15 novembre 2015Auteur : Maxime Johnson

Les attentats de Paris et les réseaux sociaux

Pendant que les Parisiens vivaient l’horreur vendredi soir, alors qu’une série d’attentats ont tué plus de 130 personnes en plein cœur de la capitale française, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont joué un rôle important pour les observateurs horrifiés partout dans le monde, mais aussi pour bien des gens inquiets, sans nouvelles de leurs proches. Pour le meilleur et pour le pire.


Facebook Safety Check: un outil utile 

Un des services qui s’est le plus démarqué vendredi est sans aucun doute Facebook. Le populaire réseau social a activé pour l’occasion Safety Check, ou Contrôle de sécurité en français.

Contrôle de sécurité est un outil dévoilé par Facebook pour la première fois en octobre 2014, suite à un tremblement de terre de 7,8 à l’échelle de Richter au Népal. Cette fonctionnalité permet aux gens dans une zone touchée par une crise d’indiquer s’ils sont en sécurité, ou encore s’ils ne sont pas dans la zone concernée.

À l’époque, cet outil avait recueilli plusieurs accolades, notamment de la part du journaliste techno du site Slate, Will Oremus. Celui-ci affirmait que Contrôle de sécurité était «un excellent exemple de comment Facebook peut être utile».

Plusieurs journaux ont félicité Facebook pour l’activation de son service suite aux attentats de Paris vendredi. C’est notamment le cas de Marika Laforest, du Journal Métro.

Un bémol à souligner

Plusieurs se sont toutefois montrés amers face à Facebook. Les détracteurs regrettent que la compagnie ait fait preuve de deux poids deux mesures en activant sa fonctionnalité après les horreurs de Paris, mais pas après les attentats de Beyrouth au Liban, qui ont fait plus de 40 morts la semaine dernière. C’est notamment le cas du blogueur Joey Ayoub, dont la missive a depuis été partagée plus de 10 000 fois sur Facebook.

Un questionnement légitime, qui a d’ailleurs été repris dimanche dans un long article du New York Times

La réponse de Facebook est finalement venue de son PDG Mark Zuckerberg. Ce dernier a expliqué que l’outil était jusqu’ici réservé aux catastrophes naturelles. C’est l’ampleur de l’activité sur le réseau social qui a motivé l’activation de Safety Check pour une catastrophe humaine. À l’avenir, l’outil sera activé pour des événements du genre, peu importe où ils surviennent.

On espère qu’il ne le sera pas trop souvent.

Twitter et les mots-clics

Alors que Facebook a créé de véritables outils pour aider ses utilisateurs, sur Twitter, ce sont plutôt les internautes qui ont créé leurs propres solutions, notamment grâce à l’apparition de différents mots-clics utiles pendant la fin de semaine.

Le mot-clic #PorteOuverte s’est par exemple rapidement propagé vendredi. Des centaines de personnes ont publié leur adresse pour accueillir des gens qui se trouvaient près des attentats. Un «foudroyant mouvement de solidarité», selon le journal français Libération.

Comme l’a fait remarquer le magazine spécialisé Wired, l’effort des bons samaritains a toutefois été en partie caché par les nombreuses personnes qui parlaient du mot-clic #PorteOuverte lui-même.

Un autre mot-clic a fait son apparition plus tard dans la nuit: #RechercheParis. Il était utilisé pour publier des photos de proches manquant à l’appel. Le mot-clic aurait été partagé plus d’un million de fois dans les 24 heures suivant les attentats, rapporte le New York Times.

Dans les heures et les jours suivants, les réseaux sociaux ont aussi été utilisé pour montrer du soutien aux victimes. L’utilisation de mots-clics comme #PrayforParis, ou l’ajout du drapeau français sur sa photo de profil Facebook, en sont quelques exemples.

Le moulin à rumeurs

Malheureusement, les réseaux sociaux ont aussi eu leurs points négatifs pendant les événements de vendredi soir. Ils ont notamment été les vecteurs de nombreuses rumeurs et fausses nouvelles.

Images de solidarité truquées, fausses nouvelles, vieilles images et commentaires datés ont refait surface… certains messages qui se diffusaient comme une traînée de poudre sur Facebook et Twitter n’avaient rien de vrai.

Heureusement, plusieurs médias ont ensuite publié différentes listes tentant de différencier le vrai du faux. C’est le cas de The Observers de France24Buzzfeed et Le Monde.

Les réseaux sociaux ont démontré leur utilité pendant les attentats de Paris. Cependant, il faut toujours se méfier de ce qui s’y dit. Cette mise en garde est valable en tout temps, mais encore plus en temps de crise. Les internautes ayant les émotions à fleur de peau, ils ne prennent pas toujours le temps de vérifier ce qu’ils partagent.