La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Ubud, royaume du bien-être à Bali?

On m’avait dit d’Ubud qu’elle est la capitale culturelle de Bali. Que les centres de yoga et les restaurants végétariens y pullulent. On m’avait dit que c’était un havre de paix où le bien-être et la spiritualité occupent une place à part. On avait bien évoqué l’omniprésence des scooters, mais pas à quel point leur nombre peut être oppressant aujourd’hui. Quand un hameau paisible prend le pire de la ville, comment parvenir à retrouver son essence? Non, le charmant village décrit par Elizabeth Gilbert dans Mange, prie, aime n’est plus aussi charmant.



J’ai rêvé de Bali pendant plus de 25 ans, avant de m’y rendre, enfin, en janvier 2019. Ubud m’est toujours apparu comme une sorte d’Éden en pleine jungle. Je me doutais bien que l’image idéalisée que j’en avais en prendrait pour son rhume, mais pas pour les raisons qui m’ont amenée à avoir hâte de la quitter.

J’avais anticipé le flux de touristes – difficile de faire autrement à la suite de l’immense popularité de Mange, prie, aime en 2006, et encore plus depuis que le film mettant en vedette Julia Roberts est apparu sur les écrans, quatre ans plus tard –, mais pas la pollution sonore causée par les scooters, du matin au soir. Encore moins qu’il pouvait être aussi étourdissant de circuler à travers les véhicules, parfois conduits approximativement par des motards du dimanche. Rappelons qu’il s’agit d’une petite ville – jadis un village. Pas de Hanoi, Saigon ou autre mégapole réputée pour ses nuées de véhicules motorisés à deux roues.

Les scooters sont la source d'une pollution sonore, du matin au soir. Photo: Patrick Craig, Unsplash

Alors, comment parvenir à trouver le coin de paradis tant espéré? D’abord, en passant la nuit dans les rizières, dans une auberge en retrait de l’agitation. Alors que la pluie s’abattait sur ce paysage rêvé pendant ce qui m’a semblé cent ans, j’ai eu l’impression d’être en phase avec la Bali qui m’a obsédée pendant toute ma vie adulte.

Mon coin de paradis, je l’ai aussi trouvé à The Yoga Barn, véritable oasis en plein cœur d’Ubud. Le contraste avec l’agitation est frappant. Plus grand centre de yoga d’Ubud, le site compte aussi une auberge rudimentaire. Bien que l’endroit se trouve à cinq minutes d’une des artères principales, on a l’impression d’être à des années-lumière du bruit incessant de la rue. La verdure domine et des espaces où se poser tranquillement, seul ou entre amis, sont disséminés un peu partout.

The Yoga Barn est un véritable oasis en plein cœur d'Ubud. Photo: Facebook The Yoga Barn - Bali

La santé sous toutes ses formes

Bien entendu, ce n’est pas dans un centre de yoga que j’ai vécu ma plus grande immersion dans la culture balinaise. Par contre, entre les plats santé du Garden Kafé, qui m’a réconciliée avec la cuisine végétarienne, les savoureux smoothies, plus sexy que n’importe quel milkshake et les multiples cours, j’ai trouvé la quiétude dont j’avais tant besoin.

Certains séjournent ici pendant de longues périodes, prenant part à des cures et à des retraites en tous genres. N’étant pas une grande adepte des diètes à base de jus ni une yogi accomplie, j’ai testé, en quatre jours, cinq cours de yoga, de méditation et même d’arts martiaux – de niveau débutant –, en plus de recevoir un massage et un traitement d’acupuncture esthétique («Holistic Facial Rejuvenation Program») prodigué par la Dre Liana Nenacheva, une ex-chirurgienne plasticienne d’origine russe. Un programme effectué à mon rythme qui m’a franchement ravie.

Dr. Liana Nenacheva. Photo: Marie-Julie Gagnon

Manger à Ubud

J’avoue avoir eu beaucoup de mal à m’extirper de la quiétude de mon cocon pour aller explorer le cœur du village. J’ai toutefois suivi deux des recommandations de Laura Wilkes, une Londonienne embauchée en décembre 2018 pour s’occuper du marketing de Yoga Barn: Dewa Warung, où j’ai mangé un gado gado, un plat de légumes avec sauce aux arachides, accompagné d’un jus lime et menthe pour à peine l’équivalent de 3,77$, et KAFE, sur Hanoman Street qui, je l’apprendrai plus tard, appartient aux propriétaires de Yoga Barn. Pour moi, rien ne bat toutefois mes petits déjeuners – surtout les bols de fruits, avec les divins fruits du dragon à chair rose – du Garden Kafe.

Je n’ose imaginer à quoi peut ressembler Ubud en plein cœur de l’été, alors que la saison touristique atteint son apogée. Je continue malgré tout de croire qu’il est possible de trouver une certaine quiétude en choisissant de rester en périphérie ou dans des lieux isolés de l’agitation. À moins, bien sûr, d’avoir envie du bourdonnement des moteurs et d’une course à obstacles quotidienne!

Déjeuner au Yoga Barn. Photo: Marie-Julie Gagnon

Bon à savoir:

  • Les centres de santé holistique, de yoga, de massothérapie et de méditation sont légion à Ubud. On y trouve aussi des galeries d’art et des musées.
  • Bien qu’originaire de l’Inde, le yoga a désormais son festival à Ubud, le Bali Spirit Festival, dont la prochaine édition aura lieu du 24 au 31 mars.
  • The Yoga Barn propose une foule de retraites et autres soirées thématiques. On peut y suivre des cours, qu’on réside ou non sur place. Personnellement, j’ai trouvé que quatre jours, c’était beaucoup trop court.
  • Plusieurs hôtels et auberges se trouvent près des rizières, offrant un cadre beaucoup plus reposant que celui du village. À considérer si vous cherchez surtout le calme!
  • La plupart des voyageurs, guides et autres experts de la destination recommandent de louer un scooter pour explorer Ubud. Pour des raisons évidentes, je ne vois pas l’intérêt de se jeter dans ce chaos, à part pour aller explorer les environs (et encore, l’option d’un guide-chauffeur m’apparaît plus judicieuse). Même si la marche s’avère ardue, elle reste pour moi la manière la plus pratique de circuler au centre du village. Des agents font par ailleurs parfois la circulation à certains endroits plus achalandés.
  • À quelques minutes de marche de Yoga Barn se trouve l’incontournable Forêt sacrée des singes. L’endroit vaut vraiment le détour, mais à condition de s’informer adéquatement sur les choses à faire ou à ne pas faire en présence des animaux. Ces derniers étant enclins à se jeter sur tout ce qui pendouille, on évite de porter des accessoires ou même de tenir une bouteille d’eau dans sa main. Les gardiens sont à l’affût et très efficaces en cas de pépin.
  • Le marché d’artisanat, encensé par plusieurs, m’est apparu comme un énième gigantesque magasin de cossins. On peut sans doute y faire d’heureuses trouvailles si on a la patience de chercher au-delà des aimants à frigo et autres souvenirs à l’effigie de Bali.

J’étais l’invitée de Yoga Barn et de Turkish Airlines, qui offrira des vols vers Bali dès juillet 2019. Toutes les opinions émises sont 100% les miennes. Je précise que j’ai payé mes repas et mes (nombreux) smoothies!