La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

À quoi s’attendre pour les vacances d’été?

Les prix augmentent partout et le monde du voyage n’y échappe pas. Si vous n’avez pas déjà planifié vos vacances d’été, attendez-vous à voir les prix grimper encore plus au cours des prochaines semaines. Il y a néanmoins quelques pistes intéressantes.



Si ceux qui ont fait l’achat de billets d’avion pour l’été 2023 il y a déjà quelques mois ont pu trouver à coût raisonnable, plus on s’approche de la haute saison, plus les prix s’envolent. À ICI Radio-Canada Première, la facture salée des voyages outre-Atlantique a fait l’objet d’un reportage à l’émission L’heure du monde. Le journaliste Alexis Gacon y rapportait que même si les prix varient beaucoup selon les trajets, certains voyageurs qui effectuent le même itinéraire chaque année aux mêmes dates ont payé jusqu’au double de 2022 pour des billets vers l’Europe en 2023. «À l’échelle mondiale, par rapport à 2019, donc avant la pandémie, on est en hausse de 25 à 30% d’après un site qui compile le tout, Trip.com», souligne le journaliste.

Le prix du carburant, la pénurie de main-d’œuvre, la forte demande, la hausse des taxes aéroportuaires et la baisse du nombre de voyageurs en classe affaires – les plus payants pour les compagnies aériennes – font partie des raisons de cette hausse de prix.

Meilleur prix ou voyage d’une vie?

On le sait: les prix fluctuent selon l’offre et la demande. Après avoir évité de voir du pays pendant trois ans, nombreux sont les voyageurs à vouloir repartir. La meilleure stratégie à adopter, s’il vous est impossible de partir hors des périodes de pointe de l’été, reste sans doute de comparer les prix sur plusieurs sites, dont l’incontournable Google Flights. J’apprécie particulièrement ce site pour recevoir des alertes pour des destinations précises. Hopper et Skyscanner font aussi partie des applications mobiles que je consulte régulièrement.

Si vous avez des horaires très flexibles, rester à l’affût des promotions grâce à des sites de chasseurs d’aubaines comme Secret Flying ou YulDeals (au départ de Montréal – plus rare) ou groupes Facebook peut être une bonne idée. Il y a quelques années, la blogueuse Jennifer Doré Dallas a partagé ses trucs pour repérer des erreurs de prix, qui permettent de voyager à une fraction du prix. À consulter!

Contacter un bon conseiller en voyages reste bien sûr l’avenue la plus simple et la plus rassurante (sans être plus chère, la plupart du temps), mais il faut garder en tête que le manque de personnel est aussi un problème dans leur domaine. Et puis, ce n’est jamais une mauvaise idée de faire un peu de recherche soi-même avant de contacter une agence de voyages, histoire d’arriver avec des pistes que pourra explorer votre conseiller avec vous.

J’ajoute que «bon prix» ne veut pas forcément dire «bons billets». Il vaut parfois mieux ajouter quelques dollars pour éviter une escale. De là l’importance de s’attarder aux moindres détails des itinéraires proposés… ou de faire affaire avec une agence de voyages.

Si vous recherchez d’abord la simplicité, certaines agences se spécialisent dans les voyages de groupes, comme Traditours et Groupe Voyages Québec. Les adeptes de randonnées devraient pour leur part aller reluquer les circuits de Terres d’aventure. C’est le moment pour vous de réaliser le rêve de votre vie? Voyageurs du monde et Dessine-moi un voyage peuvent créer des itinéraires sur mesure et s’occuper de tous les détails logistiques.

Si vous avez des horaires très flexibles, rester à l’affût des promotions grâce à des sites de chasseurs d’aubaines comme Secret Flying ou YulDeals (au départ de Montréal – plus rare) ou groupes Facebook. Photo: Dimitris Kiriakakis, Unsplash

Bon à savoir

Si vous cherchez toujours la destination parfaite pour vos prochaines vacances mais refusez de payer le gros prix, jetez un coup d’œil du côté des vols les plus fréquents au départ de la ville d’où vous souhaitez partir. Les aubaines pour des vols vers Fort Lauderdale ou Miami au départ de Montréal sont par exemple assez fréquentes (reste à savoir si vous avez envie de la chaleur de la Floride en été!). Les low costs comme Flair Airlines et Lynx Air proposent aussi des vols à bas prix vers différentes destinations canadiennes, ce qui amène parfois les autres transporteurs à revoir leurs prix. Lynx, qui volera à Montréal à compter de juin, propose actuellement des vols à 50% du prix. Un exemple? Un aller pour Calgary à 58,99$! J'ai aussi déniché un aller-retour Montréal-Vancouver à 600$ en juillet avec Flair Airlines, avec forfait pour enregistrer un bagage. Le hic, vous vous en doutez: en plein été, le prix des hébergements de Vancouver est exorbitant. On n’en sort pas: quand la demande est plus grande que l’offre, les voyageurs ne sont pas gagnants.

Lynx, qui volera à Montréal à compter de juin, propose actuellement des vols à 50% du prix. Photo: Facebook Lynx Air

Vous souhaitez mettre le cap sur l’Europe malgré tout? En France, sachez que la SNCF a mis en vente une grande partie de ses billets le mercredi 8 mars. Sa branche «à bas prix», Ouigo, permet de se procurer des billets à une fraction du prix.

Si l’on se fie aux commentaires glanés un peu partout sur les réseaux sociaux, le Portugal et la Grèce continueront d’avoir la cote cet été. Peut-être est-ce plutôt l’occasion de découvrir des villes françaises moins courues ou de prendre part à une croisière fluviale? Les petits navires de CroisiEurope naviguent notamment sur la Seine, la Loire, le Rhône et la Saône.

Le panorama escarpé de Porto, au Portugal © Jean-Michel Dufaux

Et au Québec?

Selon un sondage réalisé pour la Banque Scotia au début de 2023, les Canadiens de 18 à 34 ans souhaitent surtout voyager à l’intérieur du pays ce printemps (53%), alors que les 35-54 ans et les 55 ans et plus prévoient découvrir une destination à l’étranger (58% et 70%). La situation sera-t-elle similaire cet été? On peut l’imaginer.

Chose certaine, si vous envisagez des escapades au Québec pendant la belle saison, planifier le plus tôt possible est aussi une bonne idée. Du côté des parcs de la Sépaq, il est possible de réserver un hébergement ou un emplacement de camping pour l’été 2023 depuis novembre 2022. Plus proche de la date du séjour, le mieux est sans doute d’opter pour un parc moins populaire, de privilégier la semaine aux week-ends et de jeter un coup d’œil à la section «Sorties de dernière minute».

En ce qui concerne les options de glamping, là aussi, mieux vaut réserver tôt ou alors consulter les pages Facebook ou le fil Instagram des entreprises pour être tenu au courant des annulations.

Alors, on va où cet été?