La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Se poser à Malte

Comme moi, vous avez sans doute vu Malte des centaines de fois sans le savoir. Destination très prisée des équipes de tournage, cet archipel de la Méditerranée est idéal pour le cinéma, puisqu’on y trouve des paysages très variés, distants les uns des autres de quelques kilomètres seulement. C’est dans ce coin d’Europe ensoleillé 300 jours par année que j’ai posé ma valise la dernière semaine de juin.



Je rêvais de découvrir Malte depuis longtemps. Si c’est ma passion pour le septième art qui m’a d’abord amenée à m’y intéresser – on y trouve notamment des studios aquatiques réputés, où ont été tournées des scènes de nombreux films, comme Troy et Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre –, j’ai rapidement compris que son histoire méritait aussi qu’on s’y attarde.

De nombreuses influences

Située entre la Sicile, au nord, accessible en moins de deux heures de bateau, et l’Afrique du Nord, au sud, Malte a vu défiler une foule de dirigeants au fil du temps. On raconte qu’environ 4000 ans av. J.-C., les Siciliens ont été les premiers à transporter leurs pénates dans les îles maltaises. Par la suite, les Phéniciens, les Romains, les Arabes et les Normands s’y sont succédé.

Au Moyen Âge, ce sont les chevaliers de Saint-Jean qui se sont installés à Malte. Mais l’une des influences les plus palpables reste celle des Anglais, qui ont chassé les Français en 1798. On la constate dans des détails comme les prises de courant et la conduite à gauche. Les écoles d’anglais sont aussi très nombreuses, attirant autant les ados que les retraités, le temps d’un séjour linguistique d’une semaine à plusieurs mois. C’est d’ailleurs ce qui m’a amenée à m’installer à Saint Julian pendant toute une semaine, ma fille suivant des cours tous les matins, pendant que je travaillais tranquillement à l’écriture de mon prochain livre.

À Saint Julian. Photo: Marie-Julie Gagnon

Beaucoup à voir!

Les îles maltaises ont beau être petites, les points d’intérêts sont nombreux. L’île de Gozo, visitée en fin de journée, alors que la majorité des touristes étaient repartis et que la chaleur se faisait moins intense, reste sans doute mon plus grand coup de cœur. Il faut absolument explorer les vestiges des temples de Ġgantija avec un guide pour comprendre l’importance historique de l’endroit. Plus anciens que les pyramides d’Égypte et les pierres de Stonehenge, les deux temples témoignent d’une vie riche en traditions… et en sacrifices d’animaux.

Bien que la «Fenêtre d’azur», qui a contribué à forger sa légende, se soit effondrée pendant une tempête en 2017, la baie de Dwejra reste exceptionnelle au coucher du soleil. On ne s’étonne pas que l’endroit ait inspiré l’équipe de Game of Thrones, notamment, qui y a tourné la scène du mariage de Daenerys Targaryen et Khal Drogo. Gozo est également un petit coin de paradis pour les randonneurs.

L'île de Gozo reste sans doute mon plus grand coup de cœur. Photo: Marie-Julie Gagnon

Si La Valette charme immanquablement, avec ses bâtiments historiques et ses multiples terrasses toutes plus invitantes les unes que les autres, Mdina, l’ancienne capitale, surnommée «la ville silencieuse», vaut aussi le détour. Dans ces deux villes très photogéniques, vous risquez également d’avoir des impressions de déjà-vu, puisqu’elles sont régulièrement utilisées comme décor au petit et au grand écran.

La Valette charme immanquablement, avec ses bâtiments historiques et ses multiples terrasses. Photo: Marie-Julie Gagnon

Les hics?

Avec 460 000 habitants répartis sur 320 km2, les îles maltaises constituent l’un des pays les plus densément peuplés d’Europe. Beaucoup trop de voitures roulent déjà sur les routes du pays, alors imaginez en été, avec l’afflux de touristes! Les nombreux croisiéristes qui envahissent les sites les plus touristiques pourraient aussi faire tiquer ceux qui cherchent des havres de paix.

Malgré tout, je n’hésiterais pas une seconde à retourner plonger mon regard dans les eaux turquoise de la Méditerranée et à explorer les moindres recoins de cet archipel à l’histoire captivante.

Malgré l'achalandage, Malte demeure une magnifique destination! Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique:

  • Pas de vols directs depuis Montréal pour se rendre à Malte. Il est toutefois possible de trouver des vols directs avec des transporteurs à bas prix depuis différentes grandes villes européennes. Une bonne manière de combiner deux destinations qui nous attirent! Pour ma part, j’ai effectué le trajet Montréal-Rome avec Air Transat, puis acheté un billet à 150 euros aller-retour avec Air Malta (durée du vol: 1h30). J’en ai bien sûr profité pour passer quelques jours en Italie ensuite!
  • Il est facile d’organiser des excursions d’une journée ou d’une demi-journée sur place. De Saint Julian, j’ai aussi pu me rendre à La Valette en autobus de ville pour deux euros (départs très fréquents).
  • Un tuyau si vous devez, comme nous, patienter quelques heures entre deux vols à l’aéroport de Rome et souhaitez vous reposer: il est possible de louer une chambre le jour à l’hôtel HelloSky, qui se trouve au Terminal 3. Pour ma part, je considère les 110 euros déboursés pour sept heures de repos comme un sacré bon investissement!
  • Les séjours linguistiques sont très populaires à Malte. Pour de meilleurs prix et plus de calme, s’y rendre pendant l’hiver, alors que le mercure oscille autour de 15 degrés, est idéal. En été, on croise de nombreux adolescents et jeunes adultes, mais aussi des retraités. L’une des écoles les plus populaires, Maltalingua, propose de nombreuses activités en plus des leçons d’anglais.

Air Transat m’a offert un billet Montréal-Rome et Maltalingua, des cours d’anglais. Toutes les opinions émises dans cette chronique sont 100% les miennes.