Viv: la prochaine génération d’intelligence artificielle

Siri fois dix. Voilà, en gros, ce qu’est Viv, un nouvel assistant personnel compatible avec des milliers de services en ligne et qui pourrait prochainement être offert sur une multitude d’appareils électroniques. Un objectif ambitieux, qui a rallié les observateurs technos lors de son dévoilement lundi.


Un assistant personnel ouvert

À première vue, Viv ressemble un peu à Siri d’Apple et aux autres assistants personnels numériques comme Google Now de Google et Cortana de Microsoft. On prend notre téléphone, on appuie sur un bouton et on lui pose une question en parlant, ou on lui demande d’effectuer une tâche.

Cette ressemblance n’est pas un hasard, car les créateurs de Viv sont également ceux qui ont créé l’assistant personnel Siri, avant de l’avoir vendu à Apple.

Lors d’une démonstration à la conférence TechCrunch Disrupt NY, le PDG de Viv Labs, Dag Kitltlaus, a voulu montrer la puissance de l’assistant personnel en lui posant des questions complexes, comme «est-ce qu’il pleuvait à Seattle il y a trois jeudis?» ou «est-ce qu’il fera plus chaud que 70 degrés (Fahrenheit) près du pont Golden Bridge après 17h après demain?»

L’assistant, qui n’a pas encore de voix pour dicter ses réponses, a répondu rapidement et sans erreurs à toutes les requêtes demandées.

Plus intéressant encore, Viv a aussi effectué des tâches à l’aide de différents services en ligne lorsqu’on lui a demandé par exemple d’envoyer de l’argent à un ami, de faire livrer des fleurs à sa mère et d’appeler une voiture pour six personnes afin d’aller du bureau à un endroit précis.

Car alors que Siri, l’assistant personnel des iPhone, et Google Now, l’assistant personnel d’Android, sont des entités relativement closes (ou limitées à certains partenaires triés sur le volet), Viv est ouverte, et n’importe quel développeur pourra y intégrer son service, que ce soit pour faire livrer des pizzas, réserver la voiture en autopartage la plus proche ou réserver des places au restaurant.

Un assistant qui apprend

Viv n’est pas le seul assistant avec des ambitions du genre, mais l’intelligence artificielle de Viv Labs possède quelques atouts dans sa manche, notamment une technologie qui lui permet d’écrire ses propres logiciels.

En parlant à Viv, un développeur peut ainsi lui faire écrire la base d’un logiciel, qu’il pourra ensuite peaufiner facilement. Il n’y a donc pas qu’une grande chaîne comme Domino’s qui pourra recevoir des commandes de l’assistant personnel, mais n’importe quelle petite pizzeria avec les connaissances ou la motivation nécessaire pourra permettre à Viv d’y passer des commandes et personnaliser ses pizzas.

Lors de son lancement, vers la fin de l’année, Viv risque d’être assez simple, et compatible avec une poignée de services seulement, mais l’assistant personnel pourrait donc par la suite croître à toute vitesse, d’autant plus que l’équipe derrière Viv souhaite adapter l’assistant pour une panoplie d’appareils électroniques.

Selon le PDG de l’entreprise, le logo de Viv, une sorte de V avec une barre au-dessus, deviendra au cours des prochaines années un symbole aussi connu que celui du Wi-Fi ou du Bluetooth, et sera synonyme d’un appareil avec lequel il est possible de discuter.

Une pluie d’éloges

Viv a certainement réussi son entrée en scène lundi. Le site spécialisé Engadget a qualifié le logiciel d’«assistant personnel de vos rêves», tandis que Ben Popper de The Verge l’a étiqueté d’«incroyable».

Viv s’inscrit dans l’une des tendances de l’heure en technologie, l’arrivée des robots conversationnels, avec lesquels il est possible de converser pour effectuer différentes tâches. Microsoft et Facebook ont d’ailleurs tous deux dévoilés des projets similaires au cours des derniers mois.

L’ouverture de Viv, la possibilité de l’installer sur n’importe quelle plateforme et le pedigree de ses créateurs (qui, en plus d’avoir vendu Siri à Apple, travaillent sur la reconnaissance du langage depuis le début des années 2000), semblent pour l’instant donner l’avantage à la jeune entreprise, malgré la taille de ses concurrents.

Plusieurs de ces grandes compagnies technos auraient toutefois déjà soumis des offres d’achat à Viv Labs, notamment Google et Facebook, ce qui pourrait certainement changer la donne. Reste à voir si les fondateurs de l’entreprise voudront encore une fois vendre leur création, comme ils l’avaient fait en cédant Siri, ou voudront, cette fois-ci, pousser leur projet jusqu’au bout.