Des projets prometteurs au parc Jean-Drapeau

Beaucoup d’encre a coulé depuis le dévoilement du Plan directeur de conservation, d’aménagement et de développement du parc Jean-Drapeau 2020-2030, un plan ambitieux de 970 millions $ sur 10 ans. Si l’espace réduit pour les voitures et les festivals a surtout retenu l’attention, plusieurs projets prometteurs méritent pourtant qu’on s’y attarde.


Revitalisation de la Place des Nations: cette fois-ci, c’est la bonne?

La Place des Nations, située sur la pointe sud de l’île Sainte-Hélène, pourrait enfin avoir droit à la revitalisation qu’elle mérite. Ce lieu de rassemblement conçu pour l’Expo 67 est à l’abandon depuis les années 1980, et est désormais dans un état dangereux.

Après quelques projets de revitalisation abandonnés au cours des dernières années, il semble que cette fois-ci soit la bonne.

Dans le nouveau plan directeur de 680 pages, la Place des Nations est identifiée comme l’un des 12 «espaces sous-aménagés à fort potentiel», avec notamment le stationnement P8 de La Ronde (900 m de rive), les zones situées sous le pont Jacques-Cartier, l’ancien pont de l’Expo-Express et le débarcadère de la navette fluviale de l’île Sainte-Hélène.

L’espace sera réouvert au public et deviendra une grande agora à plusieurs niveaux, composée d’une place centrale, de placettes, de gradins et de passerelles. Celle-ci pourra accueillir 7000 personnes.

Le réaménagement devrait se faire en conservant l’esprit de l’époque. Les mâts et les drapeaux de l’Expo 67 devraient être réinstallés, et le plan ne favorise pas «la construction de bâtiments supplémentaires ou l’ajout d’annexes susceptibles de transformer la volumétrie de la Place des Nations».

Dans le plan directeur, la Place des Nations est identifiée comme l’un des 12 «espaces sous-aménagés à fort potentiel».

Des passerelles facilement accessibles au cœur de la nouvelle identité du parc

De grandes passerelles seront installées au parc Jean-Drapeau. Ces nouveaux espaces offriront plusieurs avantages: ils faciliteront les déplacements entre les secteurs cloisonnés du parc et entre les îles (par le pont de l’Expo-Express, par exemple), et ils offriront de nouveaux points de vue en s’élevant au-dessus des paysages.

Les passerelles permettront aussi de protéger les espaces naturels revalorisés (comme les bandes riveraines) et de rendre accessibles des secteurs oubliés, comme celui des marais, où les milieux humides seront restaurés.

Les passerelles permettront de s’élever au-dessus des obstacles, notamment le circuit Gilles-Villeneuve, et elles seront accessibles à tous (le dénivelé ne dépassera d’ailleurs jamais 5%). Elles devraient former «un nouveau langage emblématique et attractif pour le parc Jean-Drapeau».

De grandes passerelles faciliteront les déplacements entre les secteurs cloisonnés et offriront de nouveaux points de vue.

Plus d’activités à l’année

Un des objectifs du plan directeur est d’augmenter le nombre d’activités accessibles dans le parc, hiver comme été.

Des terrains de tennis et de basketball devraient être installés dans le secteur sud du paddock du circuit Gilles-Villeneuve. Ceux-ci seront démontables et pourront être retirés pour le Grand Prix du Canada de Formule 1. La plage sera aussi réaménagée, avec une nouvelle terrasse facilitant l’accueil de concessions alimentaires, de nouvelles aires de jeu et une mise en valeur des terrains de volleyball.

Une programmation hivernale sera aussi mise en place, pour favoriser notamment la pratique de la raquette, du vélo de type fatbike, du patinage, de l’escalade de glace et de la glissade sur chambre à air.

Une programmation hivernale sera mise en place afin d'attirer les visiteurs tout au long de l'année.

Un parc de jour comme de nuit

Tout un chapitre du plan directeur concerne la nuit. À la tombée du jour, une mise en lumière cohérente devrait mettre en valeur le patrimoine écologique et architectural du parc pour sculpter le paysage et créer une identité nocturne distincte afin d’attirer les visiteurs le soir.

L’éclairage sera réalisé d’une façon soucieuse de l’environnement, notamment en limitant l’illumination des zones écologiquement sensibles. La couleur de l’éclairage sera aussi adaptée à l’usage, avec un éclairage plus jaune pour les voies piétonnières, et plus blanc pour les voies polyvalentes. L’intensité lumineuse sera aussi adaptative dans certains cas, pour réduire l’éclairage lorsque personne ne s’y trouve.

L’éclairage sera réalisé d’une façon soucieuse de l’environnement, notamment en limitant l’illumination des zones écologiquement sensibles.

Un nouveau débarcadère pour la navette fluviale

La mobilité est au cœur du plan directeur, qui espère faire diminuer la part modale de l’automobile chez les visiteurs de 35% d’ici 2030, et de 25% chez les employés. Plusieurs moyens seront déployés pour y arriver, dont le développement d’un pôle de mobilité durable autour de la station de métro Jean-Drapeau incluant un terminus d’autobus, un quai destiné au transport adapté, une zone d’attente, une station de vélo-partage, des services de micromobilité, des services pour cyclistes et des zones d’embarquements pour les taxis.

Notons que l’espace réservé au stationnement sera pour sa part plus concentré qu’auparavant, notamment dans le nouvel édifice multifonctionnel Jacques-Cartier, près du pont du même nom.

Le débarcadère de l’île Sainte-Hélène sera aussi reconstruit et risque de gagner en importance. On y trouvera un café-terrasse, un phare, des toilettes publiques et une boutique. Un autre pôle de mobilité y sera installé pour faciliter les déplacements sur l’île. Le bâtiment – dont l’esthétique rappellera à la fois l’Expo 67 et les enseignes lumineuses de Montréal, comme celle de la « Farine Five Roses » – pourrait devenir une porte d’entrée particulièrement intéressante pour les touristes qui viennent du Vieux-Port de Montréal.

Avec un café-terrasse, un phare, des toilettes publiques et une boutique, le débarcadère de l’île Sainte-Hélène gagnera en importance.