Le « WOW ! » de la semaine

Église Notre-Dame-des-Champs: un joyau du patrimoine moderne

Grande gagnante du concours de photos Votre coup de cœur patrimonial 2023 organisé par le ministère de la Culture et des Communications, l’église Notre-Dame-des-Champs ne laisse personne indifférent. Direction Repentigny pour en savoir plus.

Au milieu des années 1950, Repentigny se développe rapidement et a grand besoin d’un nouveau lieu de culte. Pas moins de 450 familles habitent le secteur de la pointe en 1957. Elles étaient seulement 30 en 1951.

Les célébrations ont lieu dans la chapelle d’été Notre-Dame-du-Bon-Secours, mais le froid venu, le curé doit se rabattre sur le gymnase des écoles. Les démarches citoyennes pour établir une nouvelle paroisse commencent en 1955; deux ans plus tard, le cardinal Paul-Émile Léger y concède.

Église Notre-Dame-des-Champs en construction, au cours de l'été 1963 (Livret du Quinzième). notre-dame-des-champs.org

La conception de l’église ne revient à nul autre que Roger D’Astous, un pilier de l’architecture moderne au Québec. Reconnu surtout pour ses résidences privées magnifiques et ses églises excentriques, on lui doit aussi le Village olympique et l’hôtel Château Champlain, tous les deux à Montréal. Son style bien à lui, composé d’audace et d’ambition, lui permet de créer des œuvres qui marquent le territoire.

L'architecte Roger D’Astous, un pilier de l’architecture moderne au Québec, est responsable de la conception de l'église. Photo: Gabor Szilasi, 1965, BAnQ

L’église Notre-Dame-des-Champs, construite entre 1962 et 1963, ne fait pas exception. Surnommée affectueusement «la sacoche» par les résidents de Repentigny, sa forme singulière est aussi comparée à des mains jointes en prière, à la coque d’un navire ou à la lyre du roi David.

L'église est surnommée affectueusement «la sacoche» par les résidents de Repentigny. Photo: Gabor Szilasi, 1965, BAnQ

Ce choix esthétique repose également sur des contraintes physiques. L’épaisse couche de glaise qui compose le terrain ne peut pas supporter une structure lourde. Exit, donc, le béton cher à D’Astous. L’architecte opte cette fois pour une charpente en acier recouverte de bardeaux de cèdre. La salle paroissiale, sur laquelle se pose l’église, se perce de fenêtres qui laissent entrer la lumière naturelle.

La vue de la voûte. Photo: Facebook Paroisse NDDC, Repentigny

À l’intérieur, les fidèles doivent monter un escalier en fer à cheval pour accéder à la nef. Les murs aveugles, immaculés, font oublier qu’il n’y a presque pas d’ouvertures. Le contraste avec les parements de bois et le plafond bleu est frappant. L’ensemble sobre invite à l’introspection.