La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Voguer sur la mer Rouge, de l’Égypte à la Jordanie

Une croisière, alors que la pandémie connaît une énième vague? Oui, mais pas n’importe laquelle.



Je vous écris depuis le pont de La Belle de l’Adriatique, alors que nous naviguons vers le continent africain. Autour de moi, une vingtaine de passagers sirotent tranquillement des cocktails en bavardant. La plupart, tête grisonnante, sont venus en couple ou entre amis. D’autres ont fraternisé à bord. Il faut dire qu’avec ses 99 cabines, le bateau – qui, comme son nom l’indique, vogue en eaux européennes pendant l’été – propose un cadre très intime. Il est facile d’y tisser des liens.

La Belle de l'Adriatique. Photo: Marie-Julie Gagnon

À l’horizon, j’aperçois la Jordanie, l’Arabie saoudite, Israël et l’Égypte. Mon téléphone cellulaire est aussi déboussolé que moi: il passe constamment d’un réseau à l’autre et ajoute ou enlève une heure selon le pays où il se croit rendu. Un vrai dépaysement, jusque dans ma vie numérique! Dans quelques heures, chercher l’heure juste ne sera même plus possible puisque WiFi et signaux de cellulaire s’éteindront doucement. Décrocher, n’est-ce pas l’objectif principal du voyage?

Hugharda, Égypte. Photo: Marie-Julie Gagnon

La croisière a débuté à Hurghada, en Égypte. Les premières excursions dans cet ancien village de pêcheurs devenu une station balnéaire très courue m’ont donné une folle envie de m’y poser pour un siècle ou deux, le temps de me soûler de tout le bleu aigue-marine de l’horizon. Alors que nous naviguons à bord d’un semi-submersible transparent, poissons-perroquets, poissons-zèbres et autres bancs de sardines m’ont rappelé à quel point, dans une autre vie, j’ai aimé faire des bulles sous l’eau moi aussi. J’envie les quelques plongeurs repérés, même ceux qui barbotent tranquillement plus près de la plage, avec un simple masque et tuba. Quelle richesse sous-marine!

La mer Rouge est un paradis pour les plongeurs. Photo: Marie-Julie Gagnon

Après deux jours à explorer les environs, La Belle de l’Adriatique a mis le cap sur la Jordanie. Alors que nous longeons la péninsule du Sinaï, je me demande à quelques reprises si le bateau est bel et bien en marche tant la mer est calme.

La mosquée Al Sahaba, à Sharm El Sheikh, a été inaugurée en 2017. Photo: Marie-Julie Gagnon

À bord, des jeux ont lieu tous les soirs avant les repas. Je privilégie le calme de ma cabine ou du pont arrière, près du piano-bar, mais les participants ont l’air de s’amuser ferme au salon. Des spectacles sont aussi présentés, dont l’un mettant en vedette un derviche tourneur. J’assisterai à deux conférences, l’une sur l’Égypte antique et l’autre sur l’Égypte moderne. Je ne bouderai pas non plus mon plaisir sur la piste de danse au son de succès français des années 1980. Alexandrie… Alexandra!

Repas à bord. Photo: Marie-Julie Gagnon

Si l’atmosphère à bord est très conviviale, c’est surtout pour les excursions qu’on opte pour ce type de croisière. Comment vous dire le bonheur ressenti en découvrant les sites de ces deux pays que je rêve de fouler depuis l’enfance? Si Pétra m’a renversée (je vous en reparle au retour des Fêtes), la vallée des Rois m’a convaincue de revenir en Égypte pour me perdre dans le chaos du Caire et admirer les pyramides «en vrai».

Temple de Karnac, en Égypte. Photo: Marie-Julie Gagnon

Comment oublier, aussi, toutes les petites attentions du personnel, comme celle de ce jeune serveur philippin qui annonçait son arrivée à la fin des repas en criant «tiiiiisaaaane» après avoir compris que notre tablée raffolait des infusions pré-dodo? Comment dire adieu à tous ces gens formidables croisés à bord au fil des promenades? En huit jours, j’ai l’impression d’avoir emmagasiné pour un mois de souvenirs. Serais-je en train de me réconcilier avec les croisières, moi qui les ai tant honnies? Peut-être pas avec toutes. Mais un petit navire à taille humaine fait toute la différence. Je vais peut-être récidiver...

Vue du hublot. Photo: Marie-Julie Gagnon

Partico-pratique:

  • Des départs ont lieu jusqu’en mars 2023, puis reprendront l’automne prochain.
  • L’équipage est francophone et multilingue.
  • Tout est inclus, la nourriture comme l’alcool, sauf certaines bouteilles plus chères. Les excursions sont en extra.
  • L’une des deux excursions en semi-submersible sera remplacée par la découverte du monastère Sainte-Catherine du Sinaï.
  • Il est possible de visiter Le Caire et les pyramides avant le début de la croisière.
  • Pas de balcon dans les cabines de La Belle de l’Adriatique, mais toutes ont une vue extérieure avec baie vitrée et sont équipées de télé satellite, coffre-fort, sèche-cheveux, climatisation, salle de bains avec douche et toilettes privées.
  • La capacité des bateaux de CroisiEurope est de 16 à 197 passagers maximum.
  • CroisiEurope compte une flotte de 55 bateaux, qui naviguent sur les fleuves, les canaux et les mers.

J’étais l’invitée de CroisiEurope. Toutes les opinions émises sont 100% les miennes.


Pour en savoir plus

Où aller en 2023 selon Lonely Planet?

Marie-Julie Gagnon

23 novembre 2022

Avenues.ca