La chronique Voyages en images

Auteur(e)

Lorraine Messier

Lorraine Messier est gestionnaire de carrière. Grande voyageuse, elle a parcouru de nombreux pays. Au cours de ses périples, elle a accumulé des images d'une très grande beauté pour leur sujet, leur composition. Aujourd'hui à la retraite, elle nous fait cadeau de ses plus beaux clichés.

L’art urbain de Fuengirola, en Espagne

Dans El Boquetillo, à Fuengirola, dans le sud de l’Espagne, la mairie a voulu favoriser la dynamisation économique et sociale de ce quartier qui avait bien besoin d’amour. On a fait appel à divers artistes locaux et internationaux qui ont réalisé 17 œuvres ayant pour thème la mer et qui embellissent les murs d’une série d’immeubles autrement assez moches. Le Paseo de Los Murales a été inauguré en novembre 2023 et depuis, les amateurs d’art urbain ne manquent pas de s’y arrêter pour admirer, photographier et faire connaître ces œuvres. Je vous en présente quelques-unes qui m’ont séduite.


La magia de los sueños (La magie des rêves)

«Cette murale captivante nous transporte dans un monde magique où une fille, enveloppée d’un coucher de soleil presque nocturne, tient une étoile de mer qui s’illumine de son éclat. Le message transmis est le suivant: même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lumière qui guide le chemin de nos rêves.» (Fabián Bravo)

«La magia de los sueños», murale de l’artiste Kato. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «La magia de los sueños» par l’artiste Kato. Photo: Lorraine Messier

Un mar en tus ojos (Une mer dans les yeux)

«Moi, dans les profondeurs, je plonge entouré de requins. Je comprends la vague qui me menace. C’est une ombre dans l’abîme qui, au fur et à mesure que je descends, permet à mes yeux d’élucider ce qui se cache et dissimule le mystère d’un lieu qui inspire la terreur de l’inconnu, où aucun navire ne veut naviguer au-delà de la ligne d’horizon. Une mer dans les yeux, pleine de tempêtes capables de vous faire sombrer et peut-être de ne plus arriver à bon port, et les rêves meurent. Le jeu en vaut la chandelle tant que les doutes sont oubliés, enterrés à côté du trésor. Danser avec les vagues de la mer jusqu’à l’île du destin.» (Elalfil)

«Un mar en tus ojos», murale de l’artiste Elalfil. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «Un mar en tus ojos», de l’artiste Elalfil. Photo: Lorraine Messier

La Yaya

«C’est une murale représentant ma grand-mère Concha, et qui rend hommage aux nombreuses femmes de ma famille, à celles qui sont toujours avec nous et à celles qui prennent soin de moi d’en haut. Elles ont été un exemple de persévérance et de lutte malgré toutes les difficultés auxquelles elles ont été confrontées, gardant toujours un sourire sur le visage et une attitude positive en toutes circonstances. J’espère que cette murale servira d’inspiration pour tous ceux qui la voient et nous rappellera l’importance de valoriser et d’honorer les personnes qui nous ont marquées dans la vie.» (Lalone)

«La Yaya», murale de l’artiste Lalone. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «La Yaya» de l’artiste Lalone. Photo: Lorraine Messier

Synesthesia (Synesthésie)

Synesthésie: Trouble de la perception dans lequel une sensation supplémentaire est ressentie dans une autre région du corps que celle qui est perçue normalement. (Dictionnaire Le Petit Robert)

Cette murale m’a d’abord étonnée par sa technique au pinceau et rouleau, comme une espèce de collage. Son mélange de tons orangés et bleus, chauds et froids, m’a rappelé la mer et le sable, le ciel et l’ocre des maisons. Cette jeune femme moderne nous montre à travers de ses lunettes le travail des anciens pêcheurs et leurs équipements rudimentaires sur les plages de Fuengirola.

«Synesthesia», murale de l’artiste Nesui. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «Synesthesia» de l’artiste Nesui. Photo: Lorraine Messier

Mirada Mediterránea (Vue méditerranéenne)

L’artiste a voulu refléter cette teinte bleue unique si propre au ciel méditerranéen, à cette lumière bleue qui illumine les plages de sable fin. «Que ses couleurs restent gravées dans nos rétines, que la salinité soit infusée dans notre peau et que la brise nous caresse doucement.» (Steve Camino)

«Mirada Mediterránea», murale de l’artiste Steve Camino. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «Mirada Mediterránea» de l’artiste Steve Camino. Photo: Lorraine Messier

Bioluminiscencia (Bioluminescence)

Ici, on plonge dans un monde marin amusant, plein de fantaisie et de surréalisme. L’artiste souhaitait pousser les gens qui observent la murale à passer beaucoup de temps à scruter les différents personnages et leurs dialogues et les inciter à créer leur propre monde marin imaginaire.

«Bioluminiscencia», murale de l’artiste Murfin. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «Bioluminiscencia» de l’artiste Murfin. Photo: Lorraine Messier

De Piedra en peidra (De pierre en pierre)

Peinte à partir d’une photo prise au Portugal, cette murale représente une métaphore de la manière dont, dès l’enfance, on apprend à surmonter les épreuves et à rester debout. À travers le jeu, en sautant simplement de pierre en pierre sans tomber dans l’eau, les artistes qui ont créé l’œuvre voient dans cette scène une lecture poétique sur la confrontation des difficultés dans la vie.

«De Piedra en piedra» (côté gauche), murales des artistes Slim Safont et Wedo. Photo: Lorraine Messier
«De Piedra en piedra» (côté droit), murales des artistes Slim Safont et Wedo. Photo: Lorraine Messier
«De Piedra en piedra» (dans son ensemble), murales des artistes Slim Safont et Wedo. Photo: Lorraine Messier

Niña con barco, Leive (Fillette au bateau, Leive)

«Quand on m’a demandé de faire un thème marin, j’ai cherché l’inspiration dans les œuvres avec ce thème du peintre de Malaga Pablo Picasso. Plus précisément, l’œuvre Fille avec un bateau (Maya), dans laquelle il dépeint sa fille jouant avec un bateau orange et que vous pouvez voir si vous la cherchez sur Google. À partir de là, j’ai fait ma version personnelle avec mon propre style. Et, comment pourrait-il en être autrement, le modèle pour ce travail important était ma fille Leive.» (Mon Devane)

«Niña con barco, Leive», murale de l’artiste Mon Devane. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «Niña con barco, Leive» de l’artiste Mon Devane. Photo: Lorraine Messier

Y t ú, ¿de qué barca eres? (Et vous, de quel bateau venez-vous?)

«Avec le thème de la mer, j’ai exprimé mes expériences d’enfant. Le matériel de pêche à la senne et au cul-de-chalut, que j’ai vu sur la plage de La Rada ou dans le port, avec ses gens de mer. La relation entre grand-mère et petit-fils, la transmission des valeurs de qui nous sommes, notre tradition. Le travail d’équipe des hommes; la beauté et la force des femmes d’Andalousie; le rameur “gardien” qui veille sur les nôtres. La richesse de la mer Méditerranée exprimée dans le panier plein d’espèces locales: mulet, sardines, doré, vivaneau, etc. En arrière-plan, la mer et le château de Fuengirola.» (Francisco Alarcón)

«Y tú, ¿de qué barca eres?», murale de l’artiste Francisco Alarcón. Photo: Lorraine Messier
Détail de la murale «Y tú, ¿de qué barca eres?» de l’artiste Francisco Alarcón. Photo: Lorraine Messier

Garden (Jardin)

«Des fleurs de toutes les couleurs et de toutes tailles, comme les cœurs des femmes qui donnent vie à ce quartier, fleurissent avec grâce et détermination. Les pétales ressemblent à des murmures d’histoires partagées, de secrets gardés et de rêves qui se réalisent. Jardin est plus qu’une simple œuvre d’art; c’est une célébration de la vie, de la nature et des femmes qui donnent vie à ce quartier bien-aimé. J’espère que cette murale vous inspirera à vous connecter à la beauté qui vous entoure et à apprécier la tranquillité souvent cachée dans les détails les plus simples de la vie.» (Lula Groce)

«Garden», murale de l’artiste Lula Goce. Photo: Lorraine Messier
Garden, murale de l’artiste Lula Goce. Photo: Lorraine Messier

Vues d’ensemble

Avec quelques pas de recul, on peut bien apprécier l’effet d’embellissement de ce quartier populaire.

Photo: Lorraine Messier
Photo: Lorraine Messier
Photo: Lorraine Messier