La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Voyages post-divorce

Si mariage et voyage vont de pair depuis toujours, il semblerait que le divorce fasse désormais partie des événements marquants qui poussent aussi les gens à s’offrir une escapade à l’étranger.



Après son divorce, Angelina Jolie a voulu filer en Éthiopie avec ses enfants. Ashton Kutcher, lui, a vécu en Europe dans des résidences trouvées sur Airbnb pendant un an après son divorce d’avec Demi Moore (précisons qu’il fait partie des investisseurs de la compagnie).

Les stars ne sont pas les seules à souhaiter changer d’air après une rupture. La popularité de la formule est telle que Travel + Leisure et EscapeHere ont même concocté leur liste des meilleures destinations post-divorce!

Photo: Pixabay L'Irelande, avec ses sites nostalgiques, ses falaises et ses plages est au nombre des 10 destinations post-divorce recommandées par Escape Here
L'Irlande, avec ses sites nostalgiques, ses falaises et ses plages est au nombre des 10 destinations post-divorce recommandées par Escape Here. Photo: Pixabay

Des forfaits en tous genres

Devant l’ampleur du phénomène, la compagnie américaine Liberty Travel a lancé ses «start-a-new-moon». Ces forfaits ont pour objectif «d’aider les clients […] à commencer un nouveau chapitre de leur vie», rapporte Travel Weekly.

L’idée n’est pas tant d’aller faire son deuil loin de la maison, mais plutôt de marquer le coup d’envoi d’une nouvelle vie. C’est pourquoi les séjours entre copines sont particulièrement populaires auprès de cette clientèle.

Certains hôteliers ont du flair… et de l’humour. Il y a quelques mois, en discutant avec les propriétaires de l’hôtel Grand Velas Riviera Maya, j’ai découvert qu’ils offraient des forfaits pour divorcés. En plus de se faire bichonner au spa et d’apprendre à concocter des cocktails, les vacanciers participent à une cérémonie «d’enterrement d’alliance» et peuvent fracasser une piñata en l’honneur de leur ex.

Photo: Facebook Grand Velas Riviera Maya
Photo: Facebook Grand Velas Riviera Maya

Breathless Resorts and Spas, aussi au Mexique, propose également aux jeunes divorcées de frapper une piñata arborant une photo de leur ex lors d’une cérémonie appelée «Trash the Memory». Des leçons de pole dancing sont aussi au programme.

Prévenir le divorce par le voyage?

Dans un autre ordre d’idées, la chaîne suédoise Countryside promet de rembourser les couples qui divorcent dans l’année suivant leur passage à l’hôtel, rapporte L’Express. L’objectif? Démontrer qu’une nuit à l’hôtel est bénéfique. «Cela fait longtemps qu’on accueille des couples dans nos hôtels, a expliqué la porte-parole du groupe à L’Express, et nous avons vu à quel point il peut être bénéfique de quitter la routine et se consacrer l’un à l’autre.»

Photo: Facebook Countryside hotels Un des hôtels de la Countyside en Suède qui offre un séjour gratuit aux couples se divorçant dans l'année suivant un séjour dans un hôtel de la chaîne
Un des hôtels de Countryside en Suède, qui offre un séjour gratuit aux couples se divorçant dans l'année suivant un séjour dans un hôtel de la chaîne. Photo: Facebook Countryside hotels.

Selon la porte-parole, la formule suscite beaucoup d’intérêt. L’histoire ne dit toutefois pas s’ils ont dû procéder à des remboursements depuis son entrée en vigueur. Dans ce cas comme dans celui des voyages post-divorce, l’idée n’est pas nouvelle. C’est le fait de s’en inspirer pour créer des forfaits qui l’est.

La tendance des «start-anew-moon» prendra-t-elle de l’ampleur au point que l’expression s’insinuera dans les discussions comme «honeymoon» et «babymoon»? On ne le souhaite pas, mais considérant que 40% à 50% des couples mariés aux États-Unis finissent par divorcer*, il ne serait pas étonnant de voir de plus en plus de vacanciers arborer un bronzage sans trace d’alliance. À quand le combo «lune de miel et divorce»?

*Source : American Psychological Association, rapporté par Travel Weekly.


Pour en savoir plus

Moving on, getting away: The post-divorce travel trend

Jamie Biesiada

12 juillet 2017

Travel Weekly