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Comment choisir ses bottes de randonnée?

Les magasins de plein air regorgent de matériel pour la randonnée pédestre, bottes en tête. Mais comment choisir «ses» bottes de randonnée, celles que vous porterez pendant plusieurs années, qui vous mèneront en tout confort où vous voulez sur les sentiers d’ici ou d’ailleurs? Petit guide pratique!

Quoi de pire en pleine randonnée que de se tourner le pied ou simplement de sentir un léger inconfort qui va devenir rougeur et sans doute finir en ampoule? En longue randonnée, quand il faudra remettre ses bottes le lendemain et repartir, sac au dos, vers l’objectif suivant, le plaisir de marcher deviendra rapidement un calvaire. On ne peut tout contrôler, mais pour mettre le plus de chances de son côté, la première chose à faire est de s’équiper de chaussures adéquates.

LA question à se poser avant l’achat: quel genre de marche je pratique, où je voudrais pratiquer?

Vous aimez marcher en ville ou sur de petites routes de campagne asphaltées ou en poussière de roche? Vous préférez plutôt les sentiers en montagne, étroits et rocailleux, qui traversent parfois des ruisseaux? Vous voulez marcher une à deux heures, une journée complète, ou plusieurs jours, en autonomie, avec sac à dos et tente? Le type de chaussures qu’on vous conseillera en magasin dépend des réponses que vous apporterez à ces questions essentielles.

LA question à se poser avant l’achat de bottes de randonnée: quel genre de marche je pratique, où je voudrais pratiquer? Photo: Taylor Grote, Unsplash

Différents types de chaussures

Pour la marche en milieu urbain, sur un sentier asphalté ou en poussière de roche d’un parc de la SÉPAQ par exemple ou pour une balade sur un chemin de campagne, la chaussure de randonnée sera légère et souple à la flexion, avec une semelle un peu plus robuste qu’un soulier de course et avec un certain relief. L’idée est de gagner en stabilité tout en protégeant vos pieds.

Par contre, pour la randonnée, courte ou longue, en terrain accidenté, les bottes se doivent surtout d’offrir un bon maintien de la cheville afin d’éviter foulures et entorses. Elles sont donc plus rigides et plus lourdes, en plus d’être dotées de semelles à crampons.

Plus vous vous acheminez vers la longue randonnée et/ou des terrains difficiles avec roches, passages mouillés, présence de racines ou de feuilles masquant le sol, plus vous devriez avoir des bottes rigides et hautes (couvrant la cheville), avec des semelles également plus rigides et dotées de crampons pour une meilleure traction. Il en ira de votre confort et de votre stabilité, surtout si vous transportez un sac sur le dos.

Dans le doute, privilégiez la botte plus rigide qui vous ouvrira toutes les portes.

À chaque pied sa botte

Les modèles de bottes de randonnée proposés en magasin sont différents pour les hommes et les femmes, étant donné la morphologie de leurs pieds. En général, les femmes ont les pieds plus étroits et leur cambrure est plus prononcée. Leurs mollets sont aussi plus longs et descendent plus bas que ceux des hommes. De plus, chacun a ses particularités, d’où l’importance d’essayer plusieurs modèles de bottes de femmes ou d’hommes avant de se décider.

À l’essai, il faut vérifier avec le vendeur que la longueur et la largeur de la botte sont adéquates. Commencez par apporter les bas de randonnée que vous portez habituellement. Enfilez les bottes sans les lacer et poussez vos pieds le plus en avant possible. Vous devriez pouvoir passer un doigt, mais pas plus, entre le talon et l’arrière de la botte. En position normale, votre pied ne devrait pas non plus bouger de gauche à droite dans la botte, non plus qu’être trop serré sur les côtés.

Si tout va bien côté longueur et largeur, serrez bien les bottes et marchez dans le magasin. Le pied ne devrait pas bouger dans la botte, sauf pour les orteils. S’il remue côté talon, c’est l’ampoule assurée en rando! Donc, essayez une taille inférieure ou un autre modèle.

Marcher sur un plan incliné en magasin donne aussi une bonne idée de ce que la botte fera dans la réalité d’un sentier. Si vous sentez déjà des points de pression en montée ou en descente, imaginez ce que ce sera dans le bois… Il est préférable de changer de modèle avant de payer. Ce n’est plus vrai en effet de penser que la botte va s’adapter à votre pied, sauf, peut-être, celle en cuir. Mieux vaut donc se sentir bien dans une botte dès la première fois.

Ce n’est plus vrai de penser que la botte va s’adapter à votre pied, sauf, peut-être, celle en cuir. Mieux vaut donc se sentir bien dans une botte dès la première fois. Photo: Ana Essentiels, Unsplash

Cuir ou synthétique?

La semelle des bottes de randonnée est toujours en caoutchouc, tandis que la botte elle-même est composée de différents types de matériaux: cuir pleine fleur, suède, polyester, nylon, polyuréthane…

Le choix entre le cuir et les matières synthétiques est vraiment affaire de goût et il n’y a pas de meilleur matériau qu’un autre. Je connais des mordus de randonnée qui ne jurent que par les bottes en cuir, bien entretenues à la graisse de castor. Ce fut mon cas pendant des années, jusqu’au jour où j’ai souffert le martyre dans l’Arctique canadien alors que mes vieilles bottes de cuir séchaient au point que j’avais du mal à les enfiler chaque matin, tant l’espace minimal pour mes pieds était réduit. J’aime beaucoup la souplesse du cuir, mais là, elle avait clairement atteint sa limite!

Le cuir pleine fleur est le plus durable, le plus résistant à l’abrasion et à l’eau, mais les bottes en cuir ont l’inconvénient d’être plus lourdes et moins respirantes. Même chose pour les bottes en suède (cuir poncé), qui sont plus souples, mais moins durables que le vrai cuir.

Avec des bottes en matériaux synthétiques, vous gagnerez en légèreté, en souplesse et en respirabilité. Elles sèchent plus vite et sont un peu moins chères mais, par contre, elles sont rarement aussi imperméables que le cuir et il y a de fortes chances que vous les gardiez moins longtemps. Autre avantage: elles nécessitent peu ou pas d’entretien.

Respirabilité ou imperméabilité?

La botte de randonnée légère sera généralement en matière synthétique respirante, parfaite en été et quand le temps est au mieux, mais si vous vous aventurez au printemps ou en automne sur un sentier passablement détrempé, une botte de randonnée à membrane imperméable et assez haute sera nettement préférable pour vous garder les pieds au sec.

Il en existe plusieurs sortes, du Gore-Tex à l’eVent, en passant par une panoplie d’autres membranes dites «imper-respirantes» qui sont intégrées dans la botte. Elles présentent l’avantage d’empêcher l’eau de s’infiltrer à l’intérieur tout en permettant aux pieds de respirer un peu. Certaines sont tout de même un peu chaudes en été, mais vous ne craindrez pas avec elles d’être surpris par une averse, de devoir traverser une flaque d’eau ou un ruisseau à gué.

Le choix entre le cuir et les matières synthétiques est vraiment affaire de goût et il n’y a pas de meilleur matériau qu’un autre. Photo: Annie Spratt, Unsplash

Conseils ultimes:

  • Ne lésinez pas sur le prix: je garde mes bottes de randonnée pendant au moins dix ans. J’y mets le prix à l’achat et m’assure que l’investissement sera durable.
  • N’oubliez pas d’apporter vos orthèses pour l’essai, si vous en portez.
  • Essayez plutôt des bottes neuves en fin de journée, les pieds ayant tendance à gonfler un peu dans la journée.
  • Testez plusieurs modèles avant de faire votre choix.

Après achat

  • Prendre soin de ses bottes en les nettoyant rapidement et en les traitant si nécessaire, notamment pour le cuir.
  • Lacer ses bottes de randonnée est un art. Apprenez comment faire avec cette vidéo de La Cordée sur YouTube.
  • Acheter de bons bas de randonnée, avec renforts aux talons et sur les orteils. À force de marcher, les meilleurs bas s’abîment vite à l’arrière du talon et à l’avant des orteils. N’attendez pas de voir à travers pour en changer: vos pieds vous remercieront à la prochaine rando!
  • Relire mon article Soins des pieds pour la randonnée.

Soins des pieds pour la randonnée

En randonnée comme en raquettes, en haute montagne comme en courte escapade, nos pieds sont nos meilleurs alliés. Pour ne pas gâcher une sortie, voire plusieurs mois de plein air, il est essentiel d'en prendre grand soin.

Conseils de base pour limiter les petits bobos

Moteur premier de notre locomotion, le pied comporte 16 os (un quart du corps humain), autant d’articulations, une centaine de ligaments et 20 muscles. Marcher pour se muscler, pieds compris, est essentiel, surtout quand, l’âge aidant (et encore plus pour les femmes), ces muscles perdent de leur tonus.

Avant de partir

  • Être bien chaussé. Il ne faut pas lésiner sur la qualité des bottes pour maintenir le pied sans le compresser et éviter les frottements.
  • Porter les bons bas. Un ou deux superposés? En propylène ou en laine? Les avis sont partagés, mais le but premier est d’évacuer la transpiration pour garder le pied au sec. Le coton et les vieux bas sont à proscrire et le confort à privilégier. On opte pour des bas avec renforcement au talon et sur l’avant du pied.
  • Vérifier l’usure de vos chaussures, notamment de la semelle.
  • Se couper les ongles d’orteils.
  • Utiliser une crème anti-frottement quelques jours avant la randonnée. Le matin même, si votre peau est fragile, couvrir les zones plus sensibles de petits pansements bien collants (type Tegaderm).
  • Emporter une trousse minimale de premiers soins. Celle-ci devrait contenir pansements, désinfectant, crème antibiotique.
Photo: Andrew Bowden, Flickr
Photo: Andrew Bowden, Flickr

Pendant la randonnée

  • Surveiller vos pieds. Dès qu’une sensation de frottement apparaît, mieux vaut faire une pause. On en profite pour relacer sa botte de marche (car trop serrée ou trop lâche, l’ampoule est presque assurée), tirer sur un bas mal ajusté, mettre un pansement préventif sur une rougeur.
  • Boire beaucoup d’eau pour hydrater les muscles, dont ceux des pieds.
  • Marcher avec deux bâtons, ce qui enlève 30% de la pression sur les pieds et répartit l’effort.
  • Pendant les pauses, étirer jambes, mollets, dos et pieds pour éviter les raideurs.
  • Ne pas enlever vos bottes pour rien, sous peine d’avoir du mal à les remettre. Par contre, en été, on peut les enlever pour les tremper dans un ruisseau. Cela active la circulation sanguine et limite les enflures.

Après la randonnée

  • Sécher les bottes (avec du papier journal à l’intérieur) et les semelles intérieures, chaque soir.
  • Bien s’étirer.
  • Soigner ses pieds.

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Que faire en cas d’ampoules

Causées par la chaleur, l’humidité, les frottements ou une saleté dans la botte, les ampoules sont la plaie du randonneur. Passée l’étape de la prévention, et si vous continuez à marcher, l’idéal est de ne pas percer l’ampoule pour éviter les infections et simplement de la recouvrir d’un pansement fin bien adhérent. Si l’ampoule est percée, lavez la zone au savon, sans enlever la peau restante si possible, rincez bien, asséchez et appliquez un pansement. Il n’est pas nécessaire d’utiliser une crème antibiotique en l’absence de signe de surinfection.

De «vraies» pathologies du pied

Les premières alertes, avec des douleurs répétitives qui pourraient s’aggraver, ne sont pas à négliger. Des oignons aux problèmes de voûte plantaire, il y a des façons d’améliorer son sort!

Le cas des «oignons»

On peut limiter les douleurs en portant une botte légèrement plus large avec une semelle rigide. Certains suggèrent aussi d'alterner entre bottes bien rigides pour les randonnées et bottes qui le sont un peu moins pour les sorties plus courtes. Écarteur d’orteil et orthèse peuvent aussi diminuer certaines douleurs.

Pieds plats-pieds creux

Quand la voûte plantaire est diminuée ou accentuée, les douleurs peuvent vite apparaître. Pas besoin de se précipiter chez un podiatre ou un orthésiste et d’acheter des orthèses à prix d’or avant d’avoir testé une bonne semelle vendue dans un magasin de plein air ou de chaussures. Si la douleur persiste, consultez un spécialiste et testez une orthèse.

Fasciite plantaire

Très douloureuse, elle peut signer l’arrêt de randonnées pour plusieurs mois. En prévention, on pratique un entraînement progressif, bien chaussé, et on évite de marcher sur des surfaces dures. Une fois installée, il faut éviter de marcher pieds nus et consulter un professionnel (ostéopathe, par exemple) qui pratiquera massage et ponçage agressif du fascia plantaire, en plus de bien étirer la chaîne postérieure des muscles du corps. Avec exercices à l’appui. En éliminant toutes les raideurs de l’arrière du corps (jambes, dos, jusqu’à l’attache du talon), il est possible de rééquilibrer cette chaîne postérieure et de régler un problème postural ou qui soit lié à une ancienne blessure, comme une entorse, qui pourrait entraîner une douleur à un pied.

Bonne marche!