3 septembre 2015Auteure : Marie-Julie Gagnon

Le Costa Rica, paradis de la randonnée

À travers les feuilles, j’entrevois enfin les plumes vertes aux reflets bleuâtres dont nous avons tant entendu parler. Il est là, devant nous l’oiseau mythique, avec son ventre rouge, sa longue queue, sa huppe et sa prestance: le quetzal, aussi appelé «oiseau-soleil».



Pour l’apercevoir, nous avons dû nous lever à l’aube et enfiler plusieurs pelures. À San Gerardo de Dota, à plus de 2200 mètres d’altitude, difficile de se rappeler que le soleil nous brûlait la peau quelques jours plus tôt. La patience est de rigueur: pas facile à repérer, l’oiseau rare! Il quitte rarement la canopée et sa couleur le rend difficile à distinguer. À cet instant, nous avons l’impression d’être de véritables V.I.P. de la nature.

Malgré mon enthousiasme, le froid me rappelle rapidement que je n’aurai jamais l’étoffe d’une grande ornithologue. Après quelques minutes d’observation, je file me réfugier à l’hôtel. Pendant que les autres continuent de se balader la tête en l’air, je me repasse le film de ce voyage extraordinaire qui tire à sa fin près de la cuisinière à bois de la salle à manger.

De randonnée en randonnée

D’abord, les volcans. En plein mois de février, le mythique Arenal s’affichait dans toute sa splendeur, lui qui aime tant jouer à cache-cache à d’autres moments de l’année. Même le très touristique Parc national du volcan Poás, accessible aux poussettes et aux fauteuils roulants, m’en a mis plein la vue, laissant enfin tomber son épais châle de brume après avoir joué les prudes pendant ce qui m’a semblé une éternité. Situé à 37 km au nord-ouest de la capitale, c’est celui que privilégient généralement les voyageurs pressés.

Volcan Paos. Photo : Marie-Julie Gagnon
Volcan Poás. Photo : Marie-Julie Gagnon

Rincón de la Vieja, dans la province de Guanacaste, au nord, reste toutefois celui qui m’a offert le meilleur spectacle, à cause de ses fumerolles et de ses mares de boue. Les 14 161 hectares de ce parc national abritent huit volcans actifs, en plus de celui qui a donné son nom au site. Alors que le vert domine presque partout au pays, ici, les tons gris et sable nous rappellent qu’on peut passer rapidement de la forêt humide à la forêt sèche dans ce pays aux mille et une surprises. Impossible de ne pas sourire en repensant au bain de boue volcanique pris dans ce même parc avant de se rincer dans l’eau fraîche de l’une des rivières…

Autre belle découverte: la péninsule d’Osa. Ce n’est pas tant le parc Corcovado, bien que plus sauvage – il compte 8 habitats naturels différents, 367 espèces d'oiseaux, 140 espèces de mammifères, 17 espèces d'amphibiens et de reptiles et 6 000 espèces d'insectes! – qui m’a charmée, mais Corcovado Adventure Tent Camp Lodge, site à la fois rustique et confortable, et la plage déserte de San Josecito, dans la baie de Drake. Alors que nous jouions tranquillement dans les vagues, deux aras d’un rouge flamboyant ont traversé le ciel. Le genre d’image qu’on range directement dans le tiroir des souvenirs indélébiles.

Corcovado Adventure Camp Tent Lodge. Photo : Marie-Julie Gagnon
Corcovado Adventure Camp Tent Lodge. Photo : Marie-Julie Gagnon
San Josecito. Photo : Marie-Julie Gagnon
San Josecito. Photo : Marie-Julie Gagnon

Au Parc national Manuel Antonio, que plusieurs boudent (avec raison) à cause de son extrême popularité, c’est aussi la plage qui m’a ravie. Bien que bondée, elle convient tout à fait quand on a envie de se poser entre deux journées de randonnée. Attention toutefois: les singes sont de véritables petits voleurs. Gare à celui qui laisse traîner un sandwich!

Manuel Antonio. Photo : Marie-Julie Gagnon
Parc national Manuel Antonio. Photo : Marie-Julie Gagnon

Paresseux, perroquets et tutti toucans

Le Costa Rica, c’est un perpétuel générateur de «WOW!» bien sentis. Il y a les fourmis balles – baptisées ainsi parce que la douleur provoquée par l’une de leurs morsures s’apparente à celle d’une balle de fusil –, les minutieuses coupeuses de feuille, les crocodiles de la rivière Tarcoles, les grenouilles blue-jean (rouges avec deux pattes bleues), les iguanes, les lézards, les coatis, les toucans et les singes hurleurs, dont le cri glace le sang (en tout cas, le mien), les figuiers étrangleurs, les plantations de café, les cacaoyers, le chocolat… Du beau, du bon et, forcément, plusieurs points d’exclamation.

Singes au Parc national Manuel Antonio. Photo : Marie-Julie Gagnon
Singes au Parc national Manuel Antonio. Photo : Marie-Julie Gagnon

Après quelques jours, la mesquinerie des singes nous fait oublier à quel point ils nous attendrissaient les premières heures. Les aras et les paresseux conservent quant à eux leur incroyable pouvoir de séduction. Comment ne pas craquer pour ces nounours lourdauds qui prennent cent ans à descendre de leur arbre? Et pour ces oiseaux associés au paradis? J’avoue ne pas ressentir les mêmes élans de sympathie pour les fourmis, qui me rappellent immanquablement ma condition d’éternelle cigale.

Le Costa Rica sans tracas

Mon voyage aurait toutefois été bien différent si je n’avais pas eu de guide et une organisation solide pour coordonner toute la logistique du séjour. Je l’avoue: la perspective de voyager seule au Costa Rica ne m’a jamais enchantée, moi qui saute pourtant sur la moindre occasion d’escapade solitaire d’habitude. Le pays n’a pas la réputation d’être l’un des plus sûrs. On raconte que des touristes laissent leurs bagages dans la voiture pendant qu’ils partent en randonnée, et pouf! disparus au retour…

Je suis donc partie avec l’équipe de pros de Terre d’aventures, voyagiste français distribué au Québec par Uniktour, et un petit groupe de voyageurs (nous étions huit au total). En plus d’un guide maîtrisant la langue de Molière, nous avions un chauffeur qui veillait sur nos sacs à dos. J’ai ainsi pu profiter du séjour sans passer mon temps à m’inquiéter de tout.

À San Gerardo de Dota, mes compagnons de route viennent à leur tour se réchauffer près du poêle à bois. Ils ont aperçu plusieurs oiseaux après mon départ, mais seulement un autre quetzal. Ils brandissent leurs appareils photo comme s’il s’agissait de trophées de chasse. Demain, nous rentrerons tous dans nos coins de pays respectifs, au Québec et en France. Mais avant de reprendre la route pour San José, le petit déjeuner et encore quelques découvertes nous attendent.

Pratico-pratique:

Terres d’aventure propose des séjours surtout axés sur la randonnée, sur tous les continents. Différents itinéraires sont offerts au Costa Rica, dont certains pour les familles. Le degré de difficulté varie.

• Circuit testé par l’auteure de ces lignes: «Les sentiers du quetzal» (niveau facile).

• Quand y aller? La saison sèche, qui s’étend de la fin décembre à la mi-avril, est généralement celle recommandée. C’est toutefois la période la plus touristique. De bons compromis: avril-mai ou de la mi-octobre à la mi-décembre.

• Guide à se procurer absolument: Costa Rica, d’Ulysse.

J’étais l’invitée de Terres d’aventure. Merci! Toutes les opinions émises dans ce texte sont 100% les miennes.