Photo: Daniel Lessard, 20 août 1975, BAnQ
14 août 2023Auteure : Emilie Laperrière

Le « WOW ! » de la semaine

Manoir MacPherson: incursion dans l’univers de Riopelle

Alors que les événements entourant le centenaire de Riopelle battent leur plein, on a voulu en savoir plus sur le domaine seigneurial de l’Île-aux-Grues, qui a appartenu au célèbre peintre jusqu’à sa mort. Suivez le guide!

Le manoir MacPherson offre une vue magnifique sur le fleuve et sur le mouvement des oies blanches depuis plus de deux siècles et demi. Sa construction, du moins celle du corps central, remonte à 1769. Le bâtiment en bois couvert d’un toit à deux versants en bardeaux de cèdre fait alors office de bureau au seigneur, qui s’y rend uniquement à l’automne pour percevoir les cens et les rentes, et chasser. En plus de la résidence, le domaine seigneurial regroupe des dépendances, une grange ainsi qu’un pavillon de chasse.

En 1802, la propriété passe aux mains de Daniel MacPherson. Ce dernier y emménage de façon permanente avec sa famille et érige une aile du côté est. Vingt-six ans plus tard, il cède les lieux à son fils John, qui réalise à son tour des travaux d’agrandissement entre 1829 et 1847. Influencé par le style néoclassique, il ajoute une deuxième rallonge pour harmoniser la maison, dote le toit d’un larmier cintré et construit une fausse souche de cheminée du côté ouest.

Les dépendances au manoir Lemoine à l'Île-aux-Grues. Photo: Alphonse Proulx, 1955. BAnQ

L’avocat, écrivain et historien James MacPherson Le Moine en hérite en 1873 et s’en sert comme résidence d’été. C’est sous sa gouverne que le domaine subit ses plus grandes transformations. À l’intérieur, on déplace des cloisons et on ajoute de nouveaux ornements. L’extérieur, lui, suit désormais le courant pittoresque: une galerie-véranda permet notamment d’admirer le paysage et l’architecture s’intègre bien à son environnement.

Manoir McPherson Lemoyne, Île-aux-Grues. Photo :George A. Driscoll, vers 1950, BAnQ

Le manoir MacPherson demeure dans la famille du même nom durant plus de 130 ans. Jean Paul Riopelle en fait l’acquisition en 1995 et y réside jusqu’à sa mort, sept ans plus tard. On raconte que l’artiste pouvait contempler le vol des oies blanches durant plusieurs heures à travers les fenêtres de la résidence, au printemps et à l’automne.

Le domaine étant une propriété privée, il n’est pas accessible au public. Il nous reste les toiles de Riopelle pour nous imprégner de l’ambiance des lieux.