La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Quelle est votre «destination réconfort»?

Tous les jours, quand je lis les actualités, je ressens une grande impuissance. En gros titre, la menace nord-coréenne. Des comparaisons des essais nucléaires de Pyongyang avec Hiroshima. Des chroniques sur la folie de Donald Trump et de Kim Jong-un. Et je ne parle même pas de la saison des ouragans!



Même si je refuse de laisser la peur m’empêcher de voyager, force est d’admettre que parfois, on n’a aucune envie de se rendre dans certains coins du monde. En cette période trouble, j’ai plutôt envie de me réfugier dans des destinations «doudous», ces lieux qui font l’effet d’une bonne soupe ou d’un bouilli de légumes en automne. Des endroits paisibles où l’on se déleste du poids de nos inquiétudes dès qu’on y met les pieds.

L’une des premières destinations qui me vient à l’esprit quand je songe à mes «happy places» est Vancouver. Il me suffit d’y poser mes valises pour sentir tout de suite mes épaules se relâcher. J’y ai mes habitudes, mais aussi des surprises à chacun de mes séjours. J’aime y marcher pendant des heures et m’installer sur la plage pour refaire le monde. Je suis chaque fois envahie par une grande paix intérieure. Je retrouve aussi ce sentiment de paix profonde sur le continent asiatique, particulièrement en Thaïlande et à Taïwan.

Pour l’auteure, illustratrice et peintre Amélie Montplaisir, c’est la Gaspésie qui enclenche le bouton «off». Elle revient de ses huitièmes vacances d’été en famille au même endroit. C’est là qu’elle relâche la pression et recharge ses batteries. «Nous arrivons au petit chalet que nous louons dans la Baie-des-Chaleurs, à Escuminac. En quinze minutes, nos valises sont défaites, car nous connaissons les aires et nous savons comment nous y organiser.» Pas de sentiment d’urgence pour tout voir puisqu’au fil des années, les attractions touristiques du coin ont toutes été visitées.

«Lorsque la marée est haute et que je suis couchée dans mon lit le matin, on dirait que le chalet flotte. Par la fenêtre, je ne vois pas terre, que la mer et le ciel. Le bonheur. Je me réveille dans mon bateau-chalet, puis je vais prendre mon jus d’orange en pyjama, pieds nus dans le sable pour dire bonjour au héron matinal.»

Gaspésie. Photo: walidhassanein, Flickr
Gaspésie. Photo: walidhassanein, Flickr

De l’autre côté de l’Atlantique

C’est en Bourgogne, en France, que la journaliste Josée Larivée trouve pour sa part un certain réconfort. «On s’y sent tellement loin de la guerre! On se retrouve dans des villages, au cœur de vignobles magnifiques, à la campagne, et avec le meilleur vin du monde. Les gens sont tellement heureux de présenter leur vin et ils ont une telle humilité… Je m’y sens bien et en sécurité, dans un élément qui n’est jamais hostile et toujours accueillant. Et puis, la Bourgogne n’est pas surexploitée au niveau touristique. Les choses y sont à échelle humaine.»

La blogueuse Jennifer Doré Dallas de Moi, mes souliers retourne quant à elle le plus souvent possible en Allemagne, plus particulièrement à Freiburg, où elle a déjà vécu. Preuve qu’elle décroche vraiment chaque fois qu’elle s’y rend: elle n’a jamais écrit sur sa destination chouchou. «L’Allemagne, c’est ma deuxième maison, surtout Cologne, au centre, et Freiburg, au sud. Dans les rues piétonnes de cette dernière, des centaines d’étudiants savourent la vie, oublient leurs soucis et profitent du beau temps de cette bourgade, la plus ensoleillée du pays. Il n’y a pas si longtemps, c’était moi la jeunette sur ces terrasses. Je compte encore aujourd’hui de bons amis là-bas, que je revisite régulièrement. Mon lieu préféré: la place du marché, au lever du soleil.»

Marché de Freiburg. Photo: Guerric, Flickr
Marché de Freiburg. Photo: Guerric, Flickr

Destinations «réconfort»

De nombreux blogues et magazines ont publié des articles à propos des «happy places» au cours des derniers mois. C’est le cas d’ELLE UK, qui a dressé sa liste des 10 destinations qui font sourire «de la tête aux pieds». Parmi les lieux mentionnés se trouvent Valparaiso au Chili, Pacific Rim Highway en Colombie-Britannique, Koh Samui en Thaïlande et Oahu à Hawaii.

Les listes de destinations «heureuses» ne sont peut-être pas les mêmes pour chacun, mais une chose est sûre: on a tous besoin de ces refuges qui sentent bon comme les plats mijotés en septembre. Où se trouvent les vôtres?

Valparaiso, Chili. Photo: Loic Mermilliod, Unsplash
Valparaiso, Chili. Photo: Loic Mermilliod, Unsplash

Pour en savoir plus

Vancouver, ville «nature»

Marie-Julie Gagnon

1 juin 2017

Avenues.ca