, il laisse aussi dans le deuil ses deux fils dont il était très près, Charles et Maxime, également comédien, ainsi que ses petits-enfants qui le rendaient très fier, des amis et anciens collègues du monde du spectacle et beaucoup de fans qui se souviendront longtemps des célèbres personnages qu’il a incarnés avec une justesse légendaire.
À tous ceux que cet artiste à part entière a inspirés et émus, nous tenons à offrir nos plus sincères condoléances.
Hommages et programmations spéciales
Suite à l'annonce du décès de Michel Côté, plusieurs diffuseurs et événements ont mis à l'horaire des célébrations et hommages en tous genres. En voici un bref survol :
Le 14 mars à 16h s’est éteinte la comédienne et grande dame de théâtre Louisette Dussault, à l’âge de 82 ans. Voici un bref survol de sa carrière, marquée par l’incarnation de la souris verte.
Née en 1940 d’une famille de musiciens de Thetford-Mines, Louisette Dussault a consacré ses énergies et sa vie au théâtre québécois. Comédienne passionnée, militante pour le droit des femmes, elle a joué, tant à la scène qu’à la radio et au cinéma, pour les plus grands noms dont Tremblay, Germain, Barbeau, Ducharme, Garneau, Turgeon, Godbout, Jasmin et Mercier.
Elle a été, entre autres, du collectif «La nef des sorcières» (1976), du controversé «Les fées ont soif» (1978), et de la distribution de «Les Belle Sœurs» (1984). Son spectacle solo «Moman», qu’elle a écrit et interprété à différentes occasions sur une période de 20 ans (plus de 500 représentations entre 1979 et 2000), représente une œuvre importante du théâtre québécois. Ce spectacle a été produit en tournée en Europe, où il a représenté le Québec au Festival de Nancy en 1980, et a gagné des prix en Espagne et en Algérie.
Elle a mené une carrière remarquable, et pour un grand nombre de téléspectateurs, elle était et est restée «La souris verte», qu’elle avait interprétée de 1964 à 1971 (750 émissions); pour d’autres, elle était «Marilyn» de 1991 à 1994, rôle pour lequel elle a été mise en nomination aux prix Gémeaux. Elle a été très présente à la télévision de Radio-Canada et de Télé-Québec. Ses dernières participations à la télévision furent dans Trauma et dans L’auberge du chien noir en 2012-2013.
Outre sa vie professionnelle bien remplie qui la comblait, Louisette Dussault était une fière maman de deux filles, Ève et Paule. Son charisme, sa vive énergie, sa forte personnalité et son implication dans toutes les sphères artistiques resteront dans la mémoire de tous ceux qui ont eu la chance de la côtoyer.
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Jean Lapointe, à l’âge de 86 ans. Aux prises avec des problèmes de santé, M. Lapointe était retourné à la maison depuis janvier dernier après un long séjour en CHSLD. Auteur-compositeur-interprète, imitateur, humoriste, acteur et même sénateur, Jean Lapointe aura su émouvoir les Québécois pendant plus de 60 ans par ses chansons, les rôles qu’il a joués, son humour, ses spectacles en solo ou en duo à l’époque des Jérolas, ses livres, son implication sociale dans la lutte aux dépendances et son franc parler.
De sa propre lutte contre l’alcoolisme, Jean Lapointe, puisera le courage de son engagement social pour lutter contre les dépendances. Il associera son nom à la Maison Querbes qui deviendra la Maison Jean-Lapointe en 1982 et qu’il assortira de la Fondation Jean-Lapointe. Les Québécois se souviennent encore des téléthons annuels télévisés qu’il animera pendant 13 ans pour soutenir financièrement la Maison Jean-Lapointe, aujourd’hui dirigée par sa fille Anne Élizabeth. Malgré des écueils financiers, la maison qui a accueilli des dizaines de milliers de personnes toxicomanes et alcooliques est toujours en activité.
Source: Maison Jean-Lapointe page FB
Ses prises de position, ses témoignages et son implication avec sa Fondation mèneront Jean Lapointe au Sénat canadien en 2001, où il siégera pendant neuf ans dans l’espoir, déçu, de faire avancer la lutte aux dépendances. Désabusé par le jeu politique, il quittera le Sénat l’année de ses 75 ans.
En entrevue dans les médias, ses enfants, le comédien Jean-Marie Lapointe et sa fille Anne-Elizabeth, ont souligné la générosité souvent discrète de leur père et son humanisme.
Des Jérolas à l’Olympia en solo
Source: Archives Radio-Canada
Jean Lapointe est né dans la région du Bas Saint-Laurent le 6 décembre 1935. C’est à Québec qu’il passe la plus grande partie de son enfance et c’est dans cette ville qu’il fera ses premiers pas dans le monde du spectacle et du divertissement. Sa carrière débute professionnellement en 1954, alors qu’il s’installe à Montréal sous le nom de scène de Jean Capri. Un an plus tard, il rencontre Jérôme Lemay, les deux artistes forment alors Les Jérolas.
Source: Archives Radio-Canada
Le duo connaîtra un immense succès pendant presque 20 ans. Spectacles à l’Olympia de Paris en première partie de vedettes internationales, un passage remarqué au Ed Sullivan show, une vingtaine d’albums, Les Jérolas étaient partout sur scène comme au petit écran.
Comme acteur, il se révélera dans le film Les ordres de Michel Brault, film culte (1974) dans lequel il livre une véritable performance. Au cours de sa carrière il a défendu plusieurs rôles, notamment dans L’eau chaude l’eau frette d’André Forcier ou encore Le dernier tunnel d’Érik Canuel qui lui vaudra le Jutra pour le meilleur acteur de soutien en 2004 ou encore dans À l’origine d’un cri du réalisateur Robin Aubert, ce qui lui vaudra son deuxième Jutra en 2011.
Jean Lapointe dans le film Les ordres Source: IMDB
C’est au petit écran, dans la série Duplessis, scénarisée par Denys Arcand, que le talent d’acteur de Jean Lapointe conquiert le cœur des Québécois. Une performance de jeu dans ce rôle fort et exigeant de ce Premier ministre mythique lui vaudra tous les hommages.
Source: Série Duplessis, Archives Radio-Canada
La perte de ses deux épouses, le décès subit de Jérôme Lemay qu’il venait tout juste de retrouver sur les planches après des années de froid, sa propre lutte contre l’alcoolisme, une faillite et la maladie, Jean Lapointe a connu de nombreux revers de parcours, mais était toujours actif. En 2020 il avait même tenu un petit rôle dans le film de Myriam Bouchard, Mon cirque à moi.
Des chansons qu’on fredonne toujours
Méo Penché,Mon oncle Émond, La complainte à mon frère (film Les ordres), C’est dans les chansons, Chante-la ta chanson, Si on chantait ensemble, Rire aux larmes, Pleurire, les chansons simples, mais accrocheuses de Jean Lapointe, avec leur textes souvent tendres, ont conquis l’oreille du public québécois.
Cela sera un des points d’orgue de sa carrière solo après la dissolution du duo Les Jérolas. Au total, l’artiste a enregistré plus d’une vingtaine d’albums et le public de ses spectacles en redemande. Dans les années 1980, Jean Lapointe foulera les scènes parisiennes, belges et suisses où il remportera un vif succès.
Ici, il se produit notamment à la Place des arts et ses représentations font salle comble. Ses spectacles de one man show allient l'humour, le monologue et la chanson tandis que l'artiste mêle l'autodérision à la critique sociale et l'humour aussi grinçant que tendre.
Jean Lapointe en spectacle. Source: Archives Radio-Canada
En carrière, Jean Lapointe aura également signé quelques livres, notamment sa biographie Pleurires parue en octobre 2022 aux Éditions de l’Homme, Presque tout Jean Lapointe (1999) ou Mon voyage de pêche en 2005 chez Stanké.
Source: Archives Radio-Canada
Jean Lapointe fut une figure marquante de la scène artistique québécoise et laisse derrière lui le souvenir d’un homme et d’un artiste passionné et généreux, des ritournelles et une œuvre sociale qui lui survivront. Toutes nos condoléances à sa famille et ses proches.
Née le 21 avril 1926 à Londres, la reine Elizabeth II est décédée ce jeudi, 8 septembre, à l’âge de 96 ans. Elle était le monarque du Royaume-Uni et du Commonwealth, dont fait partie le Canada, et la gouverneure suprême de l’Église d’Angleterre. Son décès achève ainsi un règne de 70 ans, le plus long de l’histoire de l’Angleterre.
C’est après la mort de son père, le roi George VI, qu’elle accède au trône britannique, le 6 février 1952, à l’âge de 25 ans. Elle était la sixième femme à siéger sur le trône et la première depuis le décès de la reine Victoria, en 1901. Son couronnement à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953, était le premier à être diffusé à la télévision. Parmi les invités canadiens présents, notons le premier ministre Louis Saint-Laurent, le lieutenant-gouverneur de l’Ontario Louis Breithaupt et son premier ministre Leslie Frost, le premier ministre de la Saskatchewan Tommy Douglas, les ministres du Québec Onésime Gagnon et John Samuel Bourque, le maire de Toronto Allan A. Lamport et le chef de la Nation Squamish Joe Mathias. Cette même année au Canada, la Loi sur les titres royaux conférait officiellement à Élisabeth II le titre de reine du Canada.
Quelques années auparavant, alors qu’elle n’était encore que l’héritière présomptive de la couronne britannique, poste qu’elle occupait depuis l’âge de 10 ans, elle épousait Philip Mountbatten, prince de Grèce et du Danemark, avec qui elle a eu quatre enfants: Charles, prince de Galles, Anne, princesse royale, Andrew, duc d’York et Edward, comte de Wessex. Elle était aussi la grand-mère de 8 petits-enfants, notamment les princes William et Harry, et l’aïeule de 10 arrière-petits-enfants.
Celle qui avait aussi pour sœur cadette la princesse Margaret, décédée en 2002, peu de temps avant leur mère, Elizabeth Bowes-Lyon, mieux connue sous le nom de «reine mère», a connu un long règne marqué par le passage de 15 premiers ministres britanniques, y compris les marquants Winston Churchill et Margaret Thatcher. La relation de la reine avec ses derniers a d’ailleurs été présentée à l’écran dans la très visionnée série The Crown diffusée sur Netflix et inspirée par la famille royale britannique. La rumeur veut qu’elle n’en ait pas manqué un seul épisode.
La vie de la reine Élizabeth a inspiré la très visionnée série The Crown, diffusée sur Netflix.
Les crises personnelles
Parmi les événements marquants de sa vie privée, en plus des décès successifs de sa sœur et de sa mère, notons l’assassinat de l’oncle du prince Philip, Louis Mountbatten, les séparations et le divorce de trois de ses enfants, la mort tragique et hyper médiatisée de sa belle-fille adorée par le monde entier, la princesse Diana, en 1997, les frasques sexuelles d’Andrew, son fils préféré, d’après les rumeurs et, plus récemment, le rejet de la famille royale par son petit-fils Harry, et son épouse, la comédienne Meghan Markle, qui n’ont pas manqué de dépeindre de manière peu flatteuse la monarchie britannique lors d’une entrevue télévisée exclusive accordée à la célèbre animatrice américaine Oprah Winfrey, en mars 2021.
Sa vie professionnelle a pour sa part connu de nombreux rebondissements; par exemple, à 14 ans, alors qu’elle était encore princesse, elle prononçait son premier discours à la radio pendant que les bombes tombaient sur Londres durant la Seconde Guerre mondiale. En 1981, elle a été victime d’une tentative d’assassinat lors d’une cérémonie officielle. Elle a aussi souvent été appelée à intervenir dans toutes sortes de crises, entre autres la guerre des Malouines, la guerre froide, l’invasion de la Grenade, la guerre du Golfe, l’abolition de l’apartheid, etc.
Photo: BAnQ
Reine du Canada
Monarque ayant le plus voyagé dans l’histoire, la souveraine a visité toutes les nations du Commonwealth, à l’exception du Cameroun et du Rwanda, en plus d’avoir été marraine de plus de 600 organismes de bienfaisance et organisations, dont 36 au Canada, notamment la Société canadienne du cancer et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada.
En tant que reine du Canada, elle a mis en lumière le rôle critique des Forces armées canadiennes en étant colonelle en chef, capitaine générale et commodore de l’air en chef d’unités dans tout le pays. Depuis 2012, la reine était aussi commissaire en chef de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Préalablement, elle détenait le titre de commissaire honoraire de la GRC, et ce, depuis 1953.
C’est en 1951, en compagnie du duc d’Édimbourg, alors qu’elle n’était encore que princesse, qu’elle est venue au Canada pour la première fois. Depuis son accession au trône, Sa Majesté a fait plus de tournées royales au Canada que dans tout autre pays du Commonwealth. La tournée de 2010 de Sa Majesté fut sa 22e tournée officielle au Canada à titre de reine du Canada. En 2012, celle qui parlait couramment français célébrait chez nous son jubilé de diamant, qui marquait son 60e anniversaire en tant que reine du Canada. En 2017, en plus de célébrer le 150e anniversaire de la Confédération, Sa Majesté célébrait aussi son jubilé de saphir, 65 ans après son accession au trône. Lors d’un événement tenu à la Maison du Canada, à Londres, l’ancien gouverneur général David Johnston a présenté à Sa Majesté une broche en forme de flocon de neige, en gage de remerciement de la part des Canadiens.
Elle aura été la souveraine britannique ayant régné le plus longtemps. C’est désormais le prince Charles qui doit lui succéder au trône. Si de nos jours son rôle était davantage symbolique, elle incarne néanmoins l’unité et la stabilité de son pays, et ce, à travers le monde. Elle agissait surtout en tant que conseillère auprès du premier ministre britannique. Son règne, marqué par le progrès et la modernisation, marqua une nouvelle ère élisabéthaine.