La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Sauvée par ABBA!

Je ne savais pas que j’aimais autant ABBA avant de me rendre au musée consacré à ce groupe culte des années 1970 à Stockholm, en Suède.



Après une dizaine d’heures de traversier depuis la Finlande, deux heures de train, quelques minutes d’autobus et une balade à travers la ville glaciale pour trouver mon hôtel, visiter le musée en pleine folie de Kulturnatt Stockholm – la nuit de la culture, où l’accès à plusieurs musées est gratuit – m’a ramenée à la vie. Bon, j’exagère un tout petit peu (!), mais disons que je suis passée du stade «frigorifiée et en proie à la déprime» à «prête à danser ma vie près d’un rideau de paillettes rose et d’un cœur géant».

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Non, le choc thermique en Europe du Nord n’est pas un mythe. Tant à Helsinki qu’à Stockholm, la neige m’a rappelé que l’hiver n’est jamais tout à fait terminé… tant que l’été n’est pas bien accroché. «J’ai passé toute ma vie à Helsinki et je n’ai jamais vu un mois d’avril aussi froid», m’a glissé ma fantastique guide Kristina Kajaani-Kurki, peu avant que je quitte le pays de Sanna Marin.

À Stockholm, tous les gens croisés au fil de mes balades ont tenu à peu près le même discours. J’ai maintes fois eu l’impression d’échanger avec des Québécois à boutte des sautes d’humeur de Dame Nature. Finlandais, Suédois et Québécois: même combat.

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À mon arrivée à Stockholm, j’avais besoin d’un petit «remontant». Le musée ABBA s’est avéré plus efficace que n’importe quel cocktail coloré. Une grosse dose de joie envoyée par intraveineuse. Dans le contexte d’une nuit blanche, avec une foule monstre, l’atmosphère était particulièrement survoltée. Impossible de ne pas avoir le sourire fendu jusqu’aux oreilles en entendant les visiteurs fredonner Waterloo, Mama Mia et autres Voulez-vous!

Le musée ABBA s’est avéré le meilleur remontant pour mon moral. Photo: Marie-Julie Gagnon

Bonus: j’ai pu discuter quelques minutes avec le magicien qui a créé les tenues de scène du groupe, Owe Sandström, présent pour l’événement. S’il a préféré garder ses souvenirs les plus marquants avec le groupe pour lui-même, il m’a tout de même parlé de son bonheur d’avoir fait partie de cette incroyable aventure. Sa création favorite? «Peut-être l’ensemble noir et blanc porté en 1979 quand ils [les membres du groupe] ont remis les profits de la chanson Chiquitita aux Nations unies.»

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Petit retour dans le temps: le 9 janvier 1979, un concert de bienfaisance destiné à amasser des fonds pour les programmes de lutte contre la faim dans le monde de l’UNICEF se tient à New York. L’objectif est aussi de marquer le début de l’Année internationale de l’enfant. Chacun des artistes participants doit contribuer à une chanson spéciale, dont les droits d’auteur seront reversés à l’UNICEF. Le projet a été imaginé par les Bee Gees.

Le mois précédent, alors qu’ABBA travaille sur un album, l’une des chansons, The arms of Rosalita, est complètement remaniée. Devenu Chiquitita, l’opus sera dévoilé au monde lors de ce fameux concert et deviendra le plus grand succès de tous les temps du groupe.

Le musée ABBA permet entre autres de découvrir l'histoire du groupe. Photo: Marie-Julie Gagnon

Inauguré en 2013, le musée ABBA se trouve sur l’île de Djurgården, parmi certains des attraits les plus populaires de la ville. On y raconte bien sûr l’histoire du groupe composé de deux couples mariés, Agnetha Fältskog, Benny Andersson, Björn Ulvaeus et Anni-Frid «Frida» Lyngstad, qui a connu la gloire entre 1972 et 1983.

Inauguré en 2013, le musée ABBA se trouve sur l’île de Djurgården, parmi certains des attraits les plus populaires de la ville. Photo: Marie-Julie Gagnon

Mais on y trouve aussi tous les éléments pour faire lever la fête: des séquences de concerts, de nombreux vêtements de scène, des «cabines de karaoké», et même une scène sur laquelle on peut prendre place avec des hologrammes du groupe et entonner le succès de son choix. Évidemment, les lieux propices aux selfies déjantés sont légion. J’y ai vu des familles, des bandes de copines et des visiteurs en solo. Leur point commun? Une bonne humeur contagieuse, peu importe son âge et sa nationalité.

La scène sur laquelle on peut prendre place avec des hologrammes du groupe et entonner le succès de son choix. Photo: Marie-Julie Gagnon

Même si la grisaille était de retour à mon réveil le lendemain matin, le sourire retrouvé la veille ne s’est pas estompé. J’étais dans la ville d’ABBA. Comment pourrais-je ne pas aimer la suite de mon séjour?

P.S. Je suis en train de concocter un Voyage en images sur Helsinki et Stockholm, que vous pourrez bientôt découvrir sur Avenues. En attendant, visitez les autres galeries!