Photo: Iwan Baan

Prix international de l’IRAC 2019: le meilleur de l’architecture socialement transformatrice

L’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC) a annoncé le nom des finalistes de la troisième édition de son Prix international, qui récompense l’architecture socialement transformatrice. Un pavillon universitaire au Pérou, un centre culturel et résidence d’artistes au Sénégal et un temple bahá’í au Chili ont conquis les six membres du jury.



Le prix biennal est ouvert aux architectes de partout dans le monde. L’IRAC a reçu cette année des candidatures provenant de douze pays sur six continents. Deux Québécois faisaient partie du jury qui se déplace pour observer chaque édifice en personne: Gilles Saucier, l’associé fondateur de Saucier+Perrotte Architectes, et Anne Carrier, la fondatrice du cabinet Anne Carrier Architecture et présidente de l’Association des architectes en pratique privée du Québec.

Voici un aperçu des projets finalistes.

Temple bahá’í pour l’Amérique du Sud — Hariri Pontarini Architects

Au pied des Andes, et à la périphérie de Santiago, au Chili, se dresse le temple bahá’í pour l’Amérique du Sud. Ce sont surtout ses neuf voiles, composées de panneaux de verre moulé et de marbre translucide, qui permettent au bâtiment à la forme particulière de se démarquer. La firme de Toronto Hariri Pontarini Architects a réussi à donner du mouvement à l’ensemble, tout en faisant pénétrer la lumière de toutes parts.

Photo: doublespace photography

Le temple, dont la construction s’est échelonnée sur 14 ans, a été conçu pour durer des siècles et pour résister aux séismes et au climat extrême de la région. L’intérieur, baigné de couleurs chaudes, invite à la contemplation et au rassemblement. Des centaines de bénévoles locaux de même que des ouvriers de plusieurs pays ont mis la main à la pâte pour concrétiser le projet dont «le résultat est intemporel et inspirant », selon les jurés.

Photo: doublespace photography

Thread: centre culturel et résidence d’artistes — Toshiko Mori Architect

Dans une communauté située à sept heures de Dakar, près de la frontière du Mali, on retrouve le Thread, conçu par la firme de New York Toshiko Mori Architect. Ce centre culturel jumelé à une résidence d’artistes sert de lieu de rassemblement pour plusieurs villages — et villageois — isolés. Polyvalent, le complexe comprend une bibliothèque publique, un centre de formation agricole, en plus des espaces pour présenter des spectacles et loger les artistes.

Photo: Iwan Baan

La toiture du bâtiment a été inversée pour recueillir les eaux pluviales. L’idée est judicieuse quand on sait que la région traverse une saison sèche de huit mois par année. Les concepteurs n’ont aussi utilisé que des matériaux locaux pour la construction, comme du bambou et des blocs de pisé fabriqués sur place. Depuis son ouverture en 2015, le centre est devenu un lieu de rencontre et d’échange important de la communauté. Plus d’une centaine de femmes se sont, par exemple, regroupées pour mettre sur pied une coopérative de culture de légumes dans les jardins du Thread.

Photo: Iwan Baan

Edificio E, Pavillon de conférence, Université de Piura — Barclay & Crousse

Au Pérou, le gouvernement encourage les étudiants à faible revenu provenant de la campagne à fréquenter les riches universités privées du pays. L’Université de Piura, érigée dans la ville du même nom, à quelque 1 000 kilomètres au nord de la capitale, a pour sa part instauré un programme d’inclusion sociale. Son edificio E en est le meilleur témoin. Les architectes de Lima ont imaginé des lieux non hiérarchiques pour favoriser l’apprentissage et l’interaction entre les étudiants, peu importe leur milieu socio-économique. L’immeuble comprend évidemment des salles de classe et de conférence, mais aussi des espaces de lecture informels, des cafés, des salles d’étude et un hall de réception pour encourager les rencontres impromptues.

Photo: Cristobal Palma

Le complexe de onze bâtiments, reliés par une série d’allées, de cours et de jardins agit également comme une oasis au cœur du désert péruvien.

Photo: Cristobal Palma

Lequel de ces projets remportera le Prix international de l’IRAC et sa généreuse récompense de 100 000$? Il faudra encore attendre quelques mois avant de le savoir: le lauréat sera annoncé lors d’un gala à Toronto le 25 octobre. D’ici là, les paris sont ouverts.