La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Une peureuse en Colombie

Je ne sais pas ce qui m’a pris. Ou, au contraire, je le sais précisément : une surdose de tout, surtout de grisaille. J’ai toujours eu peur de voyager en Colombie. Et voilà que j’y suis pour deux semaines en solo.



En quittant l’aéroport de Carthagène après environ 75 minutes à faire la queue aux douanes, j’ai tout de suite su que j’aimerais cette ville. Il y a l’architecture coloniale, bien sûr, mais aussi quelque chose qui s’explique difficilement avec des mots. Imaginez un parfum qui vient vous titiller et que vous avez envie de suivre pour en trouver la source. Ou un fruit jamais goûté dans lequel vous vous apprêtez à croquer. Oui, c’est ça, ma première impression de Carthagène: un fruit encore inconnu au parfum irrésistible.

Parlant de fruit, j’ai commencé mon voyage au Blue Apple Beach, sur une île située à 20 minutes de la ville. Moins d’une demi-heure après être sortie de l’aéroport, j’étais dans un petit bateau pour la Tierra Bomba, où se trouve ce beach club doté de 11 luxueuses cabanes écoresponsables. Attention, dos sensibles, ça secoue par moments!

Carthagène depuis le bateau. Photo: Marie-Julie Gagnon

Bien que je ne sois pas une adepte de musique forte, toutes mes recherches m’avaient menée vers ce lieu. J’avais été séduite par l’engagement du Blue Apple, fondé en 2016, tant pour la cause environnementale que dans sa communauté. D’ailleurs, une cinquantaine d’employés vivent dans le village de Bocachica, où se trouve le terrain. C’est cette sensibilité aux réalités locales et environnementales qui a mené la fondatrice, Portia Hart, à créer la Green Apple Foundation, qui recycle notamment le verre en plus d’offrir des formations sur la gestion des déchets à d’autres entreprises du domaine de l’hospitalité.

L'entrée du Blue Apple. Photo: Marie-Julie Gagnon

Un jardin secret et des rencontres

À peine arrivée dans ce lieu idyllique, j’ai partagé un repas en plein air dans le «Secret Garden» avec une vingtaine de convives. Tous les deux mois, des soirées du genre sont organisées afin de faire vivre des expériences gastronomiques en compagnie de chefs invités. Cette fois-ci, c’est Christina Lecki qui a élaboré le menu aux côtés du chef maison, Pedro Mosqueda.

Les chefs Christina Lecki et Pedro Mosqueda. Photo: Marie-Julie Gagnon

«Nous sommes des amis d’enfance, raconte Megan, ma voisine de table, en pointant l’amie qui l’accompagne. Kelly habite la Colombie depuis cinq ans. Elle a vécu plusieurs choses difficiles au cours des dernières années et nous avons eu envie de nous retrouver. Je ne voyage jamais sans ma famille – j’ai trois enfants –, alors c’est exceptionnel.» C’est aussi pour ce genre de rencontres inopinées que j’aime tant voyager.

Ces repas gastronomiques sont aussi l’occasion pour la fondatrice du Blue Apple de parler de la mission de l’organisme qui lui tient tant à cœur. «Nous ne faisons pas d’argent avec cette soirée, a-t-elle souligné. Nous remettons les profits à la communauté. C’est elle qui décide comment seront utilisés les fonds.»

Repas en plein air dans le «Secret Garden» . Photo: Marie-Julie Gagnon

Tout au long des services – sept au total –, les discussions avec les deux Américaines et le couple de Bogota, Elizabeth et Diego, qui partage aussi notre table, ont coulé comme le vin. J’en ai profité pour noter une foule d’adresses et de coins à découvrir lors d’un prochain voyage.

Parce que même à peine débarquée, j’en suis certaine: c’est mon premier, mais pas mon dernier voyage en Colombie. Pour le moment, je savoure ma lune de miel avec ce pays auquel je rêve depuis À la poursuite du diamant vert en 1984. J’espère quand même que mon voyage sera moins rocambolesque!

Coucher de soleil au Blue Apple. Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique

  • Air Transat est la seule compagnie aérienne qui propose des vols directs entre Montréal et Carthagène pendant l’hiver (de décembre à avril).
  • Les Canadiens doivent acquitter une taxe d’entrée de 85$ à l’arrivée en Colombie (il y a des exceptions) par carte de crédit (ou PayPass). Il faut aussi remplir le formulaire électronique d’immigration CheckMIG à l’avance, bien qu’il ne soit pas toujours demandé.
  • Le site Voyage.gc.ca fournit les informations essentielles pour un voyage en Colombie, dont les vaccins recommandés. De nombreux avertissements de sécurité sont en vigueur. Il faut cependant rester conscient que toutes les régions ne présentent pas le même niveau de danger. L’essentiel reste de se renseigner adéquatement et de prendre les mesures de sécurité de base, comme éviter les lieux déserts et ne pas sortir la nuit si l’on voyage seul(e).
  • Préparez-vous à attendre longtemps aux douanes.
  • Très calme en soirée et en matinée, le Blue Apple accueille les visiteurs d’un jour qui souhaitent profiter de la piscine et de la musique pendant la journée (jusqu’à 150 à la fois). Il faut donc s’attendre à entendre de la musique à ce moment, surtout si l’on réserve pendant la fin de semaine.
Le calme après le départ des visiteurs d'un jour. Photo: Marie-Julie Gagnon

Notre chroniqueuse était l’invitée du Bleu Apple et a pu se rendre en Colombie grâce à des billets offerts par Air Transat. Toutes les opinions émises dans ce texte sont 100% les siennes.