La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Séjour dans le Beaujolais

Au-delà des vins nouveaux, le Beaujolais s’avère une région d’une exceptionnelle photogénie, où les routes vallonnées révèlent des points de vue tous plus étonnants les uns que les autres. Récit de deux journées sur la route des vins.



On va de surprise en surprise quand on explore le Beaujolais. D’abord, parce qu’on a du mal à oublier l’étiquette un peu cheap accolée à la région, qui a produit beaucoup de vins très inégaux à une certaine époque. Chaque jus dégusté au fil des visites nous sépare un peu plus de ce souvenir désuet des vins nouveaux des années 1990. Puis, parce qu’on réalise à quel point les richesses de cette région sont nombreuses.

J’ai beau m’y être rendue plus d’une dizaine de fois, chaque visite dans le Beaujolais amène son lot de découvertes. Ici, une fromagerie artisanale où le crottin de chèvre m’envoie directement au septième ciel. Là, un vin qui mise sur la biodynamie. Vous l’aurez compris: le Beaujolais se découvre autant par les yeux que par le nez et les papilles.

Sans doute parce que j’y voue un attachement particulier, la région des Pierres dorées continue de m’apparaître la plus jolie. «Il y a une géologie très importante dans le Beaujolais, autant dans le sud que vers le nord, m’explique Yann Fabris, guide-chauffeur de Tasty Lyon, qui propose différents forfaits œnologiques et gourmands. Dans le sud, on est plus sur un terrain argilo-calcaire. Dans le calcaire, il y a de l’oxyde de fer. C’est ce qui colore la pierre dorée. C’est la seule région de France où on a cette pierre.» Nimbée de lumière, la pierre apparaît dans toute sa splendeur.

Le village de Oingt, dans la région des Pierres dorées. Photo: Marie-Julie Gagnon

À deux pas de la gare de Romanèche-Thorins, le Hameau Duboeuf propose une fort sympathique introduction à l’histoire de la région – avec dégustations.

Le Hameau Duboeuf propose une fort sympathique introduction à l’histoire de la région – avec dégustations. Photo: Marie-Julie Gagnon

En plus des salles d’exposition, des spectacles sont destinés autant aux adultes qu’aux enfants. «C’est le premier oenoparc créé en Europe par George Duboeuf, en 1993, explique Emily Charrion-Lanfranchi, responsable commerciale. […] Aujourd’hui, on s’étend sur 30 000 mètres carrés. Il y a la partie principale, qui comprend des salles d’exposition et des spectacles audiovisuels, les jardins, avec un petit train pour y accéder, qui comptent un minigolf avec dix trous, pour rappeler les dix crus du Beaujolais.»

Dans le jardin, une murale à l'effigie de George Duboeuf, fondateur du vignoble. Photo: Marie-Julie Gagnon

Pour profiter du paysage, un pique-nique dans les vignes est idéal. Plusieurs vignerons, dont le Domaine Steeve Charvet, invitent les visiteurs à en faire l’expérience quand le temps le permet. Différentes formules sont proposées, autant pour les couples que pour les familles. On réserve par l’entremise du site Destination Beaujolais.

Au Domaine Steeve Charvet. Photo: Marie-Julie Gagnon

Dans la foulée de vignerons comme Jean-Paul Brun, qui travaille depuis des années à la mise en valeur du terroir, de jeunes vignerons sont en train de transformer l’image du Beaujolais.

Domaine Frédéric Berne. Photo: Marie-Julie Gagnon

À Lantignié, à 50 minutes de Lyon, Frédéric Berne crée des vins biologiques et dynamiques depuis 2014. L’environnement est au cœur de sa démarche. «On a repris de la base, en fait, pour reconstruire petit à petit des systèmes où on a des plantes en bonne santé sans utiliser d’antibiotiques », résume-t-il. En discutant avec lui, on réalise à quel point la nouvelle génération est en voie de transformer les pratiques de jadis.

Frédéric Berne. Photo: Marie-Julie Gagnon

D’un château à l’autre

Au Château de la Chaize, à Odenas, visiter seulement la salle de dégustation serait une erreur – bien qu’on ait envie de tout y goûter. En empruntant un petit sentier, un château érigé entre 1674 et 1676 apparaît dans toute sa majesté. Même s’il est privé, on peut se balader autour et l’admirer de loin. On s’imagine aisément troquer sa vie urbaine pour celle de châtelain dans ce lieu à l’abri des regards… avec de sacrément bons vins.

Au Château de la Chaize, à Odenas. Photo: Marie-Julie Gagnon

Autre grand coup de cœur: Les Vins Marquis de Montmelas. Érigé au 10e siècle par les sires de Beaujeu, qui étaient propriétaires de la région, le château appartient à la famille depuis cinq siècles. Découvrir l’endroit en compagnie de Delphine d’Harcourt, épouse d’Amaury d’Harcourt – oui, le comte – est un pur ravissement. Sa passion contagieuse donne envie de tout savoir sur l’histoire de la famille et de la région.

Visite guidée au château du Marquis de Montmelas en compagnie de Delphine d’Harcourt. Photo: Marie-Julie Gagnon

Visites de groupe

Option intéressante pour découvrir le Beaujolais au départ de Lyon ou de Villefranche: Tasty Lyon, qui propose différentes excursions. Au programme: dégustations avec vue, présentation historique, découverte du superbe village de Oingt, qui fait partie des Plus beaux villages de France, et rencontre avec des vignerons.

Dégustation avec vue. Photo: Marie-Julie Gagnon

Au Château de Pizay, un parcours oenosensoriel permet notamment de tester nos connaissances… et nos sens. Tasty Lyon propose des départs à bord de minifourgonnettes confortables toute l’année (surtout entre avril et novembre).

Bien sûr, on profite d’une escapade dans la région pour passer quelques jours à Lyon, où il fait bon flâner dans la vieille ville, se sustenter dans les bouchons et contempler la vue depuis la colline de Fourvière.

Intérieur de la basilique Notre-Dame de Fourvière. Photo: Marie-Julie Gagnon

Parmi les visites à ne pas manquer: Notre-Dame de Fourvière, qui domine la ville, et la cathédrale Saint-Jean. Pour se loger sans se ruiner: l’Hôtel de Verdun, aussi mignon que confortable.

Qui a soif?

Fourvière vue depuis la Cathédrale Saint-Jean. Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique:

  • Le Beaujolais fait partie des Géoparcs mondiaux UNESCO.
  • Tasty Lyon propose différents forfaits œnologiques et gourmands.
  • Air Transat propose des vols directs entre Montréal et Lyon jusqu’en octobre.
  • La Lyon City Card (LCC) permet de découvrir la ville à son rythme. Elle comprend notamment une visite guidée et une croisière.

Merci à Air Transat, Eurail, Destination Beaujolais et Atout France.