Il y a 75 ans, le 24 juin 1948, commençait le blocus de Berlin qui durera jusqu’au 12 mai 1949.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ville de Berlin, enclavée dans le territoire soviétique, est divisée en quatre zones d’occupation: États-Unis, Angleterre, France et URSS. En juin 1948, en réponse à l’introduction d’une monnaie unique dans Berlin-Ouest, Staline ordonne la fermeture de toutes les routes menant aux secteurs occidentaux de la ville. Les États-Unis et leurs alliés ripostent par la mise en place d’un pont aérien qui alimentera les Berlinois pendant presque un an. Ce véritable tour de force contraint les Soviétiques à lever le blocus, mais marque la division officielle en deux états allemands et durcit le ton de ce qu’on appelle désormais la guerre froide.
1- Pont aérien de Berlin
Photo: Henry Ries / USAF United States Air Force, Wikimédia Commons
2- Des enfants berlinois regardent le déchargement de sacs de farine d'un C-74 Globemaster de l'US Air force à l'aérodrome de Gatow
Wikimédia Commons
3- C-47 Skytrains en cours de déchargement à l'aéroport de Tempelhof
Wikimédia Commons
4- Un Sunderland Mark V de la Royal Air Force ancré sur la rivière Havel
Wikimédia Commons
5- Le Fairchild C-82A Packet de l'U.S. Air Force à l'aéroport de Tempelhof
Wikimédia Commons
6- Des Berlinois observent un avion de transport aérien atterrir à l'aéroport de Tempelhof
Wikimédia Commons
7- Un Rosinenbombers C54 larguant des friandises sur Berlin
Wikimédia Commons
8- Des travailleurs civils déchargent le Douglas C-47 Dakota KP223 de la Royal Air Force
Wikimédia Commons
9- Chargement de farine dans un Douglas C-54 Skymaster
Wikimédia Commons
10- Des enfants de Berlin-Ouest jouent au pont aérien, 1948
Un grand nombre de villes allemandes ont subi d’importants dommages au cours des deux Guerres mondiales. À titre d’exemple, on estime que 80% du centre-ville de Berlin et 90% du centre de la ville baroque de Dresde ont été détruits par les bombardements des alliés. Voici de précieuses images de villes allemandes au début du XXe siècle et quelques images après les bombardements.
1- Porte de Brandebourg, Berlin, entre 1890-1900
Photo: Bibliothèque du Congrès
2- Porte de Brandebourg, 1945
Photo: Photo: Car Weinrother, Bundesarchiv
3- Pont de la cathédrale et du palais, Berlin, entre 1890-1900
Photo: Bibliothèque du Congrès
4- Palais royal de Charlottenburg, Berlin, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
5- Berlin, 1945
Photo: Rare historical photos
6- Schillerplatz, Berlin, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
7- Château, Dresde, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
8- Dresde, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
9- Dresde, 1945
Photo: Bundesarchiv
10- Frankfurt, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
11- Mairie de Frankfurt, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
12- Frankfurt, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
13- Frankfurt, 1945
Photo: Bundesarchiv
14- Freiburg, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
15- Freiburg, 1945
Photo: Stadtarchiv Freiburg
16- Hamburg, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
17- Hamburg, 1945
Photo: Dowd J, Royal Air Force
18- Nuremberg, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
19- Nuremberg, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
20- Nuremberg, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
21- Nuremberg, 1945
Photo: Wikipédia
22- Stuttgart, entre 1890-1906
Photo: Bibliothèque du Congrès
23- Stuttgart, 1945
Photo: Clark N S and Broom R R, Royal Air Force. Imperial War Museums
En voyage, les villes sont des incontournables, et pour les visiter, le mieux est souvent de le faire à pied et à vélo. Ces derniers mois, j’ai testé parcours et tours guidés à vélo dans plusieurs villes du monde, dont Lille et Hambourg, deux grandes cités européennes qui se parcourent très bien sur deux-roues.
Libre-service ou pas?
J’aime bien louer un vélo en libre-service dans des villes inconnues, même si parfois l’opération n’est pas facile, avec des abonnements compliqués pour des étrangers. Heureusement, des tours guidés à bicyclette, thématiques ou non, sont très souvent proposés. Ils permettent d’éviter de s’arrêter souvent pour regarder une carte ou une application numérique afin de s’orienter dans les rues et, surtout, un guide vous oriente vers les meilleurs endroits et vous fournit les informations les plus pertinentes sur les lieux visités. Expérience vécue avec pleine satisfaction à Lille et Hambourg!
Lille est LA grande métropole du nord de la France, regroupant 90 municipalités. Son centre-ville se prête bien à une découverte à bicyclette pour profiter autant de ses beaux espaces verts que de ses monuments historiques.
On débute par une balade en tour guidé de deux heures avec Le Grand Huit, un organisme à but non lucratif, sur le thème de «Lille au bord de l’eau». Le prix (22 euros, incluant la location de vélo) défie toute concurrence et le guide est un vrai amoureux de sa ville.
C’est sur de beaux vélos hollandais qu’on se déplace, dans un premier temps, le long du canal de la Deûle, puis dans le parc de la Citadelle, le plus grand de Lille. Paradis des promeneurs comme des sportifs, ce «bois de Boulogne» offre de nombreux parcours en boucle, en forêt et près de l’eau. Il s’étend autour de la première citadelle, construite par Vauban. Il en était si fier qu’il la qualifiait de «reine des citadelles». À vélo, rien de plus facile que d’en faire le tour en suivant son enceinte, une haute muraille fortifiée en forme d’étoile.
Plus parc de Lille, le parc de la Citadelle offre de nombreux parcours en boucle, en forêt et près de l’eau. Photo: Facebook Ville de Lille
De sa Porte Royale, le petit groupe revient vers le centre-ville par le quai de Wault, ancien port de Lille bordé de maisons cossues et d’un ancien couvent. On serpente ensuite dans les petites rues, découvrant la place de la République, la monumentale Porte de Paris, la place Rihour, où se trouvait autrefois un palais ducal. Arrêt requis pour admirer le grand beffroi (104 mètres de haut) de l’hôtel de ville actuel, en briques rouges et pierres blanches.
Arrêt requis pour admirer le grand beffroi (104 mètres de haut) de l’hôtel de ville actuel. Photo: lilletourism.com
On garera encore les vélos, rue de Paris, pour une visite privilégiée (du cloître à la chapelle) de l’Hermitage Gantois, ancien hospice de Lille devenu hôtel 5 étoiles. La salle des malades, avec carrelage d’origine, a un magnifique plafond en bois épousant la forme d’une coque de bateau. Sur le chemin du retour, on admirera encore la Vieille Bourse, de style baroque maniériste, et un autre beffroi, celui de la chambre de commerce, de style néo-flamand.
La Vieille Bourse. Photo: lilletourism.com
Les plus:
Emprunter un V’Lille pour explorer la ville en autonomie. Le système est ultra-facile, avec une carte bancaire et moins de deux euros pour la journée, à condition de remettre le vélo à une station toutes les 30 minutes maximum.
Visiter Lille à vélo avec le collectif Renart, composé d’artistes spécialisés dans l’art mural. Il vous emmène à la découverte de différentes œuvres de street art disséminées dans la ville.
Sortir de Lille avec un vélo loué pour se rendre jusqu’à Wambrechies, le long du canal de Roubaix, construit au XIXe siècle pour acheminer par l’eau les matières premières nécessaires aux nombreuses industries, notamment textiles, qui ont fait la réputation de Roubaix, surnommée la ville «aux mille cheminées».
À la découverte de différentes œuvres de street art disséminées dans la ville. Photo: Facebook Collectif Renart
Hambourg: pleins feux sur le port
Grande ville du nord de l’Allemagne, Hambourg est l’un des plus grands ports au monde. Bâti sur les rives de l’Elbe, qui se jette dans la mer du Nord, le centre-ville est traversé de centaines de canaux et compte deux lacs bordés de parcs et bien agréables à longer à vélo, d’autant plus que presque toute la ville est en terrain plat.
Photo: Facebook Hamburg City Cycles
Côté port, c’est avec un guide de Hambourg City Cycles que nous partons à l’aventure cycliste pour découvrir quelques joyaux du passé et d’autres, carrément futuristes. Après un petit tour dans St. Pauli, quartier populaire très animé, notre premier arrêt se fait au port des traversiers et bateaux d’excursion, nombreux à proposer des balades sur l’eau. La série d’imposantes portes en pierre de Landungsbrücken donne accès aux quais d’embarquement, face aux grands docks qui accueillent sur plusieurs kilomètres les gros porte-conteneurs et les ateliers de construction et réparation de bateaux.
Landungsbrücken. Photo: Heiko S, Flickr
À vélo, nous entrons dans un grand ascenseur de bois ancien, caché sous une immense coupole de pierre. Vingt-trois mètres sous terre, nous débouchons sur une galerie présentant une photo ancienne. On y voit des centaines d’ouvriers à vélo qui empruntaient ce même ascenseur matin et soir pour accéder à un long tunnel et rejoindre ainsi les docks de l’autre côté de l’Elbe.
Vingt-trois mètres sous terre, une galerie présente une photo ancienne sur laquelle on voit des centaines d’ouvriers à vélo qui empruntaient ce même ascenseur matin et soir. Photo: Anne Pélouas
Nous pédalons nous aussi pour une traversée insolite de l’Elbe, sous terre, via ce tunnel de 426 mètres de long, ouvert en 1911. Il a été entièrement rénové en 2017 avec des milliers de carreaux de porcelaine ancienne et est réservé aux piétons et cyclistes. Comme autrefois!
Une traversée insolite de l’Elbe, sous terre, via ce tunnel de 426 mètres de long, ouvert en 1911. Photo: Anne Pélouas
Après un petit tour côté docks pour admirer Hambourg de loin, on repart dans le tunnel et l’ascenseur pour un retour à l’air libre sur la piste cyclable parallèle au port. Direction: HafenCity, le quartier «in» d’Hambourg en plein développement immobilier qu’on atteint en traversant plusieurs canaux. Dix kilomètres de promenade à pied ou à vélo ont été aménagés dans ce quartier mêlant logements chics et logements sociaux, bureaux et édifices à vocation culturelle, toujours au bord de l’eau.
Le roi des lieux est l’imposant ElbPhilarmonie, l’opéra d’Hambourg inauguré en 2017. On en ferait trois fois le tour à vélo sans se lasser (avant de l’admirer encore en bateau). Le siège de l’orchestre philharmonique d’Hambourg, œuvre des architectes suisses Herzog et de Meuron, en impose de tous bords avec son socle en briques rouges (l’ancien bâtiment portuaire), surmonté d’une structure de verre de 110 mètres de haut. Il faut absolument lâcher les vélos pour monter à 37 mètres du sol via un escalier roulant monumental de 82 mètres de long. Une promenade publique fait le tour du bâtiment en extérieur, offrant une vue panoramique tant sur la ville que sur le port.
Il faut absolument lâcher les vélos pour monter à 37 mètres du sol via un escalier roulant monumental de 82 mètres de long. Photo: Anne Pélouas
L’exploration suivante, à vélo, est consacrée au quartier Speicherstadt, avec ses canaux bordés d’imposants immeubles anciens en briques rouges. Ils abritaient de grandes compagnies marchandes spécialisées dans l’import-export, notamment de café, de cacao et d’épices. Sur la Deichstraße se trouvent les plus vieilles maisons de Hambourg, adossées à un canal: quelques-unes seulement, qui ont échappé à un gigantesque incendie ayant détruit presque toute la ville en 1842. On s’étonne qu’elles ne soient pas collées les unes aux autres. «La règle, précise le guide, était de garder entre elles la largeur d’un cercueil…»
Le quartier Speicherstadt, avec ses canaux bordés d’imposants immeubles anciens en briques rouges. Photo: Anne Pélouas
Les plus:
La visite gratuite de Hambourg à pied, d’une durée de 2h30, avec frais minimes de réservation.
Le tour en ferry gratuit avec la Hamburg Card pour apprécier les attraits du port. On peut aussi embarquer sur un vélo loué sur le ferry 62 pour se rendre jusqu’à la gare maritime de Finkenwerder, sur l’autre rive de l’Elbe, et faire comme les Hambourgeois amateurs de vélo, qui profitent des nombreux parcours cyclistes dans cette région au sud-ouest de la ville.