Source: Ici Radio-Canada

Notre poète Raymond Lévesque s’éteint à 92 ans

Avec sa drôle de diction et son franc-parler, le poète chansonnier québécois Raymond Lévesque, qui nous a donné un des plus belles belles chansons du Québec et de la francophonie, Quand les hommes vivront d’amour , qui a fait le tour du monde et marqué à jamais sa carrière, s’est éteint à l’âge de 92 ans.



Selon les informations transmises par sa famille, Raymond Lévesque est décédé des suites de la COVID-19. Fier et droit, il était un artiste engagé qui a porté très haut son idéal politique pour la nation québécoise, allant jusqu’à refuser, en 2005, le prix du Gouverneur général et la bourse de 15 000$ assortie, alors qu’il avait pourtant grand besoin d’argent. Ce qui donna lieu à une grande collecte nationale organisée par la Société Saint-Jean Baptiste, qui a remis ainsi à l’artiste 30 000$ pour supporter son geste et venir en aide à cet artiste qui n’a jamais vécu richement.

Source: Ici Radio-Canada

Sa carrière a débuté modestement, voire difficilement, dans les années 1940. Ses chansons qui plaisaient sont alors surtout popularisées par d’autres. En 1954, il met le cap sur Paris. C’est là-bas, alors que la France est en pleine guerre d’Algérie, qu’il écrira Quand les hommes vivront d’amour, qu’Eddy Constantine fera connaître et voyager. Il séjournera cinq ans en France, où il endisquera avec la maison Barclay et connaîtra un certain succès. Il chantera même aux côtés de Bourvil et se produira sur plusieurs scènes.

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Au Québec, en 1959, avec plusieurs artistes qui deviendront des têtes d’affiche, dont Ferland ou Clémence, il rejoint le groupe Les Bozos. Dans les années 60, il se fait également connaître pour ses monologues souvent satiriques et hautement caustiques qu’applaudit, notamment, le public de la célèbre boîte à chansons La butte à Mathieu.

Il réitère son engagement politique en signant, en 1963, une autre de ses chansons les plus connues, Bozo les culottes. Mais c’est son interprétation, en 1974 à la Francofête de Québec, en compagnie de Félix Leclerc et autres artistes de l’époque, qui fera histoire et  marquera les esprits en donnant une résonnance aux événements d’octobre 1970.

Après plusieurs années dans l’oubli – il a enregistré son dernier disque en 1977 – , il est acclamé et honoré par l’industrie qui lui remet un Félix hommage en 1980. Aujourd’hui une bibliothèque porte son nom à Longueuil. Décoré de l’Ordre du Québec en 1977,  il aussi reçu, en 2007, le prix hommage remis par Impératif français, un organisme voué à la défense et la protection de la francophonie au Québec.

Malgré l’âge, la surdité dont il souffrait depuis des décennies, la simplicité de son niveau de vie, Raymond Lévesque est toujours resté fidèle à ses convictions et fortement engagé contre les injustices et dans la défenses des plus démunis, de même que pour son espoir d’un pays.

Pour les artistes de l’époque des Bozos, et pour les Québécois, il fut une sorte de grand frère, une voix qui résonnera toujours. Son hymne à la paix lui survivra. Nous vous saluons, Raymond Lévesque.